Fin octobre 2016, le chanteur franco-ghanéen basé à Cambridge (UK) Myles Sanko publiait chez Légère Recordings son troisième opus intitulé Just Being Me. Ce qui demeure frappant dès la première écoute, outre les excellents arrangements pour cordes et cuivres, c'est le timbre et la puissance de sa voix qui rappelle à bien des égard celle de l'imposant crooner californien Gregory Porter.
Adolescent, l'artiste amorçait son parcours musical au son hip-hop des Tribe Called Quest. Plus tard il contracte la fièvre du funk qui le conduit en 2012 à un premier EP autoproduit Born in Black & White, puis à un second acclamé par la critique en 2014 Forever Dreaming, davantage orienté soul. Ne voulant s'enfermer dans aucun carcan, Myles fonctionne au feeling, faisant naturellement évoluer son style vers des contrées plus jazzy. S'appuyant sur l'héritage des prestigieuses maisons Stax, Motown ou Atlantic et des artistes comme Bill Withers, Bobby Womack, Donny Hathaway, Jill Scott Heron ou The Last Poets, il prend garde à ne pas s'y enfermer pour autant, refusant de nous servir du réchauffé. En effet, si importantes qu'elles soient, ces seules références ne suffisent pas à résumer son identité sonore, enrichie d'influences contemporaines piochées chez Maxwell, the Cinematic Orchestra ou encore Matthew Halsall. Musicien charismatique, il nous impose son énergie hors norme, sa fraicheur et son talent mis au service d'une vision singulière de la Black Music. L'indéniable qualité de ses textes et la sophistication de ses orchestrations soulful mariant jazz, groove et R&B, font de ce disque engagé et racé l'une des plus belles surprises de ce début d'année.
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