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mercredi 15 avril 2015

Ester Rada – Ester Rada (Discograph/Harmonia Mundi)


Ester Rada – Ester Rada (Discograph/Harmonia Mundi)

Avec une pochette rappelant l’artwork des disques d’EarthWind & Fire réalisés par Shusei Nagaoka ou de Miles Davis par Maty Klarwein – on y voit le buste de l’artiste auréolée de 8 colombes émergeant d’une Jérusalem recouverte d’or et illuminée par un soleil levant - nous pouvions nous attendre à tout, même au pire… Et pourtant dès son ouverture l’opus d’Ester Rada affiche une élégance indiscutable, prônant un héritage transculturel impressionnant.

Difficile donc de classer son univers musical dans une case bien précise. En effet la jeune chanteuse/compositrice d’origine éthiopienne y brasse savamment ses références à l’éthiojazz (Monsters), au reggae (Sorries), au rhythm & blues (Out), au funk (Bazi) et à la nu soul (Could It Be). Forcément redevable aux figures emblématiques que sont Mulatu Astatké, Aretha Franklin, Ella Fitzgerald, Erykah Badu ou Alicia Keys, Ester s’est forgée un fort tempérament durant son adolescence de ‘Beta Israël’ (éthiopienne pratiquant la religion juive) passée dans un quartier difficile de Natanya. Son glamour afro à la Grace Jones et son désir d’émancipation en découlent !

Devenue actrice à la fin des années 2000 elle s’oriente vers la musique en 2011 et devient rapidemment une étoile montante de la scène israélienne. Somme de toutes les sonorités qui habitent son quotidien depuis son enfance, elle fusionne swing éthiopien, mélodies pop et cuivres ardents afrobeat (Bad Guy, Nanu Ney), exigence jazz, psychédélisme des brass band électrifiés de la Nouvelle Orléans (Lose It) et revendications hip-hop (Herd)…

Tout un programme donc que la diva nous propose de découvrir au long des 12 titres de ce premier album énergique et sensuel !

mercredi 25 mars 2015

Les Frères Smith – Free To Go (CC/CC)


Les Frères Smith – Free To Go (CC/CC)

Pilier de la scène afrofunk hexagonale, le collectif parisien les Frères Smith, qui œuvre partout en Europe depuis presque 15 ans, publie son second opus autoproduit intitulé Free To Go, il succède à Contreband Mentality, plébiscité par radio Nova, Fip et Mondomix.

Inspirés par Fela Kuti, père de l’afrobeat, Mulatu Astatké vénérable de l’éthio-jazz et James Brown roi du funk, les 12 musiciens ont insufflé dans ce disque, enregistré façon 70’s, « dans la grande tradition des albums au son chaud et massif de l’ère analogique », un vent de liberté et de vitalité bien éloigné des standards du mainstream.

On y retrouve bien sûr une impressionnante section cuivre sur-vitaminée (menée par Fab, Nico Sake, Roulio Smith et Loïc Debaert), posant les bases d’un éthio/afro-groove racé.

Les accents psychédéliques des claviers (de Manu Mani Smith) et les syncopes funky des guitares (d’Elvis Martinez et de Fabien Smith) faisant écho à la moiteur des soirées données au Shrine - temple dédié à la musique de Fela à Lagos - sont rejoints par une section rythmique des plus efficaces animée par le batteur Habibi Smith, les percussionnistes Alfwedo et Damien Smith et le bassiste Gwego Riz Smith.

Au chant, nous retrouvons le camerounais Prosper Smith (se confond avec Fela dans Free To Go) et l’envoutante Swala Emati Smith (remarquable dans Liar) invitant à leurs côtés l’immense diva malienne Mamani Keita sur Lamale, le guinéen chantre de la culture mandingue Djeli Moussa Conde dans Djilan et Milo, chanteur reggae/soul natif de la Barbade dans Trouble.

A l’instar des français d’Akalé Wubé avec leurs sonorités éthio-jazz et des canadiens du Souljazz Orchestra avec leur afro-jazz militant, les Frères Smith nous servent un Free To Go festif, généreux et fédérateur, gorgé de ces influences qui mettent un peu de soleil dans nos quotidiens d’urbains sédentaires tourmentés. Un peps salvateur distribué par une fratrie de coeur !


mardi 24 mars 2015

Rocky Dawuni – Branches Of The Same Tree (Cumbancha)


Rocky Dawuni – Branches Of The Same Tree (Cumbancha)

Considéré comme une véritable star dans son pays natal le Ghana, le chanteur rasta Rocky Dawuni, installé à Los Angeles, publie chez Cumbancha son sixième opus intitulé Branches Of The Same Tree. Bardé d’accents caribéens et pop,  influencé par l’afrobeat de Fela Kuti, le soft reggae de Bob Marley et l’activisme de Michael Franti, ce disque rassemble des références encore bien plus larges, rapprochant ainsi les rythmes de la samba au funk de la Nouvelle Orléans. Et c’est bien dans une optique de fusion et de générosité, de métissage et de partage que le porte-parole de l’UNICEF ou de la Fondation Carter agit depuis ses débuts. Conviant à ses côtés de nombreux invités prestigieux comme on le constate sur le premier single African Thriller, avec le trompettiste d’Ebo Taylor Osei Tutu, le batteur de Fela CC Frank ou le claviériste d’Outkast Dean Gant, Rocky propose une musique ouverte et universelle où les tonalités afro roots et jamaïcaines côtoient l’efficacité des productions de variété internationale.

A noter le groove étourdissant de la reprise, sur une rythmique afrobeat, de l’hymne emblématique de Peter Tosh et Bob Marley Get Up, Stand Up… Ainsi que la ballade Island Girl, aussi charmante que dépouillée, avec Tom Freund à l’ukulélé (partenaire de longue date de Ben Harper).
 

dimanche 22 mars 2015

Marcus Miller – Afrodeezia (Blue Note Records)


Marcus Miller – Afrodeezia (Blue Note Records)

Chaque disque de Marcus Miller est un évènement, chacun d’eux est une immersion dans son univers en fusion qu’il nous dépeint à grand renfort de slap et de lignes de basse massives au groove assassin. Après Renaissance paru en 2012, il publie Afrodeezia  sur le prestigieux label Blue Note, entouré d’un quintet exceptionnel : le saxophoniste Alex Han, le trompettiste Lee Hogans, le pianiste Brett Williams, le guitariste Adam Agati et le batteur Louis Cato. Nommé artiste de l’Unesco  pour la paix en 2013 et porte-parole du programme éducatif La Route De l’Esclavage, Marcus entreprend avec ce nouvel opus de « remonter à la source des rythmes qui font la richesse de son héritage musicale », de l’Afrique aux Etats-Unis , en passant par la France, le Brésil ou les Caraïbes.

Débutant son voyage initiatique en Afrique, il s’abreuve de culture mandingue au Mali, passe prendre le chanteur Alune Wade au Sénégale puis poursuit son exploration de l’ouest africain vers le Ghana berceau du Highlife, tout proche du Nigeria et plus précisément de Lagos terre de l’afrobeat et de Fela Kuti. Hylife est la première étape de son pèlerinage et constitue par la même le premier single d’Afrodeezia.

Dans B’s River, inspiré par sa femme Brenda au retour d’un trip en Zambie, Marcus au guembri (ainsi qu’à la basse et à la clarinette basse), Cherif Soumano à la kora, Guimba Kouyaté à la guitare, Adama Bilorou Dembele aux percussions et Etienne Charles à la trompette, nous invitent en Afrique Australe pour une ballade où jazz, mélodie pop et sonorités ancestrales font bon ménage autour d’une rythmique hypnotique, avant de descendre en Afrique du sud écouter les chœurs interpréter du gospel.

Dans Preacher’s Kid (Song For William H), dédicacé à son père William, Marcus troque en effet sa guitare basse pour une contrebasse et rassemble autour de lui l’organiste Cory Henry (Snarky Puppy) et une chorale d’exception composée des voix d’Alune, Lalah Hathaway (oui oui, vous ne rêvez pas !), Julia Sarr et Alvin Chea des Take 6.

Traversons l’Atlantique maintenant, les rythmes chaloupés de la samba font leur entrée avec un titre coécrit par un héro de la MPB Djavan, We Were There. Le pandeiro et autres percussions de Marco Lobo servent d’écrin à une bassline ‘millerienne’ tonique, rejointe par le solo du pianiste de génie Robert Glasper au Fender Rhodes (pincez vous une nouvelle fois !) et par les chœurs d’inspiration brésilienne menés par le scat brulant de Lalah.

Dans un thème plus classique, Mr Miller et sa bande nous livre un Papa Was A Rolling Stone des plus funky, si vous êtes pris de tremblements et de vertiges pas d’inquiétude, ce doit être à cause des riffs de guitares électriques et acoustiques du légendaire Wah-Wah Watson (présent dans la version originale des Temptations) et du bluesman Keb’ Mo’, ou bien du souffle électrisant de l’excellent trompettiste Patches Stewart.


C’est le violoncelliste classique Ben Hong, notamment remarqué au côté de Bobby McFerrin et de l’orchestre philarmonique de Los Angeles, qui nous fait prendre de la hauteur grâce à sa délicate interprétation d’une composition du français George Bizet, I Still Believe I hear (Je Crois Entendre Encore). Guitare basse et violoncelle semblent évoluer en apesanteur, jouant à l’unisson une mélodie faite d’arabesques.

Son Of Macbeth et ses accents caribéens nous plonge ensuite dans une mer au bleu azur, le genre de paysage idyllique où le calypso s’anime sur les sonorités métalliques des tambours d’acier, ici domptés par le joueur de steel drums Robert Greenridge. Ce titre est un hommage au percussionniste originaire de Trinidad et Tobago Ralph Macdonald, qui débuta sa carrière dans la troupe du crooner Harry Belafonte.

L’intermède alléchante Prism nous fait songer, le temps de ses 30s, à la magie du groove nusoul d’un Woodoo de D’Angelo, sensuel et addictif. Il semble être extrait d’une jam session enregistrée sur un vieux dictaphone par Marcus et ses réguliers.

 
Xtraordinary et ses reflets pop est une autre de ces sublimes ballades évoquant l’habileté qu’a le compositeur à fusionner les genres musicaux, un peu à la manière du bassiste et chanteur camerounais Richard Bona. Alvin Chea y fredonne avec son timbre de voix très bas une mélodie enivrante tandis que Marcus, à la guitare basse gémissante, se met aussi à la kalimba, instrument africain 3 fois millénaire.

Water Dancer porte bien son nom, hymne à la danse et à la fête porté par une énergie débordante, il pourrait être le thème joué par un brass band électrifié de la Nouvelle Orléans. A noter la participation d’Ambrose Akinmusire à la trompette, Michael Doucet au violon et Roddie Romero à l’accordion.

En clôture d’Afrodeezia, Marcus a convié le beatmaker Mocean Worker et la moitié de Public Enemy Chuck D, pour un I Can’t Breathe electrojazz s’ouvrant avec une ritournelle gnawa interprétée au guembri  par notre serviteur en personne, bientôt rejoint par les séquences du producteur, bassiste et chanteur natif de Philadelphie et le flow revendicateur d’un des piliers du hip-hop engagé et politique.

Marcus Miller voulait à travers ce projet célébrer la musique afro-américaine et montrer qu’elle pouvait donner de la voix à ceux qui n’en n’avait pas, à l’instar des esclaves arrachés à leur terre natale et enchaînés à une autre, qui ont ainsi fait naître malgré l’oppression de nouvelles formes d’expressions hybrides et syncrétiques, comme l’ont été le gospel, le blues puis le jazz et la soul... 
 
 
 
 
 
… Good Job !

mardi 17 mars 2015

DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson - T’Es Qui ? (Hot Casa Records)


DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson - T’Es Qui ? (Hot Casa Records)

Quelle belle surprise que ce T’Es Qui ? du tandem hexagonal formé par DjeuhDjoah & Lieutenant Nicholson ! Saturé de la chaleur et des vibrations camerounaises et caribéennes (Soleil Au Réveil), agrémenté d’un groove jazz/funk entraînant (On N’a Pas Commencé), de sublimes mélodies pop (Maxine) et d’une pincée d’electro enjouée (Quelle Folle Idée), ce disque est un véritable rayon de soleil bourré de légèreté et de ritournelles entêtantes. Léger mais pas superficiel, il aborde certes le thème des filles (Cupidon) et de la musique (Mets L’Audio) mais traite aussi d’autres sujets plus engagés, à l’image d’Un Tout Le Monde Pense en forme d’hommage à l’afrobeat de Fela Kuti. T’Es Qui ? est un premier essai plus que convainquant ! A noter la participation d’Ours, un fidèle acolyte du duo, sur le très jazzy Goujat.

vendredi 13 mars 2015

Ata Kak - Obaa Sima (Awesome Tapes From Africa/Differ-Ant)

Ata Kak - Obaa Sima (Awesome Tapes From Africa/Differ-Ant)

Né au Ghana en 1960, Atta-Owusu alias Ata Kak apprend la musique sur le tard, séduit par le son de la Motown il devient d'abord batteur dans un groupe de reggae puis de highlife. Loin de vivre de sa passion, il est tour à tour professeur d'anglais, de musique et même cuisinier. C'est en amateur qu'il décide en 1991 de faire ses propres enregistrements dans un home studio de fortune à Toronto, équipé d'un synthétiseur avec boite à rythmes, d'un enregistreur, d'une table 12 pistes et d'un ordinateur Atari. Les 7 titres de Obaa Sima expriment ses influences, entre sensibilités pop, house, afrobeat et hip-hop, le tout interprété en langage Twi (dialecte ghanéen) et dégageant une esthétique lo-fi amusante et finalement très actuelle. Loin des productions léchées et standardisées (c'est le moins que l'on puisse dire), l'album initialement paru au format cassette en 1994 et distribué qu'à une cinquantaine d'exemplaires, est réédité grâce à l'entremise du label Awesome Tapes From Africa dirigé par Brian Shimkovitz, tête chercheuse de raretés africaines qui découvre une copie d'Obaa Sima lors d'un voyage à Cape Coast en 2002. C'est cette trouvaille qui lui donnera d'ailleurs l'envie de créer, 4 années plus tard, sa maison de disque prolongée d'un blog incontournable pour les amoureux de musique underground made in Africa.

mardi 3 mars 2015

Tal National – Zoy Zoy (Fat Cat/Differ-Ant)


Tal National – Zoy Zoy (Fat Cat/Differ-Ant)

C’est une explosion de sonorités urbaines hypnotiques et de rythmes brulants issus des steppes ouest africaines que nous propose d’écouter le nouvel opus Zoy Zoy, du groupe ancré à Niamey, Tal National. Succédant à Kanni qui, grâce au producteur américain Jamie Carter, eut une écoute internationale en 2013, il fut lui aussi enregistré de façon roots et artisanale dans un studio poussiéreux de la capitale du Niger. En croisant les sonorités du Nigéria (afrobeat), du Mali (culture mandingue) et du Ghana (highlife) côtiers, ainsi que les différents folklores composant l’identité nigérienne, le leader Almeida (guitariste, enseignant, juge, greffier et ancien footballeur) inonde les 8 titres de riffs véloces d’une guitare congolaise énergique, inspirée par la tradition des grands orchestres d’Afrique de l’Ouest. Tal National, formation pluriethnique puisqu’y sont présents des musiciens Arabes, Touaregs, Songhais, Fulanis ou encore Hausas, interprète un répertoire traditionnel largement réactualisé et engagé, dont le propos est souvent d’honorer la femme et sa condition dans une société nigérienne malheureusement écrasée par le poids du religieux.

jeudi 18 décembre 2014

Criolo – Convoque Seu Buda (Sterns/Harmonia Mundi)


Criolo – Convoque Seu Buda (Sterns/Harmonia Mundi)

Découvert réellement en 2011 avec son second opus No Na Orelha, album sacré plusieurs fois disque de l’année, le MC brésilien Kleber Gomes aka  Criolo nous revient avec un nouveau projet baptisé Convoque Seu Buda. Reconnu et respecté dans le milieu hip-hop de Sao Paulo depuis ses débuts en 1989 dans les fameuses `Rinha dos Mc’s’, Criolo se forge une envergure internationale à partir de 2012, on découvre alors un quadragénaire socialement engagé (ancien éducateur), un poète urbain à l’écriture tranchante et au timbre de voix proche de celui de notre Akhenaton national. Aussi bien à l’aise avec les ambiances jazzy (Casa De Papelao), G-Funk (Cartao De Visita), afrobeat (Pegue Pra Ela), reggae/dub (Pé De Breque) ou psyché (Fio De Prumo Padé Ona), qu’avec les rythmes chaloupées de la samba pagode (Fermento Pra Massa) et les instrus typiquement rap old school (Convoque Seu Buda), l’artiste slam ou chante pour dénoncer les travers de son Brésil natal avec ses inégalités sociales et ses injustices.

Criolo frappe encore un grand coup !

jeudi 2 octobre 2014

Tru Thoughts 15th Anniversary (Tru Thoughts Recordings)


Tru Thoughts 15th Anniversary (Tru Thoughts Recordings)

Le label anglais basé à Brighton Tru Thoughts fête cette année ses 15 ans d’existence. Embrassant toutes les tendances musicales urbaines, on retrouve ses signatures dans les milieux hip-hop, funk, ambient, electro, jazz, soul, reggae, afrobeat ou encore latino. Devenu une véritable marque de fabrique omniprésente dans les festivals et sur les dancefloor avec des artistes tels Quantic, Bonobo ou encore Alice Russell, Ty, Titeknots ou bien Omar et Nostalgia 77, Tru Thoughts a su entretenir brillamment son indépendance et son attachement à la scène musicale underground.


Le coffret Tru Thoughts 15th Anniversary, qui ne sera disponible qu’en 500 exemplaires numérotés et griffés par le grapheur Aroe, se propose de présenter cette esthétique hétéroclite passée, présente et à venir en 3 disques 33t colorés et 2 CDs, accompagnés d’un livret bardé d’interviews et de photos.

Dans sa version basique, la compilation sort le 21 Octobre prochain sous la forme d’un double CD, avec au programme 31 titres sélectionnés avec soins par le co-fondateur Robert Luis et sa team, où sonorités acoustiques et électroniques, explorations et expérimentations, remixes et edits, succès éprouvés (de Bonobo ou Quantic) et futures (d’Harleighblu, Youngblood Brass Band ou Lost Midas)  se succèdent sans faute de goût.
 
 
 

mercredi 30 juillet 2014

Mr Bongo – 1989-2014 (Mr Bongo Records)


Mr Bongo – 1989-2014 (Mr Bongo Records)

Le désormais célèbre label de Brighton Mr Bongo, spécialisé dans les musiques du monde et qui nous régalait récemment avec la parution des albums de la brésilienne Karol Conka et de l’anglaise Hollie Cook, s’apprête à fêter ses 25 années d’existence en publiant une double compilation rassemblant d’une part 17 classiques que la maison de disques a sorti entre 1989 et 2013, puis de l’autre 15 titres issus du cru 2014. 25 Years Of Classic Releases se voit doté de succès internationaux comme Carolina de Seu Jorge, Wings de Terry Callier (RIP), Pais Tropical de Wilson Simonal ou African Problems de Seun Kuti. 2014 Releases accueille quant à lui des actualités encore brulantes comme Looking For Real Love de la chanteuse reggae Hollie Cook ou Boa Noite de la B-girl Karol Conka et de rééditions de 45 tours comme Carolina Carol Bela de Jorge Ben & Toquinho et Tudo Que Vocé Podia Ser de Quarteto Em Cy. Synthétisant à merveille la ligne musicale de l’institution qu’est devenu Mr Bongo, 1989-2014 ravira à coup sûr les amateurs de musiques afro-latines loin des clichés et du mainstream.

vendredi 4 avril 2014

Magic Drum Orchestra – MDO Sessions 1 (TruThoughts Recordings)


Magic Drum Orchestra – MDO Sessions 1 (TruThoughts Recordings)


 

La formation anglaise Magic Drum Orchestra s’apprête à publier son premier album baptisé MDO. En attendant sa sortie prévue courant Avril 2014 sur le label de Brighton TruThoughts Recordings, l’ensemble de percussions basé au Royaume-Unis nous dévoile l’EP MDO Sessions 1, rassemblant 5 titres révélateurs de leur addiction pour la musique afro-brésilienne et leur passion pour les rythmes urbains. Autant influencé par le dubstep, la drum & bass ou le le hip-hop que par la batucada, la samba et l’afrobeat, Magic Drum Orchestra s’amuse à reprendre le sulfureux hit de Snoop Dogg et Pharrell « Drop It Like It’s Hot », puis matraque un « Ragga Samba » enflammé et festif, annonciateur de la prochaine coupe du monde de foot au Brésil.

 

 

mardi 18 mars 2014

Ibibio Sound machine – Ibibio Sound Machine (Soundway Records/Differ-ant)



Ibibio Sound machine – Ibibio Sound Machine (Soundway Records/Differ-ant)
Le label londonien Soundway Records s’est spécialisé dans les rééditions de raretés d’Afrique de l’Ouest, d’Amérique latine et même d’Asie, il se croise dans les bacs de son patron/DJ Miles Cleret des galettes afro-jazz, afro-funk, afro-beat, latin jazz et autres pépites world !
Depuis deux ans, le label s’oriente aussi vers de jeunes productions prometteuses, la tête chercheuse est ainsi allée dénicher le projet afro funk Ibibio Sound Machine, mené par la chanteuse anglo-nigériane Eno Willams.

 Le Nigéria est dans les années 70-80 l’autre pays du funk et du disco, des noms comme Mixed Grill ou Murphy Williams s’inspirent alors des James Brown et autres Chic, y intégrant quelques accents locaux d’afro beat, de juju ou de highlife… Cleret sortait d’ailleurs en 2008 une compilation dédiée à ces sons : Nigeria Disco Funk Special : The Sound Of The Underground Lagos Dancefloor .
Ibibio Sound Machine confronte l’Afrique traditionnelle du peuple Ibibio à celle bouillonnante des 70’s, rajoutant au gré de sa vision contemporaine des éléments électro soul psychédéliques, post punk, disco et parfois même gospel.
Eno s’est inspirée des histoires que sa mère lui contait dans son enfance et a tenté, avec ses trois producteurs, de bâtir une identité musicale plurielle et positive que le guitariste ghanéen Alfred ‘Kari’ Bannerman et le percussionniste brésilien Anselmo Netto ont parfait avec leurs sonorités respectives.
Ce métissage miraculeux a été plébiscité lors de la dernière édition des Trans Musicales de Rennes en décembre dernier, la chanteuse était alors entourée de huit musiciens parmi lesquels on retrouvait ses trois fidèles acolytes : le saxophoniste australien Max Grunhard, les français Léon Brichard bassiste Plan B et Benjamin Bouton batteur de Dajla et Tribeqa.
Une belle découverte !
 

 

jeudi 6 mars 2014

Anthony Joseph – Time (Heavently Sweetness)


Anthony Joseph – Time (Heavently Sweetness)


 

Anthony Joseph est originaire de Trinidad et vit en Grande-Bretagne depuis la fin des années 80. Poète, nouvelliste et musicien engagé, il fut très tôt touché par l’enseignement de l’église Baptiste, les rythmes caribéens, le jazz et le Surréalisme. Après le succès de son précédent « Rubber Orchestras » paru en 2011, le londonien nous revient avec un cinquième album studio élaboré en collaboration avec l’immense bassiste, chanteuse et productrice Meshell Ndegeocello. « Time » fut enregistré à Paris en à peine cinq jours et transpire d’admiration que l’artiste voue à son père spirituel Gil Scott Heron disparu il y a peu. En effet le slameur y fait la part belle aux mots, à leur force et à leur impact plutôt qu’à leur accord à la mélodie. Meshell distille quant à elle des arrangements classieux teintés d’accents jazzy, de hip-hop, de rock, d’afro beat, de soul et de funk.

Un album Indispensable !

 

mercredi 12 février 2014

Bibi Tanga – Now (JazzVillage/Harmonia Mundi)


Bibi Tanga – Now (JazzVillage/Harmonia Mundi)

Né à Bangui en Centrafrique, le chanteur et musicien Bibi Tanga débarque à Sevran à la fin des 70’s. Influencé par les negro spirituals, la soul et le funk d’outre atlantique, le bassiste n’en reste pas moins attaché à ses racines africaines, s’abreuvant ainsi de l’afro beat de Fela Kuti et de la rumba congolaise du TP OK Jazz. Avec ce nouvel opus autoproduit intitulé « Now », Bibi évoque son affection pour les accents rugueux et épurés de la pop rock anglaise et accouche d’un projet engagé aux aspirations multiples rappelant ici Keziah Jones, Sly Stone ou Curtis Mayfield et là The Cure ou Police, n’hésitant pas à faire un clin d’œil au reggae de Bob Marley ou au hip-hop du Sugarhill Gang. « Now » est un de ces disques militants au groove universel !
 
Voici le lien vers son premier clip: "À la Za I O"

vendredi 17 janvier 2014

SET UP


...Histoire de partager quelques pépites et autres douceurs musicales...
2 Denon dns 3700
Denon Dnx 1500
Boitier Serato Scratch Live 3
Mac Book Pro 13'
...et quelques câbles !

mercredi 28 août 2013

FEMI KUTI & THE POSITIVE FORCE – Theatre Lino Venture le 21 Novembre 2008


FEMI KUTI & THE POSITIVE FORCE – Theatre Lino Venture le 21 Novembre 2008

Nous pouvions nous attendre à un concert exceptionnel le 21 Novembre dernier avec, à l’affiche du théâtre Lino Ventura, Femi Kuti et son Positive Force. Mais le cadeau qu’a offert le fils du « Black President » à un auditoire enivré fut, plus qu’une simple prestation, un véritable show digne d’une soirée au Shrine à Lagos. Accompagné d’une section rythmique impressionnante (batteur, percussionniste, clavier, bassiste et guitariste), d’une section cuivre endiablée (composée de 5 souffleurs solistes en puissance) et de ses 3 danseuses (chantant aussi les chœurs)  le « Prince de l’Afro Beat » en personne a interprété avec une énergie débordante une musique engagée et réaliste dopée au funk. En tournée pour la sortie de son dernier opus « Day By Day », la formation a interprété les principaux titres de l’album sans une seule interruption accompagnant ainsi la chaleur et l’ivresse des spectateurs mutés pour l’occasion en danseurs afro. Avec une générosité et une force rares, Femi a chanté les souffrances de son peuple au Nigéria, il a évoqué la vie à Lagos et fit un clin d’œil au black president of the U.S.A récemment élu. Posant son saxophone pour sa trompette, Femi a chanté, crié, murmuré, parlé, il a aussi joué de l’orgue et a dansé, montrant sans réserve l’étendue de son savoir-faire… Terminant son spectacle sur un « Water No Get Enemy » enflammé, il revint pour le rappel en laissant entrevoir quelques bribes de son prochain disque. Une pure merveille…

FEMI KUTI – DAY BY DAY (LabelMaison/Pias)


FEMI KUTI – DAY BY DAY (LabelMaison/Pias)

Femi Kuti est la voix d’une Afrique unie luttant et dénonçant la corruption, la dictature et la violence d’états policiers réduisant les peuples à une misère inconcevable, à l’instar du Nigéria, sa patrie. Comme son père Fela, il porte haut le flambeau de l’Afrobeat qu’il a métissé, au gré de ses influences, de Jazz, de Juju (musique yoruba moderne née au Nigéria), de High-Life (musique afro-européenne née au Ghana), de Funk, puis agrémenté de sonorités Hip-Hop et électroniques. Son nouvel opus Day By Day, disponible chez LabelMaison et distribué par Pias, est le cinquième album du « Prince de l’Afrobeat », il nous offre 12 titres d’une énergie débordante avec un rythme afro aux pulsions hypnotiques et des textes engagés dans lesquels il témoigne et rend compte de la situation en Afrique. Il interroge aussi le monde et nous demande « comment le continent le plus riche peut-il accueillir  une population si pauvre ? » et déclare dans le morceau Day by Day que « Jour après jour, nuit après nuit, nous travaillons et nous prions pour le règne de la paix». Aux côtés de son groupe Positive Force et de toute une pléiade d’artistes comme Keziah Jones, Camille, Julia Starr (songwriter australienne), Sébastien Martel ou encore son fils Madé, Femi a déposé son saxophone et s’est armé d’une trompette ; Day By Day s’inscrit comme un disque d’ouverture, vers nous, le monde et tout ceux qui veulent entrer en lutte pacifique contre l’oppression et le chaos. L’influence de Fela Kuti, père de l’Afrobeat, est énorme et son rayonnement a largement dépassé les frontières de l’Afrique (exemple « The Souljazz Orchestra » au Canada), son fils poursuit et fait évoluer son œuvre en transmettant sa vision d’un monde meilleur. Un disque indispensable !

mardi 27 août 2013

Cheick Tidiane Seck – Guerrier (Universal Music Jazz France)


Cheick Tidiane Seck – Guerrier (Universal Music Jazz France)

Nous ayant régalé en 2008 avec «Sabaly» et son lot d’invités de marque (Dee Dee Bridgewater, Manu Dibango…), l’organiste malien revient avec un nouveau projet intitulé «Guerrier». Entièrement réalisé en solo, Cheick Tidiane Seck y interprète 13 titres toujours emprunts de culture mandingue et d’un groove imparable hérité de ses aventures en territoire jazz aux côtés de Joe Zawinul ou Hank Jones… Artiste «guévariste et résistant», le vieux lion disciple du géant Jimmy Smith, intègre dans ce disque toutes les couleurs musicales qui ont ponctuées une carrière artistique entamée en 1970 à Bamako. Entre folklores africains et musiques noires américaines, le griot chante ses textes engagés en Bambara, français et anglais, dénonçant la dictature, le capitalisme, la mondialisation et toutes formes d’intolérance.