Le trop rare Max Guiguet alias Blundetto nous revient avec l'immersif Good Good Things, nouvel opus aux saveurs latines, caribéennes et afro soul, qui débarque dans nos bacs 10 ans après le mythique Bad Bad Things. Produit par l'incontournable Black Joy, avec qui il formait au milieu des années 2000 l'excellent tandem Vista Le Vie, l'album est un remède miracle à la pandémie de sinistrose qui nous frappe actuellement. Les ambiances analogiques et organiques tissées par le maître d'oeuvre et ses précieux collaborateurs (Hindi Zahra, General Elektriks, Chico Mann, Biga Ranx, Crime Apple ou encore Leonardo Marques) invitent à l'évasion, à l'échappée vers un ailleurs paisible aux paysages tropicaux luxuriants. Influences reggae/dub, éthio jazz ou hip-hop, sonorités cubaines et brésiliennes, s’alignent délicieusement, affichant cette nonchalance élégante et hypnotique que l'on envie tant aux pays du sud. Les arrangements vibrants et envoûtants de Clément Petit, qui orchestre cordes et cuivres, participent pleinement aux tendres colorations estivales de cette bande-son taillée sur mesure pour tout amateur de groove, se refusant à quitter la douceur et la sécurité de son petit nid douillé.
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
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jeudi 18 juin 2020
Blundetto - Good Good Things (Heavenly Sweetness)
Blundetto - Good Good Things (Heavenly Sweetness)
Le trop rare Max Guiguet alias Blundetto nous revient avec l'immersif Good Good Things, nouvel opus aux saveurs latines, caribéennes et afro soul, qui débarque dans nos bacs 10 ans après le mythique Bad Bad Things. Produit par l'incontournable Black Joy, avec qui il formait au milieu des années 2000 l'excellent tandem Vista Le Vie, l'album est un remède miracle à la pandémie de sinistrose qui nous frappe actuellement. Les ambiances analogiques et organiques tissées par le maître d'oeuvre et ses précieux collaborateurs (Hindi Zahra, General Elektriks, Chico Mann, Biga Ranx, Crime Apple ou encore Leonardo Marques) invitent à l'évasion, à l'échappée vers un ailleurs paisible aux paysages tropicaux luxuriants. Influences reggae/dub, éthio jazz ou hip-hop, sonorités cubaines et brésiliennes, s’alignent délicieusement, affichant cette nonchalance élégante et hypnotique que l'on envie tant aux pays du sud. Les arrangements vibrants et envoûtants de Clément Petit, qui orchestre cordes et cuivres, participent pleinement aux tendres colorations estivales de cette bande-son taillée sur mesure pour tout amateur de groove, se refusant à quitter la douceur et la sécurité de son petit nid douillé.
Le trop rare Max Guiguet alias Blundetto nous revient avec l'immersif Good Good Things, nouvel opus aux saveurs latines, caribéennes et afro soul, qui débarque dans nos bacs 10 ans après le mythique Bad Bad Things. Produit par l'incontournable Black Joy, avec qui il formait au milieu des années 2000 l'excellent tandem Vista Le Vie, l'album est un remède miracle à la pandémie de sinistrose qui nous frappe actuellement. Les ambiances analogiques et organiques tissées par le maître d'oeuvre et ses précieux collaborateurs (Hindi Zahra, General Elektriks, Chico Mann, Biga Ranx, Crime Apple ou encore Leonardo Marques) invitent à l'évasion, à l'échappée vers un ailleurs paisible aux paysages tropicaux luxuriants. Influences reggae/dub, éthio jazz ou hip-hop, sonorités cubaines et brésiliennes, s’alignent délicieusement, affichant cette nonchalance élégante et hypnotique que l'on envie tant aux pays du sud. Les arrangements vibrants et envoûtants de Clément Petit, qui orchestre cordes et cuivres, participent pleinement aux tendres colorations estivales de cette bande-son taillée sur mesure pour tout amateur de groove, se refusant à quitter la douceur et la sécurité de son petit nid douillé.
vendredi 3 mai 2019
Tarsius - Avancer (Fo Feo Productions / Caroline International)
Tarsius - Avancer (Fo Feo Productions / Caroline International)
La formation "francobeat" parisienne Tarsius nous présentait le 29 Mars dernier son premier opus baptisé Avancer, un recueil inspiré et jouissif de 12 chansons énergiques et colorées aux saveurs 70's, habitées d'un tas d'influences musicales fédératrices. Nos 6 larrons y délivrent en effet un cocktail jubilatoire de sonorités funk ("Achète du Sex"), afrobeat ("Use It Move It Do It"), éthiojazz ("Le Rouge au Front"), ska ("Fais comme les Bonobos"), folk ("Take The First Train"), électro ("Avancer Contre le Vent"), rock ("Dancing In The Graveyard") et pop ("Disco 2059"), aux reflets cuivrés et au groove contagieux. Le spectre des grandes plumes françaises telles que Brel ou Bashung ("Je ne veux rien d'autre que toi") côtoient l'héritage des incontournables Fela Kuti, Mulatu Astatké, Jim Morrison et Johnny Cash, dans un répertoire décalé et percutant, qui pourrait très bien figurer sur la bande-son d'un film de Tarantino...
La formation "francobeat" parisienne Tarsius nous présentait le 29 Mars dernier son premier opus baptisé Avancer, un recueil inspiré et jouissif de 12 chansons énergiques et colorées aux saveurs 70's, habitées d'un tas d'influences musicales fédératrices. Nos 6 larrons y délivrent en effet un cocktail jubilatoire de sonorités funk ("Achète du Sex"), afrobeat ("Use It Move It Do It"), éthiojazz ("Le Rouge au Front"), ska ("Fais comme les Bonobos"), folk ("Take The First Train"), électro ("Avancer Contre le Vent"), rock ("Dancing In The Graveyard") et pop ("Disco 2059"), aux reflets cuivrés et au groove contagieux. Le spectre des grandes plumes françaises telles que Brel ou Bashung ("Je ne veux rien d'autre que toi") côtoient l'héritage des incontournables Fela Kuti, Mulatu Astatké, Jim Morrison et Johnny Cash, dans un répertoire décalé et percutant, qui pourrait très bien figurer sur la bande-son d'un film de Tarantino...
mardi 13 novembre 2018
Kunta - Aolad EP
Kunta - Aolad EP
La formation basée à Lyon, Kunta, publiait le 02 Novembre dernier Aolad, un second EP de 5 pistes aux sonorités afro accrocheuses et singulières, mêlant avec brio l'orchestration inspirée et cuivrée du jazz éthiopien des années 70 à la vigueur d'un rap US cultivé et engagé. Le disque combine avec une évidence déconcertante l'héritage légué par les emblématiques Mulatu Astatké ou Girma Bèyènè, aux influences incontournables des patrons du hip-hop tels que Tribe Called Quest, Mos Def et Talib Kweli. Les propos sont brûlants d'actualité, le flow incisif et les rythmiques percussives, tout tend à y exprimer une vision critique de notre société. Le moment phare (au titre éponyme) de l'EP, rend d'ailleurs hommage aux enfants de Syrie, bouleversant et vibrant, il est marqué par la voix profonde et le chant hypnotique de la chanteuse Climène Zarkan...
La formation basée à Lyon, Kunta, publiait le 02 Novembre dernier Aolad, un second EP de 5 pistes aux sonorités afro accrocheuses et singulières, mêlant avec brio l'orchestration inspirée et cuivrée du jazz éthiopien des années 70 à la vigueur d'un rap US cultivé et engagé. Le disque combine avec une évidence déconcertante l'héritage légué par les emblématiques Mulatu Astatké ou Girma Bèyènè, aux influences incontournables des patrons du hip-hop tels que Tribe Called Quest, Mos Def et Talib Kweli. Les propos sont brûlants d'actualité, le flow incisif et les rythmiques percussives, tout tend à y exprimer une vision critique de notre société. Le moment phare (au titre éponyme) de l'EP, rend d'ailleurs hommage aux enfants de Syrie, bouleversant et vibrant, il est marqué par la voix profonde et le chant hypnotique de la chanteuse Climène Zarkan...
jeudi 25 octobre 2018
Te’Amir - Abyssinia EP (Tru Thoughts)
Te’Amir - Abyssinia EP (Tru Thoughts)
Bien qu'il se soit déjà illustré avec brio sur le label de Brighton en 2017, grâce à son remix du titre "Calipatria" de Lost Midas, le batteur californien Te’Amir Sweeney (Aloe Blacc, Kamasi Washington, Kendrick Lamar), nouvelle recrue de l'écurie Tru Thoughts, faisait réellement sensation en Juillet dernier avec Abyssinia, EP magistral et vibrant, nous délivrant 5 plages électro-acoustiques somptueuses et inspirées, aux subtiles atours néo soul, afro et ethio jazz.
Basé à Los Angeles, le producteur a très bien su s'entourer, invitant entre autres talents, le chanteur à la voix suave Dustin Warren, le violoniste multi-instrumentiste Miguel Atwood-Ferguson (habitué des emblématiques Warp, Brainfeeder, Soundway et Mr Bongo Records), la harpiste virtuose Rebekah Raff et le saxophoniste prometteur Randal Fisher. Il y explore de façon brillante et singulière, ses connections intimes à l’Éthiopie, célébrant un héritage qu'il a su intégrer grâce aux vieux enregistrements de son père. Combinant un tas d'influences, allant des sonorités emblématiques du vénérable Mulatu Astatké et des monstres sacrés Coltrane et Davis, à la pop du roi Michael Jackson ou au reggae de l'incontournable Bob Marley, passant par les notes sud africaines du Ladysmith Black Mambazo, les réminiscences folk/rock de Crosby, Stills & Nash la profondeur blues de John Lee Hooker, il est parvenu à élaborer une musique hypnotisante et gorgée de soul, habitée d'un afro groove délicat et captivant, hantée d'ambiances colorées aux nuances immersives et raffinées.
Bien qu'il se soit déjà illustré avec brio sur le label de Brighton en 2017, grâce à son remix du titre "Calipatria" de Lost Midas, le batteur californien Te’Amir Sweeney (Aloe Blacc, Kamasi Washington, Kendrick Lamar), nouvelle recrue de l'écurie Tru Thoughts, faisait réellement sensation en Juillet dernier avec Abyssinia, EP magistral et vibrant, nous délivrant 5 plages électro-acoustiques somptueuses et inspirées, aux subtiles atours néo soul, afro et ethio jazz.
Basé à Los Angeles, le producteur a très bien su s'entourer, invitant entre autres talents, le chanteur à la voix suave Dustin Warren, le violoniste multi-instrumentiste Miguel Atwood-Ferguson (habitué des emblématiques Warp, Brainfeeder, Soundway et Mr Bongo Records), la harpiste virtuose Rebekah Raff et le saxophoniste prometteur Randal Fisher. Il y explore de façon brillante et singulière, ses connections intimes à l’Éthiopie, célébrant un héritage qu'il a su intégrer grâce aux vieux enregistrements de son père. Combinant un tas d'influences, allant des sonorités emblématiques du vénérable Mulatu Astatké et des monstres sacrés Coltrane et Davis, à la pop du roi Michael Jackson ou au reggae de l'incontournable Bob Marley, passant par les notes sud africaines du Ladysmith Black Mambazo, les réminiscences folk/rock de Crosby, Stills & Nash la profondeur blues de John Lee Hooker, il est parvenu à élaborer une musique hypnotisante et gorgée de soul, habitée d'un afro groove délicat et captivant, hantée d'ambiances colorées aux nuances immersives et raffinées.
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mardi 24 avril 2018
Arat Kilo - Visions Of Selam (Accords Croisés/Pias)
Arat Kilo - Visions Of Selam (Accords Croisés/Pias)
Je découvrais la formation parisienne d'inspiration éthiojazz, Arat Kilo, à l'occasion de la sortie de son troisième opus, Nouvelle Fleur, qu'il était aisé de rapprocher des sonorités cuivrées d'un autre collectif hexagonal, Akalé Wubé. Il y a peu, sur son Mistakes On Purpose, ce dernier invitait la légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, l'organiste Girma Bèyènè, plus connu en ses temps de gloire que le vénérable Mulatu Astatké.
Le 16 Mars dernier, Arat Kilo publiait sur Vox Populi (Label Accords Croisés) son dernier album intitulé Visions Of Selam, un recueil de 13 titres aux tonalités world, hip-hop, funk et ethno-jazz, où les sonorités d'Afrique de l'Est s'entremêlent avec la musique mandingue de l'Ouest, incarnée ici par la divine Mamami Keita. S'y télescopent également le spoken word engagé de Boston, incarné par le rappeur/poète nord-américain Mike Ladd, ainsi que quelques réminiscences pop, dub et soul, qui jaillissent des entrelacs psychédéliques d'un groove ensorceleur made in Addis-Abeba.
Je découvrais la formation parisienne d'inspiration éthiojazz, Arat Kilo, à l'occasion de la sortie de son troisième opus, Nouvelle Fleur, qu'il était aisé de rapprocher des sonorités cuivrées d'un autre collectif hexagonal, Akalé Wubé. Il y a peu, sur son Mistakes On Purpose, ce dernier invitait la légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, l'organiste Girma Bèyènè, plus connu en ses temps de gloire que le vénérable Mulatu Astatké.
Le 16 Mars dernier, Arat Kilo publiait sur Vox Populi (Label Accords Croisés) son dernier album intitulé Visions Of Selam, un recueil de 13 titres aux tonalités world, hip-hop, funk et ethno-jazz, où les sonorités d'Afrique de l'Est s'entremêlent avec la musique mandingue de l'Ouest, incarnée ici par la divine Mamami Keita. S'y télescopent également le spoken word engagé de Boston, incarné par le rappeur/poète nord-américain Mike Ladd, ainsi que quelques réminiscences pop, dub et soul, qui jaillissent des entrelacs psychédéliques d'un groove ensorceleur made in Addis-Abeba.
jeudi 5 janvier 2017
Onom Agemo & The Disco Jumpers - Liquid Love (Agogo Records/Differ-Ant)
Onom Agemo & The Disco Jumpers - Liquid Love (Agogo Records/Differ-Ant)
Le quintet berlinois Onom Agemo & The Disco Jumpers nous revient avec un second album baptisé Liquid Love. Succédant à Cranes & Carpet paru en 2015, ce nouvel opus aux saveurs 70's nous replonge dans les grooves afro bardés de sonorités funky et psychédéliques de 5 larrons, adeptes de culture mandingue, garifuna, gnawa et éthiopienne. Adoratrice de synthés analogiques et d'ambiances électro vintage flirtant souvent avec le rituel sufi et la guitare wah wah, la formation est dotée d'une solide assise rythmique maîtrisant à merveille la polyrythmie africaine et d'une section cuivre retorse et musclée. Ensemble elles explorent les tendances free, cosmic, éthio et future jazz, krautrock et afro funk à travers les héritages maliens et marocains ou le folklore pygmée... Le résultat est hypnotique et nous fait rappelle forcément les recherches d'artistes novateurs et aventuriers tels que Sun Ra, Manu Dibango et de projets plus récents comme celui de The Heliocentrics.
Excellente découverte!
Le quintet berlinois Onom Agemo & The Disco Jumpers nous revient avec un second album baptisé Liquid Love. Succédant à Cranes & Carpet paru en 2015, ce nouvel opus aux saveurs 70's nous replonge dans les grooves afro bardés de sonorités funky et psychédéliques de 5 larrons, adeptes de culture mandingue, garifuna, gnawa et éthiopienne. Adoratrice de synthés analogiques et d'ambiances électro vintage flirtant souvent avec le rituel sufi et la guitare wah wah, la formation est dotée d'une solide assise rythmique maîtrisant à merveille la polyrythmie africaine et d'une section cuivre retorse et musclée. Ensemble elles explorent les tendances free, cosmic, éthio et future jazz, krautrock et afro funk à travers les héritages maliens et marocains ou le folklore pygmée... Le résultat est hypnotique et nous fait rappelle forcément les recherches d'artistes novateurs et aventuriers tels que Sun Ra, Manu Dibango et de projets plus récents comme celui de The Heliocentrics.
Excellente découverte!
lundi 2 janvier 2017
Girma Bèyènè & Akalé Wubé - Mistakes On Purpose (éthiopiques/Buda Musique)
Girma Bèyènè & Akalé Wubé - Mistakes On Purpose (Ethiopiques/Buda Musique)
Une légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, Girma Bèyènè, refait enfin surface après des années d'absence passées aux Etats-Unis loin des instruments, de la scène et des studios. Plus connu en ses temps de gloire que le vénérable maître de l'éthio-jazz Mulatu Astatké, l'organiste, compositeur et arrangeur natif d'Addis Abeba, s'est largement fait connaître grâce à ses influences rock et soul empruntées à la musique pop anglo-américaine. Convié en Amérique pour une tournée organisée en 1981 par Amha Eshèté (boss du label éthiopien Amha Records) avec son fameux Wallias Band, l'artiste y déposera ses valises, fuyant ainsi la dictature du lieutenant-colonel Mengistu.
De retour au pays en 2008 grâce à l'entremise du producteur Francis Falceto, le survivant du Swinging Addis se met au piano et renoue avec ses premières amours musicales. A 70 ans, le musicien devenu pour l'occasion chanteur, est l'invité de la célèbre formation Akalé Wubé dans son dernier Mistakes On Purpose.
Digne représentant du groove abyssinien dans l'hexagone, le quintet offre à Girma l'occasion de renaître de ses cendres à travers 14 titres racés et cuivrés, dont 13 ont été écrits et composés par le crooner lui-même, fan d'Elvis, Sam Cooke et autres Lee Dorsey. Enregistré au Studio Prado et entièrement arrangé par le groupe basé à Paris, le disque constitue le 30ième volume de l'excellente collection Ethiopiques du label Buda Musique, dédiée aux pionniers de l'éthio-groove.
Une sortie marquante pour ce début d'année 2017 prévue le 13 Janvier prochain, qui sera prolongée d'un concert à l'Alhambra le 18.
Une légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, Girma Bèyènè, refait enfin surface après des années d'absence passées aux Etats-Unis loin des instruments, de la scène et des studios. Plus connu en ses temps de gloire que le vénérable maître de l'éthio-jazz Mulatu Astatké, l'organiste, compositeur et arrangeur natif d'Addis Abeba, s'est largement fait connaître grâce à ses influences rock et soul empruntées à la musique pop anglo-américaine. Convié en Amérique pour une tournée organisée en 1981 par Amha Eshèté (boss du label éthiopien Amha Records) avec son fameux Wallias Band, l'artiste y déposera ses valises, fuyant ainsi la dictature du lieutenant-colonel Mengistu.
De retour au pays en 2008 grâce à l'entremise du producteur Francis Falceto, le survivant du Swinging Addis se met au piano et renoue avec ses premières amours musicales. A 70 ans, le musicien devenu pour l'occasion chanteur, est l'invité de la célèbre formation Akalé Wubé dans son dernier Mistakes On Purpose.
Digne représentant du groove abyssinien dans l'hexagone, le quintet offre à Girma l'occasion de renaître de ses cendres à travers 14 titres racés et cuivrés, dont 13 ont été écrits et composés par le crooner lui-même, fan d'Elvis, Sam Cooke et autres Lee Dorsey. Enregistré au Studio Prado et entièrement arrangé par le groupe basé à Paris, le disque constitue le 30ième volume de l'excellente collection Ethiopiques du label Buda Musique, dédiée aux pionniers de l'éthio-groove.
Une sortie marquante pour ce début d'année 2017 prévue le 13 Janvier prochain, qui sera prolongée d'un concert à l'Alhambra le 18.
lundi 26 septembre 2016
Naïssam Jalal & Rhythms Of Resistance - Almot Wala Almazala (Les Couleurs du Son/RFI Talents & Métisse Music/L'Autre Distribution)
Naïssam Jalal & Rhythms Of Resistance - Almot Wala Almazala (Les Couleurs du Son/RFI Talents & Métisse Music/L'Autre Distribution)
Je découvrais le jeu de l'envoutante Naïssam Jalal, flutiste parisienne engagée d'origine syrienne, dans son précédent Osloob Hayati paru en 2015. De nouveau entourée de son quintet groovy Rhythms Of Resistance formé par Mehdi Chaïb aux saxophones et percussions, Karsten Hochapfel à la guitare et au violoncelle, Matyas Szandai à la contrebasse puis Arnaud Dolmen et Francesco Pastacaldi à la batterie, elle publie une nouvelle oeuvre baptisée Almot Wala Almazala. "La mort plutôt que l'humiliation" est le cri de ralliement scandé en 2011 lors des révoltes du Printemps Arabe par le peuple syrien assommé par le régime autoritaire, il résonne bien sûr de façon particulière avec les violences qui troublent le pays depuis lors et la crise diplomatique qui anime les débats entre Russie d'un côté et "monde libre" de l'autre...
Les 9 titres de l'album rendent hommage au courage d'une population meurtrie, prise en étau entre deux forces obscures: la dictature d'un président vissé à son trône et le joug d'un prétendu état, engendré par un groupe de terroristes incultes. La jeune résistante oppose à l'horreur la beauté profonde de ses compositions, faites d'influences diverses piochant autant dans les répertoires traditionnels arabes, qu'elle a apprivoisé à Damas, au Liban et en Egypte, que dans le jazz, avec un penchant manifeste pour l'éthiogroove si chers à Mr Astatké.
Enivrant, hypnotique, grave, sombre et radieux à la fois, Almot Wala Almazala est une ode à la liberté d'expression et de pensée gorgée de sensibilité et menée avec force et créativité. Cette liberté est celle qui inspire l'improvisation du jazzman mais aussi celle qui guide l'interprétation des maqamat (ces différents modes que l'on retrouve dans la musique orientale). Ainsi l'univers musical intimiste de Naïssam Jalal se dévoile entre Orient et Occident, entre jazz et musique classique orientale.
Je découvrais le jeu de l'envoutante Naïssam Jalal, flutiste parisienne engagée d'origine syrienne, dans son précédent Osloob Hayati paru en 2015. De nouveau entourée de son quintet groovy Rhythms Of Resistance formé par Mehdi Chaïb aux saxophones et percussions, Karsten Hochapfel à la guitare et au violoncelle, Matyas Szandai à la contrebasse puis Arnaud Dolmen et Francesco Pastacaldi à la batterie, elle publie une nouvelle oeuvre baptisée Almot Wala Almazala. "La mort plutôt que l'humiliation" est le cri de ralliement scandé en 2011 lors des révoltes du Printemps Arabe par le peuple syrien assommé par le régime autoritaire, il résonne bien sûr de façon particulière avec les violences qui troublent le pays depuis lors et la crise diplomatique qui anime les débats entre Russie d'un côté et "monde libre" de l'autre...
Les 9 titres de l'album rendent hommage au courage d'une population meurtrie, prise en étau entre deux forces obscures: la dictature d'un président vissé à son trône et le joug d'un prétendu état, engendré par un groupe de terroristes incultes. La jeune résistante oppose à l'horreur la beauté profonde de ses compositions, faites d'influences diverses piochant autant dans les répertoires traditionnels arabes, qu'elle a apprivoisé à Damas, au Liban et en Egypte, que dans le jazz, avec un penchant manifeste pour l'éthiogroove si chers à Mr Astatké.
Enivrant, hypnotique, grave, sombre et radieux à la fois, Almot Wala Almazala est une ode à la liberté d'expression et de pensée gorgée de sensibilité et menée avec force et créativité. Cette liberté est celle qui inspire l'improvisation du jazzman mais aussi celle qui guide l'interprétation des maqamat (ces différents modes que l'on retrouve dans la musique orientale). Ainsi l'univers musical intimiste de Naïssam Jalal se dévoile entre Orient et Occident, entre jazz et musique classique orientale.
lundi 18 juillet 2016
Meta Meta – MM3 (Jazz Village/Harmonia Mundi)
Meta Meta – MM3 (Jazz Village/Harmonia Mundi)
Loin, très loin de l'image d'Epinal convenue et exotique que
l'on se fait du Brésil, la formation Meta
Meta représente la nouvelle scène bouillonnante et engagée de Sao Paulo. Si
son inspiration est puisée dans les traditions
afro-brésiliennes, elle se nourrit surtout de la crise politique et sociale
qui ronge actuellement un pays désinformé, où haine raciale, injustice et
inégalité sèment le trouble. Il en résulte alors une fusion étrange faite de psychédélisme, d'avant-gardisme, de chants
incantatoires, d'improvisations et d'harmonies rugueuses. La chanteuse Juçara Marçal, le guitariste Kiki Dinucci et le saxophoniste Thiago França nous présente aujourd'hui
leur 3ième album intitulé MM3.
Entourés du bassiste Marcelo Cabral
et du batteur Sergio Machado, ils bousculent
une nouvelle fois les codes en explorant pour l'occasion des contrées plus
sombres qu'à l'accoutumé, dominées par des sonorités graves, urgentes, corrosives
et saturées, où le langage réaliste et
urbain s'articule autour du jazz, du rock voire du punk, alimenté de folklores issus du Maghreb ("Oba Kosô"), d'Ethiopie ("Corpo Vão") et du
Mali ("Toque Certeiro").
samedi 16 juillet 2016
Fresh Sound from Les chroniques de Hiko (June 16 Week 01 & 02)
Quelques titres extraits des toutes récentes actualités abordées dans mon blog Les Chroniques de Hiko... Sunburst, Quantic Presenta Flowering Inferno, Harleighblu, Quintet Bumbac, Florin Nicolescu, Madeleine & Salomon, Arat Kilo, Mood-K, Durrty Goodz.
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jeudi 19 mai 2016
Arat Kilo – Nouvelle Fleur (Eklektik/L'Autre Distribution)
Arat Kilo – Nouvelle Fleur (Eklektik/L'Autre Distribution)
Issue de la scène parisienne, la formation éthiojazz Arat Kilo accouche de son 3° long format intitulé Nouvelle Fleur. A l'instar d'Akalé Wubé, lui aussi épris du groove éthiopien bâti par le maître Mulatu Astaké, le sextet diffuse ses volutes cuivrées héritées de l'Addis Abéba des
années 60 et 70 mais y incorpore des sonorités d'ailleurs. Ainsi se succèdent
des ambiances urbaines semblant être tirées de bandes-originales imaginaires, ici
habitées d'une rythmique afrobeat ("Madala"), d'un flow hip-hop ("Résister") ou d'une
chaleur soul ("Mestefeker") et là de couleurs reggae/dub ("Nouvelle
Fleur"), d'énergie funk ("Siddist") ou de sophistication
jazz ("Masarat"). S'y croisent les rappeurs Rocé et Mike Ladd, les chanteuses Nardos
Tesfaw et Mamani Keita, le
chanteur Bruck Tesfaye et le
vibraphoniste David Neerman. Les enregistrements
ont été effectués en live par Maxime
Lunel et Fred Carrayol au Mastoid Studio et Mercredi 9 à Paris, sur du matériel vintage bien sûr!
mardi 10 mai 2016
Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)
Family
Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)
Originaire de Londres, la formation ethno jazz/funk Family Atlantica nous présente chez Soundway Records son second opus
baptisé Cosmic Unity. Remarqué par
les Djs Gilles Peterson et Hugo Mendez lors de la parution d'un
premier album éponyme en 2013, le groupe allie la voix puissante et racée de la chanteuse traditionnelle vénézuélienne
Luzmira Zerpa (adoubée par Manu Chao) et les arrangements afro/tropico cosmiques de son compagnon, le producteur
multi-instrumentiste Jack Yglesias
(bongos, flûte,...).
Membre du fameux The
Heliocentrics, qui a notamment collaboré avec le maître Mulatu Astaké dans Inspiration Information en 2009, Jack est passé par l'excellent Quantic
Live Band de Will Holland avant
de se concentrer sur ce projet transatlantique réunissant autour de la diva le
percussionniste nigérian Kwame
"Natural Power" Crentsil et le guitariste Adrian Owusu.
Renforcée par une section cuivre explosive, composée du
saxophoniste alto Marshall Allen (leader
du Sun Ra Arkestra affichant tout de
même 91 printemps au compteur) et du saxophoniste ténor Orlando Julius (jeune nigérian septuagénaire, pionnier de l'afrobeat), la Family Atlantica affiche un tas d'influences, empruntant autant au highlife ghanéen qu'à la tradition nordestine du baiao brésilien, en passant par le blues éthiopien, le steel
drum caribéen, la rumba cubaine,
le calypso, le jazz fusion ou la tornada et
le tambor vénézuéliens… Le tout
baignant dans une mixture épicée parcourue de sonorités psychédéliques intergalactiques.
Une diversité qui se reflète dans les textes engagés que Luzmira interprète en anglais, yoruba, espagnol et portugais.
A découvrir d'urgence!
vendredi 29 avril 2016
Idris Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)
Idris
Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)
Pulsations afro, sophistication jazz, magie funk et reflets psychédéliques ont fait bon ménage aux USA et en Afrique dans
les années 70, puis le filon s'est tari peu à peu… Devenus rares et collectors,
ces projets gravés sur vinyle et influencés par les travaux de quelques gourous
tels que James Brown, George Clinton, Sly Stone pour le funk et Sun Ra, Alice Coltrane ou Pharoah Sanders pour le jazz/fusion,
s'échangent aujourd'hui à prix d'or. Autour de cet engouement toujours
croissant pour ces sonorités vintages
dont le Ghana, le Nigeria, le Congo ou le Sénégal ont été de grands pourvoyeurs,
les maisons de disques se sont mises à rechercher ces trésors oubliés, rééditant
des perles disparues ou participant à la reformation d'anciens groupes
mythiques.
Strut Records
s'est ainsi rapproché du groupe légendaire The
Pyramids, fondé dans l'Ohio en 1972 et affiné à Paris sous l'impulsion de son
leader charismatique et mystique, Idris
Ackamoor. Héritier d'une lignée de musiciens nés au Etats-Unis mais ayant
effectué un retour aux sources dans le berceau de l'humanité, le saxophoniste
multi-instrumentiste accompagné de ses acolytes Margo Simmons à la flûte et Kimathi
Asante à la basse, a bâtit une musique
spirituelle, consciente et militante aux accents afrobeat, P-funk, free, éthio et cosmic jazz.
Séparés en 1977 après avoir sorti 3 albums emblématiques et
avant-gardistes qui succédèrent à leur voyage initiatique en Afrique (Lalibela en 1973, King Of Kings en 1974 et Birth/Speed/Merging
en 1976), The Pyramids reprennent du
service en 2010 et publient en 2012 Otherwordly. Gilles Peterson salue alors l'ensemble
de leur œuvre en décernant à Idris
un Lifetime Achievement Award lors
de sa fameuse cérémonie annuelle des Worldwide
Awards.
Le 27 Mai prochain paraîtra We Be All Africans, dernier opus de ces légendes de l'afro jazz/funk, enregistré à l'ancienne
au Studio Philophon de Berlin avec
la collaboration du batteur Max
Weissenfeldt. Grâce à ce dernier les musiciens se plient au son analogique, à sa chaleur et à son
grain… On y retrouve la tendance astrale
et psychédélique de leurs débuts, comme s'ils reprenaient les choses là où
ils les avaient laissées il y a 40 ans, avec la même énergie, la même fougue et
un désir d'aventure et de partage toujours omniprésent. On notera la présence
solaire de la chanteuse indienne Bajka
dans le mélancolique "Silent
Days", single à venir très bientôt!
‘We
Be All Africans’ is a message of survival. A message of renewal. A message that
we are all brothers and sisters. We are all one family, the human family and we
need one another in order to survive on this planet that we all share.
Idris Ackamoor
Idris Ackamoor
mardi 5 avril 2016
Camarao Orkestra - Camarao Orkestra (Clapson Records/L'Autre Distribution)
Camarao Orkestra - Camarao Orkestra (Clapson Records/L'Autre
Distribution)
C'est à Paris, ville-étape située sur la route des grooves afro-brésiliens, entre Addis
Abeba et Rio de Janeiro, que la formation Camarao
Orkestra prend forme en 2008 autour du trompettiste Paul Bouclier. Largement influencés par les rythmes syncrétiques du
Brésil, les 10 musiciens élaborent un savoureux mélange fusionnant les
sonorités jazz/funk des années 70
aux traditionnels Maracatu du
nordeste, Afoxé et autres Samba… Doté d'une section cuivre puissante et de percussionnistes
aguerris à l'atabaque, à la cuica et au berimbau entre autres instruments
propres aux rondes de capoeira ou aux
rites religieux du Candomblé, l'Orchestre Crevette exprime à travers 8
titres syncopés et endiablés sa vision
captivante du groove. Un groove qui
swing dans "Saidera" ou
qui se pare d'accents afrobeat dans "Afroben" et éthiojazz dans "Baravento".
A noter la présence d'une assise rythmique plutôt funky
composée du bassiste Virgile Raffaëlli,
du claviériste Florian Pellissier et
du guitariste Farid Baha. Nous
remarquerons aussi la prestation sensuelle des chanteuses Amanda Roldan et Agathe
Iracema.
Ce premier opus au titre éponyme parait chez Clapson Records et mérite toute notre
attention car il ne reprend pas les sempiternels relents festifs "sauce brésilienne"
que nous servent souvent les batucadas et autres collectifs de rue, en effet Orkestra Camarao s'efforce de bâtir un
répertoire original et réfléchi, une identité musicale singulière…
jeudi 3 décembre 2015
L'Etrangleuse - Memories To Come (MSMV/L'Autre Distribution)
L'Etrangleuse - Memories To Come (MSMV/L'Autre Distribution)
A n'en pas douter, l'oreille experte du multi-instrumentiste
anglais John Parish, producteur entre
autres de PJ Harvey, Tracy Chapman ou encore Arno et Dominique A, n'est pas
étrangère à la magie que dégage le second opus de ce surprenant duo lyonnais
nommé L'Etrangleuse (nom trouvé à la
hâte avant le premier concert). Maël
Solètes, guitariste du groupe L'Orchestre
Tout Puissant Marcel Duchamp et Mélanie
Virot, harpiste classique, nous convient dans leur univers musical
singulier traversé de sonorités folks,
rock, afro et électroniques. Dans ce subtil Memories To Come, les riffs d'une guitare convertie à la culture mandingue et les arpèges d'une harpe qui se prend parfois pour une
kora malienne nous plongent dans une vision envoutante de la musique
africaine séculaire (Doesn't Matter,
Drifting Around). L'Etrangleuse nous surprend même a faire sonner ses cordes à l'heure abyssinienne avec sa paisible ouverture Do I et ses reflets éthio jazz. Cependant les ambiances
post-rock et psychédéliques de son premier album réapparaissent dans des
titres comme Noise/Silence ou Who We Are. Si ED nous happe dans sa spirale trip-hop (notamment mise en forme par une section rythmique entièrement réglée et jouée par l'homme orchestre John Parish lui-même), L'Un Languit et Then I Try avec leurs chants fragiles et lancinants nous font prendre de la
hauteur, poussés par leurs cordes enivrantes et atmosphériques. En clôture de ce disque acoustico-électrique séduisant, le sensible Caged Bird, interprété par le chanteur G.W. Sòk, déroule son délicat duvet japonais et nous offre une ballade zen troublante et vibrante.
Quelle belle surprise!
Quelle belle surprise!
lundi 2 novembre 2015
mardi 27 octobre 2015
Dexter Story – Wondem (Soundway Records)
Dexter
Story – Wondem (Soundway Records)
Rien de mieux pour commencer sa journée que d’écouter le
nouveau projet aux sonorités world/est-africaines
du multi-instrumentiste de Los Angeles Dexter
Story, véritable chantre de la
culture jazz et hip-hop underground américaine. Ayant autant croisé le fer
avec Wynton Marsalis et Kamasi Washington qu’avec Madlib et Les Nubians, le
producteur aux multiples casquettes s’est aussi frotté au marketing de
l’industrie musicale en travaillant notamment pour Def Jam et Bad Boys Records.
Après Seasons
paru en Février 2013 chez Kindred
Spirits, un premier album soul aux accents jazzy, funky et R&B, le
musicien cinquantenaire (qui emprunte son nom d’artiste à l’illustre
saxophoniste Dexter Gordon) nous
présente son second opus baptisé Wondem,
dans lequel il ré-explore depuis son home studio californien les rythmes
africains qui l’ont indélébilement marqué lorsqu’il était le batteur puis
l’arrangeur du trompettiste Todd Simon et
de son Ensemble Ethio-Cali. En effet,
les ambiances « éthiopiques » inspirées du maître Mulatu Astatké transparaissent à
travers des titres comme Lalibela, Sidet Eskermeche (où est convié le
chanteur Yared Teshale) ainsi que Saba, tout trois étant habités par les
entrelacs psychédéliques déployés par les guitares et les cuivres éthio-jazz.
Mais Wondem, qui
se traduit par « frère » en amharique, ne se résume pas qu’à une
incursion dans l’Addis Abeba des années 70, le joyeux A New Day par exemple nous immerge dans la pop moderne du sud de l’Ethiopie tandis que Be My Habesha nous invite au Nord du Mali, où les alchimistes de
Tinariwen ont imaginé la musique assouf,
un habile mélange de musique touareg, de
rock et de blues.
Changamuka ensuite,
et la voix soul racée de Godfrey at
Large alias Dustin Warren nous plonge
dans une Afrique éprise du son sophistiqué de la Motown, alors de Miguel Atwood–Ferguson et Mark de Clive Lowe arrangent et
interprètent la mélodie arabisante
et presque kitch de Mowa, un hommage
au chanteur/joueur de oud soudanais Mohammed Wardi. Le Soudan est toujours à
l’honneur dans le coloré Without An
Adress sublimement interprété par la chanteuse retro pop originaire de Khartoum Alsarah.
Merkato Star et
ses rythmes tournoyants et intenses nous hypnotisent à la manière d’une transe
soufie, alors que l’orchestration de la pièce instrumentale Xamar renoue avec la vision
est-africaine du jazz-funk des 70’s,
atmosphère déjà présente dans Changamuka
mais qui semble être ici passée au crible d’un Fela Kuti apaisé.
Dans Eastern Prayer,
les vocalises suaves et vaporeuses de Nia
Andrews sont accompagnées d’une instrumentation délicate où chœurs aériens
où steel drums de trinidad, congas afro-cubaines et kalimbas ouest-africaines
s’unissent pour accueillir une guitare au touché afro-caribéen.
Pour clore Wondem,
Dexter Story nous offre le
romantique et spirituel Yene Konjo
dans lequel sa voix profonde, douce et veloutée est mise en valeur par les
claviers de l’expert Mark de Clive-Lowe
dont la présence inonde l’ensemble de l’album.
Encore un succès en perspective pour le label anglais Soundway Records de Miles Cleret qui publiait, il y a peu, l’excellent
projet Ibibio Sound Machine.
mardi 15 septembre 2015
Sons of Kemet - Lest We Forget What We CameHere To Do (Naim Jazz/Modulor)
Sons of Kemet - Lest We Forget What We CameHere
To Do (Naim Jazz/Modulor)
Les fils de Kemet
(« Terre Noire »), nom que donnaient les anciens égyptiens à leur
pays, publient Lest We Forget What We
CameHere To Do, leur second opus ancré dans les racines caribéennes et parcouru d’influences afro/éthio-jazz. La formation dirigée par le jeune
saxophoniste/clarinettiste anglais Shabaka
Hutchings explore le Tuk, tradition
musicale insulaire de la Barbade (où
il passa une grande partie de son enfance) basée sur le mélange explosif du rythme des marches militaires anglaises (héritées
de la colonisation) et du folklore ouest-africain (des anciens esclaves). Composé des batteurs Tom Skinner (Mulatu Astatké, Matthew
Herbert) et Seb Rochford (Polar
Bear) ainsi que de Theon Cross au tuba,
Sons Of Kemet accouche d’un disque
engagé (In Memory Of Samir Awad),
sauvage (Afrofuturism) et entêtant (Breadfruit), aux ambiances tantôt cinématiques (Mo
Wiser) tantôt entraînantes, un
peu à l’instar des brass band de la Nouvelle Orléans (In The Castle Of My Skin).
lundi 7 septembre 2015
Black Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus/L’Autre Distribution)
Black
Flower – Abyssinia Afterlife (Zephyrus Music/L’Autre Distribution)
La scène musicale de Gand en Belgique accouche d’un projet éthiojazz experimental mené par le saxophoniste-flûtiste
Nathan Daems. Habitué à nous
délivrer un jazz ouvert d’esprit aux
accents tantôt tziganes, turcs, indiens ou ska, le musicien nous présente ici Abyssinia Afterlife, premier opus de
son tout récent combo Black Flower, qui
vient grossir les rangs des nouveaux artisans de l’afrobeat et du groove
éthiopien en Europe, nous pensons notamment aux français Akalé Wubé, Ethioda ou les Frères Smith.
Les spectres de Mulatu Astatké (The Legacy Of Prester John) et Fela Kuti (I Threw A Lemon At That Girl) planent bien sûr au dessus de ce
disque aux reflets psychédéliques (Jungle Desert), mais les frontières sont
floues et les influences soul-jazz (Star Fishing) et orientales (Winter) sont aussi perceptibles.
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