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vendredi 19 novembre 2021

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Paru le 07 Mai dernier sur le label limougeaud Laborie Jazz, le singulier Impermanence est le premier opus du trio toulousain Lioness Shape, très beau projet jazz prog. aux accents world et indie pop, piloté par la chanteuse et compositrice Manon Chevalier. Epaulée par les précieuses Ophélie Luminati à la batterie et Maya Cros aux claviers, elle interprète en anglais, français ou espagnol des textes forts et engagés, habillés de mélodies touchantes aux couleurs musicales intrigantes. 

Les ambiances changeantes et les mélanges curieux (aux notes électriques parfois dissonantes) que nous présente le disque, font voler en éclats les conventions et les a priori. La voix douce et enivrante de Manon plane sur les textures et les rythmiques tour à tour volcaniques et immersives que brodent soigneusement ses deux complices. Lioness Shape élabore ainsi au long des 10 compositions d'Impermanence des atmosphères fusion à la beauté fugace, troublante et tenace

On pense à Björk bien sûr, mais également au jazz scandinave... Mention particulière pour le très soulful "Self Reliance".




jeudi 6 février 2020

Julie Campiche Quartet - Onkalo (Meta Records)

Julie Campiche Quartet - Onkalo (Meta Records)

La harpiste suissesse Julie Campiche, entourée par 3 musiciens épatants (Leo Fumagalli au sax et FX, Manu Hagnann à la basse et FX, Clemens Kuratle à la batterie et FX), nous présente Onkalo, un nouvel opus aux ambiances émouvantes et prenantes, où groove millimétré et swing aérien invitent l'auditeur à s'échapper dans un jazz électro-acoustique progressif, immersif et vibrant, gorgé de réminiscences folk/world et bercé par des thématiques engagées brûlantes d'actualité. La magie opère dès les premières notes de "Flash Info", s'y succèdent des plages musicales apaisantes violemment entrecoupées de mesures tourmentées. A l'instar de "Cradle Songs" ou de "Lepidoptera", des mélodies hypnotiques nous enivrent, tirant le meilleur d'un mariage contre nature, unissant les sonorités organiques et les effets synthétiques...
Une belle découverte!


jeudi 31 octobre 2019

Matthis Pascaud Square One - Clap Clap (Shed Music/Absilone)

Matthis Pascaud Square One - Clap Clap (Shed Music/Absilone)

"Déroutant", c'est le premier mot qui me vient à l'esprit en écoutant Clap Clap, second opus du jeune guitariste parisien Matthis Pascaud. A la tête de Square One, un quartet éblouissant aux sonorités électriques décapantes, le musicien cuisine sa tambouille jazz progressive et pimentée dans un cocotte minute prête à exploser, faisant voler en éclats tous les codes stylistiques et nous rappelant par la même les grandes heures du jazz fusion de Weather Report ou du Mahavishnu Orchestra. Rock, pop, blues, jazz, funk et psychédélisme se bousculent et se télescopent dans des compositions brillantes au son tantôt lourd et ravageur, tantôt planant ou immersif. S'expriment aux côtés du compositeur inspiré le précieux Christophe Panzani au saxophone ténor, Tony Paeleman à l'orgue Hammond et au Fender Rhodes - mais c'est surtout en temps qu'ingénieur son du projet qu'il s'illustre - et l’incontournable Karl Jannuska à la batterie. Le bassiste Ouriel Ellert intervient sur 4 titres et c'est Matthis lui-même qui officie à la basse électrique sur le reste de l'album, comme aux claviers d'ailleurs. Le guitariste tient également les baguettes pour le Clap de fin "Lost Memories", titre envoûtant qui clôt un disque plein d'énergie et de rebondissements.


jeudi 4 juillet 2019

King Child - Leech (Pieuvre)

King Child - Leech (Pieuvre)

King Child nous revient avec Leech, un nouvel opus qui succède à l'excellent Meredith paru il y a deux ans sur le label Pieuvre. La formation franco-belge, qui nous avait ébloui en 2017 avec sa pop scintillante et classieuse, affine ici son propos nous livrant une épure au lyrisme bouleversant et captivant ("One Last Ride"). Le multi-instrumentiste Jean Prat élabore des mélodies sous influence prog rock et electro pop, l'auteur Quentin Hoogaert y interprète ses textes fatalistes à la poésie mélancolique; tous deux sont les artisans de 7 nouvelles chansons d'amour vibrantes, où se mêlent à des sonorités organiques 70's quelques touches électroniques justement dosées, et où les ambiances tamisées sont soigneusement ponctuées d'envolées épiques...




mardi 19 décembre 2017

Odyssey & Oracle - Speculatio (Bongo Joe/L'Autre Distribution)

Odyssey & Oracle - Speculatio (Bongo Joe/L'Autre Distribution)

Composé de Fanny L’Héritier (chant, claviers et violoncelle), Alice Baudoin (clavecin, flûtes, claviers, voix) et Guillaume Médioni (guitares, banjo, dobro, basse, synthétiseurs, viole de gambe, chants et percussions), Odyssey & Oracle poursuit ses explorations musicales intertemporelles avec la parution de son second opus baptisé Speculatio, un recueil de 11 titres étonnants et déroutants mêlant subtilement les sonorités acoustiques d'instruments classiques voire même baroques, à celles plus électriques de claviers vintage aux grains analogiques, héritées des années 60 et 70 (Korg MS-20, Hohner Pianet N, Moog Micromoog, ...)
Elaborant des orchestrations sophistiquées hybrides, la formation cultive ouvertement une esthétique singulière, entre revival et modernité, puisant ses influences aussi bien dans le répertoire classique ancien que dans les musiques électroniques actuelles. Les textes, interprétés en français, sont à la fois surréels et utopistes, témoignant des contradictions de notre temps avec une sensualité captivante et une tendresse contagieuse.
Dans la filiation des groupes psychédéliques anglais et américains de la fin des 60's, Odyssey & Oracle nous offre une pop hypnotique, baroque et fleurie, aux accents rétro futuristes dont les arrangements rappellent l'univers d'artistes majeurs tels que Brian Wilson, Robert Wyatt, White Noise ou encore Moondog et Caetano Veloso.

lundi 18 décembre 2017

Romain Baret - Naissance de L'Horizon (Pince-Oreilles/Inouie Distribution)

Romain Baret - Naissance de L'Horizon (Pince-Oreilles/Inouie Distribution)

Le guitariste Romain Baret, membre du collectif lyonnais Pince-Oreilles, nous présente le puissant Naissance de L'Horizon, second opus de son power trio qu'il dirige depuis 2010 aux côtés du batteur Sébastien Necca et du contrebassiste Michel Molines. Affichant une fougue rock raffinée au jazz et imprégnée de pop, les 9 compositions du disque s'enchainent sans transition, mêlant des moments d'improvisations jubilatoires à une écriture précise et incisive, influencée ici par les piliers du rock progressif que sont king Crimson et Pink Floyd (on pense parfois même aux sonorités plus punchy de Led Zeppelin), puis ailleurs par les tenants d'un jazz fusion résolument contemporain, expressionniste et ouvert sur le monde, nous citerons par exemple le pianiste arménien Tigran Hamasyan, le batteur new-yorkais Dan Weiss ou encore un autre virtuose de la guitare, le parisien Marc Ducret.
Deux souffleurs inspirés, issues de la scène jazz hexagonale, viennent compléter la formation, s'y expriment ainsi l'incontournable Eric Prost au saxophone ténor et le polyvalent Florent Briqué à la trompette.


mardi 5 décembre 2017

Bruno Tocanne - Sea Song(e)s (Cristal Records/Sony Music)

Bruno Tocanne - Sea Song(e)s (Cristal Records/Sony Music)

Le batteur Bruno Tocanne nous invite à pénétrer l'univers mystérieux, crépusculaire et poétique de son dernier opus baptisé Sea Song(e)s, un recueil onirique de 9 titres captivants, librement inspirés d'un classique du rock progressif des années 70, l'obsédant Rock Bottom, second album que l'anglais Robert Wyatt publiait en solo, alors en convalescence après une terrible chute qui lui couta l'usage de ses jambes.
Accompagné de la pianiste/clavieriste Sophia Domancich et du trompettiste Remi Gaudillat, Bruno a également convié le chanteur Antoine Lang, dont la voix émouvante et envoutante rappelle forcément celle de l'ancien leader de Soft Machine et Matching Molle. Largement teinté de jazz et de musique classique contemporaine, savamment saupoudré de psychédélisme, d'accents rock et pop puis d'une pincée d'électro, Sea Song(e)s est une vision très personnelle du lègue musical de Wyatt, faite d'improvisations éclairées et dépouillées, d'ambiances ensorceleuses, intimistes et sensuelles nappées d'une beauté fragile et délicate.

jeudi 19 octobre 2017

Hidden Orchestra - East London Street (Single) (Tru Thoughts)

Hidden Orchestra - East London Street (Single) (Tru Thoughts)

Dernier single extrait de Dawn Chorus, album paru en Juin dernier chez Tru Thoughts, "East London Street" succède au titre à l'ambiance jazz-prog/post-rock "Still", que le producteur multi-instrumentiste écossais Joe Acheson alias Hidden Orchestra avait conçu, comme l'ensemble de l'opus, à partir d'une impressionnante collection de chants d'oiseaux et de field recordings captés à travers toute l'Angleterre et même au-delà. Reflétant les décors et les ambiances qu'il côtoyait dans son ancien studio à Edimbourg, la version originale d'"East London Street" nous offre durant plus de 11 minutes une sublime combinaison d'échantillons sonores empruntés au réel, évoluant au travers de textures ambient vaporeuses habitées d'une somptueuse mélodie au lyrisme tendre, interprétée au violoncelle et plus loin à la trompette. Une rythmique hypnotique à la cadence down-tempo et aux contours jazzy anime le tout, suggérant un paysage naturel fantasmé, qui se déroule à l'infini sous nos yeux écarquillés, comme envoutés par une mélancolie et une nostalgie contagieuses si familières.
Hidden Orchestra a le don de toucher, projetant ses images mentales dans notre écoute attentive et captivée. Les craquements du vinyle accentuent encore un peu plus notre intimité avec l'univers musical trip-hop dépeint par l'artiste, univers sublimé dans la "No Drums Version" et plus affirmé dans la "Drums Only Version"... Une petit bijou de douceur acoustique et de beauté électronique.

vendredi 19 mai 2017

Hidden Orchestra - Still (Single) (Tru Thoughts) glockenspiel

Hidden Orchestra - Still (Single) (Tru Thoughts)

C'est aujourd'hui, sur le label de Brighton Tru Thoughts, que paraît le single "Still", extrait du troisième album Dawn Chorus de l'écossais Joe Acheson alias The Hidden Orchestra, prévu pour le 16 Juin 2017. Construit à partir d'une impressionnante collection de chants d'oiseaux et de field recordings que l'artiste a captés méthodiquement, à travers toute l'Angleterre et même au de-là, durant des années, l'album aligne une série de compositions très personnelles, gorgées de lyrisme et d'émotions, où interagissent ces échantillons empruntés à la Nature avec des nappes de synthés hypnotiques, des lignes de basse envoutantes, des rythmiques de batterie et de percussions saisissantes. S'y écoutent aussi les sonorités plus boisées du doudouk, de la clarinette et du violoncelle puis celles, plus aériennes et métalliques, de la harpe électrique, du piano ou du glockenspiel.

Dans sa nouvelle pièce "Still" à l'ambiance jazz-prog/post-rock, le Hidden Orchestra, (formation imaginaire dont les instruments sont enregistrés séparément par une pléiade de musiciens d'horizons divers, puis combinés par Joe en studio) a convié le Clarinet Factory, quartet tchèque qui apporte ses couleurs singulières à une texture orchestrale sombre, grandiose et vibrante. Le titre évolue progressivement vers un point d'orgue où toutes les couches instrumentales et sonores se superposent, mises en tension par une rythmique puissante et tranchante... Un titre qui dénote une musique au fort potentiel cinématographique, surtout lorsque l'on écoute sa "No Drums Version".

jeudi 11 mai 2017

Ork - Orknest

Ork - Orknest

Il est des animaux étranges, sauvages et fantastiques qui captent d'emblée l'attention, Ork fait parti de ceux-là. Monstre à deux têtes, il hante les profondeurs insondables d'une musique mêlant avec une rare intensité la richesse harmonique du jazz, l'énergie indomptable du rock et les possibilités infinies de électro. Le duo formé en 2006 par les multi-instrumentistes Olivier Maurel et Samuel Klein nous présente son premier opus intitulé Orknest. Fruit d'une volonté immodérée d'en découdre avec les genres, il fait suite à un EP de 5 titres paru en 2013, qui jetait déjà les jalons d'une identité sonore complexe, croisant les héritages du classique, du contemporain et de l'expérimental.
D'abord rompu à la scène avec des lives surpuissants et novateurs - où voix douces et grinçantes, vibraphone et batterie côtoient claviers, ukulele, kalimba et percussions, entre autres machines à loops, samplers et wii theremin - Ork a voulu coucher sur disque ce magma en fusion, aux textures acoustiques et électroniques expérimentales en perpétuel mouvement. Le résultat se décline en 9 morceaux hybrides et hypnotiques.

En live, les deux musiciens face à face jouent de leurs instruments, chantent, improvisent et modifient les sons produits à l’aide des éléments électroniques qu’ils gèrent en direct. Leur installation est comme une extension de leurs propres corps, une prothèse articulée s'apparentant à une structure tentaculaire de câbles, d’électronique, de bois, de peau et de métal, à la signature electro progressive savamment mise en lumière par l'ingé-son et troisième larron de la formation, Eric Gauthier-Lafaye dit Rico.

L'album paraîtra le 12 Mai 2017!

jeudi 20 avril 2017

Penfield - Parallaxi5

Penfield - Parallaxi5 

La formation jazz-prog helvétique nommée Penfield (du nom de ce fameux 'orgue à humeur' décrit dans le roman de Phillip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, adapté au cinema par Ridley Scott dans son mythique Blade Runner) nous présentait le 30 Septembre 2016 son dernier opus baptisé Parallaxi5.
Composé de 8 morceaux flirtant avec le jazz, l'électro et le post-rock, ce disque audacieux, expressif et psychédélique s'inscrit dans la filiation de la période 70's de Roger Waters et de son british Pink Floyd, élaborant la bande-son éclectique d’un long métrage imaginaire, orchestré par les claviers omniprésents (Moog et Rhodes) de Thierry Scherer alias Zed, les solos jazz enthousiasmants du saxophoniste et leader Michael Borcard et le lyrisme accrocheur du guitariste Théo Kummer. Bien sûr, tout ces talents ne sauraient pleinement s'exprimer sans le soutien d'une assise rythmique au groove incandescent, menée par le batteur Mathieu Hay et la bassiste Julien Michel.

La musique qui ressort de ce laboratoire d'expérimentations aux sonorités analogiques vintage est clairement narrative. Modelée par la spontanéité, la virtuosité, la complicité et le savoir lâcher-prise du quintet genevois, elle suscite en nous des images sur lesquelles viennent se caller nos humeurs changeantes, épousant tantôt des ambiances reggae-jazz mélancoliques ("Les Sentiers Goudronnés") et electro-rock vigoureuses ("L'Anonyme"), tantôt des atmosphères jazz-rock sophistiquées ("La Physique Anarchique"), trip-hop ("Hapax 34 002"), space rock ("[Hapax] Rosen") et hip-hop jazzy ("Fashionned Wonderland") avec le concours de MC Xela.

L’aspect visuel est donc une composante essentielle du groupe qui interagit sur scène avec un VJ, histoire de proposer un voyage cosmique des plus immersifs et hypnotiques.
Outre les plages instrumentales inventives et vibrantes qui sans cesse nous font parcourir près de 40 ans d'histoire musicale, il se dégagent de Parallaxi5 un goût particulier pour le verbe et la langue de Molière. Des textes parlés, saisissants et captivants, interprétés par Walter Gallay et Capt. Etc., animent ainsi une oeuvre décalée, attachante et finalement contagieuse!

vendredi 15 janvier 2016

Joce Mienniel – Tilt (Drugstore Malone)


Joce Mienniel – Tilt (Drugstore Malone)

Parcouru d'ambiances trip-hop cinématiques aux reflets rock psyché, le dernier opus du flutiste Jocelyn Mienniel hypnotise l'auditeur, lui faisant arpenter un paysage urbain poussiéreux semé de larsens et de distorsions. Les textures de Tilt sont pesantes, sombres et saturées, Joce les tisse avec le concours du batteur et maître des FXs Sébastien Brun, du guitariste aux sonorités lancinantes Guillaume Magne et du claviériste Vincent Lafont. Les nappes de Fender Rhodes, lacérées par les accords tranchants de la guitare électrique, forment la toile de fond en lambeaux d'un disque abrasif, rythmé par des coups martelés quasi mécaniquement sur une batterie tapageuse. L'album se compose d'une ouverture, de 3 suites à 3 mouvements et d'un épilogue. S'y enchaînent des pièces électrisantes dessinant les contours d'un rock progressif se dévoilant au ralenti. Le charmeur de serpent explore les possibilités insondées et insoupçonnées de sa flute traversière, modulant son souffle ou écorchant ses notes avec quelques effets spéciaux.