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jeudi 11 mai 2017

Ork - Orknest

Ork - Orknest

Il est des animaux étranges, sauvages et fantastiques qui captent d'emblée l'attention, Ork fait parti de ceux-là. Monstre à deux têtes, il hante les profondeurs insondables d'une musique mêlant avec une rare intensité la richesse harmonique du jazz, l'énergie indomptable du rock et les possibilités infinies de électro. Le duo formé en 2006 par les multi-instrumentistes Olivier Maurel et Samuel Klein nous présente son premier opus intitulé Orknest. Fruit d'une volonté immodérée d'en découdre avec les genres, il fait suite à un EP de 5 titres paru en 2013, qui jetait déjà les jalons d'une identité sonore complexe, croisant les héritages du classique, du contemporain et de l'expérimental.
D'abord rompu à la scène avec des lives surpuissants et novateurs - où voix douces et grinçantes, vibraphone et batterie côtoient claviers, ukulele, kalimba et percussions, entre autres machines à loops, samplers et wii theremin - Ork a voulu coucher sur disque ce magma en fusion, aux textures acoustiques et électroniques expérimentales en perpétuel mouvement. Le résultat se décline en 9 morceaux hybrides et hypnotiques.

En live, les deux musiciens face à face jouent de leurs instruments, chantent, improvisent et modifient les sons produits à l’aide des éléments électroniques qu’ils gèrent en direct. Leur installation est comme une extension de leurs propres corps, une prothèse articulée s'apparentant à une structure tentaculaire de câbles, d’électronique, de bois, de peau et de métal, à la signature electro progressive savamment mise en lumière par l'ingé-son et troisième larron de la formation, Eric Gauthier-Lafaye dit Rico.

L'album paraîtra le 12 Mai 2017!

jeudi 4 mai 2017

Gonjasufi - Mandela Effect (Warp Records)

Gonjasufi - Mandela Effect (Warp Records)

Repéré par Warp en 2008 lors de sa collaboration avec Flying Lotus sur l'album Los Angeles, le producteur américain Sumach Ecks alias Gonjasufi publiait il y a quelques mois Callus, un album barré et oppressant aux sonorités rock, hip-hop, métal, folk, disco et électro. Lui emboitant le pas le 08 Mars dernier, Mandela Effect est une collection de titres inédits et de remixes détonnants orchestrés par une pléiade de références incontournables de la musique underground de ces 20 dernières années, à savoir Beth Gibbons de l'immense Portishead, Daddy G du célèbre Massive Attack, Shabazz Palaces, figure emblématique de la scène hip-hop expérimentale de Seattle, Ras G gravitant dans l'entourage du label Brainfeeder, Anna Wise chanteuse proche du rappeur Kendrick Lamar, King Britt, DJ/producteur de Philadelphie que la réputation précède et bien d'autres artistes de la même trempe...
Les ambiances de ce véritable patchwork electronica hybride et riche en sonorités glitch, demeurent sombres, urgentes, crasseuses et même létales, flirtant ici avec le trip-hop, le dub ou la techno et là, avec le punk ou la cold wave.
On notera la participation du batteur Tony Allen sur le dissonant "Etherwave", moment étrange et indescriptible comme l'est d'ailleurs l'ensemble du répertoire de ce singulier personnageamateur de soufisme et de chanvre.

jeudi 27 avril 2017

Grand Mal x - Grand Mal x (Kess Kill Records)

Grand Mal x - Grand Mal x (Kess Kill Records)

Le duo suédois basé à Solna, Grand Mal x, nous offre son nouvel EP au titre éponyme à paraître le 15 Mai prochain sur Kess Kill Records.
Karl Rydby et Mattias Ivarsson publiaient en 2014 leur maxi Life et l'année d'après le 7 titres Before Life distribués au format cassette via Beläten. En même temps sortait Back Alley Road chez Black Horizons, suivi en 2016 de Shamanik Frequency (compilant des inédits), toujours sur ce même support de prédilection au look vintage.
Composé de 4 étranges plages pressées sur disque vinyle (une première pour le tandem), ce nouvel effort exprime un univers électronique narcoleptique et cinématique, aux ambiances sombres et aux atmosphères moites, habitées de sonorités ambient ("The Trip") et drone ("Rabbit"), italo disco ("Late Night Call"), synth pop et electro punk ("Speed Of Light").
Pas forcément accessible dès la première écoute, Grand Mal x accroche tout de même son auditeur en élaborant des textures hybrides, mêlant viscosité organique et mélancolie synthétique.


lundi 27 mars 2017

Arto Lindsay - Cuidado Madame (Ponderosa/Pias)

Arto Lindsay - Cuidado Madame (Ponderosa/Pias)

En 2014, le plus brésilien des musiciens américains Arto Lindsay publiait un double disque intitulé Encyclopedia Of Arto: une sélection de 12 titres composés entre 1996 et 2004 était accompagnée d'un live expérimental, enregistré en solo à Berlin en 2011. L'occasion était alors idéale pour découvrir la richesse de la palette sonore d'un artiste singulier, novateur et explorateur, esthète et provocateur, sensuel et séducteur pour son penchant sexy Arto, tumultueux et bouleversant pour son autre facette scary Arto.
Avec son nouveau Cuidado Madame, premier album-studio depuis Salt paru en 2004, Arto nous plonge à nouveau dans son univers bipolaire, ponctué d'un côté d'élans avant-gardistes dévergondés et décadents, habité de l'autre des rythmes afro-brésiliens de Bahia et des mélodies accrocheuses de la pop. Les percussions traditionnelles des cérémonies religieuses du Condomblé (jouées aux atabaques par Gabi Guedes, Jaime Nascimento, Ricardo Braga, Gabi Guedes, Iuri Passos et Icaro Sa) se confrontent ainsi aux bidouillages bruitistes de sa guitare et aux sonorités étincelantes de celles de Patrick Higgins, aux grooves hypnotiques du bassiste Melvin Gibbs, à la versatilité du batteur/beatmaker Kassa Overall et aux ambiances tantôt sombres tantôt radieuses du claviériste Paul Wilson.
Arto juxtapose avec une élégance sans pareille les textures acoustiques et l'électroniques, le rock de Brian Eno, le punk hardcore de John Zorn et le trip-hop de Portishead au tropicalisme de Caetano Veloso et aux ballades sophistiquées d'Antonio Carlos Jobim. Il est capable dans le même disque de nous offrir des compositions barrées, informes, rageuses et amélodiques, à l'instar d'"Arto Vs. Arto" (où il extirpe des sons torturés des entrailles de sa guitare électrique), des chansons touchantes et envoutantes comme "Pele de Perto", "Each to Each" ou 'Seu Pai", voire délicieusement funky, comme "Tangles".
Cuidado Madame est à l'image de son auteur: "la juste synthèse entre musique expérimentale et populaire".

mercredi 7 décembre 2016

Eve Risser - Les Deux Versants se Regardent (Clean Feed/Orkhêstra)

Eve Risser - Les Deux Versants se Regardent (Clean Feed/Orkhêstra)

La jeune pianiste basée à Paris Eve Risser nous présente son dernier projet intitulé Les Deux Versants se Regardent. Entourée de son White Desert Orchestra elle y évoque, en 9 compositions sophistiquées, sa fascination pour les grands espaces du sud-ouest américain, ces territoires sauvages où splendeur des lumières et puissance des paysages nourrissent abondamment l'imaginaire.

Influencée par les sonorités de la scène scandinave et des pays nordiques, Eve s'imprègne aussi de la fougue improvisatrice free jazz et du bouillonnement heavy metal. Rassemblant 10 musiciens parmi les plus en vue du jazz européen, elle élabore un univers musical sophistiqué et mystérieux, une bande-son pour un film imaginaire habité d'expérimentations sonores organiques, de moments suspendus, de temps forts incisifs et rythmés que l'imposante section cuivre anime entre chaud et froid, dans des passages flirtant parfois avec la musique concrète.

Se nourrissant des 5 années passées au sein de l'ONJ sous la direction de Daniel Yvinec, elle s'autorise toutes les libertés d'orchestrations et de formes, accouchant d'un disque peu orthodoxe, avec s'ouvre avec un titre éponyme contemplatif de 20 minutes, suivi d'un "Tent Rocks" jubilatoire de 11 minutes. Plus loin, "Fumeroles" s'étend tel un nuage de vapeur hanté par des silences, le grondement boisé du basson, quelques bruits du batteur/percussionniste Sylvain Darrifourcq et quelques accords du guitariste Sylvain Desprez. Ailleurs, "Eclats" et "Jaspe", bien que basés sur l'observation de pierres précieuses, font echo aux reliefs tranchants, abruptes et inquiétants de la région des Canyons, le tromboniste Fidel Fourneyron, la flûtiste Sylvaine Hélary, les saxophonistes Antonin-Tri Huong et Benjamin Dousteyssier, la bassoniste Sophie Bernado et le trompettiste Eivind Lonning nous y livrent en effet des saccades désarticulées, émergeant des tréfonds de leurs instruments respectifs.

On n'oublie pas Fanny Lafargues et la rondeur de sa basse électrique qui traverse discrètement cette oeuvre étrange et osée, où musique improvisée croise le fer avec le jazz de Miles et Carla Bley, le classico-contemporain de Reich et le post-rock islandais de Sigur Ros... A seulement 24 ans, Eve signe une disque marquant et expérimental, une pierre de plus dans son catalogue déjà bien fourni.

mercredi 30 novembre 2016

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Le duo anglais Letherette présentait en 2013 son premier opus éponyme sur l'excellent label Ninja Tune, nous découvrions alors une identité musicale versatile, penchant d'un côté vers l'electro surpuissante des Daft Punk et Cassius puis de l'autre vers un hip hop underground tel que sait si bien nous le servir l'exigeante écurie Stone Throw Records. 

Le tandem composé d'Andy et de Rich, nous revient enfin avec un nouvel opus baptisé Last Night On The Planet, second album très attendu où l'on retrouve 10 titres homogènes d'excellente facture, parcourus d'influences abstract hip-hop, glitch-hop, electronica, ambient, deep house et R&B. La touche de Letherette a largement gagné en maturité, en dextérité et en profondeur, l'usage de sonorités analogiques renforce le groove chaud au grain vintage que les producteurs élaborent aussi bien dans des ambiances up-tempo dansantes ("Dog Brush", "Wootera") et moelleuses("Frugaloo", "Soulette") que dans des atmosphères lounge plus abyssales ("Bad Sign"), glauques et hypnotiques ("Rubu"). Le hip-hop est bel et bien présent, sous-jacent dans la plupart des prods, qu'il soit jazzy comme dans "Momma" ou plus expérimental comme dans "Rich & Dan".

Le premier single intitulé "Shanel" exprime quant à lui, avec sa rythmique funky et son synthé basse boogie, les références au disco et au R&B des années 80 que la formation apprécie particulièrement. On notera la participations des rappeurs Rejjie Snow et Pyramid Vritra (de Stone Throw), ainsi que celle du couple planant: Jed & Lucia.
Une réussite!

mardi 8 novembre 2016

Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection (Strut/Differ-Ant)

Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection (Strut Records/Differ-Ant)

Sacré personnage que ce singulier jazzman américain échappé de Saturne pour prêcher la paix sur Terre sous les traits de la divinité égyptienne du soleil. Né en 1914 Herman Poole Blount à Birmingham Alabama, il se rebaptise Sun Ra et devient rapidement un des pionniers de l'esthétique afro-futuriste. Pianiste et claviériste engagé, pape du space-bop, prolifique et explorateur, aventurier mystique et touche à tout, sa longévité lui aura permis d'expérimenter tous les styles du jazz, allant du swing des big bands à l'improvisation free-jazz, en passant par le doo wop, le boogie woogie, la fusion et le hard-bop.
Rejoignant la ceinture d'astéroïdes entourant sa planète natale en 1993 à l'âge de 79 ans, l'artiste avant-gardiste aura laissé ici-bas une discographie impressionnante et un groupe de disciples dévoués rassemblés en un collectif nommé Arkestra.

L'excellent label Strut nous propose aujourd'hui une collection définitive des singles les plus rares du voyageur cosmique, couvrant la période de 1952 à 1991. Nous dressant le portrait d'un musicien, poète et philosophe atypique et haut perché, la compilation intitulée Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection se décline en 3 CDs et sera pressée en vinyle aux formats LP et 45 tours.

L'ouvrage exhaustif est dédié à des rééditions datant des 3 grandes périodes de Sun Ra, correspondantes aux 3 villes où il vécut: Chicago (1945-1951), New-York (1961-1968) et Philadelphia (1968-1993).

Flirtant avec le swing ("Medicine For A Nightmare"), il y mène au piano et aux claviers des big bands massifs dominés par des cuivres puissants et racés, s'illustrant auprès de son fidèle Arkestra mais aussi avec The Nu Sounds, The Cosmic Rays, The Qualities ou encore Yochanan (The Space Age Vocalist). Toujours bien entouré, Sun Ra s'intéresse aussi aux écoles be-bop et hard-bop (on notera sa collaboration avec la chanteuse Hattie Randolph dans le sublime "Round Midnight" de Monk ou avec le saxophoniste Pat Patrick dans "Orbitration In Blue"). Se dévoile enfin un univers plus expérimental et libéré de tous canons esthétiques, on entrevoit alors la phase la plus novatrice et révolutionnaire de sa carrière. Les sonorités deviennent plus tranchantes et torturées, l'usage des synthétiseurs devient plus marquée et les ambiances folles se font plus psychédéliques ("Cosmo Extensions", "Disco 2021"). Son jeu intègre les recherches du free-jazz et s'alimente d'idéologie afro-centrique, s'exprimant aussi bien en solo qu'en orchestre gigantesque, Sun Ra propulse ses prestations scéniques vers un spectacle total, autant sonore que visuel, avec ses danseuses, ses costumes de l'espace d'inspiration égyptienne, ses lights shows...

Strut nous donne un aperçu du lègue laissé par l'un des musiciens majeurs du 20ième siècle!


jeudi 3 novembre 2016

Adrian Younge presents The Electronique Void - Black Noise (Linear Labs)

Adrian Younge presents The Electronique Void - Black Noise (Linear Labs)

Découvert dans son récent Something About April II paru fin 2015, le multi-instrumentiste californien Adriane Younge revient avec un nouveau projet intitulé ...The Electronique Void - Black Noise. S'il se penchait jusqu'à maintenant sur ses connections avec le milieu hip-hop, l'exploration des musique psychédéliques ou encore des sonorités soul/funk largement influencées par la culture Blaxploitation (on se souvient du disque Adrian Younge Presents The Delfonics sorti en 2013), l'apôtre des claviers vintage s'oriente aujourd'hui vers l'électro des pionniers (il cite d'ailleurs comme influences Dick Hyman et Wendy Carlos pour leurs expérimentations sur le synthétiseur modulaire Moog ou Raymond Scott ("Fly Away") et sa multitude d'inventions comme le clavivox) ainsi que celle des bandes originales de films de la fin des années 70 et 80 (on pense bien sûr aux ambiances de John Carpenter "Voltage Controlled"). Le cinéma toujours en toile de fond et le grain analogique qui lui tient tant à cœur sont les composantes essentielles de ses travaux.

The Electronique Void - Black Noise, entièrement enregistré avec des instruments électroniques et boîtes à rythmes d'époque (hormis quelques mesures de batterie jouées en live "System"), rappelle à certains moments les recherches sonores anglaises des ateliers radiophoniques de la BBC ("Black Noise Interlude") et de la formation avant-gardiste White Noise ("The Concept Of Love"), puis ailleurs celles des monstres sacrés allemands Klaus Schulze et Conrad Schnitzler...

Cependant, malgré ses intentions expérimentales, Adrian parvient à produire un album accessible, accordant un soin particulier à l'élaboration de ses mélodies et de ses atmosphères ("Suicidal Love").


lundi 17 octobre 2016

Jameszoo - Fool (Brainfeeder)

Jameszoo - Fool (Brainfeeder)

Le label de Flying Lotus, Brainfeeder, publie le premier effort intitulé Fool du compositeur/producteur hollandais Mitchel Van Dinther alias Jameszoo. Le disque, composé de 11 titres "jazz électronique naïf" (dixit l'artiste), rassemble une sacrée brochette de musiciens parmi lesquels évoluent quelques légendes comme le brésilien Arthur Verocai (dont Mr Bongo rééditait l'oeuvre majeure en Avril dernier) ou le pianiste new-yorkais Steve Khun (repéré aux côtés de John Coltrane, McCoy Tyner, Steve Swallow et j'en passe et des meilleurs...), ainsi qu'un casting de jeunes musiciens prodiges comme le bassiste Thundercat (habitué du label) et le saxophoniste John Dikeman.
Bien qu'éparpillé et fouillis, Fool est un objet surprenant, intéressant et bien barré. Dès son ouverture avec "Flake", le ton est donné, alternant motifs musicaux dissonants, glitch et désordonnés, frôlant avec la musique bruitiste et moments plus accessibles où se dessinent une mélodie captivante et un groove prenant. Plus loin dans "Soup" apparaît une instrumentation néo-soul digne d'un Glasper qui disparaît dans des frémissements électroniques. "Meat" nous plonge dans une ambiance free jazz décapante et "The Zoo" dans un pur trip jazz rock qui finit par un tour de chant façon crooner. "Crumble" fait penser à Squarepusher et ses rythmique qui filent à la vitesse de la lumière tandis que "Teeth" nous accompagne vers la sortie avec ses accords de claviers paisibles et rassurants qu'une section de cordes vient juste troubler sans trop déranger...


mardi 20 septembre 2016

Léonore Boulanger - Feigen Feigen (Ana Ott/Le Saule/Cargo)

Léonore Boulanger - Feigen Feigen (Ana Ott/Le Saule/Cargo)

Située quelque part entre les compositeurs George Crumb et Mauricio Kagel puis les talentueux Camille et Matthieu Boogaert, la chanteuse française anticonformiste Léonore Boulanger déroule grace au label parisien Le Saule son délicieux et étrange Feigen Feigen, 3° opus d'une alchimiste du verbe et de la mélodie, d'une fine équilibriste se balançant sans jamais tomber entre musique expérimentale dépouillée et sonorités folk du monde. Sa voix douce, sensuelle et attachante nous fait digérer ces travers, ses textes savants et ses instrumentations désarticulées (parfois dissonantes) largement influencées par les musiques traditionnelles d'Afrique et d'Asie Centrale dévoilent ainsi leur beauté intrigante, fragile et hybride. Epaulée par les multi-instrumentistes Jean Daniel Botta (voix, guitare, piano harmonium, contrebasse, balafon et duduk) et Laurent Sériès (percussions, piano harmonium, balafon, kalimba...) elle bâtit au long des 12 chansons, un univers singulier et mystérieux qui cache sous son vernis intellectuel un charme certain et accessible.

mardi 28 juin 2016

Sherwood at the Controls – volume 2 : 1985-1990 (On-U Sound/Differ-Ant)


Sherwood at the Controls – volume 2 : 1985-1990 (On-U Sound/Differ-Ant)

L'artiste précurseur Adrian Sherwood, patron du label indépendant On-U Sound - qui publiait il y a quelques mois le dernier projet du trio féminin post-punk Nisennenmondai - nous offre le second volet de sa série de compilations intitulée Sherwood At The Controls. La collection composée de 16 titres regroupe des morceaux produits et remixés par ses soins entre 1985 et 1990.

A travers ses choix pour des artistes underground (KMFDM, Mark Stewart, Doug Wimbish & Fats Comet, Flux, Pankow ou encore African Head Charge…) il met à l'honneur l'expérimentation dans les musiques électroniques ("The Value Of Nothing"), punk et rock ("Mind At The End Of The Tether") autant que world ("Masimbabele 89 Adrian Sherwood Remix"), hip-hop ("Don't Forget That Beat (Alternate Dub") et dub ("Haunting Ground Dub"). Le compositeur anglais y exprime ainsi son goût pour les arts du sampling et les techniques du beatmaking (goût hérité de sa première claque musicale flanquée par The Sugarhill Gang en 1984) et sa passion pour les sonorités jamaïcaines (révélée suite à une autre gifle, infligée cette fois par sa rencontre déterminante avec Lee 'Scratch' Perry en 1986).

Influencés par ses recherches sonores et impressionnés par sa vision singulière, des activistes de la scène industrielle se rapprocheront de lui comme Cabaret Voltaire, Einstüzende Neubauten et Nine Inch Nails ainsi que les piliers de la new-wave Depeche Mode et Blur. Plus récemment on le croisera aux côtés de Root Manuva, Coldcut ou Pinch.

vendredi 29 avril 2016

Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tunes)


Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tune)
L'écurie anglaise Ninja Tunes nous présente le dernier obus sonore du producteur iranien Ash Koosha. Installé à Londres après s'être fait emprisonner pour avoir donné un concert de rock dans son pays natal, cet as de l'échantillonnage maltraite, étire, découpe et déforme un tas de samples dans des compositions électroniques expérimentales et barrées, répondant pourtant à des structures rythmiques et mélodiques inspirées par la musique classique, aussi bien perse qu'occidentale.


Les expérimentations electronica d'Aphex Twin et la violence sonique du post-rock de Mogwai ne sont pas étrangères au travail du beatmaker, qui avoue aussi avoir été touché par les ambiances trip-hop de Portishead et Massive Attack. Mais davantage intéressé par la fréquence et la présence physique et visuelle du son, il va traiter son vaste répertoire d'échantillons comme un tas d'objets qu'il doit assembler et articuler dans un certain ordre, c'est alors qu'entre en jeu la rigueur acquise lors de ses classes au Conservatoire de Téhéran, histoire de donner un sens musical à cette débauche de bruits, de notes et de matières audibles.

Ce second opus intitulé I Aka I succède à GUUD paru en juin 2015 et qu'il façonna en écoutant les maîtres Vivaldi, Wagner et Chopin. L'artiste y remplaça les instruments traditionnels que sont le piano, les violons, violoncelles et cuivres par des glitchs et autres sons inconnus ou méconnaissables. A l'instar d'un alchimiste, il désassemble, mélange puis réassemble. Hip hop, rythmes jamaïcains, pop et folklores se frottent aux breakbeat, dubstep, ambient et autres musiques électroacoustiques un peu à la manière des héros du genre comme Prefuse 73 ou Fourtet. Si des titres down-tempo comme "Eluded", "Buitiful" et "Growl" s'écoutent assez facilement avec leurs mélodies plus ou moins discernables et leurs nappes de synthés atmosphériques réconfortantes, il en est tout autrement avec les ambiances post-apocalyptiques et dissonantes ou les rythmiques fragmentées, fulgurantes et saturées de "Ote", "In Line", "Fool Moon" ou "Too Many" (où l'on devine en filigrane la "Sonate au Clair de Lune" de Beethoven). On notera les influences manifestes du Moyen-Orient, qui transparaissent au travers de quelques bribes mélodiques dans "Shah", "Mudafossil" ou "Make It Fast"

Ash Koosha accouche d'un disque détonnant, un objet sonore non-identifiable qui se laisse approcher difficilement! Peut-être sa vision musicale d'un Cubisme expressionniste?

vendredi 22 avril 2016

Joe Acheson - Marconi & The Lizard EP (Tru Thoughts)

Joe Acheson - Marconi & The Lizard EP (Tru Thoughts)

Ayant pris part au projet Sound Of Our Shores, qui consiste à créer la première carte sonore des côtes anglaises en partenariat avec la British Library et le National Trust for Scotland, le musicien et producteur Joe Acheson alias Hidden Orchestra nous présente chez Tru Thoughts son nouvel EP Marconi And The Lizard. Suite à sa résidence au cap Lizard en Cornouailles, où le physicien et inventeur Guglielmo Marconi opéra en 1901 la première transmission radio transatlantique, l'artiste publie 4 titres fascinants composés de sons prélevés sur la côte extrême sud de l'île. Le bruit du vent, de la mer, des insectes, des oiseaux, de la pluie et des orages se mêlent à des échantillons sonores propres aux activités humaines liées à la pêche, à la navigation et aux radiocommunications, le tout étant orchestré dans des textures electronica savantes. Grâce à ses sonorités organiques et glitch, sa musique bruitiste déploie des mélodies hasardeuses, perturbées par des nappes de vapeur hertzienne flanquées sur des rythmiques bancales et asymétriques. On retiendra notamment "Streams And Crickets" et son ambiance aquatique qui peu à peu glisse vers une instru abstract down-tempo.




 

mardi 19 avril 2016

Hyperculte – Hyperculte (Bongo Joe/l'Autre Distribution)


Hyperculte – Hyperculte (Bongo Joe/l'Autre Distribution)

Energie punk, pop sauvage et rock pugnace aux relents électro, les influences du duo genevois Hyperculte sont aussi bien à chercher du côté de l'avant-gardisme de Russell et des expérimentations minimalistes et répétitives de Reich ou Glass, que des transes chamaniques ancestrales. Formé par la féroce Simone Aubert (guitariste et co-fondatrice de Massicot) à la batterie et le manitou Vincent Bertholet (chef de file de l'anticonformiste Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp) à la contrebasse/looper/effets, le groupe sort son premier opus ravageur et audacieux, jouant la carte des rythmiques frénétiques, des textes azymutés, des chants électrisants et des ambiances psychédéliques.


mardi 15 mars 2016

Coronado - Au Pire, Un Bien (La Buissonne Label/Harmonia Mundi)

Coronado - Au Pire, Un Bien (La Buissonne Label/Harmonia Mundi)

Le guitariste Gilles Coronado, présent dans le dernier disque punk/jazz de la contrebassiste Sarah Murcia, Never Mind The Future, nous présente son nouveau projet solo intitulé Au Pire, Un Bien.

Entouré d'une formation plutôt dévergondée et répondant simplement au nom de Coronado, il élabore avec Franck Vaillant à la batterie, Antonin Rayon aux claviers et Matthieu Metzger au saxophone ténor, un univers musical tourmenté et pluriel parcouru de motifs mélodiques dissonants et de rythmiques complexes asymétriques qui s'entrechoquent et s'entrelacent, s'accompagnant pour mieux se repousser.

Sonorités jazz, rock et électro s'y télescopent dans une mise en scène théâtrale jalonnée de moments calmes et de passages explosifs. Si l'auditeur est décontenancé par ces changements brusques d'atmosphère, les musiciens s'en amusent et, armés d'un gros son, construisent savamment les larges plages instrumentales (dépassant pour la plupart les 7 minutes) d'un album résolument sophistiqué et en constante ébullition!

Mais si l'ensemble demeure expérimental et barré, il est un titre qui paraît de prime abord plus conventionnel avec son format radio de 3 minutes, il s'agit d'une chanson interprétée par le singulier Philippe Katerine, elle donne d'ailleurs son nom au disque. Ses reflets pop sont mis à mal par un montage surprenant en post-production, enregistrée plusieurs fois à des vitesse différentes, ses parties sont recollées laissant les écarts de tempo jouer les trouble-fête et souligner ainsi la liberté de ton et l'humour avec lesquels Coronado aime traiter.

jeudi 10 mars 2016

Manu Delago - The Hidden Gobelins EP (Tru Thoughts)

Manu Delago - The Hidden Gobelins EP (Tru Thoughts)


Ayant fait ses classes à l'Université Mozarteum d'Innsbruck, le percussionniste autrichien Manu Delago s'initie au jazz à Londres et se passionne pour le hang, instrument acoustique suisse dérivé du steel drum. S'en suit une multitude de projets cross-over et de collaborations prestigieuses dans des styles musicaux variés allant de la musique électronique de Bjork au jazz de Bugge Wesseltoft ou à la musique classique du London Symphony Orchestra, en passant par la néo-soul de Joss Stone.

En 2015, le producteur et compositeur publiait chez Tru Thoughts son nouvel opus Silver Kobalt. Après une tournée de près de 70 dates, il apparaîtra courant Avril dans le dernier album d'Anoushka Shankar intitulé Land Of Gold et prépare déjà une version unplugged de son dernier opus pour une série de concerts prévus en Mai.

Tournant autour des sonorités intimistes de son instrument aux résonnances métalliques délicates, Silver Kobalt est largement traversé d'autres éléments acoustiques (basson, piano et percussions) que Manu renforce par une production soignée faite de rythmiques et de textures électro nappées de couches de synthés.

Il bâtit ainsi un univers sonore hybride et expérimental des plus séduisants à l'image du titre ouvrant ce dernier EP baptisé The Hidden Gobelins. "Grey Hair Man" et sa dominante pop nous présente la chanteuse Rahel, sa voix cristalline et parfaitement maîtrisée nous hypnotise littéralement alors que l'instru aux accents organiques se déploie dans une ambiance down tempo qui s'accélère progressivement jusqu'à nous offrir un beat plus soutenu (à rapprocher des travaux de Bonobo).

La version remixée par l'allemenad Pitto de "Chemical Reaction", où apparaît encore la divine Rahel, poursuit notre lente incursion sur le dancefloor avec un rework orienté minimal techno plus smooth et cosmique que l'original, à la production plus tranchante et breakbeat.

Dans "Torsh Track" le hang est mis en avant et joue le chef d'orchestre lorsqu'il est rejoint au bout de 3 minutes par un carillon, un piano et des cordes dans une symphonie caverneuse vibrante. On y retrouve l'atmosphère lancinante des plus beaux morceaux de Cinematic Orchestra, auprès de qui il s'est d'ailleurs illustré. Pour l'anecdote, ce titre figurait en introduction du live de Silver Cobalt, où toute scène éteinte les musiciens tenaient un flambeau, faisant ainsi référence aux mineurs chercheurs d'argent qui, les mauvais jours, ramenaient un minerai y ressemblant nommé Cobalt.

Le Dj anglais Mount Bank alias Samuel Organ nous livre quant à lui sa vision de Dearest, où l'on retrouve en guest une autre chanteuse au timbre touchant, l'australienne Katie Noonan. Ici sa voix n'est plus qu'un écho lointain, chargée de réverbération elle semble se dissoudre dans un épais brouillard électronique.

Pour finir, Manu Delgado arme sa percussion mélodique de beats cogneurs et trashy, surjouant ainsi sa bipolarité… Il intègre même en clôture un accordéon faisant passer "Almost Thirty" pour la berceuse de grand-mère.

Si vous n'aviez pas encore acheté le disque, The Hidden Gobelins EP vous aidera surement à passer à la caisse!

 
 

lundi 7 mars 2016

Nisennenmondai - #N/A (On-U Sound)


Nisennenmondai - #N/A (On-U Sound)

Formé en 1999 à Tokyo, le trio post-punk féminin Nisennenmondai (qui se traduit Bug de l'An 2000) publie chez On-U Sound son nouvel opus instrumental intitulé #N/A. Adrian Sherwood, le boss du label indépendant positionné sur un secteur musical basé sur l'influence de la musique jamaïcaine dans la culture UK Garage, en assure la production lui garantissant une qualité sonore des plus affûtées. Le compositeur et remixeur touche-à-tout y accentue les petits détails extirpés de ces rythmiques métronomiques imposantes et noisy que Nisennenmondai déploie depuis ses premières heures no-wave dans des textures sonores répétitives et hypnotiques, dominées par des pulsations minimalistes aux reflets organiques. L'anglais y ajoute subtilement sa touche dub amplifié d'FX gorgés de d'échos et de réverbes qui s'expriment plus largement dans les deux bonus "A'(Live In Dub)" et "B-1' (Live In Dub)" captés à l'Unit à Tokyo.

Composé de Masako Takado à la guitare, Yuri Zaikawa à la basse et Sayaka Himeno à la batterie, le trio expérimental s'est bâti une solide réputation grâce à ses prestations scéniques époustouflantes. Avec des titres fleuves comme" #2" qui s'étend sur 16mn 20s, le groupe a le temps de planter son décor radical, dépouillé et progressif avec "ses variations monochromes" oppressantes.

mercredi 17 février 2016

Around The World With… The (Hypothetical) Prophets (InFiné/Differ-Ant/Idol)


Around The World With… The (Hypothetical) Prophets (InFiné/Differ-Ant/Idol)

Paru originellement en 1982, le concept-album "Around The World With… The (Hypothetical) Prophets", œuvre oubliée de la scène new-wave hexagonale underground, est réédité aujourd'hui par InFiné, remettant en lumière l'œuvre minimaliste du pionnier des synthétiseurs Bernard Szajner (inventeur de la harpe laser). Le plasticien, scénographe et musicien français signait alors avec l'anglais Karel Beer, un projet singulier refusant tout étiquetage, où la technique du cut-up se frottait à un tas d'influences musicales allant de la synth pop à la noise en passant par l'indus, la cold-wave et le krautrock.

Parcouru de voix robotisées, de glitchs, d'annonces radio ou de bulletins météo détournés, le duo accouche d'un disque mystérieux, éphémère et anonyme (Joseph Weil et Norman D. Landing sont leurs noms d'emprunt), d'une fiction inspirée par le concert de protestation No Nukes organisé au Madison Square Garden suite à l'incident nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie.

Voulant nous faire croire à un brulot parvenu sous le manteau depuis un bloc soviétique amorçant son déclin, "Around The World With… The (Hypothetical) Prophets" donne l'illusion d'être le manifeste d'un peuple effrayé par les risques d'une catastrophe qui surgirait dans une de ses propres centrales (un trait d'humour prémonitoire puisqu'en 1986 le cœur d'un des réacteurs de Tchernobyl entrait en fusion conduisant à l'un des accidents atomiques majeurs enregistrés à ce jour).

La frontière séparant la dérision de l'engagement social et politique est mince chez nos deux bidouilleurs amateurs de synthés, de boites à rythmes et d'échantillonneurs. Alors leur opus n’est-il qu’une blague ?

Pas forcément, car le titre "Wallenberg" par exemple narre l'histoire de ce diplomate suédois accusé d'être à la solde des USA puis arrêté et envoyé par les russes au goulag alors qu'il avait sauvé un grand nombre de juif de la déportation à Auschwitz. Dans "Back To Siberia", « Dmitri, le narrateur russe, nomme tous les goulags (officiels et officieux) entre Moscou et Vladivostok et dans "Fast Food", Bernard et Karel illustrent la prolifération soudaine de la restauration rapide à Paris…

vendredi 29 janvier 2016

Borja Flames - Nacer Blanco (Marxophone/Le Saule)


Borja Flames - Nacer Blanco (Marxophone/Le Saule)

Difficile de classer ce premier opus solo de l'artiste touche-à-tout Borja Flames, les compositions qu'il nous présente dans Nacer Blanco ont ce petit je-ne-sais-quoi de captivant voire de déroutant. Les sonorités qu'il façonne semblent parfois s'extraire d'un rite chamanique improbable comme dans El Arte De La Fuga et Vuelta Otra Vezpercussions et voix bouclées surgiraient d'un folklore ancestral d'Amérique du sud.

Moitié du duo June & Jim qu'il forme avec sa compagne Marion Cousin, présente dans les entêtants No Hay Pais et Lazos De Familia construits de loops et basés sur la répétition de phrases lancés en canon, Borja est fortement influencé par l'œuvre de l'anticonformiste et génial Moondog, maître du contrepoint et la fugue entre autres figures de style, qui fréquenta aussi bien Charlie Parker que Steve Reich ou Leonard Bernstein. Il est admiratif de sa manière d'allier complexité rythmique et puissance mélodique mais surtout touché par son goût pour le mélange des saveurs (accents caribéens, sophistication du jazz et avant-garde minimaliste).

Dans cet alliage subtile de chanson pop, de polyphonie et de musique électronique, Borja se plait à semer le trouble affichant une posture rock tout en restant connecté à la puissance mystique des rythmes premiers. Il nous brouille les idées à grand renfort d'échos et de télescopages, comme dans Ojo Avizor où sa ligne de synthé psychédélique et sa rythmique primitive syncopée nous ballade entre les ambiances de The Doors, Gotan Project et Philip Glass.

vendredi 22 janvier 2016

Matmos - Ultimate Care II (Thrill Jockey Records)


Matmos - Ultimate Care II (Thrill Jockey Records)

Le grand public a entendu parler du duo electro-conceptuel de San Francisco Matmos  grâce à sa collaboration avec Björk sur les disques Vespertine en 2001 et Medulla en 2004. M.C. (Martin) Sschmidt et Drew Daniel nous présentent aujourd'hui leur 10° opus intitulé Ultimate Care II. La forme de cet album est peu conventionnelle, puisqu'il est construit entièrement avec les sons générés par une machine à laver Whirlpool Ultimate Care II. Une seule piste s'écoule durant 38 minutes restituant dans un certain ordre assemblé les bruits des différentes pièces de l'objet malmené, trituré ou frappé comme une percussion. Les artistes ont capté ces emprunts au réel, les ont échantillonnés, séquencés et modifiés pour obtenir un vocabulaire sonore, mélodique et rythmique qui se rapproche des expérimentations musicales concrètes et industrielles comme des genres électroniques du type drone, glitch ou house. On peut aussi y percevoir les influences du free-jazz, du krautrock ou du new-age… Malgré cette approche expérimentale, Ultimate Care II peut s'écouter sans être rebuté dès la première mesure, c'est peut-être là que réside tout l'intérêt de l'exercice !