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jeudi 23 mars 2017

La Gitana Tropical - Mestiza (Autoproduction)

La Gitana Tropical - Mestiza (Autoproduction)

Voici une délicieuse découverte aux sonorités jazzy, afro-latines et caribéennes que le trio toulousain La Gitana Tropical nous présente, il s'agit de son premier EP autoproduit, intitulé Mestiza, un cocktail savoureux mêlant harmonieusement les accords sophistiqués d'une guitare brésilienne radieuse, le groove langoureux et entraînant d'une basse bien dodue et l'assise syncopée d'une batterie précise et bienveillante. Formée en 2013 par la chanteuse cubaine Irina Gonzalez, également compositrice et multi-instrumentiste, La Gitana Tropicale célèbre dans 5 chansons élégantes, raffinées et pleines de joie, les douceurs de la vie, de l'amour et du quotidien, parfois amer. Le bassiste Julian Babou et le batteur Yoann Danier s'accordent à merveille à l'univers coloré de la diva ainsi qu'à l'énergie positive qu'elle dégage, flirtant sans cesse avec les rythmes créoles des Caraïbes, du Brésil et des Antilles, tels que la guajira et le son cubain, la samba et la bossa nova, le gwoka et la biguine de la Guadeloupe et pour finir le bèlè de la Martinique.

 

mercredi 15 février 2017

Lakuta - So Sue Us EP (Tru Thoughts)

Lakuta - So Sue Us EP (Tru Thoughts)


Succédant à Rice & Peace paru en Novembre dernier, la formation afrobeat basée à Brighton Lakuta continue à nous abreuver de ses rythmes endiablés avec un nouvel EP prévu pour le 03 Mars 2017 baptisé So Sue Us, extrait de leur premier effort Brothers & Sisters sorti en Aout 2016 chez Tru Thoughts.
Tout a commencé avec un single engagé et absolument dévastateur, intitulé "Bata Boy". Paré de ses reflets tropico-funk et clairement orientée dancefloor, cette petite bombe allait remporter un succès unanime auprès du public et de la critique, avec notamment la bonne presse de The Guardian, The Indepedant, BBC 6 Music et j'en passe.
Ce dernier EP s'ouvre avec la version radio du titre éponyme, largement influencé par les rythmes et l'énergie de Fela Kuti. Le producteur de Nottingham Origin One nous offre ensuite un remix apaisé, habillé d'une touche de kuduro et de dance music, il ralentit la cadence et y développe des nappes de synthés envoutantes.
Le batteur et producteur Contours s'attache quant à lui à remixer "Pique", l'ambiance jazzy down-tempo met en valeur les percussions afro et les notes de synthés cosmiques.
Deux visions de "Lose Yourself" confrontent leurs atmosphères, Junction 13 nous livre son remix soulful house à la rythmique musclée et efficace, tandis que Ratomagoson calme le jeu mettant en valeur les percussions afro-cubaines sur un beat deep house digne de l'écurie d'Osunlade: Yoruba Records.
Le londonien Polyop s'empare de "Mr Serious" et le transforme en une déferlante afro-disco, dotée d'une ligne de basse technoïde des plus hypnotiques. L'australien Sanjiao souligne les couleurs tropicales de la formation multiculturelle Lakuta, produisant un édit funky-pop entraînant s'inscrivant parfaitement dans l'air du temps.
Enfin Mangataot nous balance son rework dopé aux tablas de "Fear Go Running", il défile à toute vitesse sur un tempo festif éreintant, laissant les percussions et les cuivres se faire la course...

Bref, un coup de cœur!


lundi 19 décembre 2016

Battle Of Santiago - Barasu-Ayo Pt. 2 (Single) (Made With Pencil Crayons)

Battle Of Santiago - Barasu-Ayo Pt. 2 (Single) (Made With Pencil Crayons)

La formation basée à Toronto Battle Of Santiago nous présente le titre "Barasu-Ayo Pt. 2" ("Celui qui ouvre la voie") extrait de son dernier EP La Migra, paru courant 2016 sur le label Made With Pencil Crayons. Combinant habilement rythmes et chants afro-cubains à un univers post-rock typiquement canadien, elle fut fondée en 2011 par son leader Michael Owen et s'enrichie depuis des talents de musiciens expatriés originaires de Cuba. Expérimentant et explorant depuis ses débuts la fusion des sonorités latines, africaines, rock et électroniques, Battle Of Santiago use ici, dans une veine mystico-psychédélique, de vocaux et percussions empruntés à la tradition yoruba. La prière "Barasu-Ayo Pt. 2" (qui est aussi le nom donné à Ellegua, principal Orisha du culte de la Santeria), délivre ainsi une ambiance sonore hypnotique faite d'éléments organiques mêlés à des nappes de synthés atmosphériques...




mardi 22 novembre 2016

Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

Le très respecté Gilles Peterson n'est plus à présenter, sa réputation de Dj/producteur, son aura de programmateur radio et son flair de patron de label (Acid Jazz Records, Talkin' Loud et Brownswood Recordings) le précèdent depuis maintenant plusieurs décennies. Recruté par la BBC en 1998 pour sa radio 1, il crée son fameux concept baptisé Worldwide et passe en 2012 sur l'excellente BBC 6Music animant une émission-fleuve de 3 heures tous les samedi après-midi (rediffusée en France sur la prestigieuse Radio Nova). L'anglais, à l'initiative d'une quantité de compilations thématiques (Gilles Peterson Presents: Sonzeira, Bossa Nova and the Rise of Brazilian music in the 1960s, Horo: A Jazz Portrait, The Kings of Jazz, Gilles Peterson in Africa, ...) ou bien plus éclectiques (Brownswood Bubblers Ten, Gilles Peterson: Worldwide - A Celebration of His Syndicated Radio Show, Gilles Peterson In The House, ...) mêle savamment sonorités world, électro, soul, funk, hip-hop, R&B, jazz et underground, d'ici et d'ailleurs, d'antan et d'aujourd'hui.


Invité à Cuba en 2009 par Havana Cultura, Gilles Peterson livre depuis lors et la première collection Gilles Peterson Presents Havana Cultura: The New Cuba Sound, le meilleur de la scène musicale contemporaine de la Havane. En 2015, l'EP Havana Cultura Sessions de la chanteuse Daymé Arocena marquait le 6° partenariat du tastemaker avec le label. Le 18 Novembre dernier, paraissait Gilles Peterson Presents Havana Cultura Anthology, un recueil de 23 titres originaux que l'intéressé lui-même décrit comme le Buena Vista Social Club du 21ième siècle.


Il s'agit là du fruit d'un travail de longue haleine amorcé en 2008 que le producteur a réalisé en collaboration avec la crème des musiciens et chanteurs cubains, ainsi qu'avec quelques remixeurs de génie tels que MalaMotor City Drum Ensemble, Poirier, Owiny Sigoma ou encore Michel Cleis. Formant autour de lui le Gilles Peterson's Havana Cultura Band, il a ainsi convié les interprètes Danay Suarez, Telmary & Elain Morales, Mayra Caridad Valdes, Dreiser & Sexto Sentido et bien d'autres, dressant le portrait d'une culture insulaire vivante aux multiples visages, ancrée dans la tradition des rythmes afro-caribéens ("Ipacuba", "Arroz con Pollo") mais aussi largement empreinte de musiques urbaines ("Check La Rima", "La Mulata Abusadora"...) d'influences broken beat ("Calle F") et house ("La Plaza (Poirier Remix", "Rezando (Michel Cleis Remix"), "La Rumba Experimental (Motor City Drum Ensemble)"), de couleurs jazz ("Orisa", "Rezando")...

Voilà une pierre de plus apportée par Gilles Peterson à l'immense édifice musical qu'il bâtit sans relâche et avec passion pour le bonheur des aficionados de sono mondiale.


jeudi 20 octobre 2016

Urgent Jumping! - East African Musiki Wa Dansi Classics 1972 - 1982 (Sterns/Harmonia Mundi)

Urgent Jumping! - East African Musiki Wa Dansi Classics 1972 - 1982  (Sterns/Harmonia Mundi)

Le Dj londonien John Armstrong nous présente Urgent Jumping!, une collection de 27 perles rares et de pépites classiques des années 70, issues d'une Afrique de l'Est effervescente, décomplexée et libérée. Si l'Ouest rayonnait avec l'afrobeat nigérian et le blues du désert malien, le Kenya, la Zambie, le Zaïr et la Tanzanie n'étaient pas en reste avec leurs rythmes endiablés et métisses. Nairobi était alors le point chaud de toute cette culture émergente, forgeant son identité sur un mélange festif de musiques traditionnelles (comme les benga, chakacha, kitoto et autres zilipendwa), afro-caribéennes (rumba, mambo, salsa...) et afro-américaines (soul, rock).

La compilation paraîtra le 4 Novembre prochain chez Sterns et sera disponible sur un double album.
Elle complètera très bien la série African Pearls parue chez Syllart Production.

 

mercredi 13 juillet 2016

Fania - A Legendary Salsa Album (Fania/Wagram Music)

Fania - A Legendary Salsa Album (Fania/Wagram Music)
(Disponible en digipack et vinyle le 26 août 2016)

La légendaire maison de disques cubaine Fania s'apprête à nous offrir en version remastérisée 7 albums mythiques extraits de son précieux catalogue regroupant depuis sa création en 1964 les artistes les plus emblématiques de la salsa.

Parmi cette collection figure l'un des disques les plus importants de la carrière de la "Reine de la Rumba" Célia Cruz, il s'agit du disque d'or Célia & Johnny, fruit de sa collaboration en 1974 avec le flutiste, percussionniste et chanteur dominicain Johnny Pacheco, également co-fondateur du label avec le business man Jerry Masucci. Ensemble ils interprétèrent 10 titres qui resteront des succès intemporels dont le hit "Quimbara", qui allie subtilement le groove incomparable de Pacheco au charme et à la voix inimitable de la diva.

Fania réédite aussi l'opus magistral du percussionniste virtuose Ray Barretto intitulé Indestructible. Datant de 1973 il marque la renaissance d'un artiste qui débuta sa carrière dans le jazz (ou plus précisément le cubop : mélange de bebop et de rythmes afro-cubains) et le rhythm and blues, en côtoyant Charlie Parker, Herbie Mann ou Gene Hammons. Dans cet effort, le jazzman devient salsero et accouche d'une œuvre ouverte et éclectique, accueillant aussi bien le swing et le jazz de ses premières amours que les rythmes africains. Il en résulte une salsa puissante, dansante et sophistiquée qui contribua à faire de Ray un artiste majeur de la musique tropicale.


L'aura du tromboniste Willie Colon, qui révolutionna la salsa avec son fidèle acolyte le chanteur Hector Lavoe et, est célébrée par son Casa Nuestra paru initialement en 1969.  Il y aborde des thèmes sensibles dont celui de la criminalité à travers les rythmes du boléro, du son, de la bomba caribéenne entre autres influences pluriculturelles (Afrique, Brésil…)…

La Fania All Stars est l'orchestre qui réunie les meilleurs musiciens et chanteurs de la maison de disques que l'on considère comme la "Motown de la Salsa", en 1975 il donne un concert inoubliable au Yankee Stadium de New-York qui sera immortalisé et gravé en 2 volumes. Fania All Stars Live At Yankee Stadium est le premier enregistrement de musique latine à rentrer en 2004 dans le classement des 50 albums les plus importants du 20ième siècle (Library Of Congress). Y ont participé Célia Cruz, Hector Lavoe, Ray Barretto, Willie Colon, Ismael Miranda ou encore Justo Betancourt

"El Cantante de los Cantantes" Hector Lavoe, chanteur iconique à la voix perchée et au talent d'improvisation exceptionnel s'est illustré très tôt dans la formation de Willie Colon, qui continuera à produire ses disques même après la séparation du groupe. C'est ainsi qu'en 1975 paraît La Voz qui remporte un succès immédiat, imposant Hector comme le meilleur chanteur de salsa de tous les temps.

L'illustre pianiste Eddie Palmeri (architecte d'une salsa progressive) délivre en 1971 avec son immense Vamonos Pa'l Monte un hymne à la liberté porté par une salsa engagée et novatrice teintée d'éléments de jazz. Il y célèbre la musique afro-cubaine à travers des orchestrations non conventionnelles où cohabitent un sax bariton, un orgue et un piano électrique… Là encore il s'agit d'un brulot engagé contre la pauvreté et l'injustice

Autant dire que ces 7 volumes sont absolument incontournables!

mardi 21 juin 2016

Lakuta - Bata Boy (Single) (Tru Thoughts)

Lakuta - Bata Boy (Single) (Tru Thoughts)

L'excellent label Tru Thoughts nous présente Bata Boy, premier single de la formation afrobeat basée à Brighton Lakuta. Annonçant la sortie prochaine de l'album Brothers And Sisters, prévue le 12 Aout 2016, le titre est accompagné de deux remixes, le premier aux reflets tropico-funk orchestré par Steve Cobby, co-fondateur du célèbre duo electronica/nu jazz Fila Brazillia et le second par Wrongtom, figure emblématique de la maison de disque anglaise, qui l'agrémente de sa touche reggae-dub magique.

Formé par la diva Siggi Mwasote et l'auteur/percussionniste Cicely Taylor, toutes deux gourmandes de fusion entre rythmes traditionnels issus d'Afrique ou d'Amérique latine et sonorités funk, jazz et soul, Lakuta nous délivre ici un titre engagé bourré d'énergie positive. S'ouvrant avec des percussions afro-cubaines (bata) rapidement débordées par une déferlante de cuivres, basse, batterie, guitare et clavier motivée par le maitre de l'afrobeat en personne Fela Kuti, "Bata Boy" est largement orienté dancefloor et aurait très bien trouvé sa place dans la programmation des soirées endiablées du Shrine à Lagos.



jeudi 16 juin 2016

Sunlightsquare – Celebration Of Oggun (Yoruba Records)

Sunlightsquare – Celebration Of Oggun (Yoruba Records)

C'est toujours avec un plaisir non dissimulé que l'on se délecte d'une production frappée du sceau de Yoruba Records, célèbre écurie créée par la légende Osunlade. Le label électro, plutôt orienté vers les sonorités afro-cubaines, nous présente le dernier effort du Dj/producteur d'origine italienne Claudio Passavanti alias Sunlightsquare. Son "Celebration Of Oggun" est le fruit d'une habile combinaison entre une deep-house soulful et le folklore tribal issu de la culture yoruba. Claudio ayant fait ses armes en tant que pianiste de jazz sur la scène locale de Los Angeles, il rehausse de quelques accords de Rhodes le chant puissant et les percussions racées de la formation Abbilona, collectif de musiciens emblématique de la Santeria à la Havane.
Le boss en personne augmente le titre original de 2 versions, "Yoruba Soul Beats" délivre un track davantage axé sur le groove hypnotique du Bata, tambour sacré issu des rites de la religion Yoruba nigériane, puis adopté par les cubains. "Yoruba Soul Mix" reprend l'ossature du précédent en adoucissant les éléments percussifs, la ballade conserve son beat enivrant mettant en valeur la force et la qualité des chants. C'est enfin au tour de Trinidadian Deep de nous offrir son remix, croisant ses racines caribéennes à sa passion pour le son deep-house made in Chicago!


jeudi 12 mai 2016

Sam Mangwana - Galo Negro (Grounded Music/Socadisc)


Sam Mangwana - Galo Negro (Grounded Music/Socadisc)

L'une des plus belles voix de la rumba congolaise, le chanteur angolais Sam Mangwana dit 'Le Petit Django Reinhardt', voit l'un de ses plus beaux disques Galo Negro être réédité grâce à l'entremise de Grounded Music. Pour la petite histoire, le projet naquit à Paris en 1996 sous l'impulsion de Cyril Dohar des Editions Levallois et du guitariste/producteur Nkouka Batenda. Un an plus tard, entouré de vieux complices (dont le guitariste Nedule Montswet dit Papa Noel R.I.P.) et d'une belle brochette de musiciens panafricains, débutent les enregistrements sous la direction détendue de Christian Pollini (Papa Wemba, Alpha Blondy). Y sont invités Murray Head sur le langoureux "Manjani" aux couleurs sud-africaines et Nilda Fernandez sur la ballade folk aux airs de morna frenchy "La Sentence" (brulot adressé à l'ONU soulignant son incompétence à régler les problèmes du Tiers Monde). Paru en Février 1998, le disque reçoit un accueil chaleureux qui le propulsera jusqu'aux USA grâce à Dan Storper et son célèbre label Putumayo. Sam y interprète des textes engagés (contre la corruption, la violence, la xénophobie…) en français, swahili, anglais, portugais, kikongo ou lingala sur des mélodies inspirées des traditions de la République Démocratique Congo, du Cap Vert ou de l'Angola. Voyageur cosmopolite, il les pare de sonorités afro-caribéennes et afro-cubaines, tissant ainsi avec une élégance chaloupée et nonchalante des liens solides et évidents entre les continents bordant l'Océan Atlantique, le berceau de l'humanité d'un côté et le nouveau monde de l'autre. Il est le digne représentant de ces rythmes importés d'Afrique vers les Amériques qui reviennent à leur point d'origine pour repartir une nouvelle fois vers la mer des Caraïbes…

Cette réédition est enrichie du duo avec Nilda et de 6 inédits enregistrés par le bassiste français Vincent Hamamdjian.

mardi 10 mai 2016

Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Originaire de Londres, la formation ethno jazz/funk Family Atlantica nous présente chez Soundway Records son second opus baptisé Cosmic Unity. Remarqué par les Djs Gilles Peterson et Hugo Mendez lors de la parution d'un premier album éponyme en 2013, le groupe allie la voix puissante et racée de la chanteuse traditionnelle vénézuélienne Luzmira Zerpa (adoubée par Manu Chao) et les arrangements afro/tropico cosmiques de son compagnon, le producteur multi-instrumentiste Jack Yglesias (bongos, flûte,...).

Membre du fameux The Heliocentrics, qui a notamment collaboré avec le maître Mulatu Astaké dans Inspiration Information en 2009, Jack est passé par l'excellent Quantic Live Band de Will Holland avant de se concentrer sur ce projet transatlantique réunissant autour de la diva le percussionniste nigérian Kwame "Natural Power" Crentsil et le guitariste Adrian Owusu.

Renforcée par une section cuivre explosive, composée du saxophoniste alto Marshall Allen (leader du Sun Ra Arkestra affichant tout de même 91 printemps au compteur) et du saxophoniste ténor Orlando Julius (jeune nigérian septuagénaire, pionnier de l'afrobeat), la Family Atlantica affiche un tas d'influences, empruntant autant au highlife ghanéen qu'à la tradition nordestine du baiao brésilien, en passant par le blues éthiopien, le steel drum caribéen, la rumba cubaine, le calypso, le jazz fusion ou la tornada et le tambor vénézuéliens… Le tout baignant dans une mixture épicée parcourue de sonorités psychédéliques intergalactiques. Une diversité qui se reflète dans les textes engagés que Luzmira interprète en anglais, yoruba, espagnol et portugais.

A découvrir d'urgence!

mardi 1 mars 2016

Chucho Valdés - Tribute To Irakere (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Chucho Valdés - Tribute To Irakere (Jazz Village/Harmonia Mundi)


L'adjectif "magique" s'impose ici de lui même, en effet Tribute To Irakere, dernier projet en date du musicien cubain Chucho Valdés (sacré "meilleur pianiste du monde" par son propre père Bebo, disparu il y a maintenant 3 ans) nous invite à un voyage enivrant au cœur d'une des entités musicales majeures de ces 40 dernières années à Cuba.

Le septuagénaire, entouré de ses jeunes Afrocuban Messengers (on devine en filigrane la référence à l'illustre formation d'Art Blakey), rend un hommage vibrant à son ancien combo de jazz Irakere qu'il fondait en 1973, en pleine période de Détente entre les blocs Est et Ouest. Le groupe fusionnait alors avec maestria les rythmes africains et latins au jazz. Sous les auspices caribéens, leur musique intégrait des éléments empruntés à d'autres régions du monde ainsi qu'à la grande tradition Classique. Festive et sophistiquée, elle invitait aussi bien le public à danser qu'à savourer ses sonorités révolutionnaires !

Mis en suspend par son créateur au début des années 2000 pour développer d'autres collaborations plus resserrées, l'entité devait renaître à Barcelone en 2014 lors d'un spectacle nommé Irakere 40. Revisitant ce répertoire détonnant et résolument moderne The Afrocuban Messengers y interprètent de nouvelles compositions ponctuées d'improvisations à grands frissons, sous l'œil béat d'un pianiste patriarche, directeur artistique et arrangeur bluffant de vitalité, pour qui les années n'ont en rien entamé son esprit d'aventure et son désir de partage.

Ce Tribute To Irakere, enregistré en live à Jazz In Marciac en Aout 2015 et masterisé courant septembre aux Sounid Studios de la Havane, nous en offre un avant-goût plus qu'alléchant, en partie grâce au renfort d'une section de cuivres imposante et brillante. La musique sacrée de la Santeria, ses percussions batà et ses chants Yoruba (servis par un Dreiser Durruthy Bombalé épatant), côtoie les cadences endiablées et vivifiantes de la rumba, du mambo, du tango, de la timba et même du funk… Le tout étant arrosé d'un swing ravageur façon Duke Ellington!

 

mercredi 17 février 2016

David Voulga – Inner Child (Absilone/Socadisc)


David Voulga – Inner Child (Absilone/Socadisc)

Comme il est agréable et stimulant de découvrir de nouveaux talents, des artistes inconnus jusqu’au moment où leur univers musical singulier se dévoile au cours d’une première écoute… Le guitariste d’origine grecque David Voulga produit à 41 ans son tout premier opus baptisé Inner Child. Il nous offre 10 compositions radieuses nous invitant à voyager au gré de ses sonorités afro-cubaines ("So Yellow" ou "Mongo Clave"), sénégalaises ("Bee Love" et "Saint-Louis, Sénégal"), brésiliennes ("Elis") et gréco-turques ("Kourabiedes", "Albassia") dans un jazz coloré, gorgé de tendresse et de chaleur où le groove s'exhibe allègrement ("Abeba") gonflant parfois même le torse comme dans le très funky "The 27th".

Le quintet que David a monté pour l'occasion - et avec qui il a répété dans une yourte mongole en pleine nature - est constitué du pianiste Christophe Cravero, du bassiste Kevin Reveyrand, du batteur Frédéric Huriez et du percussionniste Gilbert Anastase, on remarquera entre autres quelques invités notables comme Didier Ithursary à l'accordion et Frédéric Couderc au sax et flutes... Tous y occupent une place déterminante, provenant d’horizons bien distincts, ils créent une alchimie parfaite entre « structure et organicité, composition très étudiée et improvisation libérée ».

Un bien bel ouvrage !

mardi 2 février 2016

Pino Arduini & Javier Bollag - Los Pueblos (Remixes by Copyright & Pablo Fierro) (DFTD)


Pino Arduini & Javier Bollag - Los Pueblos (Remixes by Copyright & Pablo Fierro) (DFTD)


C'est sur l'excellent label DFTD que le titre 'Los Pueblos' produit en 2013 par le suisse Pino Arduini (boss du label Balance Music/Deep Bros. Productions) et son acolyte Javier Bollag, fait aujourd'hui peau neuve grâce à l'expertise du duo anglais Copyright et du Dj/producteur espagnol Pablo Fierro (patron de Vida Records).

Les résidents de Defected Records Sam Holt et Gavin Mills accouchent d'une version de Los Pueblos nettement plus musclée et orientée dancefloor, l'atmosphère deep et soulful house cède sa place à un Revolution Remix aux sonorités 90's plus franches et incisives.

Le Pablo Fierro Remix offre quant à lui une vision plus tribale du track avec un accent mis sur les percussions et les reliefs afro-caribéens... Un rework épatant au groove hypnotique !

Ci-dessous la version originale:

Carlos Mena - Deep Forever More (Yoruba Records)

Carlos Mena - Deep Forever More (Yoruba Records)

Le Dj/producteur Carlos Mena, patron d'Ocha Records et digne représentant de l'excellente écurie Yoruba Records fondée dans le milieu des années 2000 par Osunlade, est natif de Porto Rico et a grandi à Brooklyn qu'il quittait pour la République Dominicaine durant les vacances d'été. Depuis tout jeune il absorbe donc une large palette de sonorités allant des rythmes de la salsa au hip-hop, qu'il dispense aujourd'hui dans des titres calibrés deep-house gorgés de soul et d'accents afro-cubains.

Ayant produit des tracks pour Arrested Development ou Pharcyde, il en signe bon nombre d'autres sur différents labels house dont Phuture Soul et Vega Records et brille par la confection d'instrus planantes dominées par un groove enivrant rehaussé de percussions roots et de claviers jazzy.

Dans son dernier EP baptisé Deep Forever More, Carlos nous livre 3 titres house séduisants et entraînants dont le punchy Bang It destiné à enflammer le dancefloor avec sa rythmique entêtante, le délicat et orgasmique Elegba, avec ses pulsations tribales et enfin le titre éponyme avec sa ligne de basse hypnotique et ses reflets jazz.

Que du bonheur!


ci-dessous un lien vers les productions de son label Ocha Records, elles reflètent la touche de l'artiste...
 

lundi 27 juillet 2015

Amara Touré - 1973 – 1980 (Analog Africa/Differ-Ant)


Amara Touré - 1973 – 1980 (Analog Africa/Differ-Ant)

Grâce à l’entremise du label Analog Africa basé à Frankfort et spécialisé dans les sonorités afro-latines, nous redécouvrons l’un des piliers de la musique sénégalaise moderne, le chanteur/percussionniste guinéen Amara Touré. Artiste énigmatique disparu des écrans radars depuis le début des années 1980, il sort de l’oubli par le biais d’une sublime compilation de 10 titres parus originellement entre 1973 et 1980. Cette dernière rassemble deux de ses projets, celui du Star Band de Dakar, avec qui il enregistra 6 singles au milieu des années 70 au Sénégal, et celui de l’Orchestre Massako du Gabon qui l’accompagna en 1980 dans un LP mythique. Fusionnant les folklores ouest africains aux rythmes chaloupés et torrides des Caraïbes, Amara chante dans son dialecte mandingue des airs de rumba aux mélodies touchantes et sensuelles qui dégagent encore aujourd’hui un charme imparable !

vendredi 26 juin 2015

Les Ambassadeurs – Rebirth EP (World Village/Harmonia Mundi)


Les Ambassadeurs – Rebirth EP (World Village/Harmonia Mundi)

Nous connaissons l’engagement profond du musicien Salif Keita auprès des albinos maliens et guinéens, ces « blancs locaux » discriminés, moqués et méprisés. Depuis 2005, date à laquelle il fonde l’ONG Club Art et Culture Salif Keita ainsi que la Fondation Salif Keita, il œuvre pour la prise en charge médicale du handicap, l’éducation et l’insertion socioprofessionnelle des populations touchées par « cette malédiction ».

Démarrant sa carrière de chanteur à la fin des années 60 avec le Rail Band de Bamako mené par le saxophoniste Tidiani Koné, il intègre en 1973 le fameux orchestre Les Ambassadeurs, dirigé alors par Kanté Manfila. Le big band offre à Salif l’opportunité d’interpréter d’autres styles musicaux que le folklore mandingue (auquel il apportait déjà un souffle de modernité), s’essayant ainsi au jazz, à la salsa, au funk, à l’afrobeat et à l’afropop. Son répertoire traditionnel enrichi des sonorités latines et afro-américaines devient alors contagieux et son modèle musical se répand telle une traînée de poudre à travers tout le Mali, l’Afrique de l’Ouest, la France et les USA.

Plus de 40 années s’écoulèrent depuis le début des Ambassadeurs, il était temps de reformer le groupe, de regagner les studios et retrouver le public. Epaulé du claviériste/chanteur mythique Cheick Tidiane Seck et de l’illustre guitariste Amadou Bayoko (moitié du duo Amadou & Mariam), Salif redonne vie à ce monument de la pop mandingue, officiant par la même occasion pour la bonne cause puisque les bénéfices de l’entreprise seront entièrement reversés à sa Fondation.

En effet, paraîtra fin juin 2015 un EP de 4 titres intitulé Rebirth, composé de deux morceaux de Salif Keita (Mali Denou et Seydou extrait de son album Folon sorti en 1995), d’un de Manfila Kanté (4V) et le dernier du claviériste/chanteur Idrissa Soumaoro (Tiecolomba Hé). On y retrouve le groove entraînant inimitable, les cuivres aux reflets afro-cubains, les guitares mandingues et les chants enivrants de l’âge d’or de la formation, toujours aussi prompte à nous faire danser.

lundi 6 avril 2015

Daymé Arocena – The Havana Sessions (Havana Cultura/Brownswood Recordings)


Daymé Arocena – The Havana Sessions (Havana Cultura/Brownswood Recordings)

L e dénicheur de perles rares et de nouveaux talents Gilles Peterson nous revient via son projet The Havana Cultura, avec un sublime EP de 4 titres nous présentant une toute jeune chanteuse cubaine nommée Daymé Arocena. Véritable révélation d’à peine 22 ans, elle impressionne dès son premier tour de chant grâce à une voix puissante et précise, gorgée d’un groove R&B éblouissant, d’une maîtrise vocale digne des divas historiques du jazz et d’une énergie latine puisée dans les traditions afro-cubaines du boléro et de la salsa. L’écouter donne l’impression d’avoir en face de soi un chœur formé de Gregory Porter et Concha Buika, une association parfaite de passion, de soul, de vécu et de métier !

Fraichement signé sur le label du DJ/producteur anglais Brownswood Recordings, la jeune artiste a fait parti du projet Havana Cultura Mix en Mai 2014. Ce dernier consistait à inviter plusieurs producteurs émergeants de musique électronique à la Havane et établir ainsi des collaborations avec les musiciens locaux (on se souvient notamment de l’ouvrage Mala In Cuba du fondateur du dubstep, réalisé en 2012 lors de l’édition Havana Cultura – The Search Of…). 
Après 3 featurings dans la compilation et une prestation live lors du lancement du disque à Londres, il est apparu logique et souhaitable qu’elle enregistre son propre album !

Son génie s'écoute d’emblée sur le vibrant Drama, ouverture resplendissante de ce Havana Cultura Sessions, qui démarre comme une complainte délicate et intimiste interprétée par Daymé et le pianiste Rob Mitchell, mais qui se pare très vite d’un groove enivrant mis en scène par les percussions d’Oli Savill, Simbad et Maître Samsou, ainsi que par la ligne de contrebasse de Neil Charles.

La jeune prodige à la carrure de Jill Scott, immense héroïne de la scène néo soul U.S., opère une fusion majestueuse des musiques jazz et caribéennes ancrées dans un héritage africain vivace et sauvegardé, notamment grâce à la religion Santeria et ses rythmes de transe. Cet héritage est d’ailleurs marquant dans le jeu des percussions du titre Cry Me A River, reprise étonnante du standard immortalisé par Ella Fitzgerald.

Ce morceau est un des classiques du jazz les plus joués mais ici, il nous est livré dans une version magique et dépouillée, à la croisée du chant gospel et de l’incantation chamanique. Quinto et Matador jouent les claves, chékérés et autres tres-dos tandis que Dagoberto Arocena et Yosvani Diaz l’accompagnent au chœur.

Dans Sin Empezar, Daymé se met au piano et entame une merveilleuse ballade aux reflets mélancoliques servis par la trompette au son feutré de Yelfris Valdes. Le culte qu’elle voue à feu Whitney Houston s’y manifeste alors pleinement, mâtinant son jazz d’une sensualité R&B touchante.

Avec ses rythmes chaloupés et son invitation à la danse dignes de la grande Célia Cruz, El Ruso demeure le titre le plus ‘cubain’ de cet EP qui annonce un album Nueva Era des plus intéressants de ce début d’année. Les talents d’interprète et de compositeur de Daymé confirment une fois de plus que Gilles Peterson a vu juste en la plaçant sous l’aile bienfaitrice de Brownswood Recordings, comme il le fît par le passé pour José James, Ben Westbeech, Zara McFarlane ou les japonais de Soil & ‘’Pimp’’ Sessions.

vendredi 20 mars 2015

Omar Sosa Quarteto AfroCubano – Ilé (World Village/Harmonia Mundi)


Omar Sosa Quarteto AfroCubano – Ilé (World Village/Harmonia Mundi)

L’immense pianiste et percussionniste cubain Omar Sosa nous revient, après le succès de son précédent Eggun, avec un disque aux couleurs plus urbaines et toujours parsemé de reliefs électroniques, fusionnant les influences afro-caribéennes au  jazz contemporain,  rehaussé ici et là de slam et d’accents flamenco. S’il rendait hommage au célèbre Kind Of Blue de Miles Davis avec son Afri-Lectric Experience, l’artiste virtuose s’entoure pour Ilé (‘terre natale’ en Yoruba) du Quarteto AfroCubano, composé de son ami d’enfance originaire comme lui de Camaguey le batteur Ernesto Simpson, du bassiste mozambicain Childo Tomas et du saxophoniste Leandro Saint Hill, marquant ainsi sa volonté d’un retour aux sources de la culture de son île natale. Invitant le rappeur de Washington Kokayi, remarqué au côté de Steve Coleman, le chanteur espagnol José ‘El Salao’ Martin ou encore le guitariste Marvin Sewel, Omar et ses complices sous régalent d’un recueil de 14 compositions où « musiques du grand sud »  et groove subtil du nord s’entrechoquent en alternant ballades atmosphériques et titres aux arrangements plus rythmés.
 

lundi 9 mars 2015

Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)



Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)

La toute jeune violoniste et chanteuse installée en Suisse Yilian Canizares nous présente son second opus intitulé Invocacion. Originaire de la Havane, elle allie avec fougue et passion les folklores afro-cubains au jazz moderne, y intégrant quelques accents de musique classique et des éléments de la culture Yoruba. Elle élabore au violon un swing dont le lyrisme nous ramène irrémédiablement vers celui de notre modèle absolu Stéphane Grapelli, un petit faible pour la France qu’elle manifeste d’ailleurs en reprenant un air immortalisé par Edith Piaf, Non Je Ne Regrette Rien. Sa voix puissante et délicate à la fois, effleure de sublimes ballades aériennes et ensorceleuses comme Breoni Abebe Osun et Toi Mon Amour ou accompagne les ambiances brulantes aux rythmes plus soutenus de titres comme Mapucha ou Laïla, dans lequel ses vocalises prennent la forme d’un scat presque guerrier doublé par un jeu virtuose et incisif au violon. Entourée de ses trois comparses - Daniel Stawinski au piano, David Brito à la basse et contrebasse, Cyril Regamey à la batterie et aux percussions - avec qui elle partage la scène et les studios, Yilian forme le quartet Ochumare (du nom de Ochun, orisha des eaux et rivières, déesse de la beauté dans la santeria) qu’elle agrémente en toute fin d’Invocacion, par l’invitation de la poétesse à la vibe hip-hop/jazz Akua Naru, sur un Iya Mi envoutant teinté d’un groove urbain auréolé de volutes caribéennes.

Belle découverte !


jeudi 19 février 2015

Buena Vista Social Club – Lost & Found (World Circuit)


Buena Vista Social Club – Lost & Found (World Circuit)

Le projet Buena Vista Social Club, mené par Ry Cooder et immortalisé au cinéma par Wim Wenders, fut largement salué dès la parution du 1er disque au titre éponyme en 1996. Il consistait à remettre en selle les légendes de la musique cubaine des années 50, provoquant alors un nouvel engouement international pour les rythmes chaloupés de la salsa, de la guarija, du son cubain et autres boléros de la Havane. 20 ans plus tard et en guise d’adieu, le label anglais World Circuit publie un recueil de raretés et d’inédits intitulé Lost & Found. Il rassemble 13 titres captés en live ou lors de sessions d’enregistrements en studio et retrace l’épopée d’une équipe qui, depuis, vit disparaître certains de ses membres éminents comme Compay Segundo, Ibrahim Ferrer ou encore Ruben Gonzalez. Les survivants ont prévu un Adios tour afin de partager une dernière fois sur scène ce patrimoine de la trova, que la chanteuse Omara Portuondo continue d’explorer et de promouvoir en solo.