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lundi 24 juin 2019

Bloom - Dièse 1 (CQFD/L'Autre Distribution)

Bloom - Dièse 1 (CQFD/L'Autre Distribution)

La musique, c'est souvent une histoire de rencontre, une rencontre entre des sons, des mots, des notes, des timbres et des personnalités qui fusionnent, se croisent, se complètent ou s'harmonisent... Le projet Bloom, piloté par les chanteuses Laurence Ilous et Mélina Tobiana illustre bien ce postulat. S'appuyant sur une section rythmique dépouillée et minimaliste menée par le contrebassiste Martin Cuimbellot et le percussionniste Nils Wekstein, les deux divas - désireuses d'enrichir leur tandem polyphonique - ont trouvé en la personne de Léa Castro une troisième voix idéale.
Le quintet, ainsi au complet, publie Dièse 1, premier album à paraître le 23 Août prochain sur CQFD. Interprétant des compositions personnelles vibrantes ("Shadows and Fog", "Make Me Dance" ou "Ezuz") et revisitant avec intensité des standards incontournables de la pop ("Shape Of My Heart", "Crazy"), du batuque cap-verdien ("Lapidu Na Bo"), du jazz ("Throw It Away") de l'afro samba ("Canto de Ossanha") et de la soul ("Won't Be Long"), Bloom séduit d'emblée, notamment grâce à des arrangements vocaux brillants, taillés sur mesure par un sixième complice, Antoine Delprat, pianiste et violoniste talentueux qui s'illustrait en 2016 auprès du Léa Castro 5tet (Roads).

vendredi 8 mars 2019

The Cinematic Orchestra - To Believe (Ninja Tune)

The Cinematic Orchestra - To Believe (Ninja Tune)

Annoncé fin 2016 avec la vibrante composition "To Believe" et la participation bouleversante du chanteur californien Moses Sumney, le nouvel opus du mythique The Cinematic Orchestra nous arrive enfin, 12 ans après la sortie de son précédent album studio Ma Fleur. L'écossais Jason Swinscoe, toujours épaulé par son complice le producteur Dom Smith, y distille comme à son habitude des sonorités downtempo inimitables, faites d'influences electro-jazz, soul et folk. Dans ce To Believe inespéré, le tandem offre à l'auditeur émerveillé et conquis par ses textures vaporeuses et hypnotiques, les B.O. de films imaginaires aux ambiances instrumentales immersives et aériennes, où se croisent les interventions, au combien précieuses et millimétrées, de vieilles connaissances toutes plus prestigieuses les unes que les autres. Roots Manuva est toujours de la partie avec son flow inimitable qui nous interpelle dans le single "A Caged Bird/Imitations of Life", rendu public en Janvier via un site internet uniquement accessible sur les appareils hors ligne. La londonienne Heidi Vogel est également présente, elle s'illustre avec brio sur le planant "A Promise", second extrait révélé le 13 Février dernier. Le crooner de Philadelphie Grey Reverend, qui a brillé auprès de Bonobo sur "First Fires", inonde quant à lui de ses vibrations folk intimistes le très jazzy "Zero One/This Fantasy". Se retrouvent également conviés la diva néo soul Tawiah (remarquée auprès de Mark Ronson et Kindness). l'incontournable claviériste autrichien Dorian Concept et le brillant multi-instrumentiste Miguel Atwood-Ferguson (Flying Lotus, Anderson Paak, Thundercat, Hiatus Kaiyote) aux arrangements de cordes.
Les orchestrations éblouissantes déployées ici, mêlent sonorités acoustiques envoûtantes et motifs électroniques sophistiqués à l'élégance rare. Constant dans son exigence et sa quête de perfection, The Cinematic Orchestra est définitivement une entité musicale indétrônable, imposant une marque de fabrique qui fait école sans jamais être égalée.

mercredi 6 mars 2019

Charlotte Adigéry - Zandoli EP (DEEWEE)

Charlotte Adigéry - Zandoli EP (DEEWEE)

Le label de Soulwax DEEWEE dévoilait début Février dernier Zandoli, nouvel EP de la singulière Charlotte Adigéry (alias WWWater), chanteuse belge aux racines martiniquaises basée à Gant. Épaulée par le mystérieux producteur Boris Zeebroek alias Bolis Pulul (The Germans, Hong Kong Dong), son electro-afro-soul, hypnotique, entêtante et teintée de house dans "Paténipat", se frotte à la break music sur "Cursed and Cussed", puis se pare d'accents synth pop, cold wave et 80's avec "High Lights" et "Okashi". Dans l'immersif et minimaliste "B B C", sa voix de velours déborde de sensualité sur une rythmique electronica froide et répétitive...
C'est lors du tournage du fameux Belgica de Felix Van Groeningen, que Charlotte fit la connaissance des frères Dewaele, chargés de réaliser la bande originale du film. Une heureuse rencontre qui aboutit à l’excellent titre "The Best Thing"!


lundi 4 mars 2019

Alice Clark - Alice Clark (WeWantSounds)

Alice Clark - Alice Clark (WeWantSounds)

Grosse claque en perspective pour tous les amateurs de sonorités soul des années 70!
Le label WeWantSounds réédite l'exploit de nous faire vibrer au son de ces perles oubliées ou méconnues (Jaye P. Morgan, Akiko Yano...) avec le premier et unique opus éponyme de la mystérieuse new-yorkaise Alice Clark, diva à la voix d'or, puissante et juste, gorgée d'émotion et débordant d'une vigueur gospel des plus exquises. Produit en 1972 par Bob Shad pour son label Mainstream Records (Carmen McRae, Sarah Vaughan...), l'album - enregistré en à peine deux jours aux studios Record Plant de Brooklyn - fut soigneusement dirigé par le saxophoniste Ernie Wilkins, un vétéran de l'orchestre de Count Basie, également repéré auprès de Clark Terry, Dinah Washington, Dizzy Gillespie ou encore Buddy Rich. Rassemblant 10 titres aux saveurs soul-jazz envoûtantes, il mêle reprises aux arrangements raffinés (dont 3 chansons empruntées à Bobby Hebb, auteur du célébrissime "Sunny") et compositions originales taillées sur mesure.


jeudi 21 février 2019

Thomas Kahn - Slideback (Flower Coast/Differ'ant)

Thomas Kahn - Slideback (Flower Coast/Differ'ant)

Mêlant sonorités hip-hop, rugosité blues, profondeur soul et punch rock, le chanteur originaire de Tours, Thomas Kahn, a su en quelques années créer le buzz autour de son groove percutant, de sa voix puissante et charnue. Ayant écumé les scènes hexagonales durant plus de 4 ans, et fort de sa participation remarquée à The Voice en 2015, il publiait le 08 Février dernier sur le label indépendant clermontois Flower Coast, son tout premier opus intitulé Slideback, un recueil de 9 titres vibrants et musclés, où semble planer le spectre bienveillant d'Otis Redding, figure emblématique de l'incontournable Stax Records, la prestigieuse écurie de Memphis.





jeudi 14 février 2019

K.O.G & The Zongo Brigade - Wahala Wahala (Heavenly Sweetness)

K.O.G & The Zongo Brigade - Wahala Wahala (Heavenly Sweetness)

C'est sur le fameux Heavenly Sweetness que le collectif afro fusion basée à Sheffield, The Zongo Brigade, nous présentera le 08 Mars prochain son premier opus aux accents cuivrés et aux reflets électrisantsWahala Wahala (à traduire par problème ou souffrance en swahili). Piloté par le talentueux Kweku Sackey alias K.O.G (Kweku of Ghana), la formation combine allègrement les influences afrobeat, latino, hip-hop, soul, dancehall, rock et funk, nous balançant au visage ses vibrations ouest-africaines festives et son groove explosif absolument virale. Le flow ravageur et percutant du rappeur jamaïcain Franz Von, allié pour le meilleur aux vocaux énergiques et déjantés de K.O.G. plonge l'auditeur dans un état de transe, une invitation à la danse et au lâcher-prise que la Brigade entretient avec des orchestrations tonitruantes et hypnotiques...

mardi 12 février 2019

Da Break - Da Break (La Ruche - Le Label/Inouïe Distribution)

Da Break - Da Break (La Ruche/Inouïe Distribution)

Chez moi, l'hypnotique "Get Over - Yolo" tourne déjà en boucle depuis quelques jours et je crains que ça n'aille pas en s'arrangeant... Redoutablement addictif et bourré de vibrations positives, le titre est extrait de l'album éponyme de la formation lyonnaise Da Break, paru en Février 2018. Tellement marquant, il s'immisce dans nos esprits dès ses premières cocottes funk et donne envie de le partager, pour qu'il se répande et fédère. Sorti il y a peu le clip, qui détruit gentiment les codes de la sacro-sainte masculinité, relance la machine et remet le trio sur le devant de la scène.
Mené par l'incontournable producteur Bruno Hovart alias Patchworks (présent sur un tas de projets comme Kumbia Boruka, The Bongo HopMetropolitan Jazz Affair, The Dynamics et John Milk), épaulé par l'auteure/chanteuse Jennifer « Hawa » Zonou et le batteur franco-américain Rémy Kaprielan, Da Break nous replonge avec brio dans les sonorités hip-hop, dancehall et R&B des années 90, renouant avec une sensualité néo soul des premiers jours. Convoquant le spectre des légendaires De La Soul, The Pharcyde, Arrested Development, Shaggy ou A Tribe Called Quest, et rappelant les univers soulful de Mary J Blige, Janet Jackson ou Macy Gray, le groupe se délecte à nous bercer de nostalgie, titillant notre passé de jeune adepte de ces sons old school intemporels. Portée par une voix gospel généreuse et maîtrisée, aussi bien à l'aise dans les aigus que dans les graves, le groupe nous livre sa recette du bonheur, reposant sur une brillante combinaison de genres, d'énergie et d'influences...


vendredi 18 janvier 2019

Ted Coleman Band - Taking Care Of Business (BBE Records)

Ted Coleman Band - Taking Care Of Business (BBE Records)

Initialement paru en 1980 sur JSR Records, ce très rare LP et tout premier enregistrement studio du vibraphoniste originaire de Pittsburg, Ted Coleman, fut réédité en 2016 par l'excellent label anglais BBE Records. Largement influencé par les sonorités be-bop et latin jazz des monstres sacrés Bobby HutchersonMilt Jackson et Cal Tjader, comme par les vibrations positives et uptempo du jazz mêlé de funk et de soul des mythiques Roy Ayers et Johnny LytleTaking Care Of Business aligne ses 7 pépites smooth jazz captivantes et estivales. S'y exprime au chant, au piano, au synthé et même à la réalisation de la pochette du disque, le compositeur virtuose du vibraphone, entouré d'une solide section rythmique menée par les lignes de basse virales de l'excellent Tim Tindall... Un must have!




jeudi 20 décembre 2018

Robyn Bennett - Glow (City Music/Differ-Ant)

Robyn Bennett - Glow (City Music/Differ-Ant)

La plus française des chanteuses américaines Robyn Bennett publiera le 25 Janvier prochain son troisième opus baptisé Glow, Écrits et composés avec son complice Ben VanHille, les 12 titres du disque ont été conçus à la Nouvelle Orléans et enregistrés à Paris avec le concours du batteur Davy Honnet, du guitariste Julien Omé, du contrebassiste Gino Chantoiseau, du claviériste Laurian Daire et d'une section de cuivres animée par le saxophoniste Xavier Sibre et Ben en personne, s'illustrant au trombone. C'est également lui le garant des arrangements du groupe, qui nous délivre une musique accrocheuse au groove ravageur. La voix de Robyn, puissante et sensuelle y mène la danse sur des mélodies entêtantes et brûlantes aux sonorités soul agrémentées d'accents jazz new-orleans.


mardi 11 décembre 2018

Diego Imbert - Urban (Trebim Music/L'Autre Distribution)

Diego Imbert - Urban (Trebim Music/L'Autre Distribution)

C'est à la contrebasse que le parisien Diego Imbert s'illustrait il y a peu, aux côtés de Sylvain Boeuf et Michel Perez dans Triple Entente (2016), d'André Ceccarelli et Enrico Pieranunzi dans Tribute to Charlie Haden (2017) et Monsieur Claude (A travel with Claude Debussy) (2018). Revenant à ses premières amours, il renoue dans son nouvel opus très justement baptisé Urban, avec la basse électrique de sa jeunesse, y exprimant un jazz musclé et dynamique au groove hypnotique et fédérateur, inspiré des musiques afro-américaines des années 70. Réalisé par Eric Legnini, le disque nous livre 8 compositions évocatrices aux sonorités urbaines électrisantes et cuivrées, rappelant parfois la période électrique de Miles Davis ("Urban") ou la fusion jazz-funk de Weather Report ("Bridges"). Gorgés de soul, les titres "Delayed", "Werewolf" et "Moovies" s'alignent avec des moments new-orléans comme "Marchin'", bossa nova comme "Twins" et même afro-caribéens comme le chaloupé "Brixton Market". Entouré de ces fidèles acolytes David El-Malek au sax ténor, Quentin Ghomeri à la trompette et Franck Agulhon à la batterie, Diego a pour l'occasion gonflé la voilure de son quartet en allant embaucher deux souffleurs supplémentaires, l’incontournable Pierrick Pedron au saxophone alto et Bastien Ballaz au trombone, il est également allé chercher le claviériste Pierre-Alain Goualch qui s'illustre remarquablement au Fender Rhodes.



dimanche 28 octobre 2018

The Black Eyed Peas - Masters Of The Sun Vol.1 (Interscope Records)

The Black Eyed Peas - Masters Of The Sun Vol.1 (Interscope Records)


Histoire de fêter dignement ses 23 années d’existence et de célébrer son parcours sans faute, le mythique trio californien aux 40 millions d'albums vendus dans le monde, The Black Eyed Peas, publiait ce vendredi 26 Octobre 2018 un septième opus baptisé Masters Of The Sun Vol.1, une remise au point du crew hip-hop, presque 10 ans après la sortie de leurs immenses succès pop The END (2009) et The Beginning (2010), produits en collaboration avec le DJ français David Guetta. 
Véritables invitations à la danse et à la fête, The END et The Beginning nous livraient leurs refrains accrocheurs, riches de décharges électroniques et de beats hypnotiques, mais étaient dépouillés, hélas, de profondeur et de consistance. Le leader historique de la formation Will I am, entouré de ses fidèles acolytes Taboo et Apl.de.ap, a donc souhaité pour l'occasion revenir aux fondamentaux. Il alimente ainsi ce denier effort en sonorités boom bap 90’s et hip-hop old school, l'agrémentant de synthétiseurs savamment dosés et de lignes de basse au groove vibrant, d’échantillons vintage inspirés, d’accents jazzy et de reflets soul. 

La pop star Fergie ayant quitté la formation, elle permet à nos 3 larrons de s’exprimer avec le brio de leurs débuts. Laissant derrière lui les hits taillés pour le dancefloor, The Black Eyed Peace revient en force avec des titres urgents et engagés, renouant avec une conscience sociale et politique qui avait été mise en sourdine. Le trio retrouve ainsi l'énergie et la fraîcheur de ses deux premiers Behind The Front et Bridging The Gap, respectivement sortis en 1998 et 2000. 
Les percutants "Street Livin’" et "Ring The Alarm" donnaient d’emblée le ton, lors de leurs parutions sur YouTube il y a quelques mois, appuyés par une mise en image remarquable et parlante. Y sont dénoncés à la fois les brutalités policières, la prolifération des armes à feu, la stigmatisation des immigrés et des réfugiés. Avec une entrée en matière intitulée "Back 2 Hip-Hop", l’auditeur est prévenu dès les premières mesures de l'opus, et si certains passeront leur chemin, d’autres redécouvriront le flow assassin et incisif des 3 rappeurs, s’illustrant sur des instrumentations simples et efficaces, forgées dans la culture musicale d’une population afro-américaine récemment ébranlée par de funestes événements.

Titre d’un roman graphique pensé initialement par Will i Am et publié par Marvel Comics, Masters of The Sun est une allégorie évoquant les problèmes sociaux et la culture urbaine de Los Angeles. L’histoire se déroule dans les quartiers Est de la ville, un groupe de rap doit lutter contre un dieu antique extra-terrestre, envoyé ici-bas pour transformer les dealers et autres gangsters du ghetto en zombies. Son adaptation en réalité virtuelle et augmentée fut mise en musique par le géant Hans Zimmer, il signa une bande son aux vibrations soul et jazz qui sont omni-présentes dans les 12 morceaux de Masters of The Sun Vol.1. En plus de nous servir un hip-hop à l'ancienne classieux et militant, la galette nous déballe un casting d’invités prestigieux, s'y côtoient les immenses Nas, Slick Rick, Phife Dawg (RIP), Ali Shaheed Muhammad, Posdnuos, CL et Esthero, ou encore celle qui était pressentie avant Fergie, Nicole Scherzinger. 
Masters of The Sun Vol.1 s’inscrit dans la liste des albums hip-hop emblématiques d’une Amérique contemporaine divisée, à l’instar de Black Messiah (D’Angelo), To Pimp A Butterfly (Kendrick Lamar) ou encore de Black America Again (Common). Plus récemment, c’est l’excellent titre "This Is America" de Childish Gambino qui mettait brillamment en avant le profond malaise occasionné par l’accession de Trump à la présidence des États-Unis. Mais malgré la gravité de la situation, The Black Eyed Peas persiste tout de même à vouloir transmettre un message positif et rassembleur, le premier single "Big Love" avec son ton enjoué et festif est LE moment pop de l'album, il semble avoir survécu à l'éviction de Fergie...

Une belle surprise!

vendredi 26 octobre 2018

Meylo - Lila (Underdog Records)

Meylo - Lila (Underdog Records)

Après nous avoir séduit avec sa reprise étincelante du titre 'feel good' "Dance With Me Tonight" d'Olly Murs, la chanteuse d'origine togolaise Meylo revient sur Underdog Records avec sa première composition originale, élaborée en collaboration avec le chanteur de reggae français Vanupié, single qui annonce d'ailleurs la sortie prochaine d'un EP, attendu début 2019. "Lila" est une chanson folk intimiste aux saveurs pop et world, qui n'est pas sans rappeler l'univers musicale soulful de Tracy Chapman et Lauryn Hill, deux figures tutélaires pour la jeune auteure, qui puise également son inspiration dans ses souvenirs de chorale avec ses parents, ainsi que dans les répertoires de Bob Marley et Ben E King.

mercredi 24 octobre 2018

Dur Dur of Somalia - Volume 1, Volume 2 & Previously Unreleased Tracks (Analog Africa)

Dur Dur of Somalia - Volume 1, Volume 2 & Previously Unreleased Tracks (Analog Africa)

Actif durant près de dix ans, le Dur Dur Band, groupe emblématique de la scène disco de Mogadiscio des années 80 et 90, demeure l'une des formations les plus illustres de la capitale somalienne. Dans la Corne de l'Afrique, le pays était alors l'un des principaux acteurs du dynamisme culturel de la région. Puisant ses influences musicales dans les rythmes jamaïcains et afro-américains de l'époque, le Dur Dur Band s'est inspiré du répertoire d'icônes absolus, tels que Bob Marley, Michael Jackson ou encore Santana, sans pour autant renier l'impact des folklores locaux. Dès le début, l'objectif de l'orchestre, fondé et dirigé par le claviériste Isse Dahir, a été de fusionner la tradition avec tous les rythmes pouvant faire danser son public, ainsi se côtoient les sonorités funk, reggae, soul, disco et new wave, brillamment combinées à celles du banaadiri, du daantho et du saar.
Sorti de l'oubli 30 ans après ses début sur scène par le tunisien Samy Ben Redjeb, via son prestigieux label basé à Frankfort Analog Africa (Amara Touré, ...), le Dur Dur Band voit ses deux premiers albums être luxueusement réédités en version double CD ou triple vinyle et ce n'est qu'un début, puisque suivront deux autres volumes à paraître bientôt...


jeudi 18 octobre 2018

Mariama - Love, Sweat And Tears (Rising Bird Music)

Mariama - Love, Sweat And Tears (Rising Bird Music)

L’envoûtante Mariama s'illustrait il y a peu sur le dernier Shikantaza de Chinese Men, auprès d'une autre diva à la voix soulful, Kendra Morris. Native de Freetown en Sierra Leone, elle a grandi en Allemagne et partage aujourd'hui sa vie entre Cologne et Paris. Remarquée sur scène aux côtés des immenses Tiken Jah Fakoly, Yaël Naïm, Stromae, Imany, The Do, Brigitte, Lilly Wood & The Prick, Oxmo Puccino ou encore M et son projet Lamomali, la jeune diva publiait en 2012 son premier opus, baptisé Easy Way Out. Succédant à ses EPs No Way et Moments Like These, respectivement parus en 2013 et 2015, elle nous offre enfin son nouveau Love, Sweat And Tears. produit en collaboration avec Manuel Schlindwein (Selah Sue, Patrice, Akua Naru ou encore Cody Chesnut). Le disque délivre une folk suave, douce et nuancée ("Never Mind", "I Can't Help Myself - Hard To Explain"), habitée par des influences ouest-africaines ("Grains Of Wisdom", "Dancing Shoes", "Summer In My Heart Again"), mais également riche de sonorités pop ("Raindrops"), soul ("Stop", "The Name Of The Game"), electronica ("The Wrong Places"), jazz ("Nature Boy") et reggae/dub ("Coffee And Wine", "Lover's Dub").
La chanteuse a souhaité s'entourer pour l'occasion de complices remarquables et a donc, entre autres invités prestigieux, convié le guitariste guinéen Sekou Bembeya et le chanteur Soufian Tsunami, le maître de la kora Ballaké Sissoko et l’emblématique violoncelliste Vincent Segal... Que du beau monde pour l'épauler sur 14 délicieuses chansons, traitant principalement de l'amour et de "l'infinité des sentiments et des émotions qu'il peut suggérer".



mardi 16 octobre 2018

Macy Gray - Ruby (Mack Avenue/PIAS)

Macy Gray - Ruby (Mack Avenue/PIAS)

La légende du R&B U.S Macy Gray, héritière des immenses Tina Turner et Aretha Franklin, nous revient avec Ruby. 10 ième album studio de la diva à la voix rauque et éraillée, il succède au recueil de reprises Stripped, opus jazzy paru en 2016. Épaulée par  le guitariste Gary Clark, Jr. et les producteurs Tommy Parker Lumpkins, Johan Carlsson et Tommy Brown, la chanteuse quinquagénaire célèbre ses 20 ans de carrière en nous livrant 12 titres gorgés de soul ("Just Like Jenny", "Cold World"), de blues et de gospel, habités de rythmiques funky ("Over You")d'arrangements pop ("Shinanigins") et de sonorités jazz aux accents hip-hop ("Jealousy"), new orleans ("Tell Me") et même reggae ("Witness").






vendredi 12 octobre 2018

Nola French Connection Brass Band - Nola French Connection Brass Band (Fo Feo Productions)

Nola French Connection Brass Band - Nola French Connection Brass Band (Fo Feo Productions)

Mené par le trompettiste Hippolyte Fevre, la formation parisienne Nola French Connection Brass Band rend hommage à la tradition des ensembles cuivrés de la Nouvelle Orléans, à leur musique festive et fédératrice puisant ses influences dans le jazz new orleans bien sûr, mais aussi dans le hip-hop, la soul et le funk. Épaulé par Gabriel Levasseur, un second trompettiste, deux trombonistes, Nicolas Benedetti et Michaël Ballue, le saxophoniste Bastien Weeger, le soubassophoniste Rémi Cretal et les batteurs/percussionnistes Johan Barrer, Florent Berteau et Tao Ehrlich, le compositeur part à l’assaut du public, des rues et des clubs, avec dans son escarcelle du bonheur à partager. Avec son équipe de joyeux drilles, et comme ses compatriotes du Surnatural Orchestra, il est l'héritiers des monstres sacrés du genre, que sont les Hot 8 Brass Band, Dirty Dozen Brass Band et autres Soul Rebels...



vendredi 14 septembre 2018

Old Caltone - Final Horror (Roy Music)

Old Caltone - Final Horror (Roy Music)

Le prodige bordelais de l'electro pop hexagonale Jérôme Amandi alias Talisco nous revient à la tête d'un nouveau projet baptisé Old Caltone. Bâti autour du mythe de Dracula et inspiré par les productions de la célèbre Hammer, son concept album intitulé Final Horror devient viral dès la première écoute. D'emblée "Mr D" et sa fougue punk millésimée 2018, fait mouche et emporte l'auditeur dans un univers musical barré, où se mêlent, dans un joyeux bazar, sonorités pop ("Nuland"), ambiances indie rock ("In The Beginning"), héritage UK garage ("The Creator (From Jack)","Into The Garden"), atmosphères oppressantes ("Old Caltone Presents"), chants soulful ("Final Horror (From Mr Shadow)") et magie électronique ("Two Devils", "Calm"). Alignant des rythmiques tantôt survoltées et tantôt narcoleptiques ("The Beast"), ce cocktail détonnant et jouissif reprend et combine un tas de codes et d'influences rappelant ici, le génie d'un Gorillaz ou d'un Jamie XX et là, celui des immenses John Carpenter et Dario Argento, tout en passant par MGMT, Mr Oizo ou encore Tindersticks,..
Hypnotique, captivant, sombre et majestueusement calibré!


vendredi 6 juillet 2018

Kamasi Washington - Heaven and Earth (Young Turks)

Kamasi Washington - Heaven and Earth (Young Turks)

Dans des œuvres aussi prenantes, denses et riches que celles du saxophoniste américain Kamasi Washington, l'auditeur entrevoit la porte d'entrée, l'emprunte, mais pris par surprise, oublie vite de chercher la sortie, préférant s'égarer dans un dédale d'influences et de références musicales, où toutes notions de temps et d'espace se délitent. La puissance, le génie et l'immense raffinement de l'artiste imposent, outre le respect bien sûr, la divagation, l'introspection, la réflexion et l'exaltation des sens. Cette ivresse ressentie quand tout s'accorde, quand les souvenirs se conjuguent au présent et que les aspirations se confondent à la réalité, s'exprime parfaitement dans cette dernière odyssée livrée par un jazzman sorcier. Intitulée Heaven and Earth, elle est constituée d'un double album, qui succède au triptyque grandiose que fut The Epic, publié en 2015 sur Brainfeeder.

La diversité des compositions de Kamasi est à l'image de la constellation d'artistes qui gravitent autour de lui, de ses amis Herbie Hancock et Flying Lotus au collectif jazz West Coast Get Down (Thundercat, Josef Leimberg, Dexter Story et Ryan Porter), en passant par ses influences majeures (John Coltrane, Roy Hargrove) ou les figures emblématiques de la scène californienne (Horace Tapscott, Build An Ark).
En véritable virtuose de l'écriture, il construit des orchestrations dramatiques et des arrangements épiques dignes des plus grands compositeurs de musique de film. Il combine avec éloquence le pluralisme et la sophistication du jazz au discours incisif et réaliste du hip-hop, mais plus largement célèbre le groove sous toutes ses formes, bousculant des frontières entre les genres qui n'ont finalement aucune raison d'être.
Signer son disque chez l'anglais Young Turks est déjà un geste fort en soit, car il ne s'agit pas d'un label spécifiquement jazz, mais plutôt ouvert à un vivier de créateurs originaux et novateurs, s'illustrant autant dans l'électro et la pop que dans le R&B (Jamie XX, FKA Twigs, SBTRKT, Sampha...).

Entouré de sa garde rapprochée, The Next Step et de quelques complices prestigieux comme le contrebassiste Miles Mosley, le saxophoniste a souhaité, selon ses propres mots, représenter dans son volet Earth "le monde tel qu'il le voit de l’extérieur, le monde dont il fait partie. L'Acte Heaven montre quant à lui, le monde tel qu'il le perçoit de l’intérieur, le monde qui lui appartient. Son identité et ses choix reposent quelque part entre les deux". 

Bien que perché, mystique, cosmique et psychédélique, le jazz crossover de Kamasi est avant tout politique, il s'inscrit pleinement dans l'actualité et son urgence, intégrant parfaitement un héritage légué en grande partie par la population afro-américaineHeaven and Earth fait appel à tout un pan de la mémoire collective des Etats-Unis, puisant sa matière et son inspiration dans le gospel, le cinema, le jazz symphonique, le jazz vocal,  l'afrobeat et les rythmes afro-latins, le free jazz de Sun Ra, le jazz rock de Zawinul et Herbie Hancock, la soul et le funk des années 70, le spiritual jazz de Coltrane et Pharoah Sanders... Parfois toutes ces influences se retrouvent piégées dans un seul et même morceau, c'est dire le haut niveau technique et le besoin insatiable qu'éprouve Washington à partager avec nous et ses musiciens tout ce qui le taraude et le révolte, toutes ces questions en suspend et ces non-dits qu'il transmet avec le brio qu'on lui connaît! Il explore un espace qu'avait défriché avant lui des géants, dont le plus illustre n'est autre que Miles Davis, élevé de son vivant au rang de pop star, de figure incontournable comme semble le devenir ce nouveau messie du saxophone à la garde-robe d'Earth Wind and Fire.





mercredi 9 mai 2018

Justin Nozuka - Run To Waters (Glassnote Records / Universal Music)

Justin Nozuka - Run To Waters (Glassnote Records / Universal Music)

Le jeune chanteur, auteur et compositeur canadien Justin Nozuka nous revient avec Run To Waters, nouvel opus aux effluves folk douces et mélancoliques, infusé d'une soul inspirée et magnétique. Musicien prodige à la voix d'or, attiré pendant son adolescence par les sonorités R'n'B des Boys II Men et de Michael Jackson, il tombe également en admiration pour les univers singuliers d'artistes tels que Ben Harper, Joni MitchellMarvin Gaye ou Lauryn Hill, qui l'inspirent à élaborer une musique mâtinée de rythmes pop contagieux, d'accents acoustiques funky et bluesy. Son EP High Tide, signant son retour après un break nécessaire et mérité, annonçait l'an dernier une évolution de son écriture et de son interprétation vers des ambiances plus calmes et contemplatives, inspirées par la folk des immenses Simon & Garfunkel, Neil Young et Ben Howard. Beaucoup plus organiques, intimistes et nostalgiques, les nouvelles chansons de Justin expriment avec nuances et fragilité des thèmes devenus essentiels à ses yeux : "la nature, la jeunesse, la spiritualité et la sincérité de l’expression". On notera, à la production, la présence de l'ingénieur du son et multi-instrumentiste, Chris Bond, atout précieux qui a largement contribué à la réalisation du disque.

 

lundi 30 avril 2018

Tim Maia - Disco Club (Mr Bongo)

Tim Maia - Disco Club (Mr Bongo)

Mr Bongo nous régale d'une nouvelle perle disco do brasil, extraite cette fois-ci du répertoire de l'immense godfather of funk carioca, l'incontournable Tim Maia. Il s'agit de son Disco Club, rareté oubliée initialement publiée en 1978 chez Atlantic.
Après avoir réédité l'excellent Maria Fumaça de Banda Black Rio, le label s'attaque en effet à un monstre sacré de la musique populaire brésilienne. Auteur de tueries absolues telles que "Sossego", Tim Maia a influencé toute un génération de musiciens dont le fameux Ed Motta, combinant efficacement paillettes et glamour disco, groove funk et racines soul. Si les 4 premières pistes du disque sont une invitation manifestes à la danse et à la fête, comme l'expriment les rythmes discoïdes frénétiques de "A Fim de Voltar" et "Vitoria Regia Estou Contigo E Nao Abro", les 6 autres titres sont bien plus apaisés, s'y distinguent même de pures ballades aux accents romantiques terriblement accrocheurs : "Murmurio", écrite par la légende Cassiano et le vibrant "Pais e Filhos".
Culte!