Le compositeur et multi-instrumentiste américain Keith Kenniff alias Goldmund nous présente son nouveau
projet baptisé Sometimes. Ce disque tendre et touchant se compose de
17 plages ambient plutôt courtes, au
cours desquelles le producteur élabore de subtiles
nappes musicales postclassiques où des mélodies dépouillées et interprétées
sur un piano réverbéré s'évaporent dans
des brouillards électroniques aux sonorités organiques. Moins acoustique
qu'une pièce de Ludovico Einaudi, Sometimes déploie cette même force
évocatrice d'images. L'auditeur, happé par ces textures immatérielles, erre
dans un espace aux contours flous et habité de mélancolie. Malgré que la
lumière y soit faible voire quasi absente, il est guidé par quelques notes délicates suspendues comme
en apesanteur et quelques emprunts
sonores familiers (la pluie, un courant d'eau qui ruisselle, une brise dans
les feuillages ou encore quelques échos indiscernables…). Le seul ingrédient qui
pourrait s'apparenter à un élément rythmique est le bruit a demi étouffé que
font les doigts de Keith en
martelant les touches de son instrument, ces petits riens presque inaudibles
font la qualité indéniable de ce disque
d'hiver aux allures de bande-son
invitant à la rêverie et au repos.
A noter l'intervention du maître japonais Ryuichi Sakamoto sur le titre A World I Give dont les premières notes nous rappellent étrangement l'illustre Love Theme de Spartacus, devenu depuis la sortie du film de Stanley Kubrick en 1960 le standard de jazz par excellence.