La formation basée à Lyon, Kunta, publiait le 02 Novembre dernier Aolad, un second EP de 5 pistes aux sonorités afro accrocheuses et singulières, mêlant avec brio l'orchestration inspirée et cuivrée du jazz éthiopien des années 70 à la vigueur d'un rap US cultivé et engagé. Le disque combine avec une évidence déconcertante l'héritage légué par les emblématiques Mulatu Astatké ou Girma Bèyènè, aux influences incontournables des patrons du hip-hop tels que Tribe Called Quest, Mos Def et Talib Kweli. Les propos sont brûlants d'actualité, le flow incisif et les rythmiques percussives, tout tend à y exprimer une vision critique de notre société. Le moment phare (au titre éponyme) de l'EP, rend d'ailleurs hommage aux enfants de Syrie, bouleversant et vibrant, il est marqué par la voix profonde et le chant hypnotique de la chanteuse Climène Zarkan...
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
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mardi 13 novembre 2018
Kunta - Aolad EP
Kunta - Aolad EP
La formation basée à Lyon, Kunta, publiait le 02 Novembre dernier Aolad, un second EP de 5 pistes aux sonorités afro accrocheuses et singulières, mêlant avec brio l'orchestration inspirée et cuivrée du jazz éthiopien des années 70 à la vigueur d'un rap US cultivé et engagé. Le disque combine avec une évidence déconcertante l'héritage légué par les emblématiques Mulatu Astatké ou Girma Bèyènè, aux influences incontournables des patrons du hip-hop tels que Tribe Called Quest, Mos Def et Talib Kweli. Les propos sont brûlants d'actualité, le flow incisif et les rythmiques percussives, tout tend à y exprimer une vision critique de notre société. Le moment phare (au titre éponyme) de l'EP, rend d'ailleurs hommage aux enfants de Syrie, bouleversant et vibrant, il est marqué par la voix profonde et le chant hypnotique de la chanteuse Climène Zarkan...
La formation basée à Lyon, Kunta, publiait le 02 Novembre dernier Aolad, un second EP de 5 pistes aux sonorités afro accrocheuses et singulières, mêlant avec brio l'orchestration inspirée et cuivrée du jazz éthiopien des années 70 à la vigueur d'un rap US cultivé et engagé. Le disque combine avec une évidence déconcertante l'héritage légué par les emblématiques Mulatu Astatké ou Girma Bèyènè, aux influences incontournables des patrons du hip-hop tels que Tribe Called Quest, Mos Def et Talib Kweli. Les propos sont brûlants d'actualité, le flow incisif et les rythmiques percussives, tout tend à y exprimer une vision critique de notre société. Le moment phare (au titre éponyme) de l'EP, rend d'ailleurs hommage aux enfants de Syrie, bouleversant et vibrant, il est marqué par la voix profonde et le chant hypnotique de la chanteuse Climène Zarkan...
mardi 24 avril 2018
Arat Kilo - Visions Of Selam (Accords Croisés/Pias)
Arat Kilo - Visions Of Selam (Accords Croisés/Pias)
Je découvrais la formation parisienne d'inspiration éthiojazz, Arat Kilo, à l'occasion de la sortie de son troisième opus, Nouvelle Fleur, qu'il était aisé de rapprocher des sonorités cuivrées d'un autre collectif hexagonal, Akalé Wubé. Il y a peu, sur son Mistakes On Purpose, ce dernier invitait la légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, l'organiste Girma Bèyènè, plus connu en ses temps de gloire que le vénérable Mulatu Astatké.
Le 16 Mars dernier, Arat Kilo publiait sur Vox Populi (Label Accords Croisés) son dernier album intitulé Visions Of Selam, un recueil de 13 titres aux tonalités world, hip-hop, funk et ethno-jazz, où les sonorités d'Afrique de l'Est s'entremêlent avec la musique mandingue de l'Ouest, incarnée ici par la divine Mamami Keita. S'y télescopent également le spoken word engagé de Boston, incarné par le rappeur/poète nord-américain Mike Ladd, ainsi que quelques réminiscences pop, dub et soul, qui jaillissent des entrelacs psychédéliques d'un groove ensorceleur made in Addis-Abeba.
Je découvrais la formation parisienne d'inspiration éthiojazz, Arat Kilo, à l'occasion de la sortie de son troisième opus, Nouvelle Fleur, qu'il était aisé de rapprocher des sonorités cuivrées d'un autre collectif hexagonal, Akalé Wubé. Il y a peu, sur son Mistakes On Purpose, ce dernier invitait la légende oubliée de la musique éthiopienne des années 60 et 70, l'organiste Girma Bèyènè, plus connu en ses temps de gloire que le vénérable Mulatu Astatké.
Le 16 Mars dernier, Arat Kilo publiait sur Vox Populi (Label Accords Croisés) son dernier album intitulé Visions Of Selam, un recueil de 13 titres aux tonalités world, hip-hop, funk et ethno-jazz, où les sonorités d'Afrique de l'Est s'entremêlent avec la musique mandingue de l'Ouest, incarnée ici par la divine Mamami Keita. S'y télescopent également le spoken word engagé de Boston, incarné par le rappeur/poète nord-américain Mike Ladd, ainsi que quelques réminiscences pop, dub et soul, qui jaillissent des entrelacs psychédéliques d'un groove ensorceleur made in Addis-Abeba.
jeudi 15 février 2018
Alune Wade - African Fast Food (10H10/Sony Music Entertainment)
Alune Wade - African Fast Food (10H10/Sony Music Entertainment)
Impressionnant auprès du pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, dans leur projet commun Havana-Paris-Dakar paru en 2015, remarquable la même année dans l'Afrodeezia de Marcus Miller et un an après dans La Comédie des Silences de Fred Soul... Où qu'il intervienne, le bassiste et chanteur sénégalais Alune Wade ne passe pas inaperçu.
Le compositeur désormais installé à Paris nous revient le 23 Février prochain avec un troisième opus en tant que leader, African Fast Food, un recueil de 10 compositions riches et raffinés, exprimant les différentes influences et expériences musicales d'un artiste précieux. Chantant en anglais, français et wolof, s'illustrant à la basse sur des orchestrations aux grooves intenses, d'inspiration afrobeat ("African Fast Food", "Brown Sugar", "Afua"), jazz fusion ("How Many Miles"), oriental jazz ("Pharoah's Dance", "Mame Fallou"), funk mandingue ("Mali Den"), R&B ("La Nuit Des Lombards"), jazz ballad ("Demna") ou encore jazz rock ("Boisterous City"), l'artiste surprend par sa virtuosité, sa subtilité et sa sensibilité, largement marquée par l'Afrique, dans sa pluralité bien sûr (et des artistes avec qui il a d'ailleurs joué : Ismael Lo, Youssou Ndour, Cheick Tidiane Seck, Aziz Sahmaoui,...), mais aussi emprunte du jazz nord-américain de ses idoles Jaco Pastorius, Stanley Clarke et son mentor Marcus Miller, sans oublier les pionniers Charles Mingus, Duke Ellington, Miles Davis et John Coltrane...
Autour de lui, Alune a réuni un casting internationale 4 étoiles, composé des voix de Kuku et du slameur Oxmo Puccino, du claviériste Leo Genovese, du trompettiste Renaud Gensane, des batteurs Mokhtar Samba et Francisco Mela, du percussionniste Adriano Tenorio DD, du saxophoniste Daniel Blake et de Brian Landrus à la bass clarinet.
Une ode au métissage et à la diversité culturelle...
Impressionnant auprès du pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, dans leur projet commun Havana-Paris-Dakar paru en 2015, remarquable la même année dans l'Afrodeezia de Marcus Miller et un an après dans La Comédie des Silences de Fred Soul... Où qu'il intervienne, le bassiste et chanteur sénégalais Alune Wade ne passe pas inaperçu.
Le compositeur désormais installé à Paris nous revient le 23 Février prochain avec un troisième opus en tant que leader, African Fast Food, un recueil de 10 compositions riches et raffinés, exprimant les différentes influences et expériences musicales d'un artiste précieux. Chantant en anglais, français et wolof, s'illustrant à la basse sur des orchestrations aux grooves intenses, d'inspiration afrobeat ("African Fast Food", "Brown Sugar", "Afua"), jazz fusion ("How Many Miles"), oriental jazz ("Pharoah's Dance", "Mame Fallou"), funk mandingue ("Mali Den"), R&B ("La Nuit Des Lombards"), jazz ballad ("Demna") ou encore jazz rock ("Boisterous City"), l'artiste surprend par sa virtuosité, sa subtilité et sa sensibilité, largement marquée par l'Afrique, dans sa pluralité bien sûr (et des artistes avec qui il a d'ailleurs joué : Ismael Lo, Youssou Ndour, Cheick Tidiane Seck, Aziz Sahmaoui,...), mais aussi emprunte du jazz nord-américain de ses idoles Jaco Pastorius, Stanley Clarke et son mentor Marcus Miller, sans oublier les pionniers Charles Mingus, Duke Ellington, Miles Davis et John Coltrane...
Autour de lui, Alune a réuni un casting internationale 4 étoiles, composé des voix de Kuku et du slameur Oxmo Puccino, du claviériste Leo Genovese, du trompettiste Renaud Gensane, des batteurs Mokhtar Samba et Francisco Mela, du percussionniste Adriano Tenorio DD, du saxophoniste Daniel Blake et de Brian Landrus à la bass clarinet.
Une ode au métissage et à la diversité culturelle...
mardi 21 février 2017
Derya Yildirim & Grup Simsek - Nem Kaldi (Bongo Joe/Catapult Records/L'Autre Distribution)
Derya Yildirim & Grup Simsek - Nem Kaldi (Bongo Joe/Catapult Records/L'Autre Distribution)
Que dire de ce trip psychédélique dans l'espace et le temps, de cette aventure singulière et novatrice flirtant avec les sonorités électriques du rock anglo-saxon des 70's, les folklores bordant le Bosphore et le groove africain ? De prima bord, l'ambiance rétro-vintage pourrait nous faire penser à la BO d'un vieux film turc puis, insidieusement, les mélodies pop empreintes de traditions s'immiscent dans nos esprits grâce aux arabesques du zaz et aux ondulations de la voix envoutante de Derya Yildirim. Les notes virevoltantes et les accords corrosifs de l'orgue de Graham Mushnik se mêlant aux effets wah wah de la guitare électrique du flutiste Antonin Voyant, se devaient d'être soutenus par une section rythmique à toute épreuve, massive et imposante. C'est chose faite avec le solide duo formé par la batteuse londonienne Greta Eacott et le bassiste italien Andrea Piro. Dans ce tout premier EP de 4 titres baptisé Nem Kaldi, le quintet balaye les frontières et fusionne le rock anatolien, la psych-pop, l'afro-jazz et la poésie turque moderne... Belle découverte!
Que dire de ce trip psychédélique dans l'espace et le temps, de cette aventure singulière et novatrice flirtant avec les sonorités électriques du rock anglo-saxon des 70's, les folklores bordant le Bosphore et le groove africain ? De prima bord, l'ambiance rétro-vintage pourrait nous faire penser à la BO d'un vieux film turc puis, insidieusement, les mélodies pop empreintes de traditions s'immiscent dans nos esprits grâce aux arabesques du zaz et aux ondulations de la voix envoutante de Derya Yildirim. Les notes virevoltantes et les accords corrosifs de l'orgue de Graham Mushnik se mêlant aux effets wah wah de la guitare électrique du flutiste Antonin Voyant, se devaient d'être soutenus par une section rythmique à toute épreuve, massive et imposante. C'est chose faite avec le solide duo formé par la batteuse londonienne Greta Eacott et le bassiste italien Andrea Piro. Dans ce tout premier EP de 4 titres baptisé Nem Kaldi, le quintet balaye les frontières et fusionne le rock anatolien, la psych-pop, l'afro-jazz et la poésie turque moderne... Belle découverte!
jeudi 5 janvier 2017
Onom Agemo & The Disco Jumpers - Liquid Love (Agogo Records/Differ-Ant)
Onom Agemo & The Disco Jumpers - Liquid Love (Agogo Records/Differ-Ant)
Le quintet berlinois Onom Agemo & The Disco Jumpers nous revient avec un second album baptisé Liquid Love. Succédant à Cranes & Carpet paru en 2015, ce nouvel opus aux saveurs 70's nous replonge dans les grooves afro bardés de sonorités funky et psychédéliques de 5 larrons, adeptes de culture mandingue, garifuna, gnawa et éthiopienne. Adoratrice de synthés analogiques et d'ambiances électro vintage flirtant souvent avec le rituel sufi et la guitare wah wah, la formation est dotée d'une solide assise rythmique maîtrisant à merveille la polyrythmie africaine et d'une section cuivre retorse et musclée. Ensemble elles explorent les tendances free, cosmic, éthio et future jazz, krautrock et afro funk à travers les héritages maliens et marocains ou le folklore pygmée... Le résultat est hypnotique et nous fait rappelle forcément les recherches d'artistes novateurs et aventuriers tels que Sun Ra, Manu Dibango et de projets plus récents comme celui de The Heliocentrics.
Excellente découverte!
Le quintet berlinois Onom Agemo & The Disco Jumpers nous revient avec un second album baptisé Liquid Love. Succédant à Cranes & Carpet paru en 2015, ce nouvel opus aux saveurs 70's nous replonge dans les grooves afro bardés de sonorités funky et psychédéliques de 5 larrons, adeptes de culture mandingue, garifuna, gnawa et éthiopienne. Adoratrice de synthés analogiques et d'ambiances électro vintage flirtant souvent avec le rituel sufi et la guitare wah wah, la formation est dotée d'une solide assise rythmique maîtrisant à merveille la polyrythmie africaine et d'une section cuivre retorse et musclée. Ensemble elles explorent les tendances free, cosmic, éthio et future jazz, krautrock et afro funk à travers les héritages maliens et marocains ou le folklore pygmée... Le résultat est hypnotique et nous fait rappelle forcément les recherches d'artistes novateurs et aventuriers tels que Sun Ra, Manu Dibango et de projets plus récents comme celui de The Heliocentrics.
Excellente découverte!
mercredi 19 octobre 2016
Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)
Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)
Une très belle découverte que ce premier opus paru en juillet 2016 du percussionniste, batteur et producteur américain Sarathy Korwar. D'origine indienne, il est issu de la communauté Sidi, descendante de populations d'Afrique de l'Est déplacées majoritairement entre le XV° et le XVII° siècle. Aujourd'hui installé à Londres avec une solide formation à la programmation et aux tablas - acquise auprès des maîtres Shri Rajeev Devasthali et Pandit Sanju Sahai - il ambitionne de marier ses 2 cultures, adaptant sa technique à la batterie occidentale: folklore indien, jazz et musique électronique communiquent ainsi dans un langage sophistiqué, élégant et poétique.
Imaginé pendant un périple dans la région rurale de Gujarat, suivi de séances aux Studios Dawn à Pune, Day To Day a été réalisé à partir d'enregistrements captés auprès de La Troupe Sidi de Ratanpur. Cette dernière dispose de cinq batteurs dont les polyrythmies reflètent son héritage africain, contrairement aux batteurs indiens traditionnels qui jouent à l’unisson. Leurs tours de chants hypnotiques (mélange de traditions bantu, gnawa et soufi) et leurs percussions répétitives constituent ainsi la substance, la matière première du disque que l'artiste enrichie ensuite de sonorités plus occidentales, glanées auprès des recherches free et cosmic jazz d'Alice Coltrane, de sessions avec la nouvelle scène jazz londonienne et nourries de rencontres musicales décisives, Karl Berger et Ingrid Sertso, Cara Stacey (Kit Records) ou encore Arun Gosh.
A la batterie, aux tablas et à la programmation, Sarathy s'entoure pour l'occasion du précieux saxophoniste Shabaka Hutchings (Sons of Kemet), du claviériste Al Mac Sween, des italiens Giuliano Modareli à la guitare et Domenico Angarano à la basse. Ensemble ils élaborent de sublimes textures sonores tantôt ambient ("Eyes Closed") et chill ("Dreaming"), tantôt jazz-rock ("Bhajan", "Indefinite Leave to Remain") aux accents free ("Mawra"), afro ("Bismillah"), astral ("Hail"), psychédéliques et organiques ("Lost Parade").
Un voyage initiatique au départ de l'Inde et à destination de l'Afrique, avec escales aux Etats-Unis et en Europe.
A noter que le projet est le fruit d'une collaboration entre le label Ninja Tune et la Fondation Steve Reid parrainée par Gilles Peterson, Four Tet, Floating Points, Emanative et Koreless.
Une très belle découverte que ce premier opus paru en juillet 2016 du percussionniste, batteur et producteur américain Sarathy Korwar. D'origine indienne, il est issu de la communauté Sidi, descendante de populations d'Afrique de l'Est déplacées majoritairement entre le XV° et le XVII° siècle. Aujourd'hui installé à Londres avec une solide formation à la programmation et aux tablas - acquise auprès des maîtres Shri Rajeev Devasthali et Pandit Sanju Sahai - il ambitionne de marier ses 2 cultures, adaptant sa technique à la batterie occidentale: folklore indien, jazz et musique électronique communiquent ainsi dans un langage sophistiqué, élégant et poétique.
Imaginé pendant un périple dans la région rurale de Gujarat, suivi de séances aux Studios Dawn à Pune, Day To Day a été réalisé à partir d'enregistrements captés auprès de La Troupe Sidi de Ratanpur. Cette dernière dispose de cinq batteurs dont les polyrythmies reflètent son héritage africain, contrairement aux batteurs indiens traditionnels qui jouent à l’unisson. Leurs tours de chants hypnotiques (mélange de traditions bantu, gnawa et soufi) et leurs percussions répétitives constituent ainsi la substance, la matière première du disque que l'artiste enrichie ensuite de sonorités plus occidentales, glanées auprès des recherches free et cosmic jazz d'Alice Coltrane, de sessions avec la nouvelle scène jazz londonienne et nourries de rencontres musicales décisives, Karl Berger et Ingrid Sertso, Cara Stacey (Kit Records) ou encore Arun Gosh.
A la batterie, aux tablas et à la programmation, Sarathy s'entoure pour l'occasion du précieux saxophoniste Shabaka Hutchings (Sons of Kemet), du claviériste Al Mac Sween, des italiens Giuliano Modareli à la guitare et Domenico Angarano à la basse. Ensemble ils élaborent de sublimes textures sonores tantôt ambient ("Eyes Closed") et chill ("Dreaming"), tantôt jazz-rock ("Bhajan", "Indefinite Leave to Remain") aux accents free ("Mawra"), afro ("Bismillah"), astral ("Hail"), psychédéliques et organiques ("Lost Parade").
Un voyage initiatique au départ de l'Inde et à destination de l'Afrique, avec escales aux Etats-Unis et en Europe.
A noter que le projet est le fruit d'une collaboration entre le label Ninja Tune et la Fondation Steve Reid parrainée par Gilles Peterson, Four Tet, Floating Points, Emanative et Koreless.
mardi 10 mai 2016
Family Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)
Family
Atlantica - Cosmic Unity (Soundway Records)
Originaire de Londres, la formation ethno jazz/funk Family Atlantica nous présente chez Soundway Records son second opus
baptisé Cosmic Unity. Remarqué par
les Djs Gilles Peterson et Hugo Mendez lors de la parution d'un
premier album éponyme en 2013, le groupe allie la voix puissante et racée de la chanteuse traditionnelle vénézuélienne
Luzmira Zerpa (adoubée par Manu Chao) et les arrangements afro/tropico cosmiques de son compagnon, le producteur
multi-instrumentiste Jack Yglesias
(bongos, flûte,...).
Membre du fameux The
Heliocentrics, qui a notamment collaboré avec le maître Mulatu Astaké dans Inspiration Information en 2009, Jack est passé par l'excellent Quantic
Live Band de Will Holland avant
de se concentrer sur ce projet transatlantique réunissant autour de la diva le
percussionniste nigérian Kwame
"Natural Power" Crentsil et le guitariste Adrian Owusu.
Renforcée par une section cuivre explosive, composée du
saxophoniste alto Marshall Allen (leader
du Sun Ra Arkestra affichant tout de
même 91 printemps au compteur) et du saxophoniste ténor Orlando Julius (jeune nigérian septuagénaire, pionnier de l'afrobeat), la Family Atlantica affiche un tas d'influences, empruntant autant au highlife ghanéen qu'à la tradition nordestine du baiao brésilien, en passant par le blues éthiopien, le steel
drum caribéen, la rumba cubaine,
le calypso, le jazz fusion ou la tornada et
le tambor vénézuéliens… Le tout
baignant dans une mixture épicée parcourue de sonorités psychédéliques intergalactiques.
Une diversité qui se reflète dans les textes engagés que Luzmira interprète en anglais, yoruba, espagnol et portugais.
A découvrir d'urgence!
vendredi 29 avril 2016
Idris Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)
Idris
Ackamoor & The Pyramids – We Be All Africans (Strut Records/Differ-Ant)
Pulsations afro, sophistication jazz, magie funk et reflets psychédéliques ont fait bon ménage aux USA et en Afrique dans
les années 70, puis le filon s'est tari peu à peu… Devenus rares et collectors,
ces projets gravés sur vinyle et influencés par les travaux de quelques gourous
tels que James Brown, George Clinton, Sly Stone pour le funk et Sun Ra, Alice Coltrane ou Pharoah Sanders pour le jazz/fusion,
s'échangent aujourd'hui à prix d'or. Autour de cet engouement toujours
croissant pour ces sonorités vintages
dont le Ghana, le Nigeria, le Congo ou le Sénégal ont été de grands pourvoyeurs,
les maisons de disques se sont mises à rechercher ces trésors oubliés, rééditant
des perles disparues ou participant à la reformation d'anciens groupes
mythiques.
Strut Records
s'est ainsi rapproché du groupe légendaire The
Pyramids, fondé dans l'Ohio en 1972 et affiné à Paris sous l'impulsion de son
leader charismatique et mystique, Idris
Ackamoor. Héritier d'une lignée de musiciens nés au Etats-Unis mais ayant
effectué un retour aux sources dans le berceau de l'humanité, le saxophoniste
multi-instrumentiste accompagné de ses acolytes Margo Simmons à la flûte et Kimathi
Asante à la basse, a bâtit une musique
spirituelle, consciente et militante aux accents afrobeat, P-funk, free, éthio et cosmic jazz.
Séparés en 1977 après avoir sorti 3 albums emblématiques et
avant-gardistes qui succédèrent à leur voyage initiatique en Afrique (Lalibela en 1973, King Of Kings en 1974 et Birth/Speed/Merging
en 1976), The Pyramids reprennent du
service en 2010 et publient en 2012 Otherwordly. Gilles Peterson salue alors l'ensemble
de leur œuvre en décernant à Idris
un Lifetime Achievement Award lors
de sa fameuse cérémonie annuelle des Worldwide
Awards.
Le 27 Mai prochain paraîtra We Be All Africans, dernier opus de ces légendes de l'afro jazz/funk, enregistré à l'ancienne
au Studio Philophon de Berlin avec
la collaboration du batteur Max
Weissenfeldt. Grâce à ce dernier les musiciens se plient au son analogique, à sa chaleur et à son
grain… On y retrouve la tendance astrale
et psychédélique de leurs débuts, comme s'ils reprenaient les choses là où
ils les avaient laissées il y a 40 ans, avec la même énergie, la même fougue et
un désir d'aventure et de partage toujours omniprésent. On notera la présence
solaire de la chanteuse indienne Bajka
dans le mélancolique "Silent
Days", single à venir très bientôt!
‘We
Be All Africans’ is a message of survival. A message of renewal. A message that
we are all brothers and sisters. We are all one family, the human family and we
need one another in order to survive on this planet that we all share.
Idris Ackamoor
Idris Ackamoor
mardi 19 janvier 2016
Ozlem Bulut – Ask (MDC/Harmonia Mundi)
Ozlem Bulut – Ask (MDC/Harmonia Mundi)
La chanteuse kurde Ozlem
Bulut, originaire d'un petit village dans l'Est de la Turquie, nous
présente son nouvel opus intitulé Ask.
Si les rythmes et les mélodies
traditionnelles d'Anatolie habitent ce second disque, le jazz, le chant lyrique et la pop s'y
frottent allègrement. La voix puissante
et cristalline de la cantatrice (qui fît ses armes au Vienna State Opera et
au Vienna Volksoper en Autriche ainsi qu'à l'Opéra Bastille de Paris) impose un
style qui allie subtilement, et avec une
grande liberté, les saveurs orientales aux richesses harmoniques de la musique
aux notes bleues. Elle est entourée depuis 2008 de son Ozlem Bulut Band, mené par le claviériste et compositeur autrichien
Marco Annau, l'ensemble propose une effusion
de sonorités éthnojazz joyeuses et
pétillantes illustrant des textes et une posture engagés et résolument modernes
pour un pays dans lequel demeure encore des courants archaïques et rétrogrades.
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