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mardi 2 mai 2017

Ziggy Funk - Boxer's Fracture (BBE Records)

Ziggy Funk - Boxer's Fracture (BBE Records)

Le Dj/multi-instrumentiste basé à Londres Ziggy Funk nous offrira le 05 Mai prochain, via l'excellente écurie BBE Records, son premier opus long format baptisé Boxer's Fracture. Largement agrémentée de notes hip-hop, soul-jazz, world et électro, la palette musicale de cet artiste hors paire, qui brilla notamment auprès des prestigieux labels Foliage, Defected ou Soul Heaven (grâce à ses productions house soulful élaborées en tandem avec Neil Pierce sous le nom de Rhemi), s'oriente ici vers des sonorités plus roots et vintage, dégageant toutes cette énergie incomparable du live et cette chaleur si singulière de l'enregistrement analogique.
Qu'il flirte avec les riffs accrocheurs d'un Keziah Jones ("Don't Stop") ou l'afrobeat d'un Fela Kuti ("Moving"), la néo-soul envoutante d'un Rahsaan Patterson ("Giving Up") ou le latin jazz d'un Sergio Mendes converti au dub ("Yes I Ya"), le talentueux guitariste qu'est (entre autres) Ziggy se plait à gaver son répertoire de clins d'œil pertinents à l'acid jazz ("Stop Scrolling and Connect"), au broken beat ("Boxer's Fracture"), au disco ("Hazey") ainsi qu'au funk ("We Can Get Down"), brouillant les pistes sans jamais perdre l'auditeur, suspendu au fil conducteur qu'est son amour inconditionnel pour le groove!


mercredi 15 février 2017

Lakuta - So Sue Us EP (Tru Thoughts)

Lakuta - So Sue Us EP (Tru Thoughts)


Succédant à Rice & Peace paru en Novembre dernier, la formation afrobeat basée à Brighton Lakuta continue à nous abreuver de ses rythmes endiablés avec un nouvel EP prévu pour le 03 Mars 2017 baptisé So Sue Us, extrait de leur premier effort Brothers & Sisters sorti en Aout 2016 chez Tru Thoughts.
Tout a commencé avec un single engagé et absolument dévastateur, intitulé "Bata Boy". Paré de ses reflets tropico-funk et clairement orientée dancefloor, cette petite bombe allait remporter un succès unanime auprès du public et de la critique, avec notamment la bonne presse de The Guardian, The Indepedant, BBC 6 Music et j'en passe.
Ce dernier EP s'ouvre avec la version radio du titre éponyme, largement influencé par les rythmes et l'énergie de Fela Kuti. Le producteur de Nottingham Origin One nous offre ensuite un remix apaisé, habillé d'une touche de kuduro et de dance music, il ralentit la cadence et y développe des nappes de synthés envoutantes.
Le batteur et producteur Contours s'attache quant à lui à remixer "Pique", l'ambiance jazzy down-tempo met en valeur les percussions afro et les notes de synthés cosmiques.
Deux visions de "Lose Yourself" confrontent leurs atmosphères, Junction 13 nous livre son remix soulful house à la rythmique musclée et efficace, tandis que Ratomagoson calme le jeu mettant en valeur les percussions afro-cubaines sur un beat deep house digne de l'écurie d'Osunlade: Yoruba Records.
Le londonien Polyop s'empare de "Mr Serious" et le transforme en une déferlante afro-disco, dotée d'une ligne de basse technoïde des plus hypnotiques. L'australien Sanjiao souligne les couleurs tropicales de la formation multiculturelle Lakuta, produisant un édit funky-pop entraînant s'inscrivant parfaitement dans l'air du temps.
Enfin Mangataot nous balance son rework dopé aux tablas de "Fear Go Running", il défile à toute vitesse sur un tempo festif éreintant, laissant les percussions et les cuivres se faire la course...

Bref, un coup de cœur!


jeudi 9 février 2017

Favia Coelho - Sonho Real (Pias)

Favia Coelho - Sonho Real (Pias)

Je découvrais la jeune brésilienne Favia Coelho en 2014 alors qu'elle publiait chez Discograph/Vagh & Weinmann Music son second opus intitulé Mundo Meu. Le 07 Octobre dernier paraissait son nouvel effort baptisé Sonho Real (Pias), un disque aux saveurs cariocas bien sûr mais pas que... En effet la chanteuse débarquée à Paris en 2006 a passée son adolescence dans la région du Nordeste, une période qui a largement influencé son univers musical parcouru de forro et de frevo. Mais le répertoire de Flavia ne se cantonne pas à ces seules aspects de la culture musicale brésilienne, il s'enrichit des rythmes urbains qui animent la jeunesse d'un pays aux multiples facettes, ainsi le baile funk, le raggamuffin, le ska, le reggae, le hip-hop ou l'afrobeat se côtoient avec légèreté dans des mélodies gorgées de soleil et animées de reflets caribéens importés directement de Kingston.

On retiendra tout particulièrement la touchante ballade interprétée en français "Témontou", une chanson d'amour radieuse à l'ambiance jamaïcaine accrocheuse et envoutante...

vendredi 18 novembre 2016

Lakuta - Rice & Peace EP (Tru Thoughts)

Lakuta - Rice & Peace EP (Tru Thoughts)


Nous découvrions en juin 2016 grâce au label Tru Thoughts le premier single "Bata Boy" extrait du LP Brothers & Sisters, de la formation afrobeat basée à Brighton Lakuta. Le collectif puisant ses influences de ses racines ancrées au Kenya, en Tanzanie, au Ghana, en Malaisie et en Europe, nous offre aujourd'hui son EP Rice & Peace, tiré lui aussi de leur premier opus paru en Aout dernier.

S'y écoute à nouveau sa fusion festive mêlant rythme afro, soul et funk. Le titre éponyme allie les guitares funky à la soukous congolaise sur un texte socialement engagé. Les excellents J-Felix et Dorylus livrent leurs remixes de la chanson militante, le premier s'inspirant des productions racées d'O'Flynn, Debruit et Afriquoi, le second orchestrant un "Balearic Jerk Re-Rub" estival aux saveurs deep house d'Ibiza. Les versions "A Cappella" et "Instrumental" de "Rice & Peace" figurent elles-aussi au programme avec un remix de "Bata Boy" fourni par le rappeur, poète et musicien de Bristol Dizraeli, ainsi qu'un rework de l'énergique "So Sue Us" par le Dj allemand V.B. Kühl. Captain Over, nouveau projet du leader de Paper Tiger, Greg Surmacz, s'empare quant à lui du titre "Ultimate Robot" pour un "Captain Over Remix" agrémentant les vocaux de la chanteuse Siggi Mwasote de synthés glitchy.


jeudi 27 octobre 2016

Mr Bongo Record Club - Volume One (Mr Bongo)

Mr Bongo Record Club - Volume One (Mr Bongo)

L'excellent Mr Bongo nous offre le Volume One de sa toute nouvelle série de compilations intitulée Mr Bongo Record Club. Les aficionados du label de Brighton fondé en 1989 devineront qu'il s'agit de mettre en lumière les raretés oubliées, les coups de cœur récents et les obscurs classiques qui composent son étonnant catalogue de disques vinyles, imposant et hétéroclite. En effet ce projet tire son nom de la célèbre émission radio mensuelle de 2 heures qu'animent entre autres Graham Luckhurst, Gareth Stephens, Ally Smith et Ville Marttila. Ce premier volet nous donnent un aperçu de la programmation de ces moments de découverte ou de redécouverte, avec 20 pépites vintage chargées d'accents psychédéliques ("Mathar", "He's Forever"), où se côtoient rythmes brésiliens ("Esperar Pra Ver", "Deixa Tristeza", "Piranha", ...) et africains ("Samba", "Fish & Funjee", "Karam Bani",...), sonorités soul ("Can't Leave Without You"), funk ("Use My Body") reggae ("Mammy Hot Daddy Cool"), disco ("Freak") et jazz fusion ("El Mercado", "Chanson D'un Jour d'Hiver") ....

Ce souci de débusquer et de partager des trésors sonores quasi-inconnus constitue aussi la base des DJs sets postés par la maison de disques anglaise et confiés à des pointures internationales telles que Dj Okapi,  MCDE, Floating Points, Jeremy UndergroundFour Tet, Sassy J et bien d'autres... Remportant une large audience auprès d'un public toujours plus conquis, leurs mixes croisent un tas d'influences à l'instar de ce Mr Bongo Record Club - Volume One où se mêlent la guitare mandingue d'Amazones de Guinée et la sitar de Dave Pike Set, la MPB tropicaliste d'Evinha et l'afrobeat de The Rwenzori's, la samba funk de Neno Exporta Som et la salsa de Fruko Y Sus Tesos...

 
 

mercredi 7 septembre 2016

Pat Thomas - Coming Home (Original Ghanaian Highlife & Afrobeat Classics 1967-1981 (Strut Records/Differ-Ant)

Pat Thomas - Coming Home (Original Ghanaian Highlife & Afrobeat Classics 1967-1981 (Strut Records/Differ-Ant)

L'excellent label Strut Records, qui a toujours le chic pour nous dénicher des perles rares venues d'Afrique et des Amériques, nous propose la toute première rétrospective d'un des maîtres du highlife ghanéen Pat Thomas, qui publiait mi-juin 2015 son dernier album Pat Thomas & Kwashibu Area Band en compagnie d'un autre pionnier Ebo Taylor et de l'emblématique batteur de Fela Tony Allen. Le chanteur né en 1951 à Kumasi et considéré comme Mr. Golden Voice of Africa s'exprime en anglais mais surtout en dialectes Fanti et Ashanti Twi, il devient dans les années 70 et 80 l'un des chantres de l'afro-soul (avec des titres comme "Brain Washing") et de l'afrobeat ("We Are Coming Home"), ouvrant toujours un peu plus le spectre de ses influences.

La compilation rassemblant 23 morceaux s'intitule Coming Home, elle retrace jusqu'en 1981 la carrière prolifique de Pat Thomas qui s'amorça en 1967 avec la formation Broadway Dance Band relancée par son ami Ebo. Suivront un tas de projets, de collaborations et de formations que Strut Records illustre en en citant les principaux succès dans un double disque essentiel.


lundi 27 juin 2016

Mamadou Barry & Afro Groove Gang – Tankadi (Label Bleu/L'Autre Distribution)


Mamadou Barry & Afro Groove Gang – Tankadi (Label Bleu/L'Autre Distribution)

Pour ceux qui se demandent encore ce qu'est l'afro groove, voici un disque qui comblera parfaitement leur curiosité, Tankadi, second opus du maître guinéen Mamadou Barry et véritable bijou musical, fusionnant à merveille le folklore mandingue, l'afrobeat nigérian, le highflife ghanéen, le jazz, le funk et la musique latine des Amériques. Il y a une dizaine d'années, le saxophoniste, multi-instrumentiste, chef d'orchestre et auteur-compositeur nous régalait de son premier Niyo, où notamment il reprenait dans son titre "Africa Five" le célèbre standard de Paul Desmond écrit pour Dave Brubeck en 1959. Aujourd'hui entouré de son Afro Groove Gang, regroupant la fine fleur des musiciens de Conakry, l'ancien patron de l'orchestre fédéral Kaloum Star, revisite avec élégance les chants traditionnels des peuples peulhs et des différentes ethnies de la Guinée forestière, y injectant son groove captivant, son énergie contagieuse et la singularité d'un style hérité de la légende du sax Momo Wandel.  

mardi 21 juin 2016

Lakuta - Bata Boy (Single) (Tru Thoughts)

Lakuta - Bata Boy (Single) (Tru Thoughts)

L'excellent label Tru Thoughts nous présente Bata Boy, premier single de la formation afrobeat basée à Brighton Lakuta. Annonçant la sortie prochaine de l'album Brothers And Sisters, prévue le 12 Aout 2016, le titre est accompagné de deux remixes, le premier aux reflets tropico-funk orchestré par Steve Cobby, co-fondateur du célèbre duo electronica/nu jazz Fila Brazillia et le second par Wrongtom, figure emblématique de la maison de disque anglaise, qui l'agrémente de sa touche reggae-dub magique.

Formé par la diva Siggi Mwasote et l'auteur/percussionniste Cicely Taylor, toutes deux gourmandes de fusion entre rythmes traditionnels issus d'Afrique ou d'Amérique latine et sonorités funk, jazz et soul, Lakuta nous délivre ici un titre engagé bourré d'énergie positive. S'ouvrant avec des percussions afro-cubaines (bata) rapidement débordées par une déferlante de cuivres, basse, batterie, guitare et clavier motivée par le maitre de l'afrobeat en personne Fela Kuti, "Bata Boy" est largement orienté dancefloor et aurait très bien trouvé sa place dans la programmation des soirées endiablées du Shrine à Lagos.



jeudi 19 mai 2016

Arat Kilo – Nouvelle Fleur (Eklektik/L'Autre Distribution)


Arat Kilo – Nouvelle Fleur (Eklektik/L'Autre Distribution)

Issue de la scène parisienne, la formation éthiojazz Arat Kilo accouche de son 3° long format intitulé Nouvelle Fleur. A l'instar d'Akalé Wubé, lui aussi épris du groove éthiopien bâti par le maître Mulatu Astaké, le sextet diffuse ses volutes cuivrées héritées de l'Addis Abéba des années 60 et 70 mais y incorpore des sonorités d'ailleurs. Ainsi se succèdent des ambiances urbaines semblant être tirées de bandes-originales imaginaires, ici habitées d'une rythmique afrobeat ("Madala"), d'un flow hip-hop ("Résister") ou d'une chaleur soul ("Mestefeker") et là de couleurs reggae/dub ("Nouvelle Fleur"), d'énergie funk ("Siddist") ou de sophistication jazz ("Masarat"). S'y croisent les rappeurs Rocé et Mike Ladd, les chanteuses Nardos Tesfaw et Mamani Keita, le chanteur Bruck Tesfaye et le vibraphoniste David Neerman. Les enregistrements ont été effectués en live par Maxime Lunel et Fred Carrayol au Mastoid Studio et Mercredi 9 à Paris, sur du matériel vintage bien sûr!

 

mardi 10 mai 2016

Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)


Originaire de Londres, la formation ethno jazz/funk Family Atlantica nous présente chez Soundway Records son second opus baptisé Cosmic Unity. Remarqué par les Djs Gilles Peterson et Hugo Mendez lors de la parution d'un premier album éponyme en 2013, le groupe allie la voix puissante et racée de la chanteuse traditionnelle vénézuélienne Luzmira Zerpa (adoubée par Manu Chao) et les arrangements afro/tropico cosmiques de son compagnon, le producteur multi-instrumentiste Jack Yglesias (bongos, flûte,...).

Membre du fameux The Heliocentrics, qui a notamment collaboré avec le maître Mulatu Astaké dans Inspiration Information en 2009, Jack est passé par l'excellent Quantic Live Band de Will Holland avant de se concentrer sur ce projet transatlantique réunissant autour de la diva le percussionniste nigérian Kwame "Natural Power" Crentsil et le guitariste Adrian Owusu.

Renforcée par une section cuivre explosive, composée du saxophoniste alto Marshall Allen (leader du Sun Ra Arkestra affichant tout de même 91 printemps au compteur) et du saxophoniste ténor Orlando Julius (jeune nigérian septuagénaire, pionnier de l'afrobeat), la Family Atlantica affiche un tas d'influences, empruntant autant au highlife ghanéen qu'à la tradition nordestine du baiao brésilien, en passant par le blues éthiopien, le steel drum caribéen, la rumba cubaine, le calypso, le jazz fusion ou la tornada et le tambor vénézuéliens… Le tout baignant dans une mixture épicée parcourue de sonorités psychédéliques intergalactiques. Une diversité qui se reflète dans les textes engagés que Luzmira interprète en anglais, yoruba, espagnol et portugais.

A découvrir d'urgence!

vendredi 29 avril 2016

Idris Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)


Idris Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)

Pulsations afro, sophistication jazz, magie funk et reflets psychédéliques ont fait bon ménage aux USA et en Afrique dans les années 70, puis le filon s'est tari peu à peu… Devenus rares et collectors, ces projets gravés sur vinyle et influencés par les travaux de quelques gourous tels que James Brown, George Clinton, Sly Stone pour le funk et Sun Ra, Alice Coltrane ou Pharoah Sanders pour le jazz/fusion, s'échangent aujourd'hui à prix d'or. Autour de cet engouement toujours croissant pour ces sonorités vintages dont le Ghana, le Nigeria, le Congo ou le Sénégal ont été de grands pourvoyeurs, les maisons de disques se sont mises à rechercher ces trésors oubliés, rééditant des perles disparues ou participant à la reformation d'anciens groupes mythiques.

Strut Records s'est ainsi rapproché du groupe légendaire The Pyramids, fondé dans l'Ohio en 1972 et affiné à Paris sous l'impulsion de son leader charismatique et mystique, Idris Ackamoor. Héritier d'une lignée de musiciens nés au Etats-Unis mais ayant effectué un retour aux sources dans le berceau de l'humanité, le saxophoniste multi-instrumentiste accompagné de ses acolytes Margo Simmons à la flûte et Kimathi Asante à la basse, a bâtit une musique spirituelle, consciente et militante aux accents afrobeat, P-funk, free, éthio et cosmic jazz.

Séparés en 1977 après avoir sorti 3 albums emblématiques et avant-gardistes qui succédèrent à leur voyage initiatique en Afrique (Lalibela en 1973, King Of Kings en 1974 et Birth/Speed/Merging en 1976), The Pyramids reprennent du service en 2010 et publient en 2012 Otherwordly. Gilles Peterson salue alors l'ensemble de leur œuvre en décernant à Idris un Lifetime Achievement Award lors de sa fameuse cérémonie annuelle des Worldwide Awards.

Le 27 Mai prochain paraîtra We Be All Africans, dernier opus de ces légendes de l'afro jazz/funk, enregistré à l'ancienne au Studio Philophon de Berlin avec la collaboration du batteur Max Weissenfeldt. Grâce à ce dernier les musiciens se plient au son analogique, à sa chaleur et à son grain… On y retrouve la tendance astrale et psychédélique de leurs débuts, comme s'ils reprenaient les choses là où ils les avaient laissées il y a 40 ans, avec la même énergie, la même fougue et un désir d'aventure et de partage toujours omniprésent. On notera la présence solaire de la chanteuse indienne Bajka dans le mélancolique "Silent Days", single à venir très bientôt!

 

‘We Be All Africans’ is a message of survival. A message of renewal. A message that we are all brothers and sisters. We are all one family, the human family and we need one another in order to survive on this planet that we all share.
Idris Ackamoor

 

jeudi 28 avril 2016

M.A.K.U Soundsystem – Mezcla (Glitterbeat/Differ-Ant)


M.A.K.U Soundsystem – Mezcla (Glitterbeat/Differ-Ant)

C'est dans une débauche de cuivres et de percussions assommantes que la formation new-yorkaise M.A.K.U Soundsystem nous invite à partager ses racines musicales solidement ancrées dans l'afrobeat et les rythmes afro-colombiens. Les huit musiciens nous présentent leur 3° opus intitulé Mezcla et composé de 9 titres endiablés, ils y expriment leur origine colombienne, commune à la plupart d'entre eux (Barranquilla et Bogota), tout en intégrant des sonorités explosives empruntées au punk, au funk et au hip-hop dans un discours engagé et optimiste, traitant autant de quête d'identité que du quotidien ou de politique. Ses reflets jazzy de fanfare New-Orleans boostée à l'afro-groove sont largement enrichis de cumbia et de ska, dégageant une énergie vitale rare et contagieuse!

jeudi 7 avril 2016

Ebo Taylor – My Love And Music / Twer Nyame (Mr Bongo)


Ebo Taylor – My Love And Music  / Twer Nyame (Mr Bongo)

 L'illustre guitariste ghanéen Ebo Taylor, véritable chantre du highlife des années 70, est considéré comme une véritable légende de la musique d'Afrique de l'Ouest tant son apport a su moderniser ce style traditionnel apparu au début du 20ième siècle, en le combinant à l'afrobeat, au jazz et à la funk des icônes américaines.

Toujours à tourner alors qu'il fête cette année ses 80 printemps, l'artiste voit son œuvre être célébrée par l'excellent label Mr Bongo, qui republie deux de ses albums (dont les éditions originales se négocient à prix d'or), le premier de sa carrière solo My Love And Music paru en 1975 et Twer Nyame en 1978.

My Love And Music est largement dominé par l'influence du reggae (manifeste sur "Maye Omama" et le titre éponyme) on note bien sûr l'emprunte caribéenne du calypso (une des composantes essentielles du highlife), mais aussi celle de Fela Kuti sur le brulant "Odofo Nyi Akyiri Biara" et de la soul sur "Will You Promise".

Le second disque sonne plus roots, Ebo l'a composé et arrangé de façon plus classique, avec les accents latin-jazz radieux du titre éponyme, les cuivres afro-funky et la guitare électrique de "Peace On Earth", les claviers psychédéliques et les percussions entêtantes d'"Atwer Abroba".

De quoi réjouir les amateurs d'afro-groove férus de raretés…!

mardi 5 avril 2016

Camarao Orkestra - Camarao Orkestra (Clapson Records/L'Autre Distribution)


Camarao Orkestra - Camarao Orkestra (Clapson Records/L'Autre Distribution)

C'est à Paris, ville-étape située sur la route des grooves afro-brésiliens, entre Addis Abeba et Rio de Janeiro, que la formation Camarao Orkestra prend forme en 2008 autour du trompettiste Paul Bouclier. Largement influencés par les rythmes syncrétiques du Brésil, les 10 musiciens élaborent un savoureux mélange fusionnant les sonorités jazz/funk des années 70 aux traditionnels Maracatu du nordeste, Afoxé et autres Samba… Doté d'une section cuivre puissante et de percussionnistes aguerris à l'atabaque, à la cuica et au berimbau entre autres instruments propres aux rondes de capoeira ou aux rites religieux du Candomblé, l'Orchestre Crevette exprime à travers 8 titres syncopés et endiablés sa vision captivante du groove. Un groove qui swing dans "Saidera" ou qui se pare d'accents afrobeat dans "Afroben" et éthiojazz dans "Baravento".

A noter la présence d'une assise rythmique plutôt funky composée du bassiste Virgile Raffaëlli, du claviériste Florian Pellissier et du guitariste Farid Baha. Nous remarquerons aussi la prestation sensuelle des chanteuses Amanda Roldan et Agathe Iracema.

Ce premier opus au titre éponyme parait chez Clapson Records et mérite toute notre attention car il ne reprend pas les sempiternels relents festifs "sauce brésilienne" que nous servent souvent les batucadas et autres collectifs de rue, en effet Orkestra Camarao s'efforce de bâtir un répertoire original et réfléchi, une identité musicale singulière…

lundi 1 février 2016

Anchorsong - Ceremonial (Tru Thoughts)

Anchorsong - Ceremonial (Tru Thoughts)

Le label de Brighton Tru Thoughts a toujours le chic pour dégoter des producteurs de haut-vol captivants, ce second album d'Anchorsong en est la preuve! L'artiste Masaaki Yoshida né à Tokyo et basé à Londres depuis 2007 nous délivre, après ses excellents Chapters (LP) en 2011 et Mawa (EP) en 2014, le très attendu Ceremonial.

Elaborant des textures sonores sophistiquées inspirées par une Afrique sublimée, l'artisan fusionne les sonorités électroniques et traditionnelles dans un assemblage musical organique et accrocheur, où rythmes premiers, pulsions dancefloor et jeux de cordes enivrent un auditoire conquis. Masaaki déclare que sans son immersion dans la musique africaine des années 70, le highlife et l'afrobeat entre autres, Ceremonial n'aurait jamais vu le jour.

La touche 'ethno-electronica' du musicien atteint son paroxysme avec l'entêtant Last Feast et son beat répétitif tribal enrichi d'une ligne de basse entraînante et d'une mélodie aux accents caribéens brulants, pas étonnant que ce titre soit le premier single de l'opus.

lundi 7 septembre 2015

Black Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus/L’Autre Distribution)


Black Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus Music/L’Autre Distribution)

La scène musicale de Gand en Belgique accouche d’un projet éthiojazz experimental mené par le saxophoniste-flûtiste Nathan Daems. Habitué à nous délivrer un  jazz ouvert d’esprit aux accents tantôt tziganes, turcs, indiens ou ska, le musicien nous présente ici Abyssinia Afterlife, premier opus de son tout récent combo Black Flower, qui vient grossir les rangs des nouveaux artisans de l’afrobeat et du groove éthiopien en Europe, nous pensons notamment aux français Akalé Wubé, Ethioda ou les Frères Smith. Les spectres de Mulatu Astatké (The Legacy Of Prester John) et Fela Kuti (I Threw A Lemon At That Girl) planent bien sûr au dessus de ce disque aux reflets psychédéliques (Jungle Desert), mais les frontières sont floues et les influences soul-jazz (Star Fishing) et orientales (Winter) sont aussi perceptibles.

jeudi 13 août 2015

Various Artists - Daptone Gold II (Daptone Records/Differ-Ant)

Various Artists - Daptone Gold II (Daptone Records/Differ-Ant)

Le désormais mythique label Daptone Records, basé à Brooklyn depuis sa création en 2001 par le bassiste Gabriel Roth et le saxophoniste Neal Sugarman, publie sa seconde compilation intitulée Daptone Gold II.

Spécialisée dans les sonorités soul et funk des années 60 et 70, la maison de disque entretient les méthodes d'enregistrement et de mixage de l'époque, misant tout sur le grain de l'analogique et l'acoustique "poussiéreuse" de leur studio.







En 20 titres piochés parmi les parutions de ces 6 dernières années, Daptone nous présente l'étendue et la richesse de son répertoire parmi lequel se trouve de jeunes formations devenues phares dans cette quête retro soul et deep funk revival comme The Budos Band (Unbroken, Unshaven ou Aphasia), qui intègre des cuivres éthio-jazz ou Menahan Street Band (The Traitor ou Keep Coming Back) et leur soul instrumentale parsemée d'afro-beat.



Mais Daptone sait aussi remettre en scène des acteurs oubliés de ces années folles où Stax et Motown dominaient quasiment sans partage. On redécouvre ainsi la soul torride de Charles Bradley sosie presque parfait de James Brown (Stricly Reserved For You, Heartaches And Pain) et la "musique de l'âme" de Naomie Shelton imprégnée du gospel de son Alabama natal (Sinner, You Got To Move).



Il serait impensable d'aborder Daptone sans parler de la dure à cuire Sharon Jones et de son groupe magique les Dap Kings (Better Thing To Do, Inspiration Information ou Little Boys With Shiny Toys). En effet, la chanteuse ex-surveillante pénitencière et convoyeuse de fonds (mais surtout survivante d'un cancer du pancréas) est devenue l'égérie de l'écurie new-yorkaise avec sa voix si puissante et sa section rythmique sans pareille, qui en 2006 enregistra d'ailleurs aux côtés de la regrettée diva Amy Winehouse dans son immense Back To Black. Ensemble ils nous mènent dans leur soul sublime, violente, enivrante et originelle habitée des spectres de Marvin Gaye, Sam Cooke ou Bobby Womack.


Oeuvrant dans les choeures de Sharon lors de ses débuts, les ex-Dapettes Saun & Starr sont aussi à l'honneur dans Daptone Gold II (Hot Shot, Look Closer (Can't You Sess The Signs?)) grâce à leur récente actualité Look Closer au groove radieux et survitaminé.



Antibalas, formation installée à Brooklyn, nous plonge quant à elle dans les percussions et l'énergie afrobeat (Dirty Money) de Fela Kuti.

Le trio gospel originaire du Mississippi The Como Mamas (Out Of The Wilderness), toute nouvelle signature de Daptone Records, vient parfaire une compilation des plus classieuses et indispensables pour tous les amoureux de soul comme elle se pratiquait à son apogée, il y 50 ans !



mercredi 17 juin 2015

Ajoyo – Ajoyo (Ropeadope/Sol Mondo)


Ajoyo – Ajoyo (Ropeadope/Sol Mondo)

Ajoyo fait parti de ces disques magiques qui provoquent un engouement dès la première écoute. Le saxophoniste virtuose Yacine Boulares, diplômé de la Sorbonne en philosophie, du Conservatoire de Paris en jazz et musique improvisée puis de la New School for Jazz de New-York, nous invite à partager une aventure musicale jubilatoire teintée  d’afrobeat (Jekoro), de rythmes camerounais (Chocot’ basé sur le Bikutsi) et haïtiens, de jazz bien sûr mais aussi de soul (Idanwo). Le groove y est contagieux et se déploie aussi bien dans de longues plages instrumentales que dans des chansons somptueuses (à l’instar de la sublime ballade Houb Ouna) interprétées par la divine Sarah Elizabeth Charles parfois rejointe par les chœurs, composés du trompettiste de la Nouvelle Orléans Linton Smith, du guitariste israélien Alon Albagi ou encore du percussionniste Foluso Mimyle, des batteurs français Guilhem Flouzat et Thierry Arpino, ainsi que Yacine en personne. A leurs côtés sont aussi présents le bassiste camerounais Fred Doumbe et le claviériste allemand Can Olgun.

Le compositeur et producteur franco-tunisien a pensé ce projet comme un hommage vibrant et vivant à une Afrique joyeuse, riche et plurielle qui, bien que meurtrie par une histoire qui a tendance à se répéter, résiste grâce à une culture aux multiples visages. C’est cette culture que l’artiste perçoit et restitue avec maestria à travers le prisme de la scène jazz new-yorkaise, bouillonnante, créative et engagée, qu’il côtoie depuis plus de 5 ans, accompagnant Placido Domingo, Tabou Combo, Sheila Jordan ou Ben E. King.

Entouré de son groupe Ajoyo, qu’il forme en 2012 avec l’envie de fusionner les sonorités ouest africaines et occidentales, Yacine Boularès célèbre la vie, l’amour et la justice grâce à une musique sophistiquée et entraînante aussi bien adressée au corps qu’à l’esprit.

Dédié à son père Mourad Boularès, Ajoyo réunit les spectres de Fela Kuti, Charlie Parker, Oum Khalsoum et Donnie Hathaway et bénéficie du soutien de la maison de disque indépendante Ropeadope (Snarky Puppy et anciennement Antibalas ou Medeski, Martin & Wood…) ainsi que de l’expertise du producteur/saxophoniste Jacques Schwarz-Bart (présent au sax ténor dans Soke Ijo).

Une belle aventure humaine et musicale !

vendredi 8 mai 2015

Délé Sosimi - You No Fit Touch Am (Wah Wah 45s)

 Délé Sosimi - You No Fit Touch Am (Wah Wah 45s)

L’afrobeat a le vent en poupe depuis quelques années avec un impressionnant regain d’attention du publique pour ses rythmes endiablés issus d’une habile fusion entre musiques traditionnelles nigérianes (juju et highlife), funk, soul et jazz. Fela Kuti, instigateur de cette nouvelle verve contestataire envers un pouvoir politique corrompu et Tony Allen, artisan de sa rythmique accrocheuse et enivrante, ont posé les jalons de cette révolution musicale au début des années 70 à Lagos.

Au début des années 80, Fela forme son groupe Egypt 80 qui succède à Africa 70. C’est à cette époque que le jeune Délé Sosimi, natif d'Hackney à l'est de Londres (en 1963) mais ancré dans la culture de son Nigeria d’origine, rejoint le mythique orchestre jusqu’à la création en 1986 du Positive Force avec Femi Kuti. La mort de Fela en 1997 motive le chanteur, directeur musical et claviériste à se concentrer sur sa carrière et à poursuivre de son côté l'œuvre militante du maître-mentor en y intégrant davantage de sonorités jazz, deep funk et latino. Devenu leader, Il fonde son propre orchestre et incorpore davantage le piano à son afrobeat bouillant et racé. En 2002, il publie son premier opus solo Turbulent Times, s'en suivront une quantité impressionnantes de projets et de collaborations jusqu'à la sortie en 2007 de son second LP Identity. Délé, fondant parallèlement à Londres la Dele Sosimi Afrobeat Foundation où il enseigne activement, se produit sur les scènes du monde entier et participe aux plus prestigieux festivals, de Montreux à Calgary en passant par Oslo et Vienne.

De retour au studio, il nous offre via l'exigent label Wah Wah 45 le brulant You No Fit Touch Am, un album engagé et servi aux petits oignons par le producteur Benedic Lamdin que l'on connaît mieux sous le nom de Nostalgia 77. Le disque fut enregistré dans la capitale britannique aux Fish Market Studios.

Les ingrédients inhérents à l'afrobeat et à son groove diablement infectieux sont de mise, si les précédents efforts de Délé lorgnaient de façon plus flagrante sur le funk et le jazz (on se souvient du titre Turbulent Times et ses accords de piano acoustique), l'artiste nous propose ici un retour aux sources à travers 7 pistes dont la plus courte dure 6mn10s !

Le format est imposé par la montée progressive de la machine à danser, You No Fit Touch Am s'ouvre avec la bombe E Go Betta où la guitare lance un phrasé puis une autre la rythmique typiquement highlife et ainsi entrent dans la vibe tous les instruments de l'Afrobeat Orchestra, batterie, basse, section cuivre massive puis clavier...


L'ambassadeur Délé Sosimi au chant y clame haut et fort ses opinions politiques, il exhorte les nigérians dans le second morceau (aussi second single) Na My Turn à reprendre les rennes de leur pays en œuvrant pour un vrai changement: "We no want government by soldiers... Government by self-determination...".

Dans le titre éponyme, Délé nous vend le pouvoir ensorceleur de l'afrobeat, une invitation à la danse et à la transe sur les rythmes fondateurs yoruba.

We Siddon We Dey Look (Straight Molin') nous renvoie dès l'intro de ses guitares à une autre référence musicale à laquelle Fela était aussi sensible, le funk écorché et tranchant de James Brown. Le chanteur explique qu'entre la fin des années 70 et aujourd'hui, les choses n'ont finalement pas tant changé dans son pays d'origine, la terreur a d'autres visages, il cite la tristement célèbre secte Boko Haram active depuis début 2000 et issue de la région nord-est du Nigéria.


Sanctuary est le premier single de l'opus, avec sa rythmique incisive et urgente il nous appelle à le suivre dans son sanctuaire, sans doute un ailleurs de plénitude, de liberté et de paix.

On se souvient alors du No Place For My Dream d'un Femi Kuti plus pessimiste!

You No Fit Touch Am est un disque parfait, tant pour sa masterisation (l'expertise de Nostalgia 77 y est pour quelque chose) que pour son aspect artistique irréprochable, il vise autant à nous faire danser qu'à éveiller en nous une conscience militante endormie par un confort superficiel.

Le producteur électro Titeknots, issu de l'excellente écurie anglaise Tru Thoughts Records a réalisé un remix jouissif de Sanctuary, punchant le titre à grands renforts de beats house, dont ses fameux crochets bass drum foudroyants et autres clap assommants ! Un véritable obus chargé d'ondes positives à lâcher sur le dancefloor...
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