Petit retour sur les 20 ans de carrière d’un des
Djs/producteurs les plus marquants de la scène électronique anglaise des années
90 et 2000. Influencé par la black music, le jazz, le reggae, le disco, … et
les musiques afro-latines, Andy Carthy aka Dj Scruff a toujours su faire preuve
de bon goût et de magnétisme, captivant autant les dancefloors que les
aficionados de ses disques et de ses sélections musicales éclectiques en radio.
Il entre dans l’écurie Ninja
Tune en 1998 et sort un an après son premier album Keep It Unreal dont l’énorme carton « Get A Move On » demeure à
jamais un classique electrojazz. 3 albums et plusieurs EPs plus tard, l’artiste
nous offre Friendly Bacteria, en
vente depuis le 19 Mai, où il convie une pléiade de chanteurs et chanteuses
parmi lesquels on remarque Robert Owens, Denis Jones ou encore Vanessa Freeman.
Ce cinquième long format rassure donc les amateurs de
sonorités soulful, Mr Scruff nous
délivre en effet 12 titres délicieusement parfumés d’accents jazzy et pop où funk,
hip-hop, break-beat, broken jazz,
nu soulet house
ponctuent une bass music
délicate et savamment dosée. Les voix quasi omniprésentes habitent et humanisent
un disque abouti et gorgé de groove, arborant parfois quelques notes
mélancoliques, presque sombres. Attention, Friendly
Bacteria est hautement contagieux !
Stéphane Kerecki Quartet – Nouvelle Vague (Out Note
Records/Outhere Distribution)
Le contrebassiste Stéphane
Kerecki nous présente son nouveau projet baptisé Nouvelle Vague. Réunissant 11 mélodies éternelles empruntées au
cinéma français de F. Truffaut, JL. Godard, J. Demy et L. Malle, le jazzman et
son quartet interprètent, avec la liberté qui s’impose, les thèmes de M. Legrand,
M. Solal, G. Delarue et M. Davis. Peu arrangées, c’est l’improvisation, la
maîtrise et la modernité des approches du pianiste James Taylor, du saxophoniste Emile
Parisien, du batteur Fabrice Moreau
et de la chanteuse Jeanne Added qui
permirent d’apporter à ce recueil de relectures intimistes, une beauté
intemporelle et classieuse où comme disait JL. Godard « on peut entendre
les images et voir la musique… ».
Lien vers un concert donné le 09/05/2014 au Festival Like A Jazz Machine à Dudelange au Luxembourg. (Capté par Arte):
Le quartet Azulenca
basé dans le Gers publie son premier opus intitulé Plaza Massena. Le jeu expressif de la six cordes et la rythmique hypnotique
des palmas (claquements de mains) nous plongent d’emblée dans l’ambiance
brûlante et trépidante du flamenco. Ces
harmonies andalouses, déployées par Pascal
Thibaut à la guitare, Max Richard
aux percussions et Nicolas Thevenin
à la contrebasse, servent d’écrin à la voix puissante et racée de la cantaora Sylvia Morales Peñas. Entre joie et souffrance,
rage et volupté, Azulenca nous offre
12 interprétations vibrantes, puissantes et délicates à la fois. Magique !
Pour être franc, le premier détail qui me mit l’eau à la
bouche en regardant le dos de la pochette du dernier EP de FabienMartin intitulé Littoral, c’est le nom du
batteur : un certain Mathieu
Boogaerts ! Puis en écoutant « Le
Phare », le charme des mélodies
pop à l’anglaise fit doucement son œuvre, adoubé d’un chant délicat et mélancolique bien français, de textes bien écrits et d’une production sans
fioritures. Après six ans de silence, Fabien va à l’essentiel, sans passer par
4 chemins il fait mouche en 6 titres !
La formation originaire de Charlotte en Caroline du Nord
publie son premier opus au titre éponyme Flagship.
Une première écoute évoque d’emblée les ambiances des piliers de la pop rock comme U2, The National ou Coldplay.
Le quintet mené par le chanteur/songwriter Drake
Margolnick(dont la tessiture de
voix rappelle celle de Bono) distille en effet un son indie rock gavés de reverb, de claviers atmosphériques et de
mélodies pop catchy. Les réminiscences
80’s sont assumées mais ne suffisent pas à résumer l’identité d’une
formation qui ne cesse d’aller et venir entre les univers synth pop, post punk et new
wave sans ne jamais s’y perdre. Une belle découverte !
Les 4 amis d’enfance du KKC
Orchestra, composé d’un MC au flow incisif, d’un beatmaker, d’un guitariste
et d’une pianiste, commencent à faire tourner leurs sonorités electro/swing/hip-hop en 2008, date de leur rencontre
avec la maison d’artistes du Midi Pyrénées Ulysse
Productions. Cette dernière les aide aujourd’hui à publier leur premier
disque intitulé Géométrie Variable.
Influencée par les français MC Solaar, C2C, Hocus Pocus ou la Mano Negra et
sensibles aux scènes underground étrangères, Chemical Brothers, Amon Tobin ou
Tom Waits, la formation toulousaine mélange habilement le rap old school au rockfestif et au big beat addictif, pimentant leur curieuse tambouille d’accents manouche.
A découvrir !
La réputation du pâpe de la musique électronique française
n’est plus à faire, depuis la fin des années 80 le Dj/producteur Laurent Garnier joue dans les plus
grands clubs, participe aux plus prestigieux festivals, a produit les succès incontestés
de la scène techno comme « The Man
With The Red Face », « Crispy
Bacon » ou encore « Flashback »,
et a contribué à l’émergence de grands noms de la french touch avec son label F
Communications (St Germain, Shazz, Mr Oizo, Alexkid, Frederic Galliano…). Depuis
sa fermeture en 2008, l’artiste s’est consacré à sa carrière de Dj et de
compositeur, œuvrant notamment pour la radio, le cinéma et la danse
contemporaine. Son précédent album solo Tales
Of A Kleptomaniac paru en 2009 le conduit à travers le monde pour une
tournée qui se conclut avec panache dans l’illustre salle Pleyel à Paris.
Toujours à l’affut de belles découvertes et de nouvelles idées,
(on se souvient de son trio live baptisé
LBS), Laurent Garnier revient
avec un projet à 5 visages, 5 EPs de styles différents publiés chez 5 labels
distincts !
A13 (du nom de
l’autoroute qui relie Paris à la Normandie) paraît sur le label indépendant
français Musique Large, il est le
second opus de la série faisant suite à AF0490
sorti sur Still Music. Orienté electronica, dubstep et hip-hop, A13
est plus down tempo que son prédécesseur
qui affichait un son footwork directement
inspiré de l’underground de Chicago. L’EP se compose de 4 titres originaux
signés de la patte du maître et de 5 excellents remixes réalisés par Fulgeanceet sa touche abstract hip-hop, S3A et
ses rythmes funky house, Baron Retif & Concepcion Perez et leurs sonorités electro soul puis Claude
et son atmosphère deep house. Les
producteurs ont totalement transformé les compositions de Laurent Garnier leurs procurant des couleurs plus chaudes, plus
jazzy et peu être plus accessibles.
Laurent
Garnier fait un come back fracassant avec un projet
rassemblant toutes ses sensibilités musicales et exprimant sa volonté de nous faire
découvrir, comme du temps de FCom, de nouveaux talents prometteurs. Nous
attendons avec impatience le prochain volume !