Lauryn Hill nous offre un hommage vibrant à Michael Brown intitulé Black Rage.
À l'instar des artistes de la sphère hip-hop Talib Kweli ou Killer Mike, elle aborde à sa manière le triste fait divers qui déchaine actuellement la communauté noire de Ferguson.
Interprété de maniére sobre et puissante, Black Rage fait écho au terrible Strange Fruit immortalisé jadis par les divas écorchées Nina Simone et Billie Holiday.
La chanteuse, qui se fait rare et qui nous fait désespérément attendre un vrai retour dans les studios, a écrit sur sa page soundcloud ces quelques mots :
"An old sketch of Black Rage, done in my living room. Strange, the course of things. Peace for MO.
La rythmique y est dépouillée et essentielle, laissant le champ libre à la magie d'une voix touchante et tiraillée exprimant la tristesse, la colère et les inquiétudes de toute une communauté.
Jeune prodige de la
nouvelle scène soul, la chanteuse française Nina Attal, du haut de ses 22 printemps impose sa voix puissante et
maîtrisée dans un second opus enregistré à New-York et baptisé Wha. Orienté blues depuis ses premières
apparitions dans le Quartier Latin à Paris, son répertoire va rapidement glisser
vers les sonorités explosives du funk, du
rhythm’n’blues et de la pop de ses idoles Michael Jackson, Lenny Kravitz,
Stevie Wonder ou encore Chaka Khan. C’est grâce à sa rencontre décisive avec le
bassiste de Chic Jerry Barnes et aux
conseils avisés de son compagnon guitariste et co-auteur Philippe Devin, que Nina prend littéralement son envol dans une déferlante
de groove où l’on retrouve à ses côtés le batteur Steve Jordan (Eric Clapton)
et le percussionniste Bashiri Johnson (Michael Jackson).
Le quintet parisien Akalé
Wubé rempile avec un troisième opus intitulé Sost. Toujours teinté des sonorités « éthiopiques » héritées de l’éthio-jazz de Mulatu Astatké,
ce dernier nous plonge dans un univers instrumental hypnotique où les cuivres
sont rois et où les mélodies, domptées selon le mode Qenet si propre au Swingin’ Addis des années 60 et 70,
animent un groove incomparable. A noter la présence du saxophoniste Manu Dibango dans le morceau
d’ouverture nommé Anbessa et de la
chanteuse Cenet Asefa dans trois
titres saisissants.
Prévu pour début Septembre 2014, Tru Thoughts nous présente un troisième single extrait de l'excellent Magnetica, dernier né de Dave Holland alias Quantic. Intitulé La Plata, il est construit sur la base folklorique du Chirimia, genre musical propre à l'état de Choco au nord ouest de la Colombie, reconnaissable à ses ères de fanfare où les caisses claires et les cymbales dialoguent avec la clarinette et l'accordéon. La chanteuse colombienne Nidia Gongora, l'ayant d'ailleurs coécrit, inonde le titre de sa voix racée et de sa technique si typique à sa région natale. Le single nous offre les versions radio et album de La Plata, ainsi que 3 remixes dont deux du sublime You Will Return feat. Alice Russell, servis par Titeknots et Ahmed Sirour, puis Muvelo Negro où l'on retrouve en featuring Nidia, remixé cette fois-ci par Werckha.
La chanteuse algérienne Djazia
Satourinstallée à Grenoble depuis
ses 10 ans passe son adolescence entre les tournées et les séances d’enregistrements
avec son frère, leader du célèbre groupe Gnawa
Diffusion. Plus tard elle s’oriente vers les sonorités trip-hop de MIG et se fait remarquer pour sa voix profonde gorgée de soul. Aujourd’hui
Djazia s’apprête à publier Alwâne, un disque pop dans lequel elle égraine à travers 11 pistes ses influences
puisées dans le répertoire des musiques afro-américaines (blues, soul, R&B et hip-hop),
orientales (chaabi et gnawa) et électroniques (trip-hop). En anglais comme en
arabe, le timbre de sa voix est maîtrisé à la perfection et s’accorde à merveille
aux ballades acoustiques feutrées et
vintage ainsi qu’aux ambiances électro-soul
plus soutenues… Une nouvelle diva s’apprête à rentrer dans l’arène !
Dead Combo –
A Bunch Of Meninos (Dead & Company/Universal)
Le duo Dead Combo,
formé des guitaristes portugais Tò Trips
et Pedro Gonçalves, nous présente
son nouvel opus instrumental intitulé A
Bunch Of Meninos. Réinventant le fado
en l’enrichissant d’éléments caribéens, sud-américains, de blues et de rock’n’roll,
Dead Combo nous propose une musique folk alternative brutale et racée, aux
ambiances cinématographiques. Revêtant tour à tour des dehors de ballades
mélancoliques avec les accents classiques de Zoe Llorando, de chevauchées infernales rock avec A Bunch Of Meninos ou encore d’instants
suspendus en clair obscurs avec Miudas e
Motas, on pense inévitablement aux univers décalés et surréalistes de
Tarantino et de Tim Burton. Un album qui confirme le succès international rencontré
en 2012 avec la parution de leur précédent Lisboa Mulata !
Don Pascal - The Cali Experiment EP (Tru Thoughts)
Le Dj français Don Pascal, originaire de Toulouse et résident à Londres depuis 2012, nous livre par l'entremise du label Tru Thoughts un nouvel EP aux sonorités électro-caribéennes gorgé de chaleur latine et de beats bien ronds. Collectionneur de disques vinyle, il parcourt les Amériques (notamment la Colombie) et l'Afrique à la recherche de pépites et mélange allègrement les accents jazz, soul, funk, latino, broken-beat, hip-hop, dubstep, 2step... Avec The Cali Experiment, l'alchimiste mêle l'énergie de la salsa dura à l'efficacité de la house music au travers deux titres racés Tributo et Tumbao. Spécialement taillés pour le dancefloor, ils nous abreuvent des motifs étourdissants de piano salsa interprétés par le colombien Cristhian Salgado.Le chanteur Hector Viveros ydéploie une voix incroyable et authentique digne des légendes cubaines tandis que les congas et la contrebasse de Tumbao s'enflamment dans une déferlente de bass drum et de clap. L'EP propose en side B deux bonus, une version longue et un remix de Tributo orchestré par un maître du genre, le français The Reflex, spécialiste des reworks funk et disco.