La chanteuse irlandaise Roisin Murphy est une figure incontournable de la scène électro depuis son fameux duo nommé Moloko formé en 1995 avec son ex-compagnon Dj Mark Brydon. Leur titre phare "Sing It Back" enflamme d'ailleurs toujours les dancefloors.
Amorçant sa carrière solo en 2005 après avoir collaboré avec Handsome Modeling School ou Boris Dluglosh, elle devient la muse du génial Matthew Herbert qui produit son premier Ruby Blue, album très bien accueilli par la critique mais assez peu vendu. Suivront Overpowered en 2007 et Hairless Toys en 2015, précédé de l'EP Mi Senti (recueil de 6 classiques de la chanson italienne) qui marqua une renaissance de l'artiste, disparue des écrans radar depuis 8 ans.
Le 8 juillet prochain paraîtra son dernier Take Her Up To Monto, un disque inventif bourré de fraîcheur et parcouru d'influences italo-disco ("Mastermind"), cabaret ("Pretty Garden"), pop ("Ten Miles High"), electronica ("Romantic Comedy") et même bossa ("Lip Service"), prenant ici des airs de berceuse ("Whatever") ou d'ambient UK bass ("Nervous Sleep") et là de ballade folk cosmique et magique ("Sitting And Counting").
Epaulée par son complice de longue date, le claviériste, compositeur et arrangeur anglais Eddie Stevens, la diva installée à Londres se livre et se réinvente, développant une esthétique musicale singulière, parfois expérimentale mais terriblement accrocheuse, habitée de nappes de synthés hypnotiques et réverbérées, de rythmiques syncopées, de mélodies désarticulées chargées d'émotions et d'une voix unique, souple et malléable qu'elle pousse avec une grande maîtrise dans les graves autant que dans les aigus.
L'album tout entier est une bénédiction, mais un titre se dégage tout de même de cette excellence, il s'agit de "Thoughts Wasted", une pépite qui rassemble à elle seule tout le spectre sonore de Murphy, fragilité, mélancolie, énergie, sophistication, efficacité et rigueur s'entremêlent dans une chanson délicieuse au groove suave et prenant.
Bravo!
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