Ester Rada – Ester Rada (Discograph/Harmonia Mundi)
Avec une pochette rappelant l’artwork des disques d’EarthWind & Fire réalisés par Shusei Nagaoka ou de Miles Davis par Maty Klarwein
– on y voit le buste de l’artiste auréolée de 8 colombes émergeant d’une
Jérusalem recouverte d’or et illuminée par un soleil levant - nous pouvions nous
attendre à tout, même au pire… Et pourtant dès son ouverture l’opus d’Ester Rada affiche une élégance indiscutable, prônant un héritage transculturel impressionnant.
Difficile donc de classer son univers musical dans une case
bien précise. En effet la jeune
chanteuse/compositrice d’origine éthiopienne y brasse savamment ses références
à l’éthiojazz (Monsters), au reggae (Sorries), au rhythm & blues (Out),
au funk (Bazi) et à la nu soul (Could It Be). Forcément redevable aux
figures emblématiques que sont Mulatu Astatké, Aretha Franklin, Ella Fitzgerald,
Erykah Badu ou Alicia Keys, Ester s’est
forgée un fort tempérament durant son adolescence de ‘Beta Israël’ (éthiopienne pratiquant la religion juive) passée dans
un quartier difficile de Natanya. Son glamour
afro à la Grace Jones et son désir d’émancipation
en découlent !
Devenue actrice à la fin des années 2000 elle s’oriente vers
la musique en 2011 et devient rapidemment une étoile montante de la scène
israélienne. Somme de toutes les sonorités qui habitent son quotidien depuis
son enfance, elle fusionne swing éthiopien,
mélodies pop et cuivres ardents afrobeat (Bad Guy, Nanu Ney), exigence
jazz, psychédélisme des brass band électrifiés de la Nouvelle Orléans (Lose It) et revendications hip-hop (Herd)…
Tout un programme donc que la diva nous propose de découvrir
au long des 12 titres de ce premier album énergique et sensuel !