Le producteur franco-équatorien Nicola Cruz, petit protégé du prodige Nicolas Jaar, nous avait déjà fait forte impression en 2015 avec son premier opus Prender El Alma paru sur ZZK Records. Il annonçait le 23 Octobre dernier la sortie prochaine de son second album baptisé Siku (prévu pour le 25/01/19) avec l'entêtant "Siete", titre deep house absolument prenant et vibrant, affichant clairement un métissage de sonorités organiques et électroniques qui convoquent l'héritage ancestral légué par les cultures africaines et andines.
Mais ne se cantonnant pas à la seule exploration de l'origine des folklores sud-américains, l'artiste né à Limoges et installé à Quito, s'évertue à y combiner avec intelligence des instruments exogènes provenant de contrées bien éloignées, tels que la sitar. Le résultat, où se télescopent les traditions des Andes et la musique hindoustanie, sonne comme une invitation au voyage, un voyage intérieur, immersif et mystique. Percussions, flûte de pan, xylophone, luth indien et machines s’entremêlent et s'enlacent ainsi pour le meilleur.
J'y suis passé complètement à côté mais début Juillet dernier, le label australien Clipp Art nous révélait "Block", excellente production du jeune artiste basé à Melbourne, Sondrio. Ce dernier nous livrait alors une petite pépite deep house aux sonorités soulful, mêlant savamment future jazz et broken beat... Back to the 90's!
Nous ayant laissé il y a peu avec sa sublime adaptation du standard immortalisé par Dinah Washington"This Bitter Earth", la formation californienne The Seshen revient avec l'hypnotique "Eidolon", une chanson engagée, écrite et interprétée avec brio par la cofondatrice du groupe, Lalin St. Juste, en réponse à la situation politique actuelle des Etats-Unis. Invitant à la résistance contre un système injuste, The Seshen y élaborer une instrumentation électronique sombre et lancinante, hanté par un spoken word fantomatique et des nappes de synthétiseurs nébuleuses. Une ligne de basse au groove soulful envoûte l'auditeur et l'accompagne tout au long de cette ballade mélancolique aux sonorités futuristes angoissantes voire oppressantes.
Le tout jeune label parisien In The Box Records nous présentait le 28 Septembre dernier Cool Cats, une collection de 9 pépites électroniques gorgées de sonorités jazzy, discoïdes et funky, savamment orchestrées par le gratinde la jeune scène house hexagonale et internationale. Aux côtés des français Chevals, Malouane, S3A et Marion Poncet, s'illustrent le collectif venu des Pays-Bas Times Are Ruff, le prodige colombien Felipe Gordon, le londonien Cody Currie ou encore l'autrichien Moony Me.
Réunis par un couple emblématique des nuits parisiennes formé par Thomas Zander alias TVfrom86 (Roche Musique, Popcorn Records)et Juliette Hautemulle, chroniqueuse pour Villa Schweppes, ce casting de haut vol nous éloigne un temps de la monotonie et de la grisaille quotidienne, pour nous projeter dans un monde nocturne où vibrations positives, chaleur estivale et énergie fédératrice sont au rendez-vous, accessibles au plus grand nombre, sans dress code imposé ni exigence de montrer patte blanche.
La house made in France peut désormais compter sur un nouvel acteur, In The Box est dans la place!
Avis aux âmes sensibles: certaines lignes de basse risquent d'engendrer quelques déhanchements incontrôlés, je pense notamment à celles des terribles "They Brought Him Out" et "Dexter Detroit". Les claviers édifiants de "Fantasy" et "1976+2" pourraient quant à eux causer des crises de tachycardie, et que dire encore des vocaux soulful du tube piano house"Escape The Destiny" ?
Le musicien, chanteur, auteur, producteur, performeur et DJ basé en Allemagne, Paul Bonomo alis Snax, publiait en Septembre dernier via Random Records, le single Hands Dirty, 3ième extrait de son album Shady Lights paru en 2017, qui laissait alors apparaître l'impressionnante palette d'influences ponctuant l'oeuvre de l'artiste originaire de Washington. En effet, l'ex-membre de la formation queer arty, Fagbash, qui s'illustrait dans le San Francisco des années 90, emprunte autant au R&B qu'au punk, en passant par le rock, le funk ou encore l'abstract pop, entre autres courants musicaux alternatifs.
Imaginé lors d'une soirée au Barghain, le célèbre club gay-friendly de Berlin, "Hands Dirty" combine des samples captés entre les deux étages de la discothèque et des échantillons du Berlin Philharmonic, le tout étant façonné selon un mode housediscoïde dépouillé. Snax y évoque la manière dont les gens se lient via des plateformes de rencontre, notamment Grindr, dédiée à la communauté homo.
Le single inclut les remixes de Bobby Duran, DJ ancré à New York dont la marque de fabrique est de fusionner chicago house, NY underground, dark progressive house et Bobby Starrr, DJ/producteur berlinois, co-résident de la soirée mensuelle e·man·ci·pate au Tresor.
Quelle agréable surprise j'ai eu ce matin en ressentant les vibrations house chaleureuses et le groove funky de Petrichor, EP electro auxsonorités boogie et disco réalisé par Jelle Meeuwsen alias Pokopoko, producteur multi-instrumentiste originaire de Tilbug aux Pays-Bas. Paru en Septembre dernier via l'excellent label d'Alex Salvador, Tomorrow Is Now, Kid!, l'effort se compose de 4 productions deep-house raffinées absolument captivantes. Ce cocktail enivrant arbore des lignes de basse accrocheuses et terriblement entraînantes, habillées de claviers jazzy et de percussions édifiantes.
La formation originaire de Valence, Grandepolis nous livrait le 09 Novembre dernier un second EP baptisé Change The Pathway, recueil de 5 compositions vigoureuses et accrocheuses, où se mêlent joyeusement groove funk et références pop ("Friends"), nuances électro ("Silent Train") et profondeursoul ("Change The Pathway"), sonorités ska ("Fucking Wrong") et énergierock ("Prima Balerina")... Un cocktail détonnant à l'efficacité avérée, qui n'est pas sans rappeler les univers musicaux de Phoenix, M83 ou encore Foster The People.
