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jeudi 23 mars 2023

Geneviève Artadi - Forever Forever (Brainfeeder)

Geneviève Artadi - Forever Forever (Brainfeeder)

La chanteuse, autrice, multi-instrumentiste et productrice basée à Los Angeles Geneviève Artadi publiait le 17 Mars dernier sur l'exigent label Brainfeeder, Forever Forever, un objet sonore barré et déroutant aux influences jazz, pop et electro. Artiste prolifique au sein de ses formations Pollyn et KNOWER, collaboratrice appréciée, repérée aux côtés de Jacob Collier, Thundercat ou Snarky Puppy, elle élabore une musique expérimentale hybride et psychédélique, aux rythmiques frénétiques désarticulés et aux harmonies complexes dissonantes; un univers auquel le patron Flying Lotus nous a habitué depuis la création de son écurie en 2008. Quelques instants suspendus se dégagent comme le sensuel "Change Stays" ou l'entêtant "Message To Self"; mais globalement, s'imposent dans l'opus de puissantes notes broken beat ("Plate") et des explorations jazz futuristes grinçantes parfois déstabilisantes ("Nice"). Certains titres, plus accessibles, nous permettent tout de même de garder la tête hors de l'eau, je pense au dansant "Black Shirts", ainsi qu'au très ensoleillé "Watch For The View".

Avis aux curieux!



jeudi 19 août 2021

Hiatus Kaiyote - Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Hiatus Kaiyote -  Mood Valiant (Brainfeeder Records/Ninja Tune)

Fan absolu depuis qu'elle nous a invité à entrer en 2012, dans son univers future soul envoutant et singulier - avec l'excellent Tawk Tomahawk - c'est avec curiosité et impatience que je découvre Mood Vaillant, nouvel album solaire de la formation australienne Hiatus Kaiyote. Succédant à Choose Your Weapon, paru en 2015, ce troisième opus s'est fait attendre, notamment à cause de la maladie qui a touché de plein fouet la chanteuse et guitariste autodidacte, Naomi "Nai Palm" Saalfield, membre fondatrice du groupe avec le bassiste Paul Bender, multi-instrumentiste originaire de Tasmanie. Renforcé par le batteur Perrin Moss et le claviériste Simon Mavin, le quartet a su mettre au point un cocktail de sonorités unique, qu'il a lui même baptisé wondercore. Il marie habilement les notes jazz, néo soul, psychédéliques et R&B à des rythmiques hip-hop et funk complétement démentes, alignant des grooves inspirés et sophistiqués.

Dans ce dernier effort magistral aux vibrations généreuses et aux ambiances immersives, Hiatus Kaiyote a choisi de colorer deux de ses compositions des arrangements sans nuls autres pareils de la légende brésilienne Arthur Verocai. Le titre "Get Sun", avec ses nuances cariocas resplendissantes, exprime à merveille cette rencontre singulière si bienvenue!

Flying Lotus, patron du label californien Brainfeeder et le duo anglais Coldcut, fondateur de l'emblématique Ninja Tune, ne s'y sont pas trompés!





jeudi 16 avril 2020

Thundercat - It Is What It Is (Brainfeeder)

Thundercat - It Is What It Is (Brainfeeder)

Devenu un incontournable des scènes hip-hop, punk (au sein du groupe Suicidal Tendencies), soul et jazz californiennes, le bassiste, batteur, chanteur et songwriter de Los Angeles, Stephen Lee Bruner alias Thundercat, publiait le 04 Avril dernier son quatrième opus, co-produit avec son fidèle acolyte, l'immense Flying Lotus, également patron de l'excellent label Brainfeeder. Repéré aux côtés des emblématiques Erykah Badu, Kendrick Lamar, Keziah Jones, Kamasi Washington et Childish Gambino (ici présents), l'artiste polyvalent, fantasque et farceur - qui nous fait forcément songer au mythique George Clinton - affiche depuis ses débuts un look hors norme et tape à l'oeil, tout en imposant un doigté virtuose et renversant, accompagné d'une voix bluffante et entêtante.
Le surprenant et cérébral It Is What It Is annonce d'emblée la couleur, refusant toute étiquette, il s'impose comme un disque complètement kitsch et barré, où le musicien aux multiples facettes traite entre autre de la disparition brutale en 2018 de son ami Mac Miller, décès qui l'a profondément marqué. Flirtant avec un tas de sonorités, il garde l’auditeur en haleine avec des titres azimutés, le régalant ici d'un groove frénétique et là d'ambiances chill hypnotiques et sophistiquées d'où se dégage une certaine mélancolie. Ses lignes de basse décapantes, saisissantes et généreuses, ponctuent des compostions expérimentales et avant-gardistes, où influences funk, R&Bpop nippone et jazz fusion façonnent un cocktail détonnant aux saveurs déroutantes.
Entouré d'une myriade de pointures, comptant les brillants guitaristes multi-instrumentistes Steve Lacy (The Internet) et Pedro Martins ou les batteurs Louis Cole (Brad Mehldau) et son idole, Steve Arrington (Slave) - tous deux à l'oeuvre dans le brulant et accrocheur "Black Qualls" - Bruner convie également les MCs Ty Dollar $ign, Zack Fox et Lil B... Que du beau monde!



jeudi 26 janvier 2017

Thundercat - Show You The Way Feat. Michael McDonald & Kenny Loggins (Single) (Brainfeeder)

Thundercat - Show You The Way Feat. Michael McDonald & Kenny Loggins (Single) (Brainfeeder)

Thundercat, bassiste et chanteur exubérant de l'écurie Brainfeeder menée par le mythique Flying Lotus s'apprête à publier son nouvel opus baptisé sobrement Drunk. Il fait suite à son mini album The Beyond/Where the Giants Roam paru en 2015 et au LP Apocalypse sorti deux ans plus tôt.

L'artiste dévoilait en Aout 2016 un premier extrait "Bus In These Streets" produit par le boss en personne Steve Ellison, il nous offre aujourd'hui, histoire de nous faire patienter jusqu'à la fin Février 2017, le single "Show You The Way" où il convie les crooners légendaires de la pop Michael McDonald et Kenny Loggins. Délicatement funky et toujours inspirée du rhythm'n'blues libidineux des Delfonics et autres formations de Philadelphie, la ballade soul distille avec humour et décalage les sonorités ouatées et cristallines d'un Thundercat au sommet de son art. Faisant mouche dès la première écoute, elle figure parmi les 23 titres de Drunk, qui peut compter parmi ses prestigieuses collaborations celles des immenses Kendrick Lamar, Pharrell, Wiz Khalifa et Kamasi Washington, auteur d'Epic, l'un des meilleurs disques de jazz de l'année passée.

lundi 17 octobre 2016

Jameszoo - Fool (Brainfeeder)

Jameszoo - Fool (Brainfeeder)

Le label de Flying Lotus, Brainfeeder, publie le premier effort intitulé Fool du compositeur/producteur hollandais Mitchel Van Dinther alias Jameszoo. Le disque, composé de 11 titres "jazz électronique naïf" (dixit l'artiste), rassemble une sacrée brochette de musiciens parmi lesquels évoluent quelques légendes comme le brésilien Arthur Verocai (dont Mr Bongo rééditait l'oeuvre majeure en Avril dernier) ou le pianiste new-yorkais Steve Khun (repéré aux côtés de John Coltrane, McCoy Tyner, Steve Swallow et j'en passe et des meilleurs...), ainsi qu'un casting de jeunes musiciens prodiges comme le bassiste Thundercat (habitué du label) et le saxophoniste John Dikeman.
Bien qu'éparpillé et fouillis, Fool est un objet surprenant, intéressant et bien barré. Dès son ouverture avec "Flake", le ton est donné, alternant motifs musicaux dissonants, glitch et désordonnés, frôlant avec la musique bruitiste et moments plus accessibles où se dessinent une mélodie captivante et un groove prenant. Plus loin dans "Soup" apparaît une instrumentation néo-soul digne d'un Glasper qui disparaît dans des frémissements électroniques. "Meat" nous plonge dans une ambiance free jazz décapante et "The Zoo" dans un pur trip jazz rock qui finit par un tour de chant façon crooner. "Crumble" fait penser à Squarepusher et ses rythmique qui filent à la vitesse de la lumière tandis que "Teeth" nous accompagne vers la sortie avec ses accords de claviers paisibles et rassurants qu'une section de cordes vient juste troubler sans trop déranger...


vendredi 7 octobre 2016

Thundercat - Bus in These Streets

Thundercat - Bus in These Streets

Il y a peu, l'exubérant et non moins talentueux Stephen Brunner alias Thundercat célébrait le premier anniversaire de son mini-album The Beyond/Where The Giants Room. Le 23 Aout dernier, le chanteur et bassiste, fidèle acolyte de Flying Lotus et habitué de son écurie Brainfeeder, partageait un nouveau titre intitulé "Bus in These Streets". Délivrant comme à son habitude un groove captivant, il explore ici des sonorités rétro soul, inspirées surement de l'univers rhythm & blues libidineux de Philadelphie, genre The Delfonics... Steve Ellison alias Flying Lotus est à la programmation, Thundercat à la basse et au chant... Un duo gagnant pour un bijou pop flamboyant.





jeudi 6 août 2015

Kamasi Washington – The Epic (Brainfeeder)




Kamasi Washington – The Epic (Brainfeeder)
Né en 1981 et déjà considéré comme une légende de la nouvelle sphère jazz américaine, le saxophoniste californien Kamasi Washington nous présente son triptyque The Epic, publié par Brainfeeder, label underground de l’immense producteur Flying Lotus, qui lui a donné toute latitude pour la réalisation de cet album hors norme !
La particularité de ce musicien qui mérite d’entrer dans l’arène des géants du jazz, c’est la facilité avec laquelle il passe d’un répertoire hard bop, fusion voire free jazz à des projets aux sonorités plus urbaines, comme le hip-hop, l’electro, la nu soul ou le G-funk. En jetant un coup d’œil à sa bio on entrevoit cette versatilité, aussi bien présent aux côtés des légendes Wayne Shorter, George Duke ou Herbie Hancock, que d’artistes non moins talentueux mais dans des registres  plus populaires Quantic, Lauryn Hill, Snoop Dogg, Raphael Saadiq ou encore Kendrick Lamar… Une liste non exhaustive qui n’est pas prête de se clore !
Kamasi est devenu une référence incontournable de la nouvelle scène jazz expérimental, clairement redevable aux monstres sacrés que sont  les époux Coltrane (John et Alice), Miles Davis, Pharoah Sanders, Fela Kuti, Guru, Marvin Gaye ou Malcom X (pour ne citer qu’eux), il réinvente le modern jazz en remettant notamment au goût du jour les arrangements magistraux pour big band orchestral et en nourrissant ses compositions et ses reprises d’influences gospel, soul, impressionniste européenne et blaxploitation.
L’album se divise en 3 actes : The Plan, The Glorious Tale et The Historic Repetition.
Dans ce triple disque en forme de célébration sincère et passionnée AUX jazz, qu’il enregistra fin 2011 lors de séances marathon avec sa formation habituelle basée à Los Angeles West Coast Get Down (constituée d’amis de longue date voire d’enfance : le claviériste Brandon Coleman, le tromboniste Ryan Porter, le trompettiste Dontae Winslow, les batteurs Tony Austin et Ronald Bruner Jr, le frère de ce dernier l’exubérant bassiste Thundercat aka Stephen Bruner, le pianiste Cameron Graves, le contrebassiste Miles Mosley, la chanteuse R&B Patrice Quinn), le compositeur engagé et multi-instrumentiste militant s’offre la direction d’un orchestre de 32 musiciens et d’un chœur de 20 chanteurs, décloisonnant les styles et les genres, prenant des risques et menant sa barque là où on ne l’attend pas.
The Epic, même s’il ne révolutionne pas le genre jazz, fait forcément figure d’ovni dans le répertoire de Brainfeeder plutôt orienté abstract hip-hop et électro. Dans ce concert explosif et jouissif de 172 minutes enrobées de cordes et de voix, l’artiste ose le hors format, le hors cadre et impose sa vision d’une musique sophistiquée mais décomplexée et plurielle, empreinte d’un héritage prestigieux parcouru d’un désir féroce de liberté et d’avant-gardisme.
Le rappeur Common dit au sujet du saxophoniste ténor visionnaire et de son crew (qui se nomme aussi The Next Step) que « ces jeunes gars lui rappellent pourquoi il aime la musique ! », le journal anglais The Independant affirme quant à lui que « The Epic est la chose la plus excitante du moment, propulsant le jazz hors de sa pénombre pour au moins une dizaine d’années ! » et en effet, plus qu’une simple immersion dans la grande tradition du jazz, Kamasi lui rend hommage en nous proposant une voie alternative, une tambouille personnelle emplie de spiritualité, d’émotions, d’expressivité, de virtuosité et de surprises. Il nous livre une odyssée captivante même auprès d’un public peu enclin à se plonger dans l’univers parfois savant du jazz. 
On notera bien sûr la sublime reprise de Clair de Lune de Claude Debussy, aussi inattendue qu’enivrante, ainsi que le standard Cherokee de Ray Noble immortalisé entre autres par Charlie Parker et ici illuminé par la voix gracieuse de Patrice Quinn et le groove délicat de la section rythmique…
A découvrir d’urgence !
 
 

mercredi 15 octobre 2014

Daedelus – The Light Brigade (Brainfeeder)


Daedelus – The Light Brigade (Brainfeeder)

Alfred Darlington alias Daedelus publie sur le label de Flying Lotus un nouvel opus délicat et mélancolique intitulé The Light Brigade. Brainfeeder, connu pour ses signatures glitch-hop, met ici en lumière un album dominé par les sonorités acoustiques d’une guitare sèche et quasiment privé d’électronique. La voix du californien inonde de sa douceur éthérée une musique folk expérimentale aux accents liturgiques (comme on peut l'entendre sur le premier single Onward). Daedalus, qui nous avait habitué à un univers bien plus baroque et arythmé, évoque dans ce recueil de complaintes déchirantes la tragédie de la Guerre de Crimée avec une empathie saisissante, à l’instar du final Country Of Conquest, traversé par des cordes funestes et lancinantes.

 

jeudi 11 septembre 2014

Taylor McFerrin – Early Riser (Brainfeeder/Pias)


Taylor McFerrin – Early Riser (Brainfeeder/Pias)

Forcément, porter le nom d’une légende vivante doublée d’un novateur génial du jazz vocal ne doit pas être chose aisée, pourtant Taylor McFerrin, fils aîné du célèbre interprète du cultissime "Don’t Worry, Be Happy", brille et excelle dans ce premier LP qu’il nous livre grâce à l’entremise du label Brainfeeder.

Early Riser est un véritable bijou electro soul gorgé d’influences R&B, jazz et pop. Déjà repéré aux côtés du claviériste Amp Fiddler et du rappeur anglais Ty, le jeune multi-instrumentiste/Dj/chanteur/producteur et beatboxer basé à Brooklyn, sortait chez Ninja Tune en 2006 l’EP Broken Vibes et produisait en 2010 le titre "Love Conversations" du crooner José James. Flying Lotus le prend alors sous son aile et paraît en 2011 un second EP Place In My Heart, dont le titre éponyme, orienté electro pop, est présent sur l’album avec la sensuelle participation de sa collègue de label, RYAT.

Taylor distille avec maestria tout ce qui se fait de plus parlant et organique dans les musiques urbaines et électroniques depuis les années 50 jusqu’à nos jours.

Au détour du très nu soul "Florasia", digne des productions langoureuses de Vikter Duplaix, l’artiste nous ballade entre l’ambiance nu-jazz de "Postpartum", l’atmosphère abstract hip-hop de "Degrees Of Light", la rythmique broken beat de "The Antidote" (où le flow de Nai Palm des Hiatus Kaiyote nous ensorcelle), et la sophistication jazz des magnifiques "Already There" (Robert Glasper au keys et Thundercat à la basse !), "Invisible/Visible" (dans le lequel apparaissent les mythiques Bobby McFerrin et César Camargo Mariano, grand pianiste brésilien) et enfin "PLS DNT LSTN" (une déferlante cosmic-jazz-groove presque psychédélique). La chanteuse Emily King rejoint elle aussi ce casting parfait dans "Décisions", une complainte dubsteb qui nous rappellent les rapports intimes que Taylor McFerrin entretient avec la bass music londonienne.

Bref, comme beaucoup l’ont écrit, Early Riser est un disque, ou plutôt une expérience à mener par sa propre écoute, sans lecture ou interprétation extérieure. C'est une réelle découverte avec la promesse de moments musicaux intenses et profonds,

BRAVO ET MERCI TAYLOR MCFERRIN !

lundi 8 septembre 2014

Mono/Poly – Golden Skies (Brainfeeder/Pias)


Mono/Poly – Golden Skies (Brainfeeder/Pias)

Ambiances cosmiques et glitch, le LP de Mono / Poly alias Charles Dickerson intitulé Golden Skies regorge de ses sonorités galactiques extirpées d’un univers électronique abyssal. Repéré par Flying Lotus sur MySpace, le producteur nous offre 13 titres abstract hip-hop où samples, synthés, vocaux et beats nous projettent dans un monde musical singulier et bruitiste, parfois chill-out mais foncièrement avant-gardiste. Malgré les machines et les programmes, Golden Skies arbore ici et là quelques textures acoustiques bienveillantes et bienvenues comme la harpe délicate et scintillante de Rebekah Raff sur Transit To The Golden Planet. Empyrean, habité par la voix fantomatique de la chanteuse Mendee Ichikawa rappelle quant à lui les atmosphères aériennes du trip-hop de Bristol et Gamma, ovni de cet album semble être un clin d’œil à l’immense It’s Album Time de Todd Terje. Un artiste à suivre !

Matthewdavid – In My World (Brainfeeder/Pias)


Matthewdavid – In My World (Brainfeeder/Pias)

Le label de Flying Lotus Brainfeeder nous présente le nouvel opus du beatmaker  américain Matthew McQuenn alias Matthewdavid, intitulé In My World. Ce recueil de 10 titres orientés abstract hip-hop et electronica, est agrémenté d’éléments pop, soul et dub, la voix du producteur y demeurant comme la clé de voûte de l’album. Matthew, chanteur/rappeur récemment marié et tout jeune papa, nous livre un disque intimiste, aux ambiances envoutantes et complexes où les textures sonores sont faites d’assemblages bruitistes et de lignes de basses frémissantes, le tout nappé d’échos et de reverbes. L’ensemble donne l’impression d’écouter une vieille cassette tournant au ralenti… !

Ce premier single, au titre éponyme, vous rappellera sans doute la soul mielleuse des Delfonics...
 

mercredi 2 avril 2014

Ryat – Totem (Brainfeeder)


Ryat – Totem (Brainfeeder)

Paru en 2012 sur l’excellent label Brainfeeder basé à Los Angeles et piloté par le Dj/producteur/rappeur Flying Lotus, l’album Totem est un manifeste abstract hip-hop bardé de samples lourds et crasseux, survolés par la voix fantomatique de Ryat, largement inspirée des accents nordiques policés de Björk. Des arrangements de cordes évoquant les immenses steppes islandaises viennent parfois caresser les instrus urbaines brutales et syncopées de la jeune compositrice, héritées du glitch-hop et de la drum & bass. Chacun des titres représente un animal spirituel, le cinématique « Hummingbird » (colibri), « Howl » (hibou) et ses sonorités jungle ou bien « Invisibly Ours » et sa folk aérienne, la onzième piste au titre éponyme closant un Totem hanté de bruits, de craquements, de vrombissements, de gémissements électroniques et autres grésillements organiques ou minéraux. La chanteuse déploie donc des atmosphères variées, on note ainsi les accents fusion jazz d’« Object Mob » réaffirmant le caractère hybride et composite de sa musique. Difficilement accessible dès la première écoute, le disque sonne comme un enchevêtrement brouillon de textures sonores et de rythmiques chaotiques. Dans ce dédale digital un seul fil conducteur demeure : la voix fragile, fine et sensuelle de Christina Ryat.
"Howl"

 
"Invisibly Ours"
 
"Object Mob"