Ludovico Einaudi – Elements (Ponderosa/Harmonia Mundi)
Le désormais illustre compositeur italien Ludovico Einaudi nous revient avec son
13° album studio baptisé Elements, où
il déploie son lyrisme romantique à l’italienne que le grand public découvrait en
2011 dans le film d’Eric Toledano Les Intouchables. En effet le pianiste turinois séduit grâce à de subtiles orchestrations de cordes enrichies d’un
soupçon de percussions et de matières électroniques, il élabore d’enivrantes
mélodies avec à l’esprit le souci d’émouvoir son auditoire en réconciliant de
fait les univers aussi distincts que ceux de Bach, Satie, Reich, Eno, Pink
Floyd, Radiohead ou des Beattles.
Cet opus s’appuie sur une étude des 4 éléments de la nature (eau, terre, vent, feu), de la géométrie euclidienne (droite, plan,
longueur, aire) et de l’œuvre du peintre théoricien Vassily Kandinsky (qui réalisa la première peinture abstraite où
formes et couleurs se libéraient de la figuration et de la représentation du réel).
Ludovico s’attèle au projet depuis 2012,
année durant laquelle il se produisit à Rome avec une pièce dédiée à son mentor
Luciano Berio intitulée The Elements. Cherchant toujours à
renouveler sa palette (sans pour autant vouloir prendre des risques et faire le
grand écart), il s’est attelé à réexaminer des notions qu’il n’avait plus
abordé depuis ses études, mais loin de nous adresser une musique indigeste et
complexe, l’alchimiste accouche d’un disque
à la beauté saisissante et immédiate, où les moments suspendus et
mélancoliques succèdent aux passages plus tendus et rythmés. A la manière d’une
BO de film bien pensée, Elements nous
tient en haleine durant plus de 60 minutes nous narrant une épopée aux contours
flous et variables que chacun interprète selon son humeur, son ressenti et son
expérience de la vie.
Entouré de musiciens d’exception parmi lesquels figurent l’excellent
violoncelliste Redi Hasa, l’ensemble
de cordes bataves du Amsterdam
Sinfonietta et le percussionniste brésilien Mauro Refosco, l’artiste nous immerge à travers ses 12 titres dans
son monde singulier, à la fois foisonnant et épuré, sobre et baroque, enjoué et
mélancolique, acoustique et électronique, mais assurément trop convenu ! Dommage.
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