Nicola Cruz - Prender El Alma (ZZK Records)
Le jeune producteur franco-équatorien Nicola Cruz nous présente son premier opus Prender El Alma, sur ZZK
Records (label qui nous offrait il y a peu l’excellent projet La Yegros). Mêlant les sonorités
acoustiques des percussions
traditionnelles, des chants tribaux,
des flûtes indiennes et autres guitares andines à ses textures électroniques nappées de synthés
délicats et rythmées par un groove
organique down tempo des plus prenants, il rapproche de façon singulière la
richesse des influences indigènes
précolombiennes aux possibilités infinies de la production musicale numérique contemporaine assistée de ses séquenceurs,
boites à rythmes MPC et autres logiciels Ableton…
Né à Limoges mais installé à Quito, capitale de l’Equateur située
sur les flancs du volcan Guagua Pichincha, le petit protégé du prodige
américano-chilien Nicolas Jaar a
voulu revenir à l’essence même de ses origines et rendre un hommage vibrant et
intimiste à la Nature et à ses ancêtres.
Percussionniste de
formation, il est depuis ses débuts marqué par « l’aspect mystique qu’offrent les percussions du monde
entier », il intègre alors la dimension du rituel à ses constructions
sonores. Orientant rapidement sa pratique vers l’électro, il étiquette son trip wolrd bass d’Andes Step ou d’Andes
Infused Electronica, un mouvement à
mi-chemin entre tradition et modernité qui fera sans doute des émules parmi
la scène électronique sud américaine florissante (Dj Raff du Chili, Siete
Catorce de Mexico…)
Avec ses échantillons
de sons analogiques prélevés avec soin, découpés puis mis en boucle, Nicola parvient à restituer sa vision
d’une culture mal connue et rarement sublimée par l’electronica. Nourri de cumbia
et autres folklores locaux voisins, il s’inspire des démarches artistiques du
méxicain Murcof (qui collaborait il y a quelques années avec Erik Truffaz sur le projet Rendez-vous), des anglais Matthew Herbert et Quantic (Will Holland a
d’ailleurs longtemps séjourné et travaillé en Colombie) ou de l’américain Philipp Glass (…) pour nous proposer un
voyage plus anthropologique que touristique. La voix des chanteuses Huaira (compagne du producteur) et Tanya Sanchez participe à nous immerger
dans cette exploration « des
mythologies ancestrales vues par le prisme du monde moderne »,
immersion amplifiée par les rythmiques répétitives hypnotiques et les efforts
particuliers à bâtir des structures instrumentales
sonnant « comme si un groupe était
en train de les jouer ».
Une belle surprise et une magnifique découverte !
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