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samedi 1 avril 2023

Emily Pello - Time Space Love

Emily Pello - Time Space Love 

La chanteuse, autrice, compositrice et productrice Emily Pello nous offrait début Janvier son quatrième opus intitulé Time Space Love, un album pop aux saveurs jazz, folk et groove, souvent habité d’une douce nostalgie. Entourée notamment par le musicien multi-instrumentiste Vincent Guibert, l’artiste voyageuse à l’âme vagabonde nous sert un recueil de 11 chansons interprétées en anglais et en français, où s’exprime son rapport à la vie et où se dévoile son regard intimiste sur des thèmes universels, tels que l’amour, le désir, la peur et le doute…







vendredi 24 mars 2023

Madison McFerrin - I Hope You Can Forgive Me (MADMCFERRIN MUSIC)

Madison McFerrin - I Hope You Can Forgive Me (MADMCFERRIN MUSIC)

Dans la dynastie McFerrin, je demande Madison, fille de l'illustre chanteur et chef d'orchestre Bobby, sœur du talentueux Taylor (DJ/beatboxer/compositeur/producteur) et de Jevon, l'acteur. Il y a quelques semaines elle annonçait la sortie prochaine de son premier opus au long format, I Hope You Can Forgive Me, un disque solaire et saisissant introduit par les singles "(Please Don't) Leave Me Now" et "Stay Away (From Me)", tous deux largement parcourus de sonorités néo soul délicieusement langoureuses. La diva à la voix de velours publiait en 2019 l'EP You + I, une collection de 6 titres captivants, où douceur R&B, chaleur soul et textures électroniques servaient déjà d'écrin majestueux à un chant hypnotique et pénétrant. Auteure-compositrice, vocaliste, bassiste, claviériste, arrangeuse et productrice, Madison connaît toute les ficelles du métier et peut ainsi maitriser chaque aspect et peaufiner chaque détail de sa musique, de l'idée à sa réalisation. Dans le vibrant et sensuel "God Herself", nouvel extrait dévoilé il y a peu d'I Hope You Can Forgive Me, l'artiste engagée renoue avec son amour du gospel et du chant acapella, univers qu'elle avait déjà exploré en 2016 et 2018 à l'occasion des EPs Finding Foundations, Vol.I & II. Le titre est somptueusement mis en image par Sam Cannon dans une mise en scène qui n'est pas sans rappeler le sulfureux clip "Untitled (How Does It Feel)" de D'Angelo.

Bref, avec ces 3 premiers morceaux, Madison nous met l'eau à la bouche, il nous tarde de découvrir l'effort dans son intégralité!



mercredi 25 mai 2022

KLEIN - Sonder (Cristal Records)

KLEIN - Sonder (Cristal Records)

Mariant singulièrement son background jazz à la pop, au rock et à la musique électronique, le quartet luxembourgeois KLEIN, piloté par le pianiste multi-instrumentiste Jérome Klein, accompagné par ses précieux complices Niels Engel à la batterie, Pol Belardi à la basse et Charles Stoltz aux machines, accouchait en Décembre dernier d'un premier LP généreux, aux sonorités vibrantes et immersives : Sonder. Ses ambiances sonores hybrides, souvent instrumentales mais parfois réhaussées par des chants accrocheurs ("Creator"), sont définitivement taillées pour la scène, même si par endroit une certaine gravité mélancolique et introspective s'en dégage. Tandis que certains passages lumineux du disque sont tendres, poétiques et rassurants comme les gracieux "Solace" et "Poem", d'autres titres plus intenses voire urgents nous bousculent et nous invitent à réagir, à l'instar de "Catharsis", "Catalyst" ou "Episode"... 

Une très belle découverte!



mercredi 30 mars 2022

Parcels - Day/Night (Because Music)

Parcels - Day/Night (Because Music)

 Le quintet australien Parcels, formé en 2014 à Byron Bay, nous revenait fin 2021 avec son second opus baptisé Day/Night, un double album ambitieux aux vibrations positives, enregistré dans les studios de La Frette-sur-Seine à Paris. S'y décline un groove aux saveurs 70's généreux, accrocheur et intemporel, qui est devenu l'une des marques de fabrique du collectif. Mêlant avec génie les univers pop de Fleetwood Mac ou Steely Dan, funk de Chic et disco de Giorgio Moroder ou des Bee Gees, la formation basée à Berlin a su se forger une identité musicale singulière. Les brillants Patrick HetheringtonJules CrommelinNoah HillAnatole « Toto » Serret et Louie Swain élaborent des ambiances immersives que leurs voix envoutantes abreuvent de douceur et de sensualité (on pense tour à tour à The Delfonics de Philadelphie et aux Beach Boys de Californie). 

 Parcels, c'est aussi ce goût avéré pour les sonorités French Touch et notamment celles des Daft Punk. L'efficace et viral "Somethinggreater", petite pépite de Day/Night, semble en effet être un clin d'œil à l'immense succès "Get Lucky", que les vétérans du dancefloor enregistraient avec le patron Nile Rodgers en 2012... Une filiation complètement assumée par les cinq jeunes musiciens, d'autant plus que le duo casqué avait produit en 2017 leur excellent "Overnight".

Trois ans après la sortie de son premier LP éponyme, Parcels publie donc un disque soigné à la palette musicale riche et variée, faisant cohabiter la dimension cinématographique ("Inthecity") et l'intime ("Neverloved"), les atmosphères sombres et les couleurs lumineuses, les tempos lents et les rythmiques punchies. Arrangements de cordes luxuriants ("LordHenry"), cocottes funky ("Famous"), accents jazzy ("Daywalk"), réminiscences soft-rock ("Reflex"), profondeur soul ("Nowicaresomemore"), légèreté folk ("Once") et nuances électro, autant d'ingrédients que nos 5 larrons se sont amuser à entremêler gracieusement. Le projet, qui s'est construit pendant la pandémie sur leur terre natale, égraine 19 chansons à la production léchée, des morceaux qui se répondent et qui fonctionnent par pairs, comme "Light" et "Shadow", "Daywalk" et "Nightwalk", "Outside" et "Inside". Il adresse à qui veut bien l'écouter, un message d'amour, d’espoir et de persévérance, à l'instar du fédérateur "Free" , véritable hymne à la joie.

Indispensable !



mardi 30 novembre 2021

Maluca Beleza - O Silencio Imperfeito (Label Durance/Absilone)

 Maluca Beleza - O Silencio Imperfeito (Label Durance/Absilone)

Piloté par la chanteuse Caroline Tolla, le projet Maluca Beleza se propose de marier les sonorités brésiliennes de la MPB, de la samba, de la bossa nova ou du forro, à un jazz-fusion nourri de rock, de psychédélisme et même de reggae. O Silencio Imperfeito, premier opus de la formation marseillaise, rassemble 9 titres dont 7 compositions du contrebassiste Pierre Fenichel, élaborées autour des poésies de personnalités emblématiques de la littérature brésilienne, Thiago De Melo, João Cabral de Melo Neto et Cecilia Meireles, mais aussi autour des textes du jeune musicien nordestin Rodrigo Samico et de Caroline elle-même. Epaulés par le guitariste Wim Welker, le clarinettiste Roman Gigio-Gary, le tromboniste Romain Morello et le batteur Julien Heurtel, Caroline et Pierre reprennent également deux titres : l'intemporel "Na Baixa Do Sapateiro", une des deux œuvres incontournables d'Ary Barroso (avec la célèbre "Aquarela Do Brasil") et l'immersif "Search For Nirvana" de l'immense guitariste hongrois Gabor Szabo

Loin des reprises habituelles et convenues d'un répertoire brésilien usé, O Silencio Imperfeito nous embarque vers un autre Brésil, poétique et plein de surprises !





jeudi 25 novembre 2021

DJ CAM & Frédéric Beneix - Wine4Melomanes (BBE Music)

DJ CAM & Frédéric Beneix - Wine4Melomanes (BBE Music)


Ce vendredi 26 Novembre 2021 paraît sur le prestigieux label anglais BBE Music un album au concept original, Wine4Melomanes. Piloté par le DJ sommelier Frédéric Beneix alias BNX - actif derrière les platines depuis la fin des années 90, créateur du label Fantômas ainsi que du collectif Zimpala - et son complice de longue date, le mythique producteur DJ CAM - pilier de l'abstract hip-hop, figure majeure de la French Touch et jazzman averti - le projet se propose de marier un vin ou un spiritueux à un morceau de musique de la même année

Le tandem suggère ainsi d'allier à la complexité, à la sensualité et à la vivacité d'un grand cru, les harmonies, les arrangements, les orchestrations, les rythmes et les mélodies d'un titre du même millésime. Ainsi, cette compilation, largement dominée par les sonorités jazz, soul, rare groove et fusion du début des années 70 jusqu'à nos jours (2016 plus précisément), regorge de surprises et de jolies (re)découvertes. 

En ouverture de Wine4Melomanes, nos deux crate diggers ont choisi "Jeux de Regards", une chanson pop au groove funky digne d'une composition de Michel Berger, que la chanteuse bordelaise Isabelle Mayereau publiait en 1977. Une année très compliquée pour les vignerons du Médoc en raison de la météo peu favorable, mais certains domaines ont tout de même su tirer leur épingle du jeu, comme le fameux Château Latour à Pauillac. Le Château Latour 1977 et "Jeux de Regards" s'accordent alors singulièrement selon, bien sûr, les critères de nos deux amateurs de bonne choses.

Il en va de même pour les 12 autres titres de l'opus, soigneusement associés à leur élixir. "The Sand", de la formation soul jazz basée au Pays-Bas, Larry Rose Band et qui paraissait en 1978 sur l'album The Jupiter Effect, matche avec le Chablis Grand Cru Les Grenouilles de la même année. "Scott Joplin" d'Horace Silver & The L.A Modern String Orchestra semble être taillé pour accompagner un Pinot Noir d'Oregon 1983 de la Yamhill Valley, et cætera... 

Belle initiative !







vendredi 19 novembre 2021

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Lioness Shape - Impermanence (Laborie Jazz)

Paru le 07 Mai dernier sur le label limougeaud Laborie Jazz, le singulier Impermanence est le premier opus du trio toulousain Lioness Shape, très beau projet jazz prog. aux accents world et indie pop, piloté par la chanteuse et compositrice Manon Chevalier. Epaulée par les précieuses Ophélie Luminati à la batterie et Maya Cros aux claviers, elle interprète en anglais, français ou espagnol des textes forts et engagés, habillés de mélodies touchantes aux couleurs musicales intrigantes. 

Les ambiances changeantes et les mélanges curieux (aux notes électriques parfois dissonantes) que nous présente le disque, font voler en éclats les conventions et les a priori. La voix douce et enivrante de Manon plane sur les textures et les rythmiques tour à tour volcaniques et immersives que brodent soigneusement ses deux complices. Lioness Shape élabore ainsi au long des 10 compositions d'Impermanence des atmosphères fusion à la beauté fugace, troublante et tenace

On pense à Björk bien sûr, mais également au jazz scandinave... Mention particulière pour le très soulful "Self Reliance".




mercredi 23 juin 2021

Gaël Faye - Lundi Méchant (Excuse My French)

Gaël Faye - Lundi Méchant (Excuse My French)

La poésie urbaine et chaloupée de Gaël Faye, son flow entêtant et son verbe incisif, sont une fois de plus à l'ouvrage dans ce nouvel opus, que l'auteur-compositeur-interprète, rappeur et écrivain franco-rwandais, publiait le 06 Novembre dernier sur le label indépendant Excuse My French

Nommé dans la catégorie « Album de l'année » des Victoires de la musique 2021, ce second effort baptisé Lundi Méchant, rassemble 14 titres, tous écrits par l'artiste à l'exception de "Seuls et vaincus", poème vibrant composé par l'ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira. Reprenant le nom des soirées festives et anticonformistes du 5 SUR 5 - une boîte de nuit emblématique du quartier populaire et cosmopolite de Bwiza (à Bujumbura, capitale économique du Burundi) - Gaël Faye nous invite à se soustraire à l'ordre établi et d'avancer à contre courant. « Se rendre aux "Lundi Méchant" c’est faire un pied de nez à la société moderne qui encadre l’individu dans des horaires et des carcans qui voudraient que l’on attende sagement le week-end pour s’amuser. »

Fuyant la guerre civile du Burundi et le génocide des Tutsis au Rwanda, il débarque à Paris en 1995 et découvre dans l'écriture et le hip-hop un exutoire à sa douleur et à sa colère. Face à cet exil forcé, au déracinement et à la perte de ses repères, il se reconstruit, poursuit des études dans la finance puis part deux ans pour la City, dans les bureaux d'un fonds d'investissement. La musique prendra finalement le dessus et son premier opus solo Pili Pili sur un croissant au beurre - enregistré entre Bujumbura et Paris - paraîtra finalement en 2014 sur le prestigieux Motown France.

Enfant du hip-hop ayant intégré les leçons d'Afrika Bambaataa, Nas, Rakim ("NYC") ou encore Questlove, grand admirateur des montres sacrés de la chanson françaiseBrel, Brassens et Gainsbourg, mais également fasciné par l'acteur et militant des droits civiques new-yorkais Harry Belafonte, il nous livre une œuvre optimiste et "anti-morosité", à cheval entre l'Afrique des Grands Lacs et la France, entre la danse de "Chalouper" et la tendresse folk de "Kwibuka". Nourrie d'influences musicales plurielles, sa musique engagée ("Lundi méchant") laisse échapper les rythmiques irrésistibles du semba angolais ou de la rumba congolaise, ainsi que les mélodies pop  envoutantes ("Kerozen"), qu'élaborent avec lui ses fidèles complices, le musicien Guillaume Poncelet et le producteur Louxor

A plusieurs reprises, Gaël a choisi de s'entourer d'invités prestigieux, histoire d'offrir encore davantage de couleurs et de nuances à ses textes. S'y côtoient ainsi Harry Belafonte (apparaissant dans "JITL", une adaptation de son succès intemporel "Jump In The Line"et Jacob Banks (crooner nigérian installé à Birmingham), la diva franco-canadienne Mélissa Laveaux ou encore le chanteur et guitariste rwandais/congolais Samuel Kamanzi. Le timbre de voix du slameur, à la fois doux ("Histoire d'Amour", "Zanzibar") et rageur ("Lueurs"), capte l'auditoire et fait mouche à chaque mot, cherchant tour à tour à émouvoir, à interpeller - sur des thèmes sensibles et parfois autobiographiques ("C'est Cool""Respire") - ou à faire danser ("Boomer", )... 

A découvrir...!




dimanche 4 avril 2021

João Selva - Navegar (Underdog Records)

 João Selva - Navegar (Underdog Records)


Le musicien carioca Joâo Selva nous présente via Underdog Records son second opus baptisé Navegar. Installé à Lyon depuis une dizaine d’années, ce natif d'Ipanema livre un album gorgé de sonorités pop aux colorations tropicalistes, un recueil de 8 titres ensoleillés animés par un groove fédérateur, sensuel et dansant. Parcouru de lignes de basse assassines, de cocottes aux effets wah wah et d'accords de rhodes hypnotiques aux saveurs vintage, Navegar semble surgir du Rio des années 70, époque où la MPB était largement empreinte de black music nord-américaine et où triomphait l’incontournable Tim Maia, considéré comme le père de la soul brésilienne.

Au delà des ambiances funk (“Devagar”) et hip-hop (“Cadê Você”) héritées du Barry White brésiliencréolité et rythmes traditionnels afro-brésiliens sont également mis à l’honneur ici. Ils s'expriment ça et là, au détour de compositions largement métissées. “Navegar”, le single de l’album au titre éponyme en est d’ailleurs un bel exemple, lui qui revisite avec brio l'afoxé, ce folklore nordestin emblématique de Bahia.

Rien d'étonnant de voir qu’aux manettes de ce petit objet musical aux vibrations latines positives et festives, œuvre l'alchimiste français Patchworks, producteur pouvant se targuer de remplir un CV assez impressionnant (Da Break, Kumbia Boruka, John Milk...). 

On notera aussi la présence de la pétillante Flavia Coelho dans le très old schoolMeu Mano”, tube en puissance à la chaleur cuivrée qui nous fait songer à Sandra de Sá, du temps sa meilleure période au début des années 80...





dimanche 28 mars 2021

L’Impératrice - Tako Tsubo (Microqlima)

L’Impératrice - Tako Tsubo (Microqlima)


L’incontournable formation chic et glamour L’Impératrice nous revient avec son second opus baptisé Tako Tsubo, nom du « syndrome des cœurs brisés ». Cette cardiomyopathie liée au stress est décrite pour la première fois au Japon, « se manifeste par une déformation du cœur dû à un trop-plein d’émotion », le ton est donné!

L´album, mixé par le producteur américain Neal Pogue (Outkast, Stevie Wonder, Tyler, The Creator, Kaytranada, Earth, Wind and Fire), semble, plus clairement qu’auparavant, laisser apparaitre les références 80´s et 90´s du groupe. L’excellent “Tant d’amour perdu”, titre de Michel Berger datant de 1981, en est un bel exemple, lui qui clôt merveilleusement l’effort sur une note mélancolique et nostalgique. On se prend même à imaginer France Gall au micro, devant la section rythmique de l’épopée Starmania à l’époque du G-Funk.

Présent dans le paysage musical français depuis sa création en 2012, le groupe rencontre véritablement le succès à partir de 2016, remportant le prix Deezer Adami et participant à d’illustres festivals hexagonaux comme le Printemps de Bourges, Calvi On The Rocks et We Love Green. Une série de remixes orchestrés par Parcels, Poolside, Lazywax, Folamour, Patchworks ou encore Session Victim leur ouvre les portes de la scène club et quelques collaborations édifiantes s’ajoutent à leur palette sonore déjà bien riche (Isaac Delusion, Jamo, Lomepal). L’Imperatrice devient alors emblématique d’une french pop de haute couture, au même titre que Sebastien TellierPolo &Pan, Bengale ou Flavien Berger. 

Après Matahari paru en 2018, les six complices (Charles de Boisseguin et Hagni Gwon aux claviers, Flore Benguigui au chant, David Gaugué à la basse, Tom Daveau à la batterie et Achille Trocellier à la guitare électrique) nous livrent un recueil de 13 chansons pop aux saveurs discoïdes sensuelles et pleines d’émotions, où se marient tendrement vibrations funk (“Fou”) et R&B (“L’équilibriste”), incursions electro (“Tombé pour la scène”) et hip-hop West-coast (“Peur des filles”). Les ambiances nocturnes de leur précédent disque laissent place à davantage de couleurs et de lumière; de nouvelles thématiques (réseaux sociaux, féminisme...), plus ancrées dans le réel et l’actualité, sont également abordées avec une liberté inédite, qui s’affiche notamment dans la structure des morceaux.




Josef Salvat - The Close/Le Réveil EP (Leafy Outlook)

Josef Salvat - The Close/Le Réveil EP (Leafy Outlook)


Le chanteur australien Josef Salvat nous revient après son album Modern Anxiety paru en 2020, avec un nouveau petit bijou pop baptisé The Close/Le Réveil. Un EP plutôt généreux alignant 8 titres écrits fin août dernier et enregistrés dans la foulée. Une urgence nécéssaire qui s’est avérée curative et salutaire. En effet, l’artiste a ressenti le besoin de clore une année tragique où tout semble s’être figé, mais également d’exprimer à chaud ses propres émotions, après une suite de déconvenues et de désillusions sentimentales. Plutôt que de s’apitoyer, il donne à ses histoires de cœur une dimension musicale efficace et séduisante, avec ses montées en puissance, ses breaks et ses drops. Mais si certains morceaux comme “One More Night” et “Peaches” sont clairement orientés club, d’autres compositions, plus intimistes, sont gratifiées d’incursions folk pleines de tendresse comme dans “First Time” ou “Swimming Upstream”. 

Puis il y a “I Miss You”, la pépite du recueil, une ode electro/pop absolument hypnotique construite autour d’une boucle de clavier immersive et obsédante, enrichie de cordes majestueuses... Un écrin taillé sur mesure pour laisser s’exprimer la voix chaude et sensuelle de Josef qui rappelle parfois les chants à fleur de peau de James Blunt, Jack Garratt, James Arthur ou encore Ed Sheeran...




mardi 23 mars 2021

Pierrejean Gaucher - Zappe Satie (Musiclip/Absilone/Socadisc)

Pierrejean Gaucher - Zappe Satie (Musiclip/Absilone/Socadisc)


Le guitariste originaire de la région parisienne Pierrejean Gaucher nous présentait, il y a peu, son dernier opus baptisé Zappe Satie, un disque barré où il reprend le concept d’un précédent projet mené en 1998. Le musicien/pédagogue avait alors choisi de célébrer l’héritage d’une de ses influences majeures, l’inventif et excentrique Frank Zappa (Zappe Zappa), alchimiste de la six cordes qui est parvenu à se créer un univers musical unique et fantasque, mêlant musique contemporaine, jazz, rock et pop.

Erik Satie, qui semble avoir été une source d’inspiration pour l’américain - sans qu’il ne nous ait laissé un indice probant à ce sujet - trône lui aussi parmi les figures tutélaires de la musique du XX° siècle. Tous deux autodidactes et anticonformistes, les deux compositeurs ont pu développer quelques astuces créatives communes (déconstruction, juxtapositions, chocs harmoniques entre autres intentions de rompre avec les codes en vigueur à leurs époques respectives), même si leurs œuvres demeurent formellement différentes. 

Pierrejean a souhaité bâtir une passerelle entre les univers de ces deux monstres sacrés, utilisant les sonorités fusion et jazz-rock, les notes ou les ponctuations rythmiques de l’un, pour évoluer sur les merveilles mélodiques et les motifs hypnotiques de l’autre...

Épaulé par Thibault Gomez au piano/Fender Rhodes, Alexandre Perrot à la contrebasse, Ariel Tessier à la batterie, Quentin Ghomari aux trompettes, Robinson Khoury au trombone, Julien Soro et Paul Vergier aux saxophones, le guitariste - passé maître dans l’art de la citation - nous embarque dans une aventure déconcertante où “le matériau de Satie n’est qu’un point de départ” et la folie de Zappa qu’un moyen. Zappe Satie n’est pas un disque de reprises, ni un patchwork, mais bel et bien un album de compositions originales inspirées, singulières, judicieuses et non dénuées d’humour.







 

dimanche 21 mars 2021

Stéphanie Lemoine - Love Leaves Traces (Mix Up Jazz/Inouïe Distribution)

Stéphanie Lemoine - Love Leaves Traces (Mix Up Jazz/Inouïe Distribution)


Dès l’ouverture de son sublime Love Leaves Traces, la diva Stéphanie Lemoine donne le ton avec un jazz décomplexé, gorgé de soul et de notes pop. Ce second opus sonne comme une évidence et sa voix puissante, à la fois chaude et immersive, fait des miracles aussi bien lorsqu’elle s’exprime en anglais qu’en français. Auteure et compositrice, elle s’est bâti un répertoire sur mesure où les sonorités folk organiques et intimistes d’un titre vibrant comme “Morning” flirtent avec celles, plus aériennes et mélancoliques, de l’intemporelle ballade de Richard Rodgers et Lorenz Hart, “My Romance”. Ses incursions jazz/funk - dignes de celles de Jamiroquai - font des ravages, poussant l’auditeur à battre leurs cadences endiablées, à l’instar de “Sunset Town”, du poétique “Rive Sauvage” et de l’hypnotique “Somehow”, formidable machine à danser aux accents samba intenses et brûlants. Alignant 3 reprises de standards incontournables dont “Body and Soul” et “I Can’t Help It”, ainsi que 10 compositions efficaces toutes plus accrocheuses les unes que les autres, la chanteuse se devait, pour parfaire son dessein, de s’entourer d’un casting à la hauteur. Autour du quartet qu’elle forme avec Pierre-Antoine Clamadieu (piano, Rhodes), Laurent Salzard (basse) et Jeff Ludovicus (batterie), figurent ainsi des chœurs, une section de cuivres et des cordes... Bref un line-up XXL !

Belle découverte!



mercredi 10 mars 2021

Lewis Evans - Le Rayon Vert (ZRP)

Lewis Evans - Le Rayon Vert (ZRP)

Menant, parallèlement à son projet pop/rock The Lanskies, une carrière solo depuis 2015, le chanteur originaire de Liverpool, Lewis Evans, publiait le 22 Janvier dernier Le Rayon Vert. Alignant 4 titres aux textes autobiographiques chargés d'émotions, l'EP aux mélodies délicieusement mélancoliques et nostalgiques, est le fruit d'une belle collaboration entre l'auteur anglais installé en Normandie et le songwriter/multi-instrumentiste franco-suédois Herman Dune, basé à San Pedro en Californie. David Ivar, de son vrai nom, y a élaboré des ambiances intemporelles aux sonorités americana, où il interprète toutes les parties instrumentales. Les arrangements de cordes sont sa marque de fabrique; ses motifs de guitare, délicats et accrocheurs, mêlent habilement les rythmiques et arpèges acoustiques folk ("Rock In The Sea") à des riffs électriques plus pop ("King Of The Jingle"). Ils sont enrichis par des nappes de cordes frottées ("Cocaïne" et "Hold On"), quelques cuivres et des chœurs envoutants, qu'il réalise avec le soutien de sa femme, Mayon, de Maesa Pullman, Jan Stumke et Olivier Rocabois.

La voix pleine de grâce, de sincérité et de douceur de Lewis laisse entrapercevoir ses peines et ses blessures, mais sa poésie sublime les angoisses et les aspects les plus triviaux de la vie quotidienne. 

Après les albums Halfway to Paradise et Man in a Bubble, marqués eux aussi par des partenariats prestigieux (Keren Ann, Gaëtan Roussel, Juliette Armanet, Howard Schmengen, Winnie ou encore Talisker...), Le Rayon Vert (du nom d'un petit troquet de Saint-Pair-Sur-Mer dans la baie du mont Saint-Michel) nous laisse présager d'un tout prochain long format à la fraicheur édifiante!





jeudi 18 février 2021

Jean-Baptiste Soulard - Le Silence et L'Eau (le Renouveau) (Un Plan Simple/Horizon Musiques)

Jean-Baptiste Soulard - Le Silence et L'Eau (le Renouveau) (Un Plan Simple/Horizon Musiques)

Le guitariste et cofondateur du groupe rock Palatine, Jean-Baptiste Soulard, nous livrait en Novembre dernier son immersif Le Silence et L'Eau, un sublime écrin de 14 chansons folk et pop, invitant l'auditeur à s'évader, à fuir l'actualité et son brouhaha, le quotidien et ses vicissitudes, l'ici et ses amertumes. 

Acoustiques, intimistes et épurées, les ambiances aériennes élaborées par le chanteur - également auteur et compositeur - nous touchent et nous bousculent avec tendresse. Elles lui furent inspirées par l'expérience d'isolement dans le froid et le silence des grands espaces de Sylvain Tesson, écrivain voyageur qui vécu en ermite, 6 mois durant, dans une cabane près du lac Baïkal. Son livre Les forêts de Sibérie, publié en Septembre 2011, fut le prétexte littéraire aux digressions musicales de l'artiste touche-à-tout, qui a souhaité le temps d'un doux "voyage introspectif", s'extirper de la conjoncture nauséabonde pour "répondre à l'appel de la beauté et de la liberté". Le Silence et L'Eau est une réaction poétique à l'agressivité du monde contemporain, à l'inaction écologique et au contexte sanitaire.

Jean-Baptiste a convié pour l'occasion des voix singulières qu'il affectionne tout particulièrement et pour qui il a imaginé des textes sur mesure. Au fil de l'album, se dévoilent ainsi les interventions envoutantes de Bessa, JP Nataf, Blick Bassy, Luciole, Jacinthe, Achille, Emily Loizeau et Raphaël Personnaz, ainsi que les déambulations subtiles du trompettiste Erik Truffaz

Une petite merveille!



mercredi 17 février 2021

Célia Forestier Komorebi - Go (A part la Zic/Inouïe Distribution)

Célia Forestier Komorebi - Go (A part la Zic/Inouïe Distribution)


La vocaliste Célia Forestier nous présente Komorebi, un quintet singulier qui se frotte autant au jazz qu'à la musique de chambre, en passant par la pop et la folk.

Le mot japonais Komorebi - littéralement intraduisible en français - est un concept désignant "La lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles d’un arbre". Il nous enseigne que "la beauté infinie de la nature est destinée à être appréciée, même dans ses moindres détails". Le ton est donné, mais ne nous y trompons pas, le mystérieux GO n'est pas un recueil de méditations zen. Son ouverture fracassante avec "MRS. E." nous le fait bien comprendre!

Même s'il est survolé par le chant pur et cristallin de Célia, ou qu'il est empreint d'une douce lumière et d'une poésie touchante, la liberté du disque heurte, bouscule et surprend. La diva, entourée du guitariste, compositeur et arrangeur François Forestier, du contrebassiste Vincent Girard, du batteur Rémy Kaprielan et du violoncelliste Bruno Ducret, y élabore des ambiances inspirées aux jeux de cordes luxuriants et aux rythmiques hypnotiques parfois telluriques. Ensemble, ils nous invitent à s'immerger dans des thèmes fortement contrastés, où parfois des arrangements élégants et dépouillés brillent par leur retenue, alors qu'à d'autres moments ils imposent une tension palpable.

Elle marie les influences impressionnistes de Maurice Ravel et Claude Debussy avec la pop/folk acoustique de Becca Stevens et le jazz éclairé du trompettiste américain Ambrose Akinmusire.

A travers la richesse de ses timbres et de ses harmonies, Komorebi capte l'attention; sa musique aux multiples facettes, à la fois sophistiquée et accessible, organique et électrique, délicate et entêtante, frappe les esprits autant qu'elle les apaise.

Belle découverte.



vendredi 5 février 2021

Vaiteani - Signs (Motu Hani/Believe)

 Vaiteani - Signs (Motu Hani/Believe)

Le duo pop/folk polynésien Vaiteani publiait le 20 Novembre dernier sur le label tahitien Motu Hani son émouvant Signs, un recueil de sublimes mélodies électro-pop aux tendances world, alternant les titres punchy voire dansants tels que "Kiss Kiss", "Reason" ou "Homai", et des chansons poignantes aux ambiances folk acoustiques plus intimistes, comme "My Life". Riche des sonorités reggae d'"Angry" qui brille par son authenticité et des accents pop épiques d'"Embrace", Signs est un album aux multiples influences, touchant, singulier voire même troublant...  Coup de cœur!

mercredi 3 février 2021

Sara Lugo - Elevate EP (Take It Easy Records)

Sara Lugo - Elevate EP (Take It Easy Records)

C'est avec ce bel EP aux chaleureuses sonorités soultronica que la jeune chanteuse germano-portoricaine Sara Lugo nous revenait en Juillet dernier, épaulée par le producteur Blanka, membre de l'éminent collectif de beatmakers français, La Fine Equipe.

S'écartant de ses premières amours - le reggae étant le domaine dans lequel elle s'illustre brillamment depuis le milieu des années 2000 - Sara explore un univers soulful au groove plus sensuel et immersif. Dans ces nouvelles contrées musicales, qu'elle ne faisait qu'effleurer jusqu'à présent, l'artiste ne renie certes pas ses influences dub ("Elevate"), mais expérimente un peu plus le mariage des couleurs. Ainsi s'entremêlent avec brio les nuances hip-hop ("Energy Of God"), pop ("Free Flow"), R&B ("Time"), jazz et électro ("Flowaz") que Blanka contribue à faire briller.

Gorgé de fraicheur et de vibrations positives, Elevate annonce la parution d'un troisième opus long format... Un album que l'on attend avec impatience!


jeudi 26 novembre 2020

Laura Perrudin - Perspectives & Avatars

Laura Perrudin - Perspectives & Avatars 

La chanteuse, harpiste, compositrice, auteure et productrice Laura Perrudin nous revient avec son troisième opus baptisé Perspectives & Avatars. Découverte pour ma part en 2015 avec son premier Impressions, l'artiste bretonne à la voix cristalline et soulful avait fait sensation avec son univers électro-jazz raffiné et inspiré, habité d'ambiances folk/pop gracieuses, oniriques et enivrantes. Dans Poisons & Antidotes paru en 2017, ses incursions pop apparaissaient plus expérimentales et barrées, alignant des sonorités soultronica et folktronica hypnotiques. Comme une suite logique à ses expérimentations passées, ce dernier effort se veut toujours plus audacieux, engagé et inclassable, le jazz se fond encore un peu plus dans un magma sonore alimenté d'un tas d'influences. Une énergie rock bouillonne et menace, tandis qu'une tendresse R&B garde le cap. Bruitisme, spoken word et hip-hop, post-jazz et IDM, chanson folk, funk, beatmaking et néo-soul s'entremêlent habilement au gré d'instrumentations hybrides mariant singulièrement matériaux acoustiques et textures électroniques... Un talent qui ne cesse d'enfler au fil des années, nous faisant songer aux recherches sonores d'un Matthew Herbert ou au lyrisme d'une Roisin Murphy.

Laura s'entoure, sur 8 des 12 chansons de l'album, d'invités prestigieux issus d'horizons divers, on notera par exemple la participation de l'extravagant Philippe Katerine ("Push Me"), du batteur new-yorkais Ian Chang (Game Over"), de la diva canadienne Mélissa Laveaux ("Major Allegory of Norm") ou de la fascinante Emel Methlouti ("MetaSong")... Que du beau monde!




jeudi 19 novembre 2020

AVBE - Dawn EP (Autoproduction)

 AVBE - Dawn EP (Autoproduction)

Paru le 16 Octobre dernier, Dawn est le premier EP livré par le jeune artiste aux multiples facettes Raphael Olivier alias AVBE (qui se prononce aube). Auteur, compositeur et producteur, il étudie le violoncelle dès l'âge de 3 ans et joue très vite ses premiers concerts avec des ensembles classique à travers l'Europe. Baignant dans la musique depuis sa naissance - fils d'une mère harpiste et d'un père saxophoniste de jazz - il apprend également la batterie, la basse et le piano, mais jette finalement son dévolu sur l'instrument qui deviendra sa signature: la guitare. A 15 ans, ce musicien précoce et boulimique part vivre à Chicago et s'illustre au sein de plusieurs scènes musicales, classique bien sûr, mais également jazz, rock et rap. De retour en France, il suit une formation au CNSM de Paris en tant que guitariste jazz et compositeur de musique de film, multipliant pendant 3 ans les concerts, les enregistrements et les travaux de compositions. C'est à cette époque que Raphael imagine AVBE, le chant et la production s'imposent alors comme une évidence, deux nouvelles cordes à son arc qui le mèneront à esquisser un univers electro-pop raffiné et harmonique, habité de sonorités acoustiques folk, ainsi que de nappes et de motifs rythmiques électroniques plutôt pop. Après deux années d'effort et 4 premiers morceaux plutôt bien accueillis par le public, arrive enfin Dawn et ses 6 titres accrocheurs, à la fois mélancoliques, contemplatifs et festifs.

On notera au casting, les participations de papa Sylvain Beuf et maman Isabelle Olivier, deux personnalités incontournables du jazz hexagonale.