Laura Perrudin – Impressions (L’Autre Distribution)
Une enfance bercée par le jazz, un double cursus en harpe
celtique et en harpe classique (à pédale) au Conservatoire, un grand appétit pour
la pop, l’électro, la soul, le hip-hop et une curiosité infinie pour les
nouvelles technologies. La jeune harpiste bretonne Laura Perrudin nous livre son premier opus solo intitulé Impressions, somme de son parcours
sinueux et de ses goûts éclectiques. La harpe n’étant pas un instrument taillé
pour le jazz elle n’a souvent joué qu’un rôle mineur et décoratif dans les
orchestres (avec le principe du glissando), avant d’atteindre un statut plus
noble avec le rock et la pop, parfois électrifiée et couplée à des machines. Laura s’est donc associée au luthier Philippe Volant pour se forger une harpe celtique à cordes alignées entièrement
chromatique, plus adéquate aux évolutions harmoniques du jazz contemporain. Impressions rassemble 13 compositions dont
les textes, qu’elle chante avec douceur
et sensualité, sont extraits des œuvres d’illustres auteurs anglais et
américains (Shakespeare, O. Wilde, E.A. Poe, J. Joyce…). L’artiste y exploite le
plus largement les possibilités que lui offre ce nouvel instrument qu’elle
allie à la puissance de ses machines, créant ainsi une fusion subtil entre sonorités acoustiques du monde « réel et
palpable » - organiques et humaines – et textures électroniques du « monde sonore parallèle ou virtuel »
« ouvrant des horizons de découvertes infinis ». Impressions nous évoque donc à la fois un
univers électro jazz sophistiqué
teinté d’accents celtiques et des ambiances
folk/pop façon Norah Jones, gracieuses et enivrantes. Laura Perrudin y a tout conçu, voix, percussions, harpe et
programmations, jusqu’à la post-production… Un travail abouti et bourré de
bonnes idées, une technique pointue et exigeante, une sensibilité inspirée et
délicate.
Sonnet VII, qui explore les couleurs nu soul,
est pour moi le titre le plus marquant. J’ai l’impression d’y retrouver le groove et la
voix d’Esperanza Spalding ayant troqué
sa contrebasse pour une harpe celtique !
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