samedi 30 novembre 2013

Pharrell Williams - Happy


 
 

Après ses collaborations plus que rentables et efficaces avec les Daft Punk et Robin Thicke, le leader des Neptunes et patron du label Star Track revient avec une véritable bombe atomique "Happy", titre positif gorgé de soul et empli de joie de vivre! Apparaissant dans la bande originale du blockbuster "Moi, Moche et Méchant 2", "Happy" s'offre le plus long clip de l'histoire de la musique (24 Heures) grâce à la collaboration de Pharrell avec le collectif français "We Are From LA" (auteur du fameux clip pour Evian Baby&Me où Yuksek remixe "Here Come The Hotstepper" de Ini Kamoze).
"We Are From LA" a du filmer 336 personnes se déhanchant et réaliser 360 plans-séquences. Le projet étant interactif, libre à vous d'y entrer par où ça vous chante et de composer votre propre clip.
Pour cela, rendez-vous sur le site dédié :
http://24hoursofhappy.com/

Horace Silver 5tet - Song For My Father [1968]




En hommage à son père capverdien John Tavares Silver, l'immense pianiste américain Horace Silver signe avec ce titre "Song For My Father", un des plus beaux airs de jazz jamais écrits. Inspiré par un voyage au Brésil, le cofondateur des Jazz Messengers a écrit l'album éponyme entre 1963 et 1964, ce dernier fut d'ailleurs publié par le label Blue Note.
Horace exposera toute sa vie ses influences puisées dans le Blues, la Soul et le Gospel, lui qui est considéré comme l'un des inventeurs du courant hard-bop avec Art Blakey et Max Roach, puis Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane...


Dans cette vidéo captée au Danemark en 1968 à l'occasion du Jazz Omkring Midnat, on retrouve aux côtés du pianiste, Bill Hardman à la trompette, Bennie Maupin au saxophone tenor, John Williams à la contrebasse et Billy Cobham à la batterie.

"BLACK IS BEAUTIFUL"

mardi 26 novembre 2013

Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)


Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia Mundi)

On pourrait croire que Mr Maalouf, sacré meilleur artiste jazz de l’année 2013 grâce à sa bande-son « Wind » (chroniques Ibrahim Maalouf - Wind), a pris la grosse tête avec le buzz ayant entouré la sortie de son dernier disque (http://youtu.be/ZSpS9kXoPps), ses allures de rock star, sa pochette disco-décadente, son casting grandiloquent et ses accents pop… Seulement voilà, tout n’est qu’« Illusions » !

Si la trompette micro-tonale d’Ibrahim nous a habitué jusqu’ici à un souffle plutôt doux et étouffé, ce dernier opus déborde de groove oriental défrisant et d’allusions rock, avec ses titres structurés comme des chansons (refrain/couplet/refrain…) taillées pour la scène.

Après 10 ans passés à peaufiner et à affirmer son identité et son style à travers son triptyque « Dia », constitué des albums « Diaspora », « Diachronism » et « Diagnostic », le trompettiste, pianiste, compositeur, producteur, arrangeur et professeur franco-libanais parvient avec « Illusions » à imposer enfin sa véritable vision de la musique avec le son qui lui correspond. Entouré d’un groupe qu’il a mis 7 ans à réunir au fil de ses tournées, l’artiste a choisi 8 compositions récentes et plus anciennes interrogeant ses relations à la société, faisant référence à ses origines, à son vécu et à l’actualité d’un monde qui semble ne plus avoir ni queue ni tête.

Pour la première fois, le musicien a invité une section de trompettes arabes éclatantes composée de Youenn Le Cam, Martin Saccardy et Yann Martin, un vieux rêve qui lui permet comme dans la tradition des musiques gnawas de donner du relief au jeu de questions/réponses entre les cuivres et de mettre en valeur des mélodies orientales plus présentes qu’auparavant.

Ibrahim Maalouf a « voulu que cet album soit festif et plein d’énergie positive », il délaisse un temps les sonorités purement jazzy pour s’orienter vers un rock assumé, animal et hybride, dans un savant mélange de moments électriques, fougueux, chaleureux, méditatifs et inspirés par son Liban natal.

Les musiciens François Delporte aux guitares, Frank Woeste aux claviers, Laurent Davis à la basse et Xavier Rogé à la batterie forment son quartet gagnant en live autant qu’en studio…

Hâte de les voir sur scène !
 

Orchestre National de Jazz – The Party (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Orchestre National de Jazz – The Party (Jazz Village/Harmonia Mundi)

« The Party » est la dernière danse de Daniel Yvinec en tant que directeur artistique de l’Orchestre National de Jazz. En effet, depuis 6 ans, le contrebassiste multi-instrumentiste et producteur dirige, ce qui est désormais devenu une véritable institution dans le paysage jazzistique français, l’ONJ. Pensé comme un laboratoire de création musicale, bouillonnant et énergique, le projet regroupe 10 jeunes artistes virtuoses et prometteurs, dont l’objectif est d’ouvrir les frontières du jazz aux musiques électroniques, à la soul, au funk, à la pop ou au hip-hop n’hésitant pas à frôler le rock psychédélique…

« The Party » fait suite à « Carmen », bande originale imaginée pour le film muet de Cecil B. DeMille, « Broadway In Satin » hommage à Billie Holyday, « Around Robert Wyatt », « Shut Up And Dance » qui s'intéressait à la relation entre musique et mouvement, « Dixcover(s) » proposant de revisiter en petit comité (du duo au quartet) une sélection d'œuvres mythiques, puis « Piazzolla » le sixième volet, célébrant l'immense compositeur et bandonéoniste Astor Piazzolla.
Cette septième célébration du métissage fut élaborée cette fois-ci avec la collaboration du trompettiste new-yorkais aux multiples casquettes Michael Leonhart, remarqué aux côtés de Steely Dan, Yoko Ono, Brian Eno, Paul McCartney, Mos Def ou encore Bobby McFerrin. La musique écrite à 4 mains a ensuite été enregistrée instantanément par l’orchestre, sans répétition,  dans le mythique studio Vogue en région parisienne. Datant des années 60, il est un lieu privilégié pour les captations en live, son passé glorieux en atteste avec le passage de noms illustres tels que Gainsbourg, Marvin Gaye, Dutronc, David Byrne ou Depeche Mode.

Daniel Yvinec a retravaillé ces enregistrements en y intégrant sa touche électro et son lot de beats, de loops,  de samples et d’effets. Les 15 titres de l’album, entre compositions originales et relectures de succès planétaires, plongent l’auditoire dans une tambouille de grooves acoustiques et électroniques enivrante où le « Requiem Pou Un Con » de notre cher Serge côtoie le slow de The Korgis « Everybody’s Got To Learn Sometime » et où « je m’appelle Géraldine » de Jean-Claude Vannier croise « Rainy Day/Strawberry Letter 23 » de Shuggie Otis.  Ce savant mélange revisite un héritage musical aussi vaste qu’éclectique avec une liberté étourdissante, à tel point que « The Party » d’Henri Mancini se transforme en une déferlante rock psyché up-tempo et que « Once In A Lifetime » des Talking Heads prend des allures glitch

L’aventure se termine donc pour Yvinec et ses dix musiciens, mais pas pour l’ONJ qui, sous la direction du guitariste et compositeur Olivier Benoît, continuera son périple aux confins du jazz avec au menu le programme EUROPA, projet évolutif sur quatre années, qui sera dédié à plusieurs capitales européennes dont Paris et Berlin en 2014.

samedi 23 novembre 2013

Hot 8 Brass Band - Sexual Healing (TruThoughts Records)

Hot 8 Brass Band - Sexual Healing (TruThoughts Records)

La Nouvelle-Orléans toujours.... Bouillonnante et fertile malgré tout!
Formée en 1995, ce brass band allie les sonorités traditionnelles brûlantes des cuivres au hip-hop, au jazz, à la soul et au funk... Influencée par Tuba Fats, Leroy Jones, Louis Armstrong, JJ Johnson, Stevie Wonder, ou encore Jackie McLean, la fanfare interprète aussi bien "Sexual Healing" de Marvin Gaye que "Bingo Bango" des Basement Jaxx, "Ghost Town" des Specials ou encore "What´s My Name" de Snoop Dogg....


 

mardi 19 novembre 2013

Prince - Da Bourgeoisie (Nouveau Single)


http://pitchfork.com/news/53051-listen-prince-da-bourgeoisie/

Prince, le plus sulfureux des fils spirituels de James Brown, nous revient avec un single aux sonorités ultra funky... "Da Bourgeoisie" est l'histoire de sa séparation avec un homme parti rejoindre une femme...

lundi 18 novembre 2013

Agnès Obel – Aventine (Pias)


Agnès Obel – Aventine (Pias)

La jeune chanteuse danoise Agnes Obel, nourrie de jazz et de musique classique, nous revient avec un second opus intitulé « Aventine ». Exilée à Berlin, elle a passé ces deux dernières années à confectionner, dans l’intimité de son home studio, ce petit bijou folk éthéré aux accents mélancoliques et « boisés » (dixit les Inrocks). Accompagnée du violoncelle versatile d’Agnès Müller et du piano hypnotique de Mika Posen, la compositrice nous offre un disque autobiographique touchant, convoquant les univers de Satie, Debussy, Tiersen et Lana Del Rey. La belle Agnès, de sa voix pure et vaporeuse, nous abreuve durant 11 titres, de mélodies enivrantes et légères sonnant comme la bande originale d’une nuit d’automne filmée par Jarmusch ou Burton… « Aventine » est une épure poétique rehaussée de minimalisme celtique et de délicatesse féminine… Une merveille !

jeudi 14 novembre 2013

Izzy Lindqwister – Moon Beam Cream


Izzy Lindqwister – Moon Beam Cream

Installée à Paris, la jeune chanteuse et songwriter suédoise Izzy Lindqwister nous offre son premier opus solo intitulé « Moon Beam Cream ». Ayant forgé sa voix gorgée de Soul à l’église, elle s’abreuve adolescente de Blues et de Rock’n’Roll. À l’origine du groupe punk/rock parisien Rodéo Massacre, la jolie blonde s’oriente ensuite vers un projet moins fougueux, plus doux, lent et personnel, aux accents Pop, Italo-disco, Reggae et Soul. Arborant des ambiances psychédéliques où reverb exagérée et synthés aériens dégagent toute pesanteur, le disque foisonne d’influences diverses, de Giorgio Moroder à la Soul U.S. des 60’s en passant par la New Wave de Yazoo. La surexcitée nordique s’apaise et esquisse les contours d’une pop singulière rétro-futuriste. À suivre !
 
Extrait : "EZ T"

mercredi 13 novembre 2013

Mario Biondi - Sun

Enfant, le futur crooner italien poussait déjà la chansonnette à l'église, dans plusieurs petites chorales, puis a rapidement collaboré avec une tripotée de stars populaires italiennes. Il se jette à l'eau en 2006, avec son excellent premier album "Handful Of Soul", aux accents Jazz, Blues, Bossa et Soul. "If" en 2009 marque son ancrage dans le registre Rhythm & Blues. Après des tournées, des duos et plusieurs participations à divers projets musicaux, le soul man à la voix chaude et puissante nous revient avec son dernier opus, arborant des sonorités funky voire disco, intitulé "Sun". Imaginez Franck Sinatra, Barry White et Jon Lucien chantant sur des arrangements à l'anglaise du temps des 90's et de l'air Acid Jazz, vous aurez alors une petite idée de sa palette sonore... On retrouve d'ailleurs des guests de choix de cette époque fameuse, comme Incognito, James Taylor ou Omar... Mario Biondi invite aussi les piliers d'une Soul classique et racée des années 70, Chaka Khan, Léon Ware et Al Jarreau partagent en effet quelques ballades groove langoureuses et sensuelles.



lundi 11 novembre 2013

Derrick Hodge - Live Today (Blue Note Records)

Le bassiste originaire de Philadelphie Derrick Hodge publie son premier album intitulé "Live Today". Ayant collaboré par le passé avec la crème de la scène Hip-hop/Nusoul (à savoir Q.Tip, Kanye West, Jill Scott, Timbaland, Musiq Soulchild, Anthony Hamilton et j'en passe...) le musicien/compositeur s'est aussi illustré dans l'écriture de musiques de films notamment pour Spike Lee.
Après sa signature chez Blue Note Records en 2011, c'est en Août dernier que Derrick entouré de ses invités parmi lesquels on remarque le chanteur Allan Hampton, le pianiste Robert Glasper ou encore le batteur Chris Dave, sort ses 14 perles jazz/Hip-hop/Groove... 
On le retrouve ici avec le rappeur/acteur et mannequin Common, sur un morceau mixant jazz et slam au titre éponyme...
 
Un pur régal Made In Philadelphia

 

Grégory Privat - Precious Song (Extrait de "Tales Of Cyparis")

Le compositeur et pianiste jazz d'origine martiniquaise Grégory Privat publie, après "Ki Koté" paru en 2011, le sublime "Tales Of Cyparis".

Nous contant l'histoire du pêcheur de Saint-Pierre nommé Cyparis, qui fut le seul prisonnier rescapé de l'éruption de la montagne Pelée en 1902, le tout jeune pianiste expose avec fraîcheur et raffinement une écriture inspirée et un touché riche et lyrique. Son jazz emprunt de culture caribéenne n'en demeure pas moins moderne, libre et foisonnant.
Même si l'on peut le rapprocher des Chick Corea, Keith Jarrett ou Brad Meldhau, c'est à la virtuosité de Michel Petrucciani que l'artiste se réfère...

Sur "Precious Song", le pianiste/compositeur suédois Gustav Karlström (fils de la chanteuse Elisabeth Kontomanou) prête sa voix soul à un titre terriblement sensuel et puissant faisant explicitement référence à l'héritage de Stevie Wonder...
Ecoutez plutôt!
Grégory Privat - Precious Song Feat. Gustav Karlström


(À noter la présence du guitariste magicien Manu Codjia sur plusieurs titres de l'album)



Rosie Lowe - Right Thing EP

Profonde et ample, la soul minimaliste de l'anglaise Rosie Lowe, délicieusement electronica et glitch, est en passe de séduire un auditoire jusqu'ici acquis aux Sade, Jessie Ware et autres VV Brown.

 
Pour son premier EP, intitulé "Right Thing", la magnifique chanteuse et songwriter s'est entourée d'un duo haute couture, le producteur Kwes (actuellement chez Warp Recors, il a collaboré avec Damon Albarn, The Xx...) et du chanteur/guitariste Dave Okumu (membre du groupe britannique electro/rock The Invisible, il est apparu au côté d'Amy Whinehouse, Jane Birkin, Omar, Matthew Herbert...).
Un premier titre éponyme annonce la couleur et se déroule au ralenti entre un beat R&B traînant la patte et une voix sensuelle retouchée sonnant comme un écho...

samedi 9 novembre 2013

Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)


Machinedrum – Vapor City (Ninja Tune)

 
L’américain Travis Stewart aka Machinedrum est un dompteur de sequencers, de boîtes à rythmes, de samplers, de claviers et autres merveilles technologiques, démocratisées jadis par les prophètes de l’air électronique Kraftwerk.

Basé à Berlin et tout juste entré dans l’escarcelle du prestigieux label anglais Ninja Tune, il impose sa nouvelle touche Jungle post Dub-Step versatile et mélancolique.

Ayant grandi en Caroline du Nord, il commence sa carrière musicale comme batteur dans la fanfare de son école et percussionniste dans un ensemble africain. Plus tard, des études d’ingénieur du son le mènent à exercer son savoir-faire de beatmaker à New York, pour d’autres artistes.

Son premier disque « Now You Know » paraît en 2001 chez Merck Records, âgé de seulement 19 ans il expose alors son goût pour le Hip-Hop (façon Abstract de Prefuse73), l’Electronica (telle qu’elle est pensée par ses mentors Alphex Twin et Autechre du label Warp) et les expérimentations sonores (à grands renforts de glitchs et de Fx). Influencé par les sonorités urbaines, il s’éprend plus tard de la frénésie des courants électro musclés (fortement dotés en Bpm) comme la Juke de Chicago (vision accélérée de la Ghetto House), la Ghettotech de Détroit et autre Footwork.
 
 

Revisitant les 90’s et leurs lots de Hardcore, de Jungle et de Rave, Travis enregistre en 2011 son septième disque « Room(s) », ce dernier marque alors un tournant décisif dans sa carrière musicale l’élevant d’ailleurs au statut de star de la scène électro underground. Au lieu de s’orienter vers un style qui le séduit, il préfère rester immerger dans son melting-pot d’influences et produire des morceaux composites, alliant des phases down-tempo nappées de synthés hypnotiques et mélodiques à des moments up-tempo effrénés, percussifs et dynamiques.
 
 

« Vapor City » s’inscrit par bien des aspects dans la continuité de ses 10 années de syncrétisme stylistique, mais il exprime pourtant une évolution notable. Stewart y introduit en effet davantage de complexité dans les enchaînements de ses différentes textures. C’est ainsi que les touches contemplatives d’Ambient (soufflées, paraît-il, par le duo écossais Warpien Boards Of Canada) saupoudrées de samples vocaux quasi omniprésents, de quelques accents jazzy, ragga et R&B, ornent les cendres encore brûlantes d’une Drum & Bass classique et racée. Loin de la musique expérimentale cherchant à innover au-delà de toutes considérations esthétiques, le beau « Vapor City » sonne comme un revival d’une époque sous acide révolue, mais regrettée. Plein de nostalgie donc, mais pas seulement… L’expert signe une galette emplie de magie, de retournements, de surprises et de clairvoyance. C’est un projet fertile en devenir annonçant une suite malgré ses tonalités mélancoliques, et non pas le constat flamboyant d’une culture musicale passée à la trappe d’une industrie du disque parfois amnésique.

Machinedrum prolonge l’expérience de son album-concept par un site interactif et participatif, mis en ligne à l’adresse suivante : http://machinedrum.net/   et représentant le plan d’une ville numérique - Vapor City - qu’il bâti dans ses rêves depuis déjà plusieurs années. Les 10 titres forment la bande-son de ces quartiers utopiques.

Hybride, complexe, vibrant et addictif !


 

vendredi 8 novembre 2013

Asgeir – In The Silence (One Little Indian Records)


Asgeir – In The Silence (One Little Indian Records)

La précédente claque islandaise m’a été donnée par Peter Von Poelh alors qu’il sortait sa pépite folk  “Going Where The Tea Trees Are” en 2006. Une voix, une ambiance, des nuances, des harmonies et des mélodies magiques… Aujourd’hui c’est le jeune prodige de l’indie-pop nordique Asgeir qui, avec ses chansons légères et aériennes, part à la conquête de la scène folk européenne et nord américaine. Publiant « In The Silence », la version anglophone de son premier album qui lui valut des nominations aux Island Music Awards et au Nordic Music Prize, le chanteur/songwriter et guitariste combine avec délicatesse des éléments électroniques et acoustiques, posant sa voix emplie de spleen et de douceur sur les textes originaux et poétiques écrits par son père. Les 10 titres de « In The Silence », avec leurs incursions pop-rock (« Torrent »), electro soft-pop (« Going Home ») et même glitch (« Head In The Snow ») seraient à classer dans un registre hybride: la folktronica.
Mélancolique et organique!


 
Going Home (Live Session)

mercredi 6 novembre 2013

Labtrio – Fluxus (Out Note Records/Outhere Music)


Labtrio – Fluxus (Out Note Records/Outhere Music)

Forcément avec un tel titre, l’album du trio jazz originaire des Flandres Labtrio, prend le risque d’être rapproché, avant même sa première écoute, du célèbre courant artistique Fluxus, actif pendant les années 60 et 70. Prônant souvent avec humour une liberté totale, ces artistes revendiquaient un refus des institutions artistiques et des limites imposées à leur pratique de l’art, et c’est précisément de rupture des frontières qu’il s’agit avec nos trois jeunes belges tout fraîchement sortis de l’adolescence. En effet, le batteur Lander Gyselinck, la contrebassiste Anneleen Boheme et le pianiste Bram De Looze s’évertuent au travers de leurs 9 compositions à nourrir leur jazz instrumental de musique classique moderne, de pop et d’électro. L’écriture de Lander y est très contemporaine, entre mélodies lyriques et harmonies complexes elle offre une large place à l’improvisation et reconnait l’héritage légué par les géants tels que Paul Motian ou Miles Davis. Labtrio place la barre très haute avec ce premier opus enregistré dans les fameux studios de la Buissonne près d’Avignon.


mardi 5 novembre 2013

Malabar Watson – Malabar Watson EP


Malabar Watson – Malabar Watson EP

Magnifique chanteuse aux airs de Jill Scott, Laeticia N’Diaye possède la voix soul des grandes divas, elle déploie son timbre sur les compos R&B de son acolyte le claviériste Julien Grandon et les productions, orientées black busic, de Nicolas Gueguen. Leur projet Malabar Watson réunit une excellente section rythmique 100 % made in France. On y compte Moon (bassiste de Juan Rozoff), Enrico Mattioli (batteur de Beat Assaliant) et Thomas Broussard (guitariste d’NTM…), autant dire que du lourd ! L’EP se compose de 7 titres aux allures funky, hip-hop et jazzy, dont 3 remixes sur lesquels on retrouve les danois Dafuniks et leur patte soul/electro, les français Bost & Bim et leurs sonorités reggae/dancehall puis le Dj Dee Nasty en personne, pour une version très nu soul de « No One To Blame ». À suivre de très près… !

Lien vers "Malabar Watson Bass & Drum session"
http://youtu.be/j8DG5kYie_I

Twin Apple – After The Endless Day (Tandem)


Twin Apple – After The Endless Day (Tandem)

 
 
 
C’est un bien joli objet pop-rock que les cinq toulonnais de Twin Apple nous offrent. Solaire, acidulé et coloré, ce deuxième opus autoproduit paraît avec le soutien de l’association varoise Tandem. « After The Endless Day » déploie une pop mélodique forcément influencée par les sonorités d’Outre-Manche, mais reconnaissante de cet héritage… L’album est empreint de cette touche anglaise resurgissant des 60’s et 70’s si familière et efficace, avec ses rythmiques de guitares acoustiques et électriques justement dosées, ses accords de piano plaqués sobrement et la voix authentique de Gabriel Arnaud, meneur du projet.

lundi 4 novembre 2013

Hadouk Quartet – Hadoukly Yours (Naïve)


Hadouk Quartet – Hadoukly Yours (Naïve)

Le duo initial, composé de Didier Malherbe au Doudouk et aux flûtes ainsi que de Loy Ehrlich au Hajouj, Gumbass et Yayli Tanbur,  était devenu trio avec la venue du joueur de Hang, Steve Sehan. Pour la première fois en quartet, la formation Hadouk s’enrichie du batteur/percussionniste et chanteur Jean-Luc Di Fraya et remplace Steve (parti pour développer son projet solo) par le guitariste Eric Löhrer. Musicalité et virtuosité sont toujours au rendez-vous, naviguant entre sonorités jazz et world. Légèreté, rêverie, ballade et voyage en Orient et en Afrique sont de mise dans cette délicate carte postale musicale intitulée, non sans humour, « Hadoukly Yours ».
Hadouk Trio - Air Hadouk (Naîve)


The Foreign Exchange - Love in Flying Colors



 
 

Le combo américano-néerlandais, composé à la base du chanteur Phonte Coleman et du producteur Nicolay (Matthijs Rook), publie un cinquième opus intitulé "Love In Flying Colors". Débutant leur collaboration à distance en 2002, ils produisent leur premier disque "Connected" en 2004 par mails interposés. Aujourd'hui, Foreign Exchange est installé en Caroline du Nord, fort d'une nomination aux Grammy's Awards en 2009, le groupe a acquis une certaine notoriété dans le milieu du R&B. Un cocktail savamment dosé entre hip-hop, néo-soul, funk et électro dévoile 10 titres séduisants et parfaitement produits, où le groove règne en maître absolu.

dimanche 3 novembre 2013

Hiatus Kaiyote – Tawk Tomahawk (Flying Buddha Music/Sony Masterworks)


Hiatus Kaiyote – Tawk Tomahawk (Flying Buddha Music/Sony Masterworks)

Comme quoi une ballade chez son disquaire réserve encore des surprises… Une pochette étrange montrant le dessin d’un coyote gueule grand-ouverte (façon esprit vengeur de la Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki), le regard jaune et menaçant, derrière deux grues représentées en origami le narguant avec un serpentin rouge… Une couverture assez énigmatique mais plutôt efficace car la curiosité me met le casque à l’oreille… Puis là, deuxième effet Kiss Cool

Né sous l’impulsion de la chanteuse, guitariste et songwriter Nai Palm, Hiatus Kaiyote est la vision futuriste d’une Soul éclairée, cultivée, généreuse et organique. Rejoint par le bassiste Paul Bender, le touche-à-tout Perrin Moss et le claviériste Simon Mavin, l’alchimie opère et le projet prend forme attirant comme un aimant le soutien des plus grands comme le batteur chevelu des Roots, Questlove ou le Dj anglais Gilles Peterson (BBC Radio 6 Music).

L’album « Tawk Tomahawk » est paru pour la première fois en 2012 sur Bandcamp, il débarque cette année sous la signature Flying Buddha du label Sony Masterworks.

Le quartet australien basé à Melbourne est parvenu à extraire la « substantifique moelle » du courant NuSoul, dont les mètres étalons furent mis en place dés les 90’s par les immenses Erikah Badu, Bilal et autres Raphael Saadiq ou Music Soulchild. Mais son génie est d’avoir autant puisé son répertoire musical dans l’opéra que dans les musiques urbaines et électroniques. En effet, le titre « Malika » est tiré de Lakmé composé par le français Léo Delibes à la fin du XIX° siècle, il s’inspire de ce fameux air immortalisé entres autres par Natalie Dessay : « Le Duo des Fleurs ». On note par ailleurs que l’instru du morceau est un montage abstract hip-hop des plus délectables (à rapprocher des travaux du producteur américain Flying Lotus), avec les lignes de basse clé-de-voûte de Bender soutenant l’ensemble par son groove imparable.

En ouverture, c’est le très atmosphérique et mystérieux « Mobius Streak » (le fameux ruban rouge de la pochette ?) qui nous mène en bateau entre ballade électro-soul et ambient experimentale. Nai Palm y dévoile une voix touchante,  approchant celle d’une Lauryn Hill dans ses meilleures heures, tandis que les claviers de Simon Mavin nous enivrent et nous transportent vers des contrées délicatement syncopées par le broken beat éblouissant de Perrin Moss.

« The World It Softly Lulls » nous offre ensuite une ambiance néo-soul  feutréeD’Angelo pourrait facilement y poser ses mots doux et son groove sensuel façon « Spanish Joint ». La chanteuse choisi pourtant d’y imposer  un flow tranchant et revendicatif, un slam tempétueux sur une rythmique funk éthérée aux accents de guitare jazz.

Un interlude instrumental interstellaire « Leap Frog » nous fait glisser vers « Malika » puis « Ocelot » et « Boom Child », deux courtes plages aux beats hip-hop brutaux et crasseux (pas bien éloignées de certaines productions de Madlib).

« Lace Skull » déverse ensuite sa Soul électrisante et tumultueuse, s’amorçant avec un arpège de guitare et quelques accords de piano puis se terminant par un déferlement psychédélique.

C’est Jay Dilla (RIP), énorme producteur de Détroit, qui semble avoir tissé les trames de ces trop brefs « Rainbow Rhodes » et « Sphynx Gate », où Fender Rhodes, MPC, choeurs et basses font leur office dans ces célébrations légères et groovy à la musique promue par des labels tels que Stone Throw Records et Okayplayer.

Enfin « Nakamara » vient clore ce pur bijou. Un titre coloré et nusoul en puissance, sans boîte à rythme ni nappe électronique, du groove à l’état brut, faisant directement allusion à l’identité australienne du groupe. Le rappeur QTip (des Tribe Called Quest) fait une apparition dans une version exclusive présente dans la toute récente ré-édition du disque.