Affichage des articles dont le libellé est Funk. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Funk. Afficher tous les articles

jeudi 17 août 2023

Ana Layla - Introvert And Naked (Jazz Family)

Ana Layla - Introvert And Naked (Jazz Family)

La délicieuse Ana Layla, chanteuse, auteure et compositrice originaire de Bruxelles, publiait le 2 Juin dernier via le label Jazz Family son premier opus baptisé Introvert And Naked. Épaulée par son complice de longue date, le bassiste et producteur Daniel Romeo, elle s’entoure également d’une garde rapprochée époustouflante où s’illustrent les immenses Eric Legnini aux claviers et Dré Pallemaerts à la batterie. Le quartet est augmenté de nombreux invités parmi lesquels figurent Michel Seba aux percussions, Fanck Deruyter et Olivier Bodson aux cuivres, ou encore Tim Finoulst et Giovanni Rizzuto aux guitares… Taillée pour les répertoires blues et gospel, la voix puissante et entêtante de la diva exprime une sensibilité à fleur de peau. Elle dévoile aussi une fragilité poignante et une sensualité torride que l’on percevait chez l'immense Amy Winehouse et que l’on retrouve, aujourd’hui, dans les chansons de la divine Lady Blackbird. Alternant les couleurs jazzy, les notes funk et soul, les reflets reggae ou latins, Ana et sa fine équipe nous offrent un album généreux de 13 titres accrocheurs et pour certains hypnotiques!




vendredi 14 juillet 2023

Tunico - Tunico (Far Out Recordings)

Tunico - Tunico (Far Out Recordings)


Le 24 Février 2023 paraissait sur le label londonien Far Out Recordings le premier opus au titre éponyme du compositeur, arrangeur et multi-instrumentiste carioca Tunico. Jazzman dans l’âme, ayant assimilé avec brio les folklores du Brésil et notamment ceux du Nordeste comme le maracatu et le forró, Antonio Secchin alias Tunico y dévoile un univers instrumental prodigieusement captivant, inventif et coloré, dans la veine des disques qu’ont produit ses illustres aînés du Quarteto Novo, de Tamba Trio ou de Banda Black Rio… L’artiste, fils du peintre Guilherme Secchin dont une œuvre figure sur la pochette de Tunico, marie en effet la folie samba-funk de la fin des années 70 (“Galope”) à un latin jazz réactualisé, résolument moderne et inspiré (“Saudade do Sucupira”). L’énergie et la chaleur cuivrée de “Sambola”, la rythmique débridée, trépidante et électrisante de “Solar Das Hortências”, laissent parfois place à des mélodies et des harmonies plus aériennes voire contemplatives, les délicieux “Decolagem” et “O Que Virá” l’expriment à merveille.

Ayant enregistré à Rio entouré par un casting de musiciens épatants, le brillant guitariste acoustique et saxophoniste soprano averti, signe-là un recueil de 6 compositions entêtantes aux atmosphères radieuses, hypnotiques et terriblement accrocheuses… Goûtez et vous verrez!



dimanche 4 juin 2023

Max Pinto - D.N.A (Blow Prod/Gaya Music/L’Autre Distribution)

 Max Pinto - D.N.A (Blow Prod/Gaya Music/L’Autre Distribution)

Le saxophoniste multi-instrumentiste Max Pinto publiait le 23 Avril dernier son électrisant D.N.A, un projet electro jazz enregistré en quintet avec le concours de ses acolytes Julien Herné à la basse, Romain Sarron à la batterie, Fred Nardin aux claviers et Ludovic Louis à la trompette. Artiste polyvalent, il porte avec autant de brio la casquette de producteur, de directeur artistique, de compositeur et de patron de label. S’illustrant dans le cinéma et la TV, la variété (auprès de Ben L’Oncle Soul, Pascal Obispo, Vanessa Paradis ou Benjamin Biolay), l’urban jazz (Panam Panic) et le hip-hop (Beat Assailant, Gaël Faye), Max se fait remarquer sur tous les fronts. D.N.A porte bien son nom, il nous dévoile en toute logique l’univers musical pluriel du musicien; des ambiances sonores chaleureuses et accessibles, orientées jazz bien sûr, mais également empreintes de sonorités urbaines et électroniques au groove accrocheur. La production du disque y est soignée et les 10 titres impeccablement réalisés font écho à des notions essentielles: l’amour, la famille , l’amitié et la spiritualité.



vendredi 2 juin 2023

Bill Withers - 'Justments (Sussex Records)

Bill Withers -  'Justments (Sussex Records)

Pour une fois, je ne vais pas m'attarder sur une nouveauté mais plutôt sur un album culte, devenu un classique parmi les classiques, un monument de la soul, le bien nommé 'Justments, troisième opus paru en 1974 chez Sussex Records de l'immense auteur et chanteur américain Bill Withers. Celui qui nous a légué les intemporels "Lean On Me", "Ain't No Sunshine" ou encore "Lovely Day", accouchait alors d'un recueil de 10 titres gracieux et vibrants, porté entre autre par l'exceptionnelle chanson "Can We Pretend", où s'exprime avec brio le célèbre guitariste aveugle José Feliciano. Moment envoutant, habité par la voix chaude et profondément soul de Bill, par le jeu acoustique très latin-jazz de José et par des arrangements intimistes de cordes immersives, ce morceau est sans nul doute l'un des chefs d'œuvre du musicien engagé, disparu en 2020. Pour nous expliquer la signification et le choix du nom de son disque, Bill Withers avait écrit sur la pochette les mots suivants:

"Life like most precious gifts gives us the responsibility of upkeep. We are given the responsibility of arranging our own spaces to best benefit our survival. We have the choice of believing or not believing in things like God, friendship, marriage, love, lust or any number of simple but complicated things. We will make some mistakes both in judgement and in fact. We will help some situations and hurt some situations. We will help some people and hurt some people and be left to live with it either way. We must then make some adjustments, or as the old people back home would call them, 'JUSTMENTS."

De l'ouverture "You" à la clôture "Railroad Man", 'Justments est un ravissement pour l'auditeur avec ses ambiances soulflul gorgée de groove et de sensualité... Une alchimie propre à cet artisan du bon mot, de la bonne note et de la belle harmonie.



vendredi 27 mai 2022

Brian Jackson - This Is Brian Jackson (BBE Music)

Brian Jackson - This Is Brian Jackson (BBE Music)

Le compositeur et producteur activiste Brian Jackson, claviériste, flûtiste et chanteur qui a notamment collaboré dans les années 70 avec l’immense Gil Scott-Heron, publie aujourd’hui This Is Brian Jackson, son premier album solo depuis 20 ans, produit par Daniel Collás et réalisé sur l’excellent label BBE Music. S’étant illustré depuis le début des 80’s auprès d’illustres pointures, telles que Kool & The Gang, Will Downing, Roy Ayers et Gwen Guthrie pour ne citer qu’eux, ce monstre sacré du jazz-funk n’a jamais cessé d’œuvrer plus ou moins loin des projecteurs, se retrouvant dernièrement  enrôlé dans le projet Jazz Is Dead d’Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad (2021) ou dans Evolutionary Minded Furthering The Legacy of Gil Scott-Heron du MC M1, avec entre autre le chanteur Gregory Porter (2013). 

Sa rencontre avec Daniel, fondateur de la formation new-yorkaise Phenomenal Handclap, le ramène en studio, pour cette fois-ci se concentrer sur sa propre musique. Brian Jackson accouche alors d’un recueil de 8 titres en partie écrits à la fin des années 70, mais jamais enregistrés jusqu’à maintenant. Toujours aussi soulful, le son de Brian semble presque s’être bonifié; ne souffrant d’aucun outrage du temps, sa voix, son touché et son souffle se révèlent être d’une étonnante actualité. Son engagement et ses convictions pour les droits civiques demeurent intactes; son groove, son élégance et son génie font bien sûr écho à un âge d’or de la black music et de la protest song afro-américaine, mais son propos brille également par sa fraîcheur et son intemporalité.




mercredi 30 mars 2022

Parcels - Day/Night (Because Music)

Parcels - Day/Night (Because Music)

 Le quintet australien Parcels, formé en 2014 à Byron Bay, nous revenait fin 2021 avec son second opus baptisé Day/Night, un double album ambitieux aux vibrations positives, enregistré dans les studios de La Frette-sur-Seine à Paris. S'y décline un groove aux saveurs 70's généreux, accrocheur et intemporel, qui est devenu l'une des marques de fabrique du collectif. Mêlant avec génie les univers pop de Fleetwood Mac ou Steely Dan, funk de Chic et disco de Giorgio Moroder ou des Bee Gees, la formation basée à Berlin a su se forger une identité musicale singulière. Les brillants Patrick HetheringtonJules CrommelinNoah HillAnatole « Toto » Serret et Louie Swain élaborent des ambiances immersives que leurs voix envoutantes abreuvent de douceur et de sensualité (on pense tour à tour à The Delfonics de Philadelphie et aux Beach Boys de Californie). 

 Parcels, c'est aussi ce goût avéré pour les sonorités French Touch et notamment celles des Daft Punk. L'efficace et viral "Somethinggreater", petite pépite de Day/Night, semble en effet être un clin d'œil à l'immense succès "Get Lucky", que les vétérans du dancefloor enregistraient avec le patron Nile Rodgers en 2012... Une filiation complètement assumée par les cinq jeunes musiciens, d'autant plus que le duo casqué avait produit en 2017 leur excellent "Overnight".

Trois ans après la sortie de son premier LP éponyme, Parcels publie donc un disque soigné à la palette musicale riche et variée, faisant cohabiter la dimension cinématographique ("Inthecity") et l'intime ("Neverloved"), les atmosphères sombres et les couleurs lumineuses, les tempos lents et les rythmiques punchies. Arrangements de cordes luxuriants ("LordHenry"), cocottes funky ("Famous"), accents jazzy ("Daywalk"), réminiscences soft-rock ("Reflex"), profondeur soul ("Nowicaresomemore"), légèreté folk ("Once") et nuances électro, autant d'ingrédients que nos 5 larrons se sont amuser à entremêler gracieusement. Le projet, qui s'est construit pendant la pandémie sur leur terre natale, égraine 19 chansons à la production léchée, des morceaux qui se répondent et qui fonctionnent par pairs, comme "Light" et "Shadow", "Daywalk" et "Nightwalk", "Outside" et "Inside". Il adresse à qui veut bien l'écouter, un message d'amour, d’espoir et de persévérance, à l'instar du fédérateur "Free" , véritable hymne à la joie.

Indispensable !



vendredi 15 octobre 2021

Panam Panic - Love Of Humanity (Melius Prod./Inouïe Distribution)

Panam Panic - Love Of Humanity (Melius Prod./Inouïe Distribution)

Amateurs de musique électronique, de jazz et de sonorités urbaines réjouissez-vous, Panam Panic est là! 

D'emblée, le ton est donné avec "Love Of Humanity", composition qui donnera son titre au disque et qui ouvre les festivités de la plus belle des manières, avec ses nappes de claviers immersives et un déferlement rythmique véloce et précis. Elle nous replonge dans les meilleurs moments d'un jazz mutant en pleine effervescence dès la fin des années 90 baptisé nu-jazz, avec notamment ses mariages d'harmonies sophistiquées et d'instrumentations typiquement jazz/funk, ses improvisations libres et ses incursions - plus ou moins poussées - dans différents styles musicaux comme la house, le breakbeat, le hip-hop ou encore l'ambient. On repense alors à quelques artistes marquants de l'âge d'or de l'électro-jazz hexagonal, comme DJ Cam, St Germain, Laurent DeWilde, Llorca, Metropoloitan Jazz Affair ou encore Erik Truffaz qui, avec d'autres, bousculaient les dancefloors à cette époque. 

Pas étonnant donc, de retrouver en 2004 Robin Notte, tête pensante de Panam Panic, à l'origine d'un autre projet incontournable de cette mouvance, le fameux Wise et son excellent opus Electrology, au sein duquel œuvraient les cadors Guillaume PonceletFlavio Boltro, David Linx ou Julien Loureau.

Le claviériste parisien au CV plus que bien rempli, formait Panam Panic en 2008. Love Of Humanity est la troisième réalisation du groupe à géométrie variable, composé pour l'occasion du trompettiste Alexandre Herichon, du saxophoniste Lucas Saint-Cricq, du bassiste Pierre Elgrishi et du batteur Tao Ehrlich. Pensé en réaction à la situation que le monde subit depuis 2020, il dégage des vibrations soulful positives et fédératrices, imposant un jazz accrocheur dopé au groove, suffisamment pointu pour ravir les connaisseurs et assez accessible pour convertir les plus réticents. 

On notera par ailleurs, qu'aux côtés du quintet, officient deux rappeurs américains que Robin affectionne tout particulièrement, l'emblématique Mattic (de Wax Taylor) et Yagomeans. Ils donnent au disque un supplément d'âme de choix qui rappellera aux aficionados de la fusion du jazz et du hip-hop, les travaux de Robert Glasper, Q-Tip, Jazzmatazz, Ronny Jordan, The RH Factor ou bien sûr des nantais Hocus Pocus.




jeudi 19 août 2021

Hiatus Kaiyote - Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Hiatus Kaiyote -  Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Fan absolu depuis qu'elle nous a invité à entrer en 2012, dans son univers future soul envoutant et singulier - avec l'excellent Tawk Tomahawk - c'est avec curiosité et impatience que je découvre Mood Vaillant, nouvel album solaire de la formation australienne Hiatus Kaiyote. Succédant à Choose Your Weapon, paru en 2015, ce troisième opus s'est fait attendre, notamment à cause de la maladie qui a touché de plein fouet la chanteuse et guitariste autodidacte, Naomi "Nai Palm" Saalfield, membre fondatrice du groupe avec le bassiste Paul Bender, multi-instrumentiste originaire de Tasmanie. Renforcé par le batteur Perrin Moss et le claviériste Simon Mavin, le quartet a su mettre au point un cocktail de sonorités unique, qu'il a lui même baptisé wondercore. Il marie habilement les notes jazz, néo soul, psychédéliques et R&B à des rythmiques hip-hop et funk complétement démentes, alignant des grooves inspirés et sophistiqués.

Dans ce dernier effort magistral aux vibrations généreuses et aux ambiances immersives, Hiatus Kaiyote a choisi de colorer deux de ses compositions des arrangements sans nuls autres pareils de la légende brésilienne Arthur Verocai. Le titre "Get Sun", avec ses nuances cariocas resplendissantes, exprime à merveille cette rencontre singulière si bienvenue!

Flying Lotus, patron du label californien Brainfeeder et le duo anglais Coldcut, fondateur de l'emblématique Ninja Tune, ne s'y sont pas trompés!





dimanche 4 avril 2021

João Selva - Navegar (Underdog Records)

 João Selva - Navegar (Underdog Records)


Le musicien carioca Joâo Selva nous présente via Underdog Records son second opus baptisé Navegar. Installé à Lyon depuis une dizaine d’années, ce natif d'Ipanema livre un album gorgé de sonorités pop aux colorations tropicalistes, un recueil de 8 titres ensoleillés animés par un groove fédérateur, sensuel et dansant. Parcouru de lignes de basse assassines, de cocottes aux effets wah wah et d'accords de rhodes hypnotiques aux saveurs vintage, Navegar semble surgir du Rio des années 70, époque où la MPB était largement empreinte de black music nord-américaine et où triomphait l’incontournable Tim Maia, considéré comme le père de la soul brésilienne.

Au delà des ambiances funk (“Devagar”) et hip-hop (“Cadê Você”) héritées du Barry White brésiliencréolité et rythmes traditionnels afro-brésiliens sont également mis à l’honneur ici. Ils s'expriment ça et là, au détour de compositions largement métissées. “Navegar”, le single de l’album au titre éponyme en est d’ailleurs un bel exemple, lui qui revisite avec brio l'afoxé, ce folklore nordestin emblématique de Bahia.

Rien d'étonnant de voir qu’aux manettes de ce petit objet musical aux vibrations latines positives et festives, œuvre l'alchimiste français Patchworks, producteur pouvant se targuer de remplir un CV assez impressionnant (Da Break, Kumbia Boruka, John Milk...). 

On notera aussi la présence de la pétillante Flavia Coelho dans le très old schoolMeu Mano”, tube en puissance à la chaleur cuivrée qui nous fait songer à Sandra de Sá, du temps sa meilleure période au début des années 80...





dimanche 28 mars 2021

L’Impératrice - Tako Tsubo (Microqlima)

L’Impératrice - Tako Tsubo (Microqlima)


L’incontournable formation chic et glamour L’Impératrice nous revient avec son second opus baptisé Tako Tsubo, nom du « syndrome des cœurs brisés ». Cette cardiomyopathie liée au stress est décrite pour la première fois au Japon, « se manifeste par une déformation du cœur dû à un trop-plein d’émotion », le ton est donné!

L´album, mixé par le producteur américain Neal Pogue (Outkast, Stevie Wonder, Tyler, The Creator, Kaytranada, Earth, Wind and Fire), semble, plus clairement qu’auparavant, laisser apparaitre les références 80´s et 90´s du groupe. L’excellent “Tant d’amour perdu”, titre de Michel Berger datant de 1981, en est un bel exemple, lui qui clôt merveilleusement l’effort sur une note mélancolique et nostalgique. On se prend même à imaginer France Gall au micro, devant la section rythmique de l’épopée Starmania à l’époque du G-Funk.

Présent dans le paysage musical français depuis sa création en 2012, le groupe rencontre véritablement le succès à partir de 2016, remportant le prix Deezer Adami et participant à d’illustres festivals hexagonaux comme le Printemps de Bourges, Calvi On The Rocks et We Love Green. Une série de remixes orchestrés par Parcels, Poolside, Lazywax, Folamour, Patchworks ou encore Session Victim leur ouvre les portes de la scène club et quelques collaborations édifiantes s’ajoutent à leur palette sonore déjà bien riche (Isaac Delusion, Jamo, Lomepal). L’Imperatrice devient alors emblématique d’une french pop de haute couture, au même titre que Sebastien TellierPolo &Pan, Bengale ou Flavien Berger. 

Après Matahari paru en 2018, les six complices (Charles de Boisseguin et Hagni Gwon aux claviers, Flore Benguigui au chant, David Gaugué à la basse, Tom Daveau à la batterie et Achille Trocellier à la guitare électrique) nous livrent un recueil de 13 chansons pop aux saveurs discoïdes sensuelles et pleines d’émotions, où se marient tendrement vibrations funk (“Fou”) et R&B (“L’équilibriste”), incursions electro (“Tombé pour la scène”) et hip-hop West-coast (“Peur des filles”). Les ambiances nocturnes de leur précédent disque laissent place à davantage de couleurs et de lumière; de nouvelles thématiques (réseaux sociaux, féminisme...), plus ancrées dans le réel et l’actualité, sont également abordées avec une liberté inédite, qui s’affiche notamment dans la structure des morceaux.




vendredi 22 janvier 2021

Old School Funky Family - Tonus! (Pleins Poumons productions/Take It Easy Agency)

 Old School Funky Family - Tonus! (Pleins Poumons productions/Take It Easy Agency)

Originaire du Pays basque, l'explosive Old School Funky Family nous offrait le 06 Novembre dernier son 3ième album studio très justement baptisé Tonus!. Le groupe de 8 acolytes poursuit ses expérimentations funk énergiques et fédératrices à travers 9 compositions inédites et 2 reprises. 

Vulfpeck, les mastodontes américains du genre, qui font un buzz monstre sur la toile depuis 2014, se font chiper leur excellent "Dean Town" dont la ligne de basse mémorable n'en finit pas de faire des émules. Le jazz, omniprésent dans le jeu et l'écriture de la formation, brule et électrise lorsqu'on s'approche des terres du saxophoniste camerounais Manu Dibongo ("Big Flow"). 

Largement instrumentale et dansante, la musique d'Old School Funky Family joue également le blues, elle se pare alors d'atours vocaux soulful et sexy, que nous offrent avec générosité la chanteuse Rebecca M'Boungou (moitié de Kolinga) dans un sublime et entêtant "Closer to Eternity".

Bref, la fine équipe nous invite à monter le son et à hocher la tête en cadence sur un groove excitant... Pour mieux s'extirper du marasme ambiant !





mercredi 18 novembre 2020

The Brooks - Any Day Now (Underdog Records)

The Brooks - Any Day Now (Underdog Records)

C'est avec une énergie folle et fédératrice que le collectif canadien The Brooks vient nous balancer en pleine face son funk outre-Atlantique brulant et jouissif, hérité des tauliers du genre bien sûr (James Brown en tête), mais s'inscrivant également dans la lignée d'artistes emblématiques plus actuels, tels qu'Omar, D'Angelo ou Jamiroquai.

The Brooks, formation pilotée par son fondateur Alexandre Lapointe (bassiste incontournable de la scène black music montréalaise) et l'américain Alan Prater (chanteur à la voix éraillée originaire de Jacksonville en Floride et tromboniste d'expérience qui s'est notamment illustré auprès de Michael Jackson, Millie Jackson, The O.J’s, et Cameo), est une véritable machine à danser, un mastodonte à la cocotte facile rassemblant des instrumentistes d'exception, des requins de studio qui affichent tous un passif musical plus que respectable. S'y côtoient en effet Maxime Bellavance à la batterie, Philippe Look à la guitare et au chant, Daniel Thouin aux claviers, Sébastien Grenier au saxophone, Hichem Khalfa à la trompette et Philippe Beaudin aux percussions... Un casting XXL taillé pour les festivals !

Any Day Now, son troisième album, se compose de 12 titres stupéfiants d'efficacité et d'authenticité, où un groove syncopé alliant à la perfection minutie, rigueur et puissance, se marie pour le meilleur à des riffs cuivrés et des orchestrations pour cordes inspirées. Affichant haut et fort ses influences, mais revendiquant clairement ses propres couleurs, le groupe célèbre à sa manière la musique funk jouée dans les années 60 et 70 par les immenses Funkadelic, The Funk Brothers, The Headhunters et The Meters, mais aussi la soul aux envolées orchestrales léguée par Isaac Hayes, Ray Charles et Sam Cooke

Un cocktail de sonorités jazz-rock, rhythm and blues, P-funk et néo soul qui fait des étincelles !




lundi 12 octobre 2020

Mr Scruff - DJ-Kicks- Mr. Scruff (!K7)

Mr Scruff - DJ-Kicks- Mr. Scruff (!K7)

 Le DJ anglais Mr Scruff, égérie du label Ninja Tune depuis la parution de son fameux Keep It Unreal en 1999 et le succès planétaire du titre "Get A Move On", revient sur le prestigieux label allemand !K7 nous livrer un mix particulièrement élégant et éclectique, réalisé dans le cadre de la célèbre série DJ-Kicks. Andrew Carthy, de son vrai nom, rejoint ainsi l'impressionnante liste d'artistes s'étant prêtés au jeu depuis la création du concept en 1995. Carl Craig, Kruder und Dorfmeister, DJ Cam, Thievery Corporation , Kid Loco, Henrik Schwarz, Booka Shade, Maceo Plex ou plus récemment Kamaal Williams se sont en effet succédés à la programmation et aux platines, imposant leur statut - plus ou moins avéré - de turntablist et de producteur, mais surtout de crate digger.

 Remarqué pour ses longs sets ainsi que pour les dessins animés qu'il réalisait lui-même et qu'il projetait durant ses prestations, le jeune Mr Scruff s'est rapidement fait un nom à la fin des années 90, déclinant son mélange habile et original de sonorités hip hop, de jazz et de house jusqu'à ce que la mode change et que l'intérêt du public envers lui ne faiblisse. 

Cependant, comme les vétérans ont le vent en poupe ces derniers temps, voici que notre selector préféré refait surface (sa dernière parution Friendly Bacteria datait de 2014). La sélection qu'il nous propose est, comme on s'y attendait, surprenante et très variées, passant avec une fluidité déconcertante du ragga pionnier de Tiger au jazz afro-cubain de Snowboy And The Latin Section ou à l'électro-swing de Natural Self, de la sublime néo-soul d'Andreya Triana au funk do brasil d'Emiliano Santiago ou de la samba intemporelle de Rosa Maria... On notera également la bass music déjantée du producteur britannique Dobie, la house hypnotique du berlinois Max Graef, le broken beat de Seiji, l'ambiance caribéenne de l'ensemble Drymbago ou encore l'afro groove du maître Tony Allen (RIP).




lundi 25 mai 2020

Captain Planet - No Visa (Bastard Jazz Recordings)

Captain Planet - No Visa (Bastard Jazz Recordings)

Le Dj/producteur californien basé à L.A. Charlie Wilder alias Captain Planet publiera le 26 Juin prochain sur Bastard Jazz Recordings son cinquième opus baptisé No Visa, un envoûtant cocktail de sonorités world aux vibrations électroniques dansantes et estivales. Avec ses 13 pépites et presque autant d'invités prestigieux issus des scènes musicales du monde entier, le disque nous immerge dans un melting pot culturel captivant, où les traditions afro-cubaines, congolaises, jamaïcaines, afro-brésiliennes, moyen-orientales et est-africaines résonnent sur des rythmiques urbaines fédératrices. Ambiances dancehallafro house, hip-hop, funk carioca ou encore electronic soukouss se succèdent donc, dans un sublime écrin aux couleurs caribéennes et aux pulsations afro!


lundi 4 mai 2020

Big Funk Brass - Higher (Autoproduction) The Heavy Weights Brass Band

Big Funk Brass - Higher (Autoproduction)

Actif depuis près de 10 ans, le Big Funk Brass ou BFB pour les intimes, publiait le 30 Avril dernier son troisième opus baptisé Higher, un recueil vivifiant aux 11 compositions accrocheuses, dont les saveurs cuivrées héritées de la traditions des Brass Bands de la Nouvelle Orléans (dont le fameux Hot 8 Brass Band), nous mettent du baume au cœur, en ces temps assombris par un confinement qui s'éternise. Teintée de notes funk, jazz et hip-hop, la musique au groove survitaminé et hypnotique que le groupe originaire d'Amiens a su concocter, nous séduit d'emblée. Les vibrations positives et fédératrices émises par nos 8 larrons ont d'autant plus d'impactes qu'elles sont portées - sur deux titres incontournables -  par le flow ravageur du rappeur FP, membre éminent du collectif britannique A State Of Mind, et la voix soulful du célèbre crooner hexagonal, Ben L'Oncle Soul.
Un condensé d'énergie et de bonne humeur qui rappelle les excellents projets: Nola French Connection Brass Band, Surnatural OrchestraYoungblood Brass BandThe Heavy Weights Brass Band ou encore Radio Kaizman!


jeudi 16 avril 2020

Thundercat - It Is What It Is (Brainfeeder)

Thundercat - It Is What It Is (Brainfeeder)

Devenu un incontournable des scènes hip-hop, punk (au sein du groupe Suicidal Tendencies), soul et jazz californiennes, le bassiste, batteur, chanteur et songwriter de Los Angeles, Stephen Lee Bruner alias Thundercat, publiait le 04 Avril dernier son quatrième opus, co-produit avec son fidèle acolyte, l'immense Flying Lotus, également patron de l'excellent label Brainfeeder. Repéré aux côtés des emblématiques Erykah Badu, Kendrick Lamar, Keziah Jones, Kamasi Washington et Childish Gambino (ici présents), l'artiste polyvalent, fantasque et farceur - qui nous fait forcément songer au mythique George Clinton - affiche depuis ses débuts un look hors norme et tape à l'oeil, tout en imposant un doigté virtuose et renversant, accompagné d'une voix bluffante et entêtante.
Le surprenant et cérébral It Is What It Is annonce d'emblée la couleur, refusant toute étiquette, il s'impose comme un disque complètement kitsch et barré, où le musicien aux multiples facettes traite entre autre de la disparition brutale en 2018 de son ami Mac Miller, décès qui l'a profondément marqué. Flirtant avec un tas de sonorités, il garde l’auditeur en haleine avec des titres azimutés, le régalant ici d'un groove frénétique et là d'ambiances chill hypnotiques et sophistiquées d'où se dégage une certaine mélancolie. Ses lignes de basse décapantes, saisissantes et généreuses, ponctuent des compostions expérimentales et avant-gardistes, où influences funk, R&Bpop nippone et jazz fusion façonnent un cocktail détonnant aux saveurs déroutantes.
Entouré d'une myriade de pointures, comptant les brillants guitaristes multi-instrumentistes Steve Lacy (The Internet) et Pedro Martins ou les batteurs Louis Cole (Brad Mehldau) et son idole, Steve Arrington (Slave) - tous deux à l'oeuvre dans le brulant et accrocheur "Black Qualls" - Bruner convie également les MCs Ty Dollar $ign, Zack Fox et Lil B... Que du beau monde!



mercredi 25 mars 2020

The HeadShakers - The HeadShakers

The HeadShakers - The HeadShakers

Les lillois de The HeadShakers publiaient il y a peu leur second opus éponyme, embarquant 12 déflagrations funk électrisantes, aux saveurs cuivrées bien épicées. Après un premier obus lâché en 2015, les 8 musiciens - qui se présentent comme étant des rejetons spirituels d'une union explosive ayant marié The Headhunters à Franck Zappa - persistent et signent, nous livrant un disque décapant, alignant des sonorités savamment orchestrées et boostées aux hormones de croissance. Avec le concours d'invités de marque comme la légende des JB's, le tromboniste Fred Wesley, la chanteuse soulful Dréo et le trompettiste néo-bop de Chicago, Russell GunnThe HeadShakers nous extirpe de la monotonie ambiante en nous inondant de vibrations positives et fédératrices.



lundi 23 mars 2020

Daniel Romeo - The Black Days Session #1 (CQFD)

Daniel Romeo - The Black Days Session #1 (CQFD)

Le bassiste belge Daniel Romeo, collaborateur sur scène ou en studio d'une myriade d'artistes tels que Bernard Lavilliers, Liane Foly et Axelle Red ou encore de Paco Sery, Dj Cam, Manu Katché et Mike Stern, a souvent œuvré dans l'ombre demeurant un sideman recherché et un producteur émérite. Aussi bien à l'aise dans le milieu de la pop (directeur artistique de The Voice) que dans celui du jazz (à la section rythmique auprès d'André Ceccarelli), il collectionne depuis près de 30 ans des partenariats plus prestigieux les uns que les autres. Donc quoi de plus logique que faire de son album une ode à l'amitié tissée entre ces musiciens devenus de véritables amis?
Publiant son second disque, 24 ans après le premier et différents projets malheureusement avortés, il dévoile un savoir-faire indéniable, une technicité imparable et une exigence musicale incontestable, alignant 11 titres aux saveurs jazz-funk, dont 10 compositions de son cru, captées en live au studio Da Recording. Enregistré en seulement 4 jours dans son fief à Anderlecht, son intense et brillant The Black Days Session #1 - où s'illustrent aux côtés des incontournables Arnaud Renaville à la batterie, Eric Legnini au Fender Rhodes, Julien Tassin aux guitares et Christophe Panzani aux saxophones, des invités de marque tels qu'Alex Tassel et Flavio Boltro au bugle et à la trompette,(évoluant respectivement dans "The Black Days" et "When You Reveal Yourself"), Toots Thielemans à l'harmonica ("Vincent #1") ou encore Dré Pallemaerts à la batterie ("Pali") - ravira les amateurs d'un groove fiévreux et endiablé ("Escro") habité de sonorités cuivrées ("Fat Cat"), de cordes envoûtantes ("La Valse de Soleil Marijane") et d'un chœur céleste ("Onika"). Électrisant et sévèrement entraînant, The Black Days Session #1 nous immerge également dans un état de profonde mélancolie avec des morceaux comme "On The Edge" ou la vibrante ballade "Vincent #2". Ailleurs, il nous fait songer à l'été qui arrive à grands pas, avec ses ambiances chill apaisantes et pleines de sensualité ("Serenity")...
Un beau voyage!


jeudi 20 février 2020

Ludivine Issambourg - Outlaws Tribute to Hubert Laws (Heavenly Sweetness/L'Autre Distribution)

Ludivine Issambourg - Outlaws Tribute to Hubert Laws (Heavenly Sweetness/L'Autre Distribution)


Artisan d'un groove radieux et électrisant, Ludivine Issambourg - flûtiste normande devenue emblématique des scènes electro et jazz hexagonales, voire européennes (Magic Malik, Julien Lourau, Wax Tailor, Antiloops, UHT, A State of Mind, Dj Greem, Dj Click, Angélique Kidjo,...) - fait mouche avec son nouvel effort à paraître le 28 Février prochain sur l'excellent label Heavenly Sweetness!
Passionnée par les sonorités funk et soul/jazz old school, elle rend dans son entraînant Outlaws, un hommage vibrant à l'américain Hubert Laws, un des rares musiciens classiques à s'être illustré avec autant de brio dans les répertoires jazz et pop que rhythm & blues. Avec près d'une vingtaine d'albums à son actif en tant que leader et une myriade de collaborations toutes plus prestigieuses les unes que les autres (Jaco Pastorius, Chick Corea, Herbie Hancock, Quincy Jones ou encore Ron Carter), ce monstre sacré - pilier de ce que Gunther Schuller nommait dans les années 50 le Third Stream - est devenu le flûtiste le plus samplé par les producteurs hip-hop, aux côtés bien sûr les immenses Herbie Mann et Yusef Lateef.
Accompagnée par des artistes de grande envergure - à savoir Laurent Coulondre à l'orgue Hammond, Julien Herné à la basse, Stéphane Huchard à la batterie - et épaulée par l'incontournable claviériste Eric Legnini (à la direction artistique et au Fender Rhodes), Ludivine parvient donc dans ce captivant Tribute to Hubert Laws à sublimer le répertoire malheureusement trop méconnu d'un géant, nous faisant plonger tête la première dans un décors immersif aux couleurs 70's.
Nous noterons la présence d'un invité spécial sur l’envoûtant "What Do You Think of This World Now?", il s'agit du brillant Christophe Chassol !



samedi 28 décembre 2019

Kaytranada - Bubba (RCA)

Kaytranada - Bubba (RCA)

Le producteur canadien Kaytranada nous revient enfin avec un second opus long format, le très attendu Bubba, une suite logique à l’excellent 99,9% paru en 2016 qui satisfera à coup sûr les fans de l’artiste installé à Québec mais originaire de Port-au-Prince.
Jamais avare en collaborations prestigieuses et toujours bien venues, il s’entoure ici d’une pléiade d’invités triés sur le volet comme Estelle (« Oh No »), Pharrell Williams (« Midsection »), Teedra Moses (« Culture »), Tinashe (« The Worst in Me ») ou encore Masego (« Need It ») pour ne citer qu’eux, qui viennent brillamment s’illustrer sur ses beats sophistiqués au groove syncopé si dansant (« Go Dj »). On retrouve bien évidement les signatures rythmique et mélodique si singulières du DJ qui ont largement fait école depuis ses débuts en 2010, une esthétique lo-fi rétro-futuriste accrocheuse et fédératrice qui mêle à la fois les tendances hip-hop, funk, R&B et pop à une ambiance afro-house (« Vex Oh ») des plus captivantes...