Grande voix du hip-hop, la poétesse américaine exilée à Cologne, Akua Naru, nous revient avec The Blackest Joy, troisième opus studio enregistré avec le concours d'invités prestigieux, dont le père de l'éthiojazz, Mulatu Astatké ("The Offering") et la chanteuse ougandaise Sandra Suubi ("Sweat"). Engagé et pertinent, le disque combine avec élégance et profondeur sonorités hip-hop et néo-soul, aspirations jazz et racines ouest-africaines. Ayant intégré la pensée des figures emblématiques de la lutte pour les droits civiques (Frantz Fanon, Angela Davis et Malcolm X ou encore Assata Shakur...), Akua s'est très tôt forgée une plume incisive et activiste, affirmant sa conscience politique et sociale dans un flow délicat et accrocheur, hérité de celui des divas soulful, Lauryn Hill, Erykah Badu ou Les Nubians (Hélène et Célia Faussart). Elle a également étoffé ses talents de productrice, élaborant au gré de ses albums, des instrus toujours plus raffinées et inspirées, en adéquation parfaite avec une esthétique musicale exigeante.
Le propos de The Blackest Joy tourne autour de thèmes sensibles et essentiels, comme l'amour ("(Love) Right Now"), l'égalité et la justice ("Baldwin's Crown", "Black Genius"), la politique ou encore l'expérience des femmes noires dans la diaspora. Le premier single "My Mother's Daughter" en est d'ailleurs le porte-étendard idéal...
Une véritable pépite!