lundi 23 février 2015

Laura Perrudin – Impressions (L’Autre Distribution)


Laura Perrudin – Impressions (L’Autre Distribution)

Une enfance bercée par le jazz, un double cursus en harpe celtique et en harpe classique (à pédale) au Conservatoire, un grand appétit pour la pop, l’électro, la soul, le hip-hop et une curiosité infinie pour les nouvelles technologies. La jeune harpiste bretonne Laura Perrudin nous livre son premier opus solo intitulé Impressions, somme de son parcours sinueux et de ses goûts éclectiques. La harpe n’étant pas un instrument taillé pour le jazz elle n’a souvent joué qu’un rôle mineur et décoratif dans les orchestres (avec le principe du glissando), avant d’atteindre un statut plus noble avec le rock et la pop, parfois électrifiée et couplée à des machines. Laura s’est donc associée au luthier Philippe Volant pour se forger une harpe celtique à cordes alignées entièrement chromatique, plus adéquate aux évolutions harmoniques du jazz contemporain. Impressions rassemble 13 compositions dont les textes, qu’elle chante avec douceur et sensualité, sont extraits des œuvres d’illustres auteurs anglais et américains (Shakespeare, O. Wilde, E.A. Poe, J. Joyce…). L’artiste y exploite le plus largement les possibilités que lui offre ce nouvel instrument qu’elle allie à la puissance de ses machines, créant ainsi une fusion subtil entre sonorités acoustiques du monde « réel et palpable » - organiques et humaines – et textures électroniques du « monde sonore parallèle ou virtuel » « ouvrant des horizons de découvertes infinis ». Impressions nous évoque donc à la fois un univers électro jazz sophistiqué teinté d’accents celtiques et des ambiances folk/pop façon Norah Jones, gracieuses et enivrantes. Laura Perrudin y a tout conçu, voix, percussions, harpe et programmations, jusqu’à la post-production… Un travail abouti et bourré de bonnes idées, une technique pointue et exigeante, une sensibilité inspirée et délicate.

Sonnet VII, qui explore les couleurs nu soul, est pour moi le titre le plus marquant. J’ai l’impression d’y retrouver le groove et la voix  d’Esperanza Spalding ayant troqué sa contrebasse pour une harpe celtique !







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