Edward Perraud - Hors Temps (Label bleu/L'Autre Distribution)
Le batteur et percussionniste nantais Edward Perraud nous revient avec Hors Temps, second album qu'il publie sur le Label Bleu, après l'excellent Espaces sorti en 2018. Accompagné par Bruno Angelini au piano et Arnault Cuisinier à la contrebasse, le patron de Quarkrecords et membre du trio emblématique Das Kapital, poursuit sa célébration de l’essentiel et de l’instant furtif, nous livrant un recueil de 9 compositions immersives et poétiques, au fil desquelles l’auditeur se sent perdre pied et flâne sans contrainte au gré de vibrantes nébuleuses musicales. Le jeu si singulier d’Erik Truffaz ne pouvait que sonner juste sur ces mélodies intemporelles aux tempos éthérés et “intuitifs”, fruits d’un interplay infaillible."MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
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dimanche 21 mars 2021
lundi 23 mars 2020
Henri Texier - Chance (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Henri Texier - Chance (Label Bleu/L'Autre Distribution)
De retour à la tête du quintet avec lequel il nous présentait en 2018 le délicieux Sand Woman, l'immense contrebassiste et compositeur Henri Texier nous adressait le 28 Février dernier son nouveau recueil baptisé Chance. Entouré de Sébastien Texier et de Vincent Lê Quang aux saxophones et clarinettes, de l'incontournable Manu Codjia à la guitare électrique et de Gautier Garrigue à la batterie, le vétéran incontesté de la scène jazz européenne y dévoile une musique aux sonorités riches de multiples influences, d'où s'échappent au gré d'ambiances lunaires ("Simone et Robert") ou de swing solaires ("Pina B."), des notes d'allégresse ("Jungle Jig"), de mélancolie ("Laniakea") et de nostalgie ("Cinecitta") brodées sur des mélodies et des rythmiques entêtantes, gorgées d'émotions ("Chance", "Le Même Fleuve"). On appréciera particulièrement le titre "Standing Horse", une pièce courte qu'il interprète en solo imposant toute l'étendue de sa virtuosité et de sa musicalité!
De retour à la tête du quintet avec lequel il nous présentait en 2018 le délicieux Sand Woman, l'immense contrebassiste et compositeur Henri Texier nous adressait le 28 Février dernier son nouveau recueil baptisé Chance. Entouré de Sébastien Texier et de Vincent Lê Quang aux saxophones et clarinettes, de l'incontournable Manu Codjia à la guitare électrique et de Gautier Garrigue à la batterie, le vétéran incontesté de la scène jazz européenne y dévoile une musique aux sonorités riches de multiples influences, d'où s'échappent au gré d'ambiances lunaires ("Simone et Robert") ou de swing solaires ("Pina B."), des notes d'allégresse ("Jungle Jig"), de mélancolie ("Laniakea") et de nostalgie ("Cinecitta") brodées sur des mélodies et des rythmiques entêtantes, gorgées d'émotions ("Chance", "Le Même Fleuve"). On appréciera particulièrement le titre "Standing Horse", une pièce courte qu'il interprète en solo imposant toute l'étendue de sa virtuosité et de sa musicalité!
mardi 1 octobre 2019
Daniel Zimmermann - Dichotomie's (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Daniel Zimmermann - Dichotomie's (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Trois ans après Montagnes Russes, le tromboniste originaire des Hauts-de-Seine Daniel Zimmermann nous revient avec Dichotomie's, son nouvel opus à paraître le 15 Novembre prochain, qu'il a enregistré en quartet avec Benoït Delbecq aux claviers, Rémi Sciuto au saxophone basse et Franck Vaillant à la batterie... Un ensemble original et plein de promesses.
Le jeu fluide et la patte si singulière du souffleur ont fait forte impression dans les récents projets de Jacques Vidal et Thierry Maillard, mais c'est dans les années 90 auprès de Claude Nougaro, Manu Dibango et Tony Allen que Daniel a véritablement acquis son aura.
Dichotomie's, formation expérimentale à l'instrumentation plutôt inédite élabore des grooves accrocheurs mais souvent déstabilisants. Elle nous plonge dans un jazz joueur et pluriel, loin des sentiers battus et alimenté par une large palette de sonorités, tantôt douces et crépusculaires, tantôt nerveuses et acidulées.
Animées par des syncopes sophistiquées, up-tempo, down tempo ou poly-rythmiques, les 9 compositions de l'album ne laisseront pas indifférents, à l'image du sublime "Le Monde d'Après", titre aux accents afro jazz où brillent les cordes méconnaissables du piano de Benoît.
Des extraits du disque à écouter ici:
https://danielzimmermanntrombone.com/wp2016/wordpress/js_albums/dichotomies/
Trois ans après Montagnes Russes, le tromboniste originaire des Hauts-de-Seine Daniel Zimmermann nous revient avec Dichotomie's, son nouvel opus à paraître le 15 Novembre prochain, qu'il a enregistré en quartet avec Benoït Delbecq aux claviers, Rémi Sciuto au saxophone basse et Franck Vaillant à la batterie... Un ensemble original et plein de promesses.
Le jeu fluide et la patte si singulière du souffleur ont fait forte impression dans les récents projets de Jacques Vidal et Thierry Maillard, mais c'est dans les années 90 auprès de Claude Nougaro, Manu Dibango et Tony Allen que Daniel a véritablement acquis son aura.
Dichotomie's, formation expérimentale à l'instrumentation plutôt inédite élabore des grooves accrocheurs mais souvent déstabilisants. Elle nous plonge dans un jazz joueur et pluriel, loin des sentiers battus et alimenté par une large palette de sonorités, tantôt douces et crépusculaires, tantôt nerveuses et acidulées.
Animées par des syncopes sophistiquées, up-tempo, down tempo ou poly-rythmiques, les 9 compositions de l'album ne laisseront pas indifférents, à l'image du sublime "Le Monde d'Après", titre aux accents afro jazz où brillent les cordes méconnaissables du piano de Benoît.
Des extraits du disque à écouter ici:
https://danielzimmermanntrombone.com/wp2016/wordpress/js_albums/dichotomies/
vendredi 1 mars 2019
Das Kapital - Vive La France (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Das Kapital - Vive La France (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Das Kapital, trio européen emblématique de la scène jazz contemporaine, nous livrait le 25 Janvier dernier son nouvel opus baptisé Vive La France, une célébration décalée et inspirée du patrimoine historique et musical hexagonal. Formé par le saxophoniste allemand Daniel Herdmann, le batteur français Edward Perraud et le guitariste danois Hasse Poulsen, le groupe se réapproprie avec fougue, tendresse et originalité des thèmes incontournables de la culture populaire et des monuments intemporels de la musique dite savante de notre beau pays. La formation détourne, réinvente et réarrange avec sa signature sonore minimaliste si singulière, son grain de folie et ses traits d'humour si abrasifs, 12 partitions tricolores que l'on doit autant à Trenet, Barbara et Patrick Hernandez qu'à Bizet, Satie ou Ravel. La déchirante "Ne Me Quitte Pas" de Jacques Brel côtoie ainsi la composition baroque de Jean-Baptiste Lully "Marche Pour La Cérémonie des Turcs" et la chanson à succès "Comme d'habitude" de Claude François... Das Kapital n'a pas peur de faire le grand écart et il a bien raison!
Das Kapital, trio européen emblématique de la scène jazz contemporaine, nous livrait le 25 Janvier dernier son nouvel opus baptisé Vive La France, une célébration décalée et inspirée du patrimoine historique et musical hexagonal. Formé par le saxophoniste allemand Daniel Herdmann, le batteur français Edward Perraud et le guitariste danois Hasse Poulsen, le groupe se réapproprie avec fougue, tendresse et originalité des thèmes incontournables de la culture populaire et des monuments intemporels de la musique dite savante de notre beau pays. La formation détourne, réinvente et réarrange avec sa signature sonore minimaliste si singulière, son grain de folie et ses traits d'humour si abrasifs, 12 partitions tricolores que l'on doit autant à Trenet, Barbara et Patrick Hernandez qu'à Bizet, Satie ou Ravel. La déchirante "Ne Me Quitte Pas" de Jacques Brel côtoie ainsi la composition baroque de Jean-Baptiste Lully "Marche Pour La Cérémonie des Turcs" et la chanson à succès "Comme d'habitude" de Claude François... Das Kapital n'a pas peur de faire le grand écart et il a bien raison!
jeudi 20 septembre 2018
Edward Perraud - Espaces (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Edward Perraud - Espaces (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Fort heureusement, la théorie musicale et tout son vocable d'initié, devient intelligible pour le commun des mortels lorsqu'une alchimie se créé et que la musicalité jaillit.
Espaces, dernier projet du batteur et percussionniste nantais Edward Perraud, est de la trempe de ces albums au concept obscur qui se révèlent pourtant être d'une intense clarté. Le compositeur, improvisateur et amateur d’ethnomusicologie, marqué par les musiques classiques, contemporaines, jazz, indiennes et d'ailleurs, s'est entouré pour l'occasion du contrebassiste Bruno Chevillon et du pianiste Paul Lay. Ensemble, ils groovent, swinguent et improvisent tambour battant. Ce trio 100% pur jazz, rend hommage, grâce à l'écriture exigeante de son leader, à la physique du son. Il célèbre les intervalles du langage tonal ... Vibrant!
Fort heureusement, la théorie musicale et tout son vocable d'initié, devient intelligible pour le commun des mortels lorsqu'une alchimie se créé et que la musicalité jaillit.
Espaces, dernier projet du batteur et percussionniste nantais Edward Perraud, est de la trempe de ces albums au concept obscur qui se révèlent pourtant être d'une intense clarté. Le compositeur, improvisateur et amateur d’ethnomusicologie, marqué par les musiques classiques, contemporaines, jazz, indiennes et d'ailleurs, s'est entouré pour l'occasion du contrebassiste Bruno Chevillon et du pianiste Paul Lay. Ensemble, ils groovent, swinguent et improvisent tambour battant. Ce trio 100% pur jazz, rend hommage, grâce à l'écriture exigeante de son leader, à la physique du son. Il célèbre les intervalles du langage tonal ... Vibrant!
lundi 26 février 2018
Seydou Boro - Hôrôn (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Seydou Boro - Hôrôn (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le comédien, acteur, danseur et chorégraphe burkinabé Seydou Boro publie son dernier opus baptisé Hôrôn (Intègre). Succédant à Kanou sorti confidentiellement en 2010, l'artiste touche-à-tout rajoute définitivement une nouvelle corde à son arc, rejoignant ainsi la corporation des auteurs, compositeurs et interprètes. Avec sa voix douce et charnelle, le bluesman quinquagénaire nous plonge à nouveau, le temps de 12 titres vibrants, dans la richesse et le raffinement de la culture mandingue.
Produit par Christian Mousset pou Label Bleu, Hôrôn a été enregistré à Ouagadougou, en compagnie du percussionniste Dramane Diabaté, du guitariste Issouf Diabaté, du bassiste Sylvain Dando Paré et du joueur de luth Drissa Sissoko. Il dévoile de subtiles ballades aux sonorités acoustiques émouvantes comme ¨Bôlonda", "Hampâté Bâ" ou encore "Katoucha" et "Malissa", ainsi que des chansons aux rythmiques plus soutenues : "Terri", "Kourou" et "Tchè". Le disque aligne ailleurs des reflets blues aux accents électriques plus marqués, notamment "Sènèkèlas", qui nous accompagne sur les bords du Mississippi, berceau de la musique du diable.
Le comédien, acteur, danseur et chorégraphe burkinabé Seydou Boro publie son dernier opus baptisé Hôrôn (Intègre). Succédant à Kanou sorti confidentiellement en 2010, l'artiste touche-à-tout rajoute définitivement une nouvelle corde à son arc, rejoignant ainsi la corporation des auteurs, compositeurs et interprètes. Avec sa voix douce et charnelle, le bluesman quinquagénaire nous plonge à nouveau, le temps de 12 titres vibrants, dans la richesse et le raffinement de la culture mandingue.
Produit par Christian Mousset pou Label Bleu, Hôrôn a été enregistré à Ouagadougou, en compagnie du percussionniste Dramane Diabaté, du guitariste Issouf Diabaté, du bassiste Sylvain Dando Paré et du joueur de luth Drissa Sissoko. Il dévoile de subtiles ballades aux sonorités acoustiques émouvantes comme ¨Bôlonda", "Hampâté Bâ" ou encore "Katoucha" et "Malissa", ainsi que des chansons aux rythmiques plus soutenues : "Terri", "Kourou" et "Tchè". Le disque aligne ailleurs des reflets blues aux accents électriques plus marqués, notamment "Sènèkèlas", qui nous accompagne sur les bords du Mississippi, berceau de la musique du diable.
mardi 13 février 2018
Henri Texier - Sand Woman (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Henri Texier - Sand Woman (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le patron Henri Texier, contrebassiste incontournable de la scène jazz hexagonale et européenne depuis plus de 40 ans, nous revient avec un nouvel opus intitulé Sand Woman. Il a choisi pour ce dernier de jouer d'anciennes compositions, extraites de ses disques JMS, label emblématique des années 70 fondé par le producteur et éditeur Jean-Marie Salhani. A l'époque, ces pièces avaient été enregistrées en solo et depuis elles n'ont jamais été jouées par ses propres groupes. En plus de ces titres oubliés ou méconnus, comme "Amir", "Les Là-Bas" et "Quand Tout s’Arrête", figurent "Indians", imaginé dans les années 90 et deux compositions plus récentes : le blues accrocheur et vibrant "Hungry Man" et le titre qui donnera son nom à l'opus, "Sand Woman".
Repensés et réarrangés pour ensuite ressusciter par la grâce d'une dream team de haut vol, ces 6 moments de vie nous livrent le secret de longévité d'un grand Monsieur du swing et de la note bleue, sans cesse en expédition, en exploration, en quête d'une esthétique devenue sa marque de fabrique, alliant la dimension rythmique de son jeu, la recherche mélodique de ses thèmes et la richesse harmonique de son écriture.
Entouré d'amis de longue date, de partenaires réguliers, d'acolytes virtuoses - le guitariste Manu Codjia, les saxophonistes Vincent Lê Quang puis Sébastien Texier (fils de...) et le batteur Gautier Garrigue - Henri Texier revient sur son propre passé afin de mieux le confronter au présent. Pour autant, il ne tombe à aucun moment dans le piège d'une remise en question brutale de son héritage, ou dans celui d'un exercice qui consisterait à aligner de simples reprises plates, vides et dépourvues de sens... Une belle leçon de jazz!
Le patron Henri Texier, contrebassiste incontournable de la scène jazz hexagonale et européenne depuis plus de 40 ans, nous revient avec un nouvel opus intitulé Sand Woman. Il a choisi pour ce dernier de jouer d'anciennes compositions, extraites de ses disques JMS, label emblématique des années 70 fondé par le producteur et éditeur Jean-Marie Salhani. A l'époque, ces pièces avaient été enregistrées en solo et depuis elles n'ont jamais été jouées par ses propres groupes. En plus de ces titres oubliés ou méconnus, comme "Amir", "Les Là-Bas" et "Quand Tout s’Arrête", figurent "Indians", imaginé dans les années 90 et deux compositions plus récentes : le blues accrocheur et vibrant "Hungry Man" et le titre qui donnera son nom à l'opus, "Sand Woman".
Repensés et réarrangés pour ensuite ressusciter par la grâce d'une dream team de haut vol, ces 6 moments de vie nous livrent le secret de longévité d'un grand Monsieur du swing et de la note bleue, sans cesse en expédition, en exploration, en quête d'une esthétique devenue sa marque de fabrique, alliant la dimension rythmique de son jeu, la recherche mélodique de ses thèmes et la richesse harmonique de son écriture.
Entouré d'amis de longue date, de partenaires réguliers, d'acolytes virtuoses - le guitariste Manu Codjia, les saxophonistes Vincent Lê Quang puis Sébastien Texier (fils de...) et le batteur Gautier Garrigue - Henri Texier revient sur son propre passé afin de mieux le confronter au présent. Pour autant, il ne tombe à aucun moment dans le piège d'une remise en question brutale de son héritage, ou dans celui d'un exercice qui consisterait à aligner de simples reprises plates, vides et dépourvues de sens... Une belle leçon de jazz!
jeudi 28 septembre 2017
Dadada - Saison 3 (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Dadada - Saison 3 (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le pianiste turinois d'origine, Roberto Negro, qui figurait il y a quelques mois au casting d'Horizons du trompettiste David Enhco, publie sur Label Bleu le disque Saison 3, où il forme avec ses complices Emile Parisien au saxophone et Michele Rabbia aux percussions, son tout nouveau trio baptisé Dadada. Le projet bouscule aussi bien l'auditeur que les frontières d'une musique improvisée ne pouvant plus se contenter de la seule étiquette jazz. Inspiré par Les Constellations de l'artiste espagnol Joan Miró, ensemble d'une vingtaine de petites toiles réalisées entre 1939 à 1941, Roberto compose les 12 épisodes de sa Saison 3 d’arabesques colorées et de motifs étranges aux contours incertains et changeants, qui semblent virevolter, s'enlacer et danser en toute liberté. Dadada procède par touches successives, étalant avec virtuosité une gamme de sonorités tantôt suaves tantôt incisives sur des tracés abstraits et flous. Le monstre à trois têtes élabore sans canevas des atmosphères aux thématiques nocturnes et oniriques enrichies de quelques effets électroniques. Sa musique est déroutante, tant par ses jeux de timbres et ses tonalités mystérieuses que par son goût pour la surprise et la diversion.
Le pianiste turinois d'origine, Roberto Negro, qui figurait il y a quelques mois au casting d'Horizons du trompettiste David Enhco, publie sur Label Bleu le disque Saison 3, où il forme avec ses complices Emile Parisien au saxophone et Michele Rabbia aux percussions, son tout nouveau trio baptisé Dadada. Le projet bouscule aussi bien l'auditeur que les frontières d'une musique improvisée ne pouvant plus se contenter de la seule étiquette jazz. Inspiré par Les Constellations de l'artiste espagnol Joan Miró, ensemble d'une vingtaine de petites toiles réalisées entre 1939 à 1941, Roberto compose les 12 épisodes de sa Saison 3 d’arabesques colorées et de motifs étranges aux contours incertains et changeants, qui semblent virevolter, s'enlacer et danser en toute liberté. Dadada procède par touches successives, étalant avec virtuosité une gamme de sonorités tantôt suaves tantôt incisives sur des tracés abstraits et flous. Le monstre à trois têtes élabore sans canevas des atmosphères aux thématiques nocturnes et oniriques enrichies de quelques effets électroniques. Sa musique est déroutante, tant par ses jeux de timbres et ses tonalités mystérieuses que par son goût pour la surprise et la diversion.
mercredi 24 mai 2017
Concert Anniversaire - 30 ans à la Maison de la Culture d'Amiens (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Concert Anniversaire - 30 ans à la Maison de la Culture d'Amiens (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Il n'y a pas qu'à Cannes que les stars défilent dans leurs plus beaux apparats, La Maison de la Culture d'Amiens sait elle-aussi recevoir! La preuve en est, ce Concert Anniversaire des 30 ans du Label Bleu qui eut lieu le 03 Mars 2016 et qui fut capté par Philippe Teissier du Cros.
Véritable vitrine du jazz, des musiques improvisées et des musiques du monde, le label a voulu marquer le coup en proposant une Carte Blanche au musicien qui a enregistré le plus grand nombre d'albums depuis sa fondation en 1986, sous l'impulsion de l'ingénieur du son Michel Orier. Lui associant des poids lourds de la scène européenne, c'est au monument Henri Texier qu'est naturellement revenu cet honneur. Entouré de Michel Portal (saxophone, clarinette et bandonéon), Bojan Z (piano), Thomas de Pourquery (saxophones), Edward Perraud (batterie) et Manu Codja (guitare), le contrebassiste y a interprété ses propres compositions, extraites de quelques-uns de ses meilleurs disques. 7 d'entre elles ont été retenues pour être pressées sur CD, elles expriment bien sûr l'ampleur du lègue laissé par Henri au paysage jazzistique français, mais témoignent surtout de l'entente parfaite qui règne au sein du sextet, il s'agirait presque d'une jam session organisée sur le pouce par une bande de copains inspirés, voulant mêler écriture et improvisation, sonorités acoustiques et électriques, ambiances fusion et cool, mélodies envoutantes et groove fédérateur.
L'énergie du live, parfaitement restituée par la prise de son, y est papable dans chacune des plages et se diffuse sur près de 70 minutes d'enregistrement...
L'opus, distribué par L'Autre Distribution, paraîtra le 26 Mai 2017... Un must-have!
Il n'y a pas qu'à Cannes que les stars défilent dans leurs plus beaux apparats, La Maison de la Culture d'Amiens sait elle-aussi recevoir! La preuve en est, ce Concert Anniversaire des 30 ans du Label Bleu qui eut lieu le 03 Mars 2016 et qui fut capté par Philippe Teissier du Cros.
Véritable vitrine du jazz, des musiques improvisées et des musiques du monde, le label a voulu marquer le coup en proposant une Carte Blanche au musicien qui a enregistré le plus grand nombre d'albums depuis sa fondation en 1986, sous l'impulsion de l'ingénieur du son Michel Orier. Lui associant des poids lourds de la scène européenne, c'est au monument Henri Texier qu'est naturellement revenu cet honneur. Entouré de Michel Portal (saxophone, clarinette et bandonéon), Bojan Z (piano), Thomas de Pourquery (saxophones), Edward Perraud (batterie) et Manu Codja (guitare), le contrebassiste y a interprété ses propres compositions, extraites de quelques-uns de ses meilleurs disques. 7 d'entre elles ont été retenues pour être pressées sur CD, elles expriment bien sûr l'ampleur du lègue laissé par Henri au paysage jazzistique français, mais témoignent surtout de l'entente parfaite qui règne au sein du sextet, il s'agirait presque d'une jam session organisée sur le pouce par une bande de copains inspirés, voulant mêler écriture et improvisation, sonorités acoustiques et électriques, ambiances fusion et cool, mélodies envoutantes et groove fédérateur.
L'énergie du live, parfaitement restituée par la prise de son, y est papable dans chacune des plages et se diffuse sur près de 70 minutes d'enregistrement...
L'opus, distribué par L'Autre Distribution, paraîtra le 26 Mai 2017... Un must-have!
lundi 7 novembre 2016
Louis Winsberg Jaleo - For Paco (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Louis Winsberg - Jaleo "For Paco" (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Le guitariste marseillais Louis Winsberg publie chez Label Bleu le troisième volet de son projet Jaleo intitulé For Paco. Amorcé il y a une quinzaine d'années, le concept musical avait pour dessein de revenir aux sonorités méditerranéennes qui rythmaient l'enfance du leader de Sixun, fameuse formation française de jazz expérimental. Flamenco, musiques arabo-andalouses et nord-africaines s'acoquinent depuis avec sophistication et beauté mélodique, flirtant avec un jazz souvent guidé par les tablas ou mené par les pas de la danseuse.
Considéré comme un dieu par les gitans, le guitar hero espagnol Paco de Lucia a lui aussi toujours pensé sa musique comme une fusion, un rapprochement de styles, de sensibilités et de cultures, qui le conduira au cours de sa vie à se produire avec John McLaughlin et Al di Meola, Chick Corea et Larry Coryell, se familiarisant ainsi avec les codes de l'improvisation jazz.
Cet hommage vibrant qui nous invite à voyager de l'Amérique à l'Inde en passant par l'Andalousie et le Maghreb, est ponctué de 11 compositions gorgées de soleil et bercées par la mer. Elles nous sont servies par une équipe de musiciens virtuoses dont la chanteuse, danseuse et percussionniste Sabrina Romero (Juan Carmona), le joueur de sitar, de saz et de mandoline Cedric Baud, le guitariste, choriste Jean-Christophe Maillard ou encore le joueur de tablas Stéphane Edouard... Ces derniers ne forment qu'une petite partie de l'imposant casting réuni par Louis dans ce touchant For Paco, un disque raffiné, chaud, organique et bouleversant.
Le guitariste marseillais Louis Winsberg publie chez Label Bleu le troisième volet de son projet Jaleo intitulé For Paco. Amorcé il y a une quinzaine d'années, le concept musical avait pour dessein de revenir aux sonorités méditerranéennes qui rythmaient l'enfance du leader de Sixun, fameuse formation française de jazz expérimental. Flamenco, musiques arabo-andalouses et nord-africaines s'acoquinent depuis avec sophistication et beauté mélodique, flirtant avec un jazz souvent guidé par les tablas ou mené par les pas de la danseuse.
Considéré comme un dieu par les gitans, le guitar hero espagnol Paco de Lucia a lui aussi toujours pensé sa musique comme une fusion, un rapprochement de styles, de sensibilités et de cultures, qui le conduira au cours de sa vie à se produire avec John McLaughlin et Al di Meola, Chick Corea et Larry Coryell, se familiarisant ainsi avec les codes de l'improvisation jazz.
Cet hommage vibrant qui nous invite à voyager de l'Amérique à l'Inde en passant par l'Andalousie et le Maghreb, est ponctué de 11 compositions gorgées de soleil et bercées par la mer. Elles nous sont servies par une équipe de musiciens virtuoses dont la chanteuse, danseuse et percussionniste Sabrina Romero (Juan Carmona), le joueur de sitar, de saz et de mandoline Cedric Baud, le guitariste, choriste Jean-Christophe Maillard ou encore le joueur de tablas Stéphane Edouard... Ces derniers ne forment qu'une petite partie de l'imposant casting réuni par Louis dans ce touchant For Paco, un disque raffiné, chaud, organique et bouleversant.
mardi 13 septembre 2016
Daniel Zimmermann - Montagnes Russes (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Daniel Zimmermann - Montagnes Russes (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Classé parmi les 10 albums français de jazz à écouter de toute urgence par le magazine Les Inrocks, le disque Montagnes Russes du tromboniste Daniel Zimmermann brille par son efficacité, son accessibilité et son expressivité. Celui dont on ne compte plus les collaborations prestigieuses, de Nougaro à Metronomy en passant l'ONJ, Jun Miyake, Sylvain Beuf, Nguyên Lê ou Michel Legrand, nous rend compte à travers 11 titres intimistes au groove souvent jouissifs des moments sombres et radieux que la vie nous réserve, avec son lot de joies et de rires comme de noirceurs et de blessures. Entouré des excellents Pierre Durand à la guitare, Jérôme Regard à la basse et Julien Charlet à la batterie, le 1er prix de soliste au Concours de la Défense en 2002 nous mène avec brio sur les sentiers d'un jazz chaud, inventif et original, ponctué d'influences blues, funk, rock et New-Orléans.
A noter la participation de Didier Havet au soubassophone dans la ballade crépusculaire "Au Temps Ôtant"...
Classé parmi les 10 albums français de jazz à écouter de toute urgence par le magazine Les Inrocks, le disque Montagnes Russes du tromboniste Daniel Zimmermann brille par son efficacité, son accessibilité et son expressivité. Celui dont on ne compte plus les collaborations prestigieuses, de Nougaro à Metronomy en passant l'ONJ, Jun Miyake, Sylvain Beuf, Nguyên Lê ou Michel Legrand, nous rend compte à travers 11 titres intimistes au groove souvent jouissifs des moments sombres et radieux que la vie nous réserve, avec son lot de joies et de rires comme de noirceurs et de blessures. Entouré des excellents Pierre Durand à la guitare, Jérôme Regard à la basse et Julien Charlet à la batterie, le 1er prix de soliste au Concours de la Défense en 2002 nous mène avec brio sur les sentiers d'un jazz chaud, inventif et original, ponctué d'influences blues, funk, rock et New-Orléans.
A noter la participation de Didier Havet au soubassophone dans la ballade crépusculaire "Au Temps Ôtant"...
lundi 27 juin 2016
Mamadou Barry & Afro Groove Gang – Tankadi (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Mamadou Barry & Afro Groove Gang – Tankadi (Label Bleu/L'Autre
Distribution)
Pour ceux qui se demandent encore ce qu'est l'afro groove, voici un disque qui
comblera parfaitement leur curiosité, Tankadi, second opus du maître guinéen Mamadou Barry et véritable bijou musical, fusionnant à merveille le
folklore mandingue, l'afrobeat nigérian, le highflife ghanéen, le jazz, le funk et la musique latine
des Amériques. Il y a une dizaine d'années, le saxophoniste,
multi-instrumentiste, chef d'orchestre et auteur-compositeur nous régalait de son
premier Niyo, où notamment il reprenait
dans son titre "Africa Five" le
célèbre standard de Paul Desmond écrit pour Dave Brubeck en 1959. Aujourd'hui entouré
de son Afro Groove Gang, regroupant
la fine fleur des musiciens de Conakry, l'ancien patron de l'orchestre fédéral Kaloum Star, revisite avec élégance les
chants traditionnels des peuples peulhs
et des différentes ethnies de la Guinée forestière, y injectant son groove captivant, son énergie contagieuse et la singularité
d'un style hérité de la légende du sax Momo
Wandel.
mardi 10 mai 2016
Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Djelimady Tounkara – Djely Blues (Label Bleu/L'Autre
Distribution)
Le bluesman malien Djelimady
Tounkara, véritable légende de la guitare mandingue et membre éminent du Super Rail Band de Bamako qu'il rejoint
en 1971, publie pour la première fois un album entièrement instrumental
intitulé Djely Blues. Accompagné des
jeunes Sékou Kanté à la basse, Sayon Camara à la guitare rythmique et Yacouba Sissoko aux percussions, le
pionnier nous offre un recueil de 11 compositions subtiles aux mélodies maliennes
délicates ("Niméra Syla", "Denandiya") et aux harmonies riches
des influences caribéennes ("Dénibarika"), afro-portugaises ("Ankaben"), arabo-andalouses
("Diamana Mara Manssa") et afro-américaines ("Djeli Blues"). D'une précision redoutable, son jeu
fluide et élégant déploie un swing
chaloupé enivrant nous faisant traverser l'atlantique de Kita vers la Havane,
en passant par Cordoue et les îles du Cap-Vert.
Véritable modèle pour toute une génération de musiciens
ouest-africains, le virtuose y développe une technique inimitable, étant aussi
bien à l'aise avec une guitare électrique ("Samakoun")
qu'acoustique, comme l'exprime la ballade mélancolique "Sory Mankanbora".
mardi 16 février 2016
Red Star Orchestra Featuring Thomas de Pourquery - Broadways (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Red Star Orchestra
Featuring Thomas de Pourquery - Broadways (Label Bleu/L'Autre Distribution)
C'est sur le tard que je découvrais en septembre dernier
l'étonnant chanteur et saxophoniste Thomas
de Pourquery, alors invité à poser sa voix
grave, chaude et puissante sur le dernier disque de John Greaves, y incarnant
un certain poète maudit nommé Paul Verlaine. Ancien élève de Stefano Di
Battista, le crooner barbu au
tempérament explosif et aventureux se retrouve à nouveau au chant, sur un
projet monté en collaboration avec le Red
Star Orchestra mené par son directeur artistique Johane Myran. Les deux hommes côtoyaient le même club "Les
Falaises" à Montmartre, ils se retrouvent ici autour d'une épopée jazz brulante narrant l'ascension
et la déchéance "d'un personnage imaginaire évoluant dans l'univers
chaotique de Broadway". Johane
a réarrangé pour un big band de 18
musiciens une sélection de ces standards
américains intemporels pensés par Cole
Porter, Kurt Weill ou Billy
Strayhorn et immortalisés jadis par Franck
Sinatra, Paul Anka et autres Tony Bennett. Baptisé Broadways, ce recueil allie avec force et
panache l'élégance du swing des
années 50, la jubilation avant-gardiste du free-jazz
des 70's et la liberté harmonique et
rythmique du jazz contemporain. Magique !
mercredi 23 décembre 2015
Henri Texier – Sky Dancers (Label Bleu/L'Autre Distribution)
Henri Texier – Sky Dancers (Label Bleu/L'Autre Distribution)
L'immense contrebassiste français Henri Texier nous présente son nouveau projet qu'il dédie aux peuples
Amérindiens, intitulé Sky Dancers (nom
que se donnent ces ouvriers de l'impossible qui réalisent les travaux acrobatiques
lors de l'édification des gratte-ciels). On se souvient qu'il y a 25 ans il abordait
déjà ce thème avec son Azur Quartet et
l'album An Indian's Week. Aujourd'hui
entouré de ses fidèles acolytes du Hope
Quartet, le batteur Louis Moutin,
les saxophonistes François Corneloup
et Sébastien Texier (fils de …), le septuagénaire
invite pour la première fois deux musiciens désormais incontournables de la
scène jazz hexagonale, le tout jeune pianiste au touché délicat Armel Dupas (qui vient de publier son
très réussi Upriver) et le
guitariste éclectique aux accents électriques puissants, Nguyên Lê.
Lui qui a joué avec les plus grands artistes américains de Bill Coleman à Chet Baker en passant par Donald
Byrd, Dexter Gordon et Bud Powell, n'a eu de cesse au cours de
sa longue carrière de se renouveler. S'imprégnant du free jazz et du bebop outre
atlantiques, il contribue pour beaucoup à l'évolution du jazz en Europe dans
les années 70 et 80, développant un goût particulier pour l'exploration des
sonorités world. Le trio emblématique qu'il forme avec le batteur Aldo Romano et le clarinettiste Louis Sclavis le mènera par exemple à 3
reprises sur les sentiers d'une Afrique vue par le photographe Guy Le Querrec
et ses racines bretonnes le rapprocheront des musiques celtiques.
Ce Sky Dancers sextet
nous invite à découvrir 9 compositions imaginées pour les festivals Europa Jazz
du Mans, Jazz sous les Pommiers à Coutances et Rencontres de l'Erdre à Nantes, qu'Henri a pensé en hommage aux peuples de
la terre Mapuche (originaire du Chili
et d'Argentine) et de la paix Hopi (issu
d'Amérique du Nord), aux indiens des plaines Dakota Mab, à la nation Comanche
et aux célèbres Navajo (Navajo Dream).
Forcément engagé contre le traitement réservé à ces minorités, l'imposant Texier oppose à l'indifférence générale
des Etats concernés son jazz citoyen inspiré
et massif, à l'élégance classique,
au groove contagieux et arborant
parfois des reflets fusion punchy,
notamment servis par un Nguyên Lê électrisant
qui brille de mille feu et qui s'intègre à merveille dans cette nouvelle formation
détonante.
Installé sur les excellentes assises rythmiques de Louis (jumeau du contrebassiste François
avec qui il forme le Moutin Réunion Quartet), Armel nous montre ici un autre aspect de son talent, imposant une
sensibilité armée d'un swing
époustouflant et vigoureux au piano comme aux claviers (il excelle dans le
redoutable Dakota Mab, véritable petit
bijou). Le tandem Texier fils et Corneloup accordent leurs saxophones
alto et baryton sur des mélodies captivantes comme dans He Was Just Shinning, dédié à Paul
Motian, assènent des "souffles de poing" dans le très énergique Mapuche ou créent une nappe vaporeuse
dans le touchant Paco Atao adressé au
percussionniste caribéen disparu, Paco Charlery.
Comme à son habitude, le chef de tribu généreux et passionné
Henri Texier convoque la fine fleure
du jazz et la laisse s'épanouir et se nourrir de ses notes afin d'accéder à de
nouveaux espaces musicaux.
Ci dessous en live dans une formule sans pianiste
jeudi 12 novembre 2015
David Krakauer – The Big Picture (Label Bleu/L’Autre Distribution)
David
Krakauer – The Big Picture (Label Bleu/L’Autre Distribution)
Le dernier projet mené par le clarinettiste David Krakauer nommé The Big Picture se propose de revisiter des thèmes de musiques de films
célèbres composés par les géants du genre, les mélodies immuables de Nicola Piovani (dans Life Is Beautiful), Randy Newman (dans Avalon)
ou Mel Brooks (dans The Producers), trônent ainsi aux côtés
de titres tout aussi emblématiques légués par Sidney Bechet (Si Tu Vois Ma
Mère du film Midnight In Paris
de Woody Allen, véritable idole pour
le musicien), Serguei Prokofiev (March From The Love Of Three Oranges) ou
encore Johnny Green (Body And Soul). Mêlant comme à son
habitude les sonorités de la musique
classique au jazz et au klezmer, l’artiste novateur explore l’identité
juive à travers le cinéma moderne américain.
Willkommen,
extrait du film Cabaret de Bob Fosse, ouvre The Big Picture et donne le ton, évoquant avec une légèreté
apparente et un swing communicatif
la montée du fascisme dans les années 30. David
aime jouer avec la charge émotionnelle que dégagent ces mélodies touchantes,
confrontant souvent l’horreur au comique (Keep
It Gay), le déracinement à l’espoir (The
Family)… Entouré d’un quintet efficace et réactif, il rend hommage aux
icônes juives américaines comme Barbara
Streisand dans People tiré de Funny Girl ou Roman Polansky avec Moving
From The Ghetto issu du cultissime The
Pianist.
A noter la participation dans l’excellent réarrangement de Si Tu Vois Ma Mère, de la contrebassiste
Nikki Parrott (Michel Legrand, Randy
Brecker, Clarke Terry…), de la guitariste Sheryl
Bailey (Richard Bona, Irene Cara…) et du Dj Keepalive.
Das Kapital - Kind Of Red (Label Bleu/L’Autre Distribution)
Das Kapital - Kind Of Red (Label Bleu/L’Autre
Distribution)
A une époque où l’idée d’Union Européenne n’a jamais autant
été remise en question, le trio jazz
Das Kapital nous offre un bel
exemple de cohabitation et de collaboration entre nationalités voisines. En
effet le saxophoniste allemand Daniel
Herdmann, le batteur français Edward
Perraud et le guitariste danois Hasse
Poulsen ont composé l’opus à part égal, 9 titres qui dégagent une énergie
communicatrice qui n’est pas uniquement puisée dans le jazz, mais largement enrichie de sonorités folk, rock et pop.
L’évènement déclencheur de ce troisième disque Kind Of Red est un concert de Wayne Shorter donné à Berlin fin 2012,
les musiciens se sont imprégnés de sa maîtrise du temps, de la clarté de son
jeu, de l’évidence de ses variations et de son art du dialogue. Et comme l’aura
de Miles Davis est à jamais accolée
à la sienne, il semblait logique au trio de faire un clin d’œil au Kind Of Bue du trompettiste…
Les mélodies sont
accrocheuses à l’instar de l’ouverture intitulée Webstern et écrite par le percussionniste nantais, les cordes
métalliques et les peux tendues aux timbres étouffés créent une atmosphère acoustique plutôt intimiste,
une ballade cependant animée par le lyrisme structuré du sax et l’envolée
rageuse de la guitare électrique.
Claudia’s Choice
nous plonge dans une ambiance bien différente, aquatique et légèrement
dissonante, d’une lenteur étourdissante…
Iris, après une
minute d’une ritournelle hypnotique, est porté par un thème de western interprété
par Hasse à grands renforts de
vibrato… Puis se termine en douceur sous le souffle apaisant de Daniel.
Ce dernier est d’ailleurs à l’origine du sombre Macht Nix, In Der Mitte Ist Noch Platz,
on y retrouve les impressions ressenties durant l’écoute de Claudia’s Choice, des accords de guitare
plaqués qui s’éternisent, parsemés de quelques coups de cymbales et de quelques
notes de sax ébauchant une mélodie brutale et saccadée.
Just Like That se
rapproche davantage d’un jazz plus rassurant et d’un swing plus balisé, sax et
guitare échangent autour d’une assise rythmique au tempo soutenu.
Pour sa deuxième composition Jenseits Von Gut Und Böse (titre d’un ouvrage de Nietzsche Par delà Le Bien et Le Mal : Prélude d’une Philosophie de l’Avenir),
Daniel Erdmann conçoit une longue
introduction rythmée par un tic tac abrutissant, puis laisse les accords folk
de la guitare prendre le relais, le saxophoniste entame alors une improvisation
de près de 2 minutes.
Hasse nous offre
ensuite son blues acoustique et dissonant How
Long, So Low, une plage musicale dépouillée mais expressive à l’image de l’étrange
ballade Nothing Will Ever Be Enough Again,
où le silence est d’or et la retenue de rigueur !
L’énergique Au fond
des yeux aux airs d’hymne pop/rock de l’époque Woodstock rompt le silence
et le calme apparent de King Of Red
avec son déploiement de couleurs criardes et saturées…
Bref, Das Kapital
accouche d’un disque barré, parfois fluide et parfois complexe, il repose sur
l’écoute et le partage des dessins mélodiques de ses trois protagonistes et sur
leurs intuitions à remplir les espaces de chaque morceau.
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