Ibrahim Maalouf – Illusions (Mi’ster Productions/Harmonia
Mundi)
On pourrait croire que Mr Maalouf, sacré meilleur artiste jazz de l’année 2013 grâce à sa bande-son « Wind » (chroniques Ibrahim Maalouf - Wind), a pris la grosse
tête avec le buzz ayant entouré la sortie de son dernier disque (http://youtu.be/ZSpS9kXoPps), ses
allures de rock star, sa pochette disco-décadente, son casting grandiloquent et
ses accents pop… Seulement voilà, tout n’est qu’« Illusions » !
Si la trompette micro-tonale d’Ibrahim nous a habitué
jusqu’ici à un souffle plutôt doux et étouffé, ce dernier opus déborde de groove oriental défrisant et d’allusions
rock, avec ses titres structurés comme des chansons (refrain/couplet/refrain…)
taillées pour la scène.
Après 10 ans passés à peaufiner et à affirmer son identité
et son style à travers son triptyque « Dia »,
constitué des
albums « Diaspora », « Diachronism »
et « Diagnostic », le trompettiste, pianiste,
compositeur, producteur, arrangeur et professeur franco-libanais parvient
avec « Illusions » à imposer enfin sa véritable vision de la
musique avec le son qui lui correspond. Entouré d’un groupe qu’il a mis 7 ans à
réunir au fil de ses tournées, l’artiste a choisi 8 compositions récentes et
plus anciennes interrogeant ses relations à la société, faisant référence à
ses origines, à son vécu et à l’actualité d’un monde qui semble ne plus avoir
ni queue ni tête.
Pour la première fois, le
musicien a invité une section de trompettes arabes éclatantes composée de
Youenn Le Cam, Martin Saccardy et Yann Martin, un vieux rêve qui lui permet
comme dans la tradition des musiques gnawas de donner du relief au jeu
de questions/réponses entre les cuivres et de mettre en valeur des mélodies
orientales plus présentes qu’auparavant.
Ibrahim Maalouf a « voulu
que cet album soit festif et plein d’énergie positive », il délaisse
un temps les sonorités purement jazzy pour s’orienter vers un rock assumé, animal et hybride, dans un savant mélange de moments
électriques, fougueux, chaleureux, méditatifs et inspirés par son Liban natal.
Les musiciens François
Delporte aux guitares, Frank Woeste
aux claviers, Laurent Davis à la
basse et Xavier Rogé à la batterie forment
son quartet gagnant en live autant qu’en studio…
Hâte de les voir sur scène !
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