vendredi 16 octobre 2015

Ludovico Einaudi – Elements (Ponderosa/Harmonia Mundi)


Ludovico Einaudi – Elements (Ponderosa/Harmonia Mundi)

Le désormais illustre compositeur italien Ludovico Einaudi nous revient avec son 13° album studio baptisé Elements, où il déploie son lyrisme romantique à l’italienne que le grand public découvrait en 2011 dans le film d’Eric Toledano Les Intouchables. En effet le pianiste turinois séduit grâce à de subtiles orchestrations de cordes enrichies d’un soupçon de percussions et de matières électroniques, il élabore d’enivrantes mélodies avec à l’esprit le souci d’émouvoir son auditoire en réconciliant de fait les univers aussi distincts que ceux de Bach, Satie, Reich, Eno, Pink Floyd, Radiohead ou des Beattles.

Cet opus s’appuie sur une étude des 4 éléments de la nature (eau, terre, vent, feu), de la géométrie euclidienne (droite, plan, longueur, aire) et de l’œuvre du peintre théoricien Vassily Kandinsky (qui réalisa la première peinture abstraite où formes et couleurs se libéraient de la figuration et de la représentation du réel). Ludovico s’attèle au projet depuis 2012, année durant laquelle il se produisit à Rome avec une pièce dédiée à son mentor Luciano Berio intitulée The Elements. Cherchant toujours à renouveler sa palette (sans pour autant vouloir prendre des risques et faire le grand écart), il s’est attelé à réexaminer des notions qu’il n’avait plus abordé depuis ses études, mais loin de nous adresser une musique indigeste et complexe, l’alchimiste accouche d’un disque à la beauté saisissante et immédiate, où les moments suspendus et mélancoliques succèdent aux passages plus tendus et rythmés. A la manière d’une BO de film bien pensée, Elements nous tient en haleine durant plus de 60 minutes nous narrant une épopée aux contours flous et variables que chacun interprète selon son humeur, son ressenti et son expérience de la vie.

Entouré de musiciens d’exception parmi lesquels figurent l’excellent violoncelliste Redi Hasa, l’ensemble de cordes bataves du Amsterdam Sinfonietta et le percussionniste brésilien Mauro Refosco, l’artiste nous immerge à travers ses 12 titres dans son monde singulier, à la fois foisonnant et épuré, sobre et baroque, enjoué et mélancolique, acoustique et électronique, mais assurément trop convenu ! Dommage.

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