Marcus Miller – Afrodeezia (Blue Note Records)
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Dans B’s River,
inspiré par sa femme Brenda au retour d’un trip en Zambie, Marcus au guembri (ainsi
qu’à la basse et à la clarinette basse), Cherif
Soumano à la kora, Guimba Kouyaté
à la guitare, Adama Bilorou Dembele aux
percussions et Etienne Charles à la
trompette, nous invitent en Afrique Australe pour une ballade où jazz, mélodie pop et sonorités ancestrales
font bon ménage autour d’une rythmique hypnotique, avant de descendre en
Afrique du sud écouter les chœurs interpréter du gospel.



Dans un thème plus classique, Mr Miller et sa bande nous livre un Papa Was A Rolling Stone des plus funky, si vous êtes pris de
tremblements et de vertiges pas d’inquiétude, ce doit être à cause des riffs de
guitares électriques et acoustiques du légendaire Wah-Wah Watson (présent dans la version originale des Temptations) et du bluesman Keb’ Mo’, ou
bien du souffle électrisant de l’excellent trompettiste Patches Stewart.

C’est le violoncelliste classique Ben Hong, notamment remarqué au côté de Bobby McFerrin et de l’orchestre
philarmonique de Los Angeles, qui nous fait prendre de la hauteur grâce à sa délicate
interprétation d’une composition du français George Bizet, I Still Believe I hear (Je
Crois Entendre Encore). Guitare basse et violoncelle semblent évoluer en
apesanteur, jouant à l’unisson une mélodie faite d’arabesques.
Son Of Macbeth et
ses accents caribéens nous plonge ensuite
dans une mer au bleu azur, le genre de paysage idyllique où le calypso s’anime sur les sonorités métalliques
des tambours d’acier, ici domptés par le joueur de steel drums Robert Greenridge. Ce titre est un
hommage au percussionniste originaire de Trinidad et Tobago Ralph Macdonald, qui débuta sa carrière
dans la troupe du crooner Harry Belafonte.

Xtraordinary et
ses reflets pop est une autre de ces
sublimes ballades évoquant l’habileté qu’a le compositeur à fusionner les genres
musicaux, un peu à la manière du bassiste et chanteur camerounais Richard Bona.
Alvin Chea y fredonne avec son
timbre de voix très bas une mélodie enivrante tandis que Marcus, à la guitare basse gémissante, se met aussi à la kalimba,
instrument africain 3 fois millénaire.
Water Dancer porte
bien son nom, hymne à la danse et à la fête porté par une énergie débordante,
il pourrait être le thème joué par un brass band électrifié de la Nouvelle Orléans.
A noter la participation d’Ambrose
Akinmusire à la trompette, Michael
Doucet au violon et Roddie Romero
à l’accordion.

Marcus Miller
voulait à travers ce projet célébrer la musique afro-américaine et montrer qu’elle
pouvait donner de la voix à ceux qui n’en n’avait pas, à l’instar des esclaves
arrachés à leur terre natale et enchaînés à une autre, qui ont ainsi fait
naître malgré l’oppression de nouvelles formes d’expressions hybrides et
syncrétiques, comme l’ont été le gospel, le blues puis le jazz et la soul...
… Good Job !

… Good Job !
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