Le label de Détroit PITS, qui nous livrait il y a peu l'excellent EP Horizon de Solution 99, nous présente MXR.001, sa toute première compilation. La collection pressée en vinyl only et parue le 15 Décembre dernier, rend hommage, à travers 4 pépites électroniques, au son intemporel de la Motown. S'y mêlent des sonorités lo-fi soulful et percutantes, imprégnées d'influences house, deep house, techno et minimal. Elles sont orchestrées par de jeunes loups de la Motor City, comme le duo Ke Thu qui s'amuse avec des vocaux d'Aretha Franklin et des samples de piano de Prince, Bale Defoe qui trafique un échantillon de Rose Royce, John Joseph qui emprunte le fameux "Function at the Junction" à la légende soul Shorty Long (également repris il y a peu par Format:B dans "Chunky") et enfin le tandem Polar Rat qui boucle The Miracles...
Une belle entrée en matière!
Le tout nouveau label berlinois Ecke Records nous présentera le 14 Juin prochain The Tee Up, compilation rassemblant 4 productions leftfield exigeantes. L'EP aux reliefs broken beats aligne tour à tour des notes industrielles ("Quad"), des aspérités glitch et lo-fi ("Sitar Pro"), des sonorités electronica ("In Your Shadow") et des influences drum & bass ("Xantrax")... A suivre!
Grosse claque et immense coup de cœur pour ce premier album du tout jeune duo londonien Blue Lab Beats! Le producteur NK-OK et le musicien Mr DM nous livrent en effet un petit bijou soulful raffiné et accrocheur, façonné avec brio et élégance dans un substrat jazzy habité de beats hip-hop finement ciselés ("Blue Skies").
Loin d'être inconnus au bataillon, nos deux larrons se sont déjà illustrés dans une quantité de projets hip-hop, R&B et modern soul, tous plus frais et excitants les uns que les autres (The Age Of Luna, Ruby Francis, Louis VI.). Ils ont su également imposer une signature sonore crue mais sophistiquée devenue reconnaissable entre mille,s'affichantdans des remixes d'une grande efficacité pour des pop-stars britanniques de renommée internationale, telles que Dua Lipa,Emelie Sande, Laura Mvula ou encore Rag'n'Bone Man.
Influencé par des piliers de l'écurie Stone Throw Records tels que l'immense Madlib, le jeune Knxwledge et bien sûr la légende J Dilla (RIP), comme par l'emblématique crew new-yorkais Tribe Call Quest, Blue Lab Beats a également intégré et digéré l'héritage des monstres sacrés du jazz, notamment Herbie Hancock, Thelonious Monk, Milt Jackson, Ahmad Jamal ou encore Oscar Peterson, pour ne citer qu'eux.
Avec équilibre et goût, le tandem élabore son subtile Xover grâce à un savoureux mélange de sonorités analogiques et électroniques, guidé par la profondeur harmonique et la sophistication d'un jazz métisse, bardé de réminiscences cosmic jazz ("Xover") et latin jazz ("Pina Colada"), d'accents G-Funk ("Outro"), néo soul ("Sam Cook & Marvin Gaye" ou "Say Yes") et grime ("Run Away"). Blue Lab Beats y convie un casting d'artistes prodigieux et prometteurs, tous issus de l'effervescente scène londonienne. Ensemble ils participent à un ouvrage qui fera sans aucun doute date dans les annales du milieu hip-hop made in UK. Y brillent le batteur virtuose Moses Boyd, aux côtés du collectif Nérija sur le très caribéen "Pineapple" (une des perles du disque), tout comme OthaSoul,qui dépose son flow sensuel dans un "Dome" aux saveurs west coast. A retenir également le chant suave et gorgé de soul de James Vickery sur le tendre "My Dream",ou le sax étincelant de Kaidi Akinnibi dans le groovy "Oooo Lala"...
Un belle surprise, découverte par un heureux accident sur le net...
Le musicien basé à Vienne Dino Spiluttini publie sur l'exigeant label autrichien Cut Surface son septième opus baptisé To Be A Beast, un objet sonore introspectif, étrange et sombre, habité de nappes ambient poussiéreuses et corrosives, de soupirs électroniques lancinants gavés d'interférences. Les 12 titres de l'album qui se développent sur 36 secondes pour le plus court, jusqu'à 5 minutes 55 secondes pour le plus long, nous immergent dans l'intimité angoissante et oppressante de l'artiste, ses ambiances crépusculaires lo-fi et bourdonnantes poussées jusqu'à saturation font en effet écho à ses propres doutes et aux pressions nauséabondes d'un quotidien anxiogène. Cependant, elles peuvent aussi faire allusion à quelques rares moments d'espoir et de joie, noyés dans une nostalgie omniprésente, épaisse et pesante.