J-FELIX- PATIENCE FEAT. ABI FLYNN / LATE NIGHT SOS (Tru
Thoughts Records)
Tru Thoughts n’en finit pas de nous émoustiller les tympans,
après Werkha, Lost Midas, Alice Russell,
Jonny Faith, DonPascal ou encore Magic DrumOrchestra, le label anglais basé à Brighton nous présente sa nouvelle signature
J-Felix aka Joe F Newman, un chanteur et producteur multi-instrumentiste
originaire de Bristol.
Si ses premières amours musicales sont à chercher du côté de
la scène trip-hop, hip-hop US (Tribe Called Quest, De La Soul) et drum & bass,
il jette sur le tard son dévolu sur les origines de ces sonorités urbaines et
se plonge alors dans la black music des années 60, 70 et 80. Soul, jazz puis P-funk (Bootsy Collins) et boogie (Earth Wind & Fire…) habitent
désormais ses productions racées, déjà sélectionnées par des pointures internationales
telles que Dj Vadim ou Opolopo (à qui l’on doit un excellent remix de 1960 What ?
du jazzman Gregory Porter).
J-Felix publie le
single Patience Feat. Abi Flynn
extrait de son premier opus à paraître courant juin 2015 et intitulé 101 Reasons. Dés l’ouverture du titre, un
nuage d’accords plaqués sur le clavier d’un Fender Rhodes nous envoute l’esprit
avant d’être plaquer au sol avec l’entrée en lice d’un groove massif mis en
scène par une ligne de basse G-funk langoureuse
et un beat hip-hop torride. La
chanteuse Abi Flynn y dépose sa voix
douce et gorgée de sensualité bientôt rejointe par une section cuivre aux
interventions jazzy minimalistes et bien placées, façon The RH Factors de Roy
Hargrove.
Le single double face A nous propose un second titre Last Night SOS - baptisé ainsi en hommage
à la célèbre formation funk/R&B créée à la fin des 70’s, S.O.S. Band - dont la production qui
fait écho à l’instru du hit The Message de Grandmaster
Flash nous ramène avec délectation dans les prémices de l’air old school.
Bref deux titres explosifs et jouissifs qui ne laissent qu’entrevoir
la qualité de ce que sera l’EP à venir et qui s'inscrit dans la continuité des sons que nous ont offerts récemment DAM funk et Snoop Dogg dans leur projet7 Days Of Funck.
Ci dessous le titre éponyme de l'album à paraître 101 Reasons
Royce Wood
Junior - The Ashen Tang (37 Adventures)
Omar n’en finit
pas de faire des émules outre-manche, en effet la scène néo soul britannique accouche d’un nouveau prince du groove nommé Royce Wood Junior. Aperçu aux manettes de
l’excellent Mirrorwriting de Jamie Woon en 2011 (et aux guitares
pendant la tournée), l’artiste multi-instrumentiste dévoile aujourd’hui son
premier LP intitulé The Ashen Tang.
En 2014, ses deux premiers EPs Rover
et Tonight Matthew avaient déjà capté
l’attention de la critique et du public, annonçant l’arrivée imminente d’un nouveau
Jamie Liddle – rien que ça ! - avec sa voix gorgée de soul et de velours, ses
rythmiques granuleuses et asymétriques, ses synthés vintage obsédants, ses
guitares saturées de rock’n’roll et ses lignes de basse contagieuses.
Sincèrement les 12 plages de l’album sont autant de claques,
ou plutôt de crochets funky lancés
au travers de nos figures tuméfiées affichant un sourire béat de satisfaction.
L’artiste a assimilé le génie de ses deux héros Stevie Wonder et Prince, il a très vite compris qu’avec sa voix il devait assumer pleinement
son statut de crooner et ne pas
uniquement rester dans l’ombre avec les musiciens, confiné dans les studios
d’enregistrement ou planté derrière l’écran de son ordinateur.
C’est ainsi que dès l’intro Remembrance (Part I) l’artiste plante le décor, après 30 secondes
d’une orchestration cinématique (ensemble
de cordes et piano) il entame au chant une complainte monotone sur les rythmes
d’une marche militaire syncopée, agrémentée de glitchs et autres accidents sonores puis survolée d’une nappe
vaporeuse qui s’épaissit progressivement jusqu’à l’ouverture de la seconde
piste, le majestueux Midnight.
Taillé pour le dancefloor, Midnight est la synthèse parfaite du son de Royce en mode up-tempo
et glamour. Il y distille une énergie
pop et electro-funk des plus chics à l’image du tube Baby I’m Yours du français Breakbot
(Ed Banger).
Jodie déploie une soul profonde, intense et organique sur
une assise rythmique désarticulée et brinquebalante, nous faisant songer à la
rencontre du brulant D’Angelo et du
producteur Flying Lotus.
Clanky Love est un
clin d’œil aux 70’s, il fusionne les reflets soul d’autrefois à l’efficacité pop d’aujourd’hui, conduisant l’auditeur nostalgique à se
trémousser langoureusement le sourire aux lèvres et les yeux entrouverts.
Honeydripper est
la suite logique de Jodie, nous
immergeant plus profondément dans une néo
soul moite aux accents psychédéliques.
Avec le titre central Stand,
l’artiste change légèrement les couleurs de sa palette optant pour une
dominante plus popvoire même piano rock à la Rufus
Rainwright. En effet durant les 5 mn de cette ballade flamboyante, le
chanteur nous berce tendrement avec sa voix éthérée, son arrangement de cordes envoutant
et dramatique ainsi que son piano gavé de reverb. Le morceau nous rappelle l’immense
succès mainstream A Full Of Stars de
Coldplay…
Poursuivant l’exploration de son penchant pop, Royce signe les très 80’s Bees
et Nuther Bruther, proches des
sonorités dance-pop-R&B de Stevie Wonder.
Nouvelle ballade cette
fois-ci plus intimiste, à presque nous en tirer les larmes des yeux, le
touchant Midas Palm (évoquant un
amour perdu) étend son arpège à la guitare acoustique et sa ligne de basse sonnant
comme le son d’un tuba étouffé sur plus de 4 mn où nous demeurons suspendus à
la voix caressante du crooner aux
airs mélancoliques de Chris Isaak.
Twiggin’ nous
délivre un groove subaquatique
accueillant le flow sensuel de Royce
qui prend des allures de Prince dans
les refrains au funk contagieux. Remembrance
(Part II) complète et achève l’exploration techno et garage amorcée
dans l’intro Remembrance (Part I), l’instru
y est plus barrée mais aboutie après 2 mn au même texte extrait d’un poème de Sir Thomas Wyatt entonné, la encore, à
la manière du Kid de Minneapolis.
Enfin pour clore cette véritable pépite, Stickin’ répand une electronica lyrique
et sophistiquée comme sait si bien les faire James Blake…
Royce Wood Junior
publie une œuvre aboutie et censée, son approche
singulière de la pop music passée au travers du crible des sons mythiques
de Stax et Motown ainsi que d’une électro ouvrant les champs du possible, est d’une
efficacité et d’une accessibilité déconcertante, frisant parfois la perfection.
La sublime Francesca
Belmonte collabore avec Tricky
depuis maintenant plusieurs années (2009), ce dernier ne tarit d’ailleurs pas
d’éloge à l’égard de sa protégée, première signature de son label False Idols. Le disque Anima nous dévoile une artiste qui se
décrit elle même comme une chanteuse de bluesalternatif, elle cite volontiers les
figures emblématiques de Billie Holiday
et Patti Smith comme influences
majeures. La jeune anglaise mêle avec sensualité et élégance des sonorités pop, R&B, soul et électronica sans jamais trop quitter la
pénombre qui habite ses mélodies hypnotiques. On devine ça et là, au gré de quelques rythmiques aux
accents trip-hop l’empreinte laissée
par son mentor, mais la variété des pistes
esthétiques explorées dans le projet attestent d’une identité propre qui
s’émancipe vers un ailleurs moins underground et plus accessible.
Si l’arpège à la guitare électrique de l’Intro évoque immanquablement le monument
soul immortalisé par Otis Redding, I’ve
Been Loving You Too Long, Hidding In The
Rushes nous plongent dans les méandres d’une obscurité rythmée par des
cuivres angoissants et une saccade R&B
pesante dont le producteur Timbaland
a le secret de fabrication (je pense notamment à son tube Give It To Me avec Nelly Furtado).
Le premier single Stole
et son instrumentation construite d’échantillons analogiques bruitistes est à
mon goût la perle de cet effort, Francesca
y déploie un flow nonchalant et vibrant, sonnant comme la rencontre parfaite de
Mike Skinner (The Streets) et Patti Smith, le trip-hop fricote avec les incantations roots, folk et blues, comme
extraites d’un chant spirituel indien… C’est hybride, profond et prenant !
Keep Moving et Lying On The Moon nous ramènent sur les
sentiers balisés d’une bass music matinée
de glitch, de break beat et de R&B, des bourdonnements (musique drone) nous rappellent que nous
sommes bien en territoire britannique… Les atmosphères y sont sombres voire
assomantes, Tricky en personne toujours
aussi envoutant y intervient en guest, susurrant son texte au côté de la voix
cristalline et éthérée de la jeune femme.
Dès l’ouverture de Joker,
c’est un changement complet de décors qui s’opère, Francesca nous maintient toujours en haleine dans sa sphère trip-hop mais nous bascule dans son hémisphère
sud, plus chaud, lumineux et léger, où l’on retrouve les reflets jazzy de l’autre groupe historique de Bristol, Portishead.
Les ambiances enfumées de Massive Attack resurgissent dans Strange Beat, avec sa ligne de basse obsédante tandis que Brothers & Sisters nous immerge dans
l’italo disco des Chromatics.
Anima se poursuit
avec les délicieuses ballades Come Talk
et Your Sons, le titre electro popDaisy, le langoureux Driving,
l’anguleux Fast et l’atmosphérique Are you avec sa rythmique jungle ralentie et étouffée…
Bref, en 15 titres riches et variés, Francesca Belmonte nous dépeint son petit monde musical polymorphe alimenté
entre autre par le génie de son producteur Tricky,
qui est actuellement en studio à Berlin pour l’enregistrement de son prochain disque
en collaboration avec son ami d’enfance et partenaire dans le projet Wild
Bunch, Dj Milo.
Pericopes+1 - These Human Beings (Alfa
Music/Egea Distribution)
Originellement, Pericopes
est un duo de jazz formé par deux
compositeurs italiens, le pianiste Alessandro
Sgobbio et le saxophoniste Emiliano
Vernizzi. Armés d’une véritable panoplie de diplômes et de prix, les deux
musiciens aux CV bien remplis écument depuis 2007 les scènes les plus
prestigieuses d’Europe afin d’y partager avec un public enthousiaste leur approche
singulière et moderne d’un jazz ouvert et sophistiqué. A Paris, ils entament en
2012 une collaboration symbiotique avec le batteur américain Nick Wight. Une tournée américaine
organisée en 2014 donnera lieu au premier enregistrement studio de la toute
jeune formation rebaptisée Pericopes+1.
Fort des idées nouvelles et du groove puissant
apportés par le new-yorkais, le trio va redéfinir les contours de son
répertoire en l’agrémentant de sonorités
plus avant-gardistes, en fusionnant à sa guise les traditions de l’ancien
et du nouveau continent ou en accordant une large place à l’improvisation et à la mélodie. C’est ainsi que se dévoile These Human Beings, un espace d’exploration,
de partage et d’échange où les ambiances post-rock, free jazz et nu jazz naissent de l’héritage
afro-américain et des musiques classiques
etfolkloriques européennes. Entre effervescence et
évanescence sonore, les artistes engagent un dialogue puis se répondent mutuellement, s'accompagnent ou s'opposent, s'accordent ou se désaccordent, se tendent des pièges ou des perches rythmiques et harmoniques... Bref ils jouent ensemble une musique cérébrale tout en conservant leur spontanéité et leur sensibilité...
A noter que le disque a été encensé par les légendes Enrico Rava et Dave Liebman...!
Si la référence absolue du blues touareg, dit Assouf
en tamacheq et qui signifie nostagie,
demeure depuis 1992 le fameux groupe originaire du nord du Mali Tinariwen, une autre formation nommée Terakaft (la caravane) et y étant étroitement liée, pratique elle aussi ce métissage entre sonorités modernes (blues,
rock), musique arabe et musique traditionnelle touareg. Mené par les
guitaristes chanteurs et percussionnistes Diara
et Sanou, Terakaft publie chez World
Village son cinquième opus intitulé Alone.
Les accents gnawa, mariés au son roots du bluesman Ali Farka Touré, aux percussions hypnotiques et à la distorsion des guitares électriques de
nos deux guitar heores du Sahara, invitent l’auditoire à la transe et à la danse,
tout en abordant la délicate question de la situation géopolitique de leur région.
Uptake - So
Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)
Le tout jeune quartet lyonnais Uptake (lauréat en 2014 RéZZo
Jazz Focal de Vienne) mené par le tromboniste Robinson Khoury (récemment sacré meilleur instrumentiste lors du Tremplin Jazz de la Défense) nous
présente son premier opus intitulé So
Far So Good et composé de 9 compositions inspirées des piliers de la
nouvelle scène jazz américaine. Ils citent notamment les pianistes Robert Glasper et Jason Lindner ou le tromboniste de Philadelphie Eugène Eubanks. La fusion qu’a opérée Joe Zawinul avec le Weather Report n’est sans doute pas non
plus étrangère à la construction de leur identité musicale, forgée autour d’un
groove solide marqué par leurs influences rock, pop et hip-hop…
Autour de Robinson
Khoury et de ses sonorités chaudes, rondes et amples (qu’il agrémente
occasionnellement d’FXs), se dévoilent l’excellent claviériste Bastien Brison (qui a largement participé
à l’écriture de l’album), le bassiste Pierre
Gibbe et le batteur Paul Berne.
Cette fine équipe distille un jazz frais,
aéré et sensuel, sa virtuosité certaine n’a besoin d’aucune esbroufe pour
toucher un auditoire captivé par des atmosphères épurées et changeantes, faites
de transitions, de rebondissements et de soubresauts sans fioritures.
Awake, qui ouvre
magistralement le disque, détermine d’emblée le niveau de jeu du quartet, ainsi
que sa manière d’aborder un thème qui évolue graduellement. Ici, les 3
premières minutes mettent en avant l’écriture, le piano et le trombone, puis
soudain la basse se fait plus insistante, le Fender Rhodes entre dans la danse et la batterie s’active, le jazz s’électrifie avec l’impro de Bastien au Wurlitzer, le swing devient
groove et se déploie avec énergie jusqu’à une outro qui se dépouille petit
à petit de son rythme, avant de finir par un échange intimiste piano/trombone.
Dans Mood les accords
de Rhodes gavés de reverb sont rapidement rejoints par Robinson qui laisse un temps son trombone au profit du vocoder, la mélodie subtile, délicate et
chargée d’émotions me rappelle alors celles du saxophoniste Casey Benjamin qu’il interprète dans le
projet Urbanus de Stefon Harris & Blackout. Le titre
est comme suspendu, flottant en apesanteur, le groove y est nébuleux et la
basse, dodue et voluptueuse, omniprésente.
Nighthawk, parés
de ses accents psychédéliques et de ses
reflets hypnotiques, trompe son
monde avec son air faussement calme, la basse semble se prélasser, le piano
retient ses marteaux, la batterie ses coups et le trombone ne demande qu’à
partir en vrille… ça bouillonne mais n’explose pas.
Bref So Far So Good
est une belle entrée en matière pour ces tout jeunes musiciens rhodaniens, une
découverte à ne pas manquer !
Van Hunt - The Fun Rises, The Fun Sets (Godless Hotspot)
Un bien bel effort que ce cinquième opus néo-soul(mais pas que !) intitulé The
Fun Rises, The Fun Sets du crooner et multi-instrumentiste Van Hunt. Natif de Dayton, il se met à
la musique dès l’âge de 7 ans, motivé par l’amitié nouant son père au batteur
des mythiques Ohio Players… On
comprend ainsi mieux d’où lui viennent ses sonorités
sexy et psychédéliques héritées de la black music des années 70 !
A la fin des 90’s, après avoir envoyé ses démos hip-hop à quelques maisons de disques
et rencontré plusieurs producteurs dont l’excellent Jermaine Dupri, le compositeur
se fait remarquer en écrivant le titre Hopeless
pour Dionne Farris (Arrested
Development) et une partie de l’album Love
In Stereo de Rahsann Patterson…
Après Van Hunt (2004)
et OnThe Jungle Floor (2006) parus chez Capitol Records, ses deux premiers albums plutôt bien accueillis
par la critique, le musicien déchante en étant notamment affligé par l’avortement
de son projet Popular qui devait sortir
chez Blue Note Records en 2008. Excédé
par l’industrie du disque, il s’en émancipe et fonde son propre label baptisé Godless Hotspot où paraîtront What Were You Hoping For ? en 2011
et The Fun Rises, The Fun Sets en
2015.
Influencé depuis ses débuts par des univers musicaux souvent
aux antipodes, rock, folk et country
d’un côté puis jazz, funk, soul et
R&B de l’autre, Van Hunt
distille avec brio l’héritage des icônes Iggy Pop, David Bowie, Neil Young et Curtis
Mayfield, Thelonious Monk, Serge Giansbourg… Souvent comparé avec raison à Prince, il s’empare de tout un pan de
la culture musicale américaine et la restitue dans une fusion proche de celle
qu’opérait déjà dès la fin des 60’s Sly
Stone et sa famille. Sa musique allie rythmiques
R&B, mélodies contagieuses et
psychédélisme, créant ainsi une identité pop/soul/rock hybride et débridée.
Dès l’ouverture avec le torride Vega (Stripes On), Van Hunt
nous annonce la teneur de l’album en mêlant une instrumentation funk digne des JB’s à sa voix gémissante
et caressante, qui rappellerait presque celle de Lenny Kravitz dans ses meilleures prestations.
Avec des morceaux comme Old
Hat, (Let It) Soak (N) ou French For Cloud (Cstbu) c’est le génie
de D’Angelo qui semble surgir de
cette soul moite et tourmentée, aux accents organiques de gospel, de blues ou de jazz.
Dans Pedestal, si la guitare acoustique semble entamer une
balade folk, c’est bel et bien dans un rock
électrifié obsédant et saturé façon Jimi
Hendrix que l’on pénètre un peu surpris mais rapidement conquis.
Teach Me A New
Language nous replonge dans une soul
cosmique et langoureuse où le groove nébuleux nous emmène rejoindre Curtis et sa voix délicate de ténor
aigue.
She Stays With Me
est dans la lignée des meilleures productions de Prince, avec une ligne de basse massive et ténébreuse, des synthés
80’s et une voix gavée de reverb…
Quant aux thèmes Headroom
et If I Wanna Dance With You, il est quasiment
question d’a cappella, le chanteur est juste accompagné par quelques accords pop joué au piano et nous offre
deux slows, deux ballades lentes et
aériennes que l’on s’attendrait à écouter dans une galette de R. Kelly !
Emotional Criminal
et le titre de clôture The Fun Rises, The
Fun Sets, sont conçues elles aussi comme deux ballades romantiques et
sensuelles, aux ambiances pop profondes
et un brin psychés mais qui, malgré leurs mélodies accrocheuses, ne capteront pas les ondes radio. Encore
heureux !
Parlons pour finir de la bombe funky…Puddin’,
prenant des airs d’Iggy Pop au chant, Van
Hunt nous livre le titre le plus dansant et le plus joyeux du disque.
A l’instar du Black
Messiah de D’Angelo paru il y a
peu, The Fun Rises, The Fun Sets nous
prouve que certains artistes surgis lors de l’explosion néo soul de la fin des
années 90, sont parvenus à se renouveler en conservant leur singularité. Van Hunt ne fait aucun compromis,
quitte à prendre des risques en s’aventurant dans des sonorités bien éloignées
des standards.