Une légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, Girma Bèyènè, refait enfin surface après des années d'absence passées aux Etats-Unis loin des instruments, de la scène et des studios. Plus connu en ses temps de gloire que le vénérable maître de l'éthio-jazz Mulatu Astatké, l'organiste, compositeur et arrangeur natif d'Addis Abeba, s'est largement fait connaître grâce à ses influences rock et soul empruntées à la musique pop anglo-américaine. Convié en Amérique pour une tournée organisée en 1981 par Amha Eshèté (boss du label éthiopien Amha Records) avec son fameux Wallias Band, l'artiste y déposera ses valises, fuyant ainsi la dictature du lieutenant-colonel Mengistu.
De retour au pays en 2008 grâce à l'entremise du producteur Francis Falceto, le survivant du Swinging Addis se met au piano et renoue avec ses premières amours musicales. A 70 ans, le musicien devenu pour l'occasion chanteur, est l'invité de la célèbre formation Akalé Wubé dans son dernier Mistakes On Purpose.
Digne représentant du groove abyssinien dans l'hexagone, le quintet offre à Girma l'occasion de renaître de ses cendres à travers 14 titres racés et cuivrés, dont 13 ont été écrits et composés par le crooner lui-même, fan d'Elvis, Sam Cooke et autres Lee Dorsey. Enregistré au Studio Prado et entièrement arrangé par le groupe basé à Paris, le disque constitue le 30ième volume de l'excellente collection Ethiopiques du label Buda Musique, dédiée aux pionniers de l'éthio-groove.
Une sortie marquante pour ce début d'année 2017 prévue le 13 Janvier prochain, qui sera prolongée d'un concert à l'Alhambra le 18.
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