Le violoncelliste albanais Redi Hasa et la chanteuse italienne de Salento, Maria Mazzotta, nous reviennent avec un nouveau projet baptisé Novilunio ("Nouvelle Lune"), opus succédant à Ura ("Pont") paru en 2015, qui unissait musicalement les deux rives de la mer Adriatique, les Balkans d'un côté et la région des Pouilles, au sud de l'Italie, de l'autre.
Les artistes combinaient alors la tradition festive des tarantelles païennes aux chants et mélodies des peuples roms, bulgares et monténégrins.
Dans ce dernier opus, le tandem pousse encore un peu plus en avant leurs explorations des folklores environnants, quitte à bousculer les frontières. Le titre d'ouverture "E' Tiempu" en est la preuve, lui qui est imprégné des sonorités typées du percussionniste iranien Bijan Cheminari et du joueur de guembri marocain Mehdi Nassouli. Dans le nostalgique "Aux Souvenirs" et le pétillant "Contine", Maria et Redi illustrent encore davantage cette ouverture, faisant un clin d'œil touchant à la chanson française. La voix de la chanteuse donne à la langue de Molière une résonnance toute particulière, se gorgeant abondamment d'émotions d'un autre temps. Ailleurs, c'est le son somptueux, lyrique et introspectif du violoncelliste attitré du célèbre Ludovico Einaudi qui nous touche particulièrement, l'intense "Woodroom", interprété en solo, fait évoluer une mélodie captivante et profonde, emplie de réverbérations et de vibrations.