Panam Panic - Love Of Humanity (Melius Prod./Inouïe Distribution)
Amateurs de musique électronique, de jazz et de sonorités urbaines réjouissez-vous, Panam Panic est là!D'emblée, le ton est donné avec "Love Of Humanity", composition qui donnera son titre au disque et qui ouvre les festivités de la plus belle des manières, avec ses nappes de claviers immersives et un déferlement rythmique véloce et précis. Elle nous replonge dans les meilleurs moments d'un jazz mutant en pleine effervescence dès la fin des années 90 baptisé nu-jazz, avec notamment ses mariages d'harmonies sophistiquées et d'instrumentations typiquement jazz/funk, ses improvisations libres et ses incursions - plus ou moins poussées - dans différents styles musicaux comme la house, le breakbeat, le hip-hop ou encore l'ambient. On repense alors à quelques artistes marquants de l'âge d'or de l'électro-jazz hexagonal, comme DJ Cam, St Germain, Laurent DeWilde, Llorca, Metropoloitan Jazz Affair ou encore Erik Truffaz qui, avec d'autres, bousculaient les dancefloors à cette époque.
Pas étonnant donc, de retrouver en 2004 Robin Notte, tête pensante de Panam Panic, à l'origine d'un autre projet incontournable de cette mouvance, le fameux Wise et son excellent opus Electrology, au sein duquel œuvraient les cadors Guillaume Poncelet, Flavio Boltro, David Linx ou Julien Loureau.
Le claviériste parisien au CV plus que bien rempli, formait Panam Panic en 2008. Love Of Humanity est la troisième réalisation du groupe à géométrie variable, composé pour l'occasion du trompettiste Alexandre Herichon, du saxophoniste Lucas Saint-Cricq, du bassiste Pierre Elgrishi et du batteur Tao Ehrlich. Pensé en réaction à la situation que le monde subit depuis 2020, il dégage des vibrations soulful positives et fédératrices, imposant un jazz accrocheur dopé au groove, suffisamment pointu pour ravir les connaisseurs et assez accessible pour convertir les plus réticents.
On notera par ailleurs, qu'aux côtés du quintet, officient deux rappeurs américains que Robin affectionne tout particulièrement, l'emblématique Mattic (de Wax Taylor) et Yagomeans. Ils donnent au disque un supplément d'âme de choix qui rappellera aux aficionados de la fusion du jazz et du hip-hop, les travaux de Robert Glasper, Q-Tip, Jazzmatazz, Ronny Jordan, The RH Factor ou bien sûr des nantais Hocus Pocus.
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