Le collectif basé dans le sud-est de la France Atelier de Musiques Improvisées - ou AMI pour les intimes - publiera le 20 Décembre prochain sous la direction du guitariste varois Alain Soler, le disque L'AMI joue Monk, un hommage vibrant rendu à l'immense Thélonious Monk, génie incontesté du jazz des années 40, 50 et 60. C'est pour fêter le 30ème anniversaire de la structure dédiée à l'enseignement, que son fondateur a retenu 13 morceaux choisis parmi les plus emblématiques du pianiste américain ("Round Midnight", "Straight No Chaser" ou encore "In Walked Bud"). Accompagné de 18 musiciennes et musiciens dont son fils le batteur Antony Soler, il convie notamment au chant sa complice Capucine Ollivier, interprétant sur 8 compositions du maître les textes écrits par Soesja Citroen, Jon Hendricks, Joy Lucente, Mike Ferro et Bernie Hanigen.
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
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jeudi 19 décembre 2019
Atelier de Musiques Improvisées - L'AMI joue Monk (Durance/Absilone)
Atelier de Musiques Improvisées - L'AMI joue Monk (Durance/Absilone)
Le collectif basé dans le sud-est de la France Atelier de Musiques Improvisées - ou AMI pour les intimes - publiera le 20 Décembre prochain sous la direction du guitariste varois Alain Soler, le disque L'AMI joue Monk, un hommage vibrant rendu à l'immense Thélonious Monk, génie incontesté du jazz des années 40, 50 et 60. C'est pour fêter le 30ème anniversaire de la structure dédiée à l'enseignement, que son fondateur a retenu 13 morceaux choisis parmi les plus emblématiques du pianiste américain ("Round Midnight", "Straight No Chaser" ou encore "In Walked Bud"). Accompagné de 18 musiciennes et musiciens dont son fils le batteur Antony Soler, il convie notamment au chant sa complice Capucine Ollivier, interprétant sur 8 compositions du maître les textes écrits par Soesja Citroen, Jon Hendricks, Joy Lucente, Mike Ferro et Bernie Hanigen.
Le collectif basé dans le sud-est de la France Atelier de Musiques Improvisées - ou AMI pour les intimes - publiera le 20 Décembre prochain sous la direction du guitariste varois Alain Soler, le disque L'AMI joue Monk, un hommage vibrant rendu à l'immense Thélonious Monk, génie incontesté du jazz des années 40, 50 et 60. C'est pour fêter le 30ème anniversaire de la structure dédiée à l'enseignement, que son fondateur a retenu 13 morceaux choisis parmi les plus emblématiques du pianiste américain ("Round Midnight", "Straight No Chaser" ou encore "In Walked Bud"). Accompagné de 18 musiciennes et musiciens dont son fils le batteur Antony Soler, il convie notamment au chant sa complice Capucine Ollivier, interprétant sur 8 compositions du maître les textes écrits par Soesja Citroen, Jon Hendricks, Joy Lucente, Mike Ferro et Bernie Hanigen.
vendredi 29 juin 2018
François Bernat Quartet - Hommage à la musique de Miles Davis
François Bernat Quartet - Hommage à la musique de Miles Davis
Les monstres sacrés qu'ont été des pionniers du jazz moderne comme Charlie Parker, Thelonious Monk ou John Coltrane sont une source intarissable d'inspiration pour tout artiste voulant revenir aux fondamentaux d'un genre musical qui n'en finit plus de s'enrichir, d'évoluer et de changer de forme au gré de métissages et d'expérimentations.
Le contrebassiste français François Bernat a eu ce besoin, presque impérieux, de se replonger dans le répertoire d'un de ces visionnaires. Élevé au rang de star, le trompettiste génial Miles Davis a plusieurs fois révolutionné la musique noire américaine tout au long d'une carrière. Ayant été l'un des musiciens qu'il a le plus écouté au cours de son apprentissage, lui rendre hommage s'imposait alors comme une évidence, une obligation même au regard d'un héritage si précieux.
Mais alors, quels morceaux choisir dans cette impressionnante discographie? Sur quelle période s'attarder parmi ses phases be-bop, cool jazz, hard bop, third stream, fusion ou électrique...?
François Bernat a retenu des thèmes datant de son époque acoustique et s'étalant du milieu des années 50 à la fin des années 60. Ils sont extraits d'albums mythiques tels que 'Round About Midnight, Miles Ahead, Bag's Groove, Birth of The Cool (1957), Milestones (1958), Kind Of Blue (1959), E.S.P. (1965) et Nefertiti (1967).
Entouré d'un casting de haut vol formé de Frédéric Borey au saxophone ténor, Antonio Pino à la guitare, Olivier Robin à la batterie, le contrebassiste sublime ces compositions intemporelles écrites par les prestigieux Herbie Hancock ("Madness") Wayne Shorter ("Iris"), et bien sûr par le Picasso du Jazz en personne ("Milestones" et "Deception"). Le quartet reprend également des standards que Miles a réalisé en collaboration avec ses complices Gil Evans et Bill Evans : "Boplicity", "Miles Ahead" et "Blue In Green".
Le disque Hommage à la musique de Miles Davis sonne formidablement bien, enregistré en studio dans les conditions d'un live, il exprime et célèbre comme il se doit la magie d'un sorcier du jazz. S'en dégage une énergie et une chaleur redoutablement fédératrices, ou élégance, justesse et plaisir de jeu immergent l'auditeur dans l'univers singulier d'un esthète à part et avance sur son temps.
Nous noterons la participation de l'excellent Yoann Loustalot, présent sur trois titres de l'opus. Trompettiste infatigable qui enchaîne les projets dont Aérophone, Lucky Dog ou encore le tout récent Old and New Songs...
Les monstres sacrés qu'ont été des pionniers du jazz moderne comme Charlie Parker, Thelonious Monk ou John Coltrane sont une source intarissable d'inspiration pour tout artiste voulant revenir aux fondamentaux d'un genre musical qui n'en finit plus de s'enrichir, d'évoluer et de changer de forme au gré de métissages et d'expérimentations.
Le contrebassiste français François Bernat a eu ce besoin, presque impérieux, de se replonger dans le répertoire d'un de ces visionnaires. Élevé au rang de star, le trompettiste génial Miles Davis a plusieurs fois révolutionné la musique noire américaine tout au long d'une carrière. Ayant été l'un des musiciens qu'il a le plus écouté au cours de son apprentissage, lui rendre hommage s'imposait alors comme une évidence, une obligation même au regard d'un héritage si précieux.
Mais alors, quels morceaux choisir dans cette impressionnante discographie? Sur quelle période s'attarder parmi ses phases be-bop, cool jazz, hard bop, third stream, fusion ou électrique...?
François Bernat a retenu des thèmes datant de son époque acoustique et s'étalant du milieu des années 50 à la fin des années 60. Ils sont extraits d'albums mythiques tels que 'Round About Midnight, Miles Ahead, Bag's Groove, Birth of The Cool (1957), Milestones (1958), Kind Of Blue (1959), E.S.P. (1965) et Nefertiti (1967).
Entouré d'un casting de haut vol formé de Frédéric Borey au saxophone ténor, Antonio Pino à la guitare, Olivier Robin à la batterie, le contrebassiste sublime ces compositions intemporelles écrites par les prestigieux Herbie Hancock ("Madness") Wayne Shorter ("Iris"), et bien sûr par le Picasso du Jazz en personne ("Milestones" et "Deception"). Le quartet reprend également des standards que Miles a réalisé en collaboration avec ses complices Gil Evans et Bill Evans : "Boplicity", "Miles Ahead" et "Blue In Green".
Le disque Hommage à la musique de Miles Davis sonne formidablement bien, enregistré en studio dans les conditions d'un live, il exprime et célèbre comme il se doit la magie d'un sorcier du jazz. S'en dégage une énergie et une chaleur redoutablement fédératrices, ou élégance, justesse et plaisir de jeu immergent l'auditeur dans l'univers singulier d'un esthète à part et avance sur son temps.
Nous noterons la participation de l'excellent Yoann Loustalot, présent sur trois titres de l'opus. Trompettiste infatigable qui enchaîne les projets dont Aérophone, Lucky Dog ou encore le tout récent Old and New Songs...
lundi 25 juin 2018
Thomas Bramerie Trio - Side Stories (Jazz Eleven)
Thomas Bramerie Trio - Side Stories (Jazz Eleven)
Avec une centaine d'albums à son actif en tant que sideman, le contrebassiste au CV plus qu’impressionnant, Thomas Bramerie, publie sur Jazz Eleven son premier opus solo baptisé Side Stories, un recueil très personnel de 14 compositions élégantes au swing raffiné, dont il signe la plupart des thèmes. Entouré de deux jeunes loups de la scène jazz hexagonale, le batteur Elie Martin-Charrière et le pianiste Carl-Henri Morisset, le quinquagénaire convie les emblématiques Jacky Terrasson, Eric Legnini et Stéphane Belmondo à venir compléter son prestigieux casting. Le trompettiste œuvrant sur 3 titres, chapeaute également le projet de son ami de longue date.
De subtiles références à la grande variété française comme "Un jour tu verras" immortalisée jadis par Mouloudji ou "Avec le Temps" par Léo Ferré, se frottent aux sonorités be-bop et hard-bop de"Played Twice" (Thelonious Monk) et"Work Song" (Nat Adderley), comme au répertoire classique d'Edward Elgar avec le tendre "Salut d'Amour". L'influence du groove est plus que perceptible dans les bijoux "Here" et "All Alone", tous deux portés par les touches électriques du Fender Rhodes d'Eric Legnini. Les notes latin jazz du chaloupé "Chantez" et de la bossa "Troç De Vida" ouvrent encore un peu plus le propos musical d'un disque réussi
Thomas Bramerie et son trio de choc placent la barre très haute, élaborant un jazz hors du temps, gorgé d'émotions et d'inventivité.
Avec une centaine d'albums à son actif en tant que sideman, le contrebassiste au CV plus qu’impressionnant, Thomas Bramerie, publie sur Jazz Eleven son premier opus solo baptisé Side Stories, un recueil très personnel de 14 compositions élégantes au swing raffiné, dont il signe la plupart des thèmes. Entouré de deux jeunes loups de la scène jazz hexagonale, le batteur Elie Martin-Charrière et le pianiste Carl-Henri Morisset, le quinquagénaire convie les emblématiques Jacky Terrasson, Eric Legnini et Stéphane Belmondo à venir compléter son prestigieux casting. Le trompettiste œuvrant sur 3 titres, chapeaute également le projet de son ami de longue date.
De subtiles références à la grande variété française comme "Un jour tu verras" immortalisée jadis par Mouloudji ou "Avec le Temps" par Léo Ferré, se frottent aux sonorités be-bop et hard-bop de"Played Twice" (Thelonious Monk) et"Work Song" (Nat Adderley), comme au répertoire classique d'Edward Elgar avec le tendre "Salut d'Amour". L'influence du groove est plus que perceptible dans les bijoux "Here" et "All Alone", tous deux portés par les touches électriques du Fender Rhodes d'Eric Legnini. Les notes latin jazz du chaloupé "Chantez" et de la bossa "Troç De Vida" ouvrent encore un peu plus le propos musical d'un disque réussi
Thomas Bramerie et son trio de choc placent la barre très haute, élaborant un jazz hors du temps, gorgé d'émotions et d'inventivité.
lundi 7 mai 2018
Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)
Pierre Marcus - Pyrodance (Jazz Family/Socadisc)
C'est dans le sud de la France que le contrebassiste Pierre Marcus a fait ses armes sous la direction des piliers du Conservatoire de Nice, le trompettiste François Chassagnite (RIP) et le saxophoniste Jean-Marc Baccarini. Le 27 Avril dernier, sur Jazz Family, il publiait son second opus Pyrodance, entouré du saxophoniste Baptiste Herbin (alto & soprano), du pianiste Fred Perreard et du batteur Thomas Delor, casting déjà présent sur le précédent Longue Attente, paru en 2015, après l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Artisan d'un groove généreux ("Mestre Dana") et d'un swing élégant, le compositeur discret nous dévoile 10 titres vibrants et accrocheurs, dont 9 sont signés de son sceau; "317 East 32 NB Street" étant une reprise de l'immense Lennie Tristano, où brille une walking bass hypnotique. Il alterne savamment des airs de ballades nocturnes comme les tendres "Luboff" ou "Papillon Bungalow" et des tempo plus soutenus telles que l'ouverture trépidante "Berthé Futé" ou la clôture "Pyrodance" qui a donné son nom au disque, un hommage à l'une des principales influences de Pierre, le pianiste Thelonious Monk. Se référant à la grande tradition du jazz, be-bop et hard bop en tête, Pyrodance exprime sa singularité dans un interplay gorgé de chaleur et de générosité, en effet, le quartet, rejoint à deux occasions par le saxophoniste cubain Irving Acao (ténor), irradie l'auditeur de vibrations acoustiques positives et fédératrices.
C'est dans le sud de la France que le contrebassiste Pierre Marcus a fait ses armes sous la direction des piliers du Conservatoire de Nice, le trompettiste François Chassagnite (RIP) et le saxophoniste Jean-Marc Baccarini. Le 27 Avril dernier, sur Jazz Family, il publiait son second opus Pyrodance, entouré du saxophoniste Baptiste Herbin (alto & soprano), du pianiste Fred Perreard et du batteur Thomas Delor, casting déjà présent sur le précédent Longue Attente, paru en 2015, après l'obtention de son diplôme de fin d'étude. Artisan d'un groove généreux ("Mestre Dana") et d'un swing élégant, le compositeur discret nous dévoile 10 titres vibrants et accrocheurs, dont 9 sont signés de son sceau; "317 East 32 NB Street" étant une reprise de l'immense Lennie Tristano, où brille une walking bass hypnotique. Il alterne savamment des airs de ballades nocturnes comme les tendres "Luboff" ou "Papillon Bungalow" et des tempo plus soutenus telles que l'ouverture trépidante "Berthé Futé" ou la clôture "Pyrodance" qui a donné son nom au disque, un hommage à l'une des principales influences de Pierre, le pianiste Thelonious Monk. Se référant à la grande tradition du jazz, be-bop et hard bop en tête, Pyrodance exprime sa singularité dans un interplay gorgé de chaleur et de générosité, en effet, le quartet, rejoint à deux occasions par le saxophoniste cubain Irving Acao (ténor), irradie l'auditeur de vibrations acoustiques positives et fédératrices.
vendredi 27 avril 2018
Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)
Lucky Dog - Live at the Jacques Pelzer Jazz Club (Fresh Sound New Talent/Socadisc)
Le saxophoniste Frédéric Borey cofondait en 2013 avec le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Frédéric Pasqua, le quartet acoustique Lucky Dog, une formation jazz classieuse et inspirée, marquée par les influences précieuses et incontournables des légendes d'outre-Atlantique des 70's : Steve Lacy, Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell.
En 2014 Lucky Dog publiait un premier opus au titre éponyme, définissant les contours d'une esthétique musicale sans harmonie, basée sur l'énergie et l'instantanéité, l'émotion et l'interplay.
En Février 2017, était enregistré en live et à l'ancienne, dans la mythique et chaleureuse salle du Jacques Pelzer Jazz Club, un second album constitué de 10 compositions écrites par les deux souffleurs mais pensées par l'ensemble du groupe. Déployant un charme fou, en partie grâce à l'acoustique intimiste du lieu de captation, mais surtout grâce à la maîtrise du son et du jeu de chacun de ses protagonistes, le projet Live at the Jacques Pelzer Jazz Club est un concentré de subtilité et d'efficacité, gorgé de réminiscences free, be-bop et hard-bop, éveillant en nous une douce nostalgie de la grande époque du jazz new-yorkais.
Le saxophoniste Frédéric Borey cofondait en 2013 avec le trompettiste Yoann Loustalot, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Frédéric Pasqua, le quartet acoustique Lucky Dog, une formation jazz classieuse et inspirée, marquée par les influences précieuses et incontournables des légendes d'outre-Atlantique des 70's : Steve Lacy, Don Cherry, Dewey Redman, Charlie Haden et Ed Blackwell.
En 2014 Lucky Dog publiait un premier opus au titre éponyme, définissant les contours d'une esthétique musicale sans harmonie, basée sur l'énergie et l'instantanéité, l'émotion et l'interplay.
En Février 2017, était enregistré en live et à l'ancienne, dans la mythique et chaleureuse salle du Jacques Pelzer Jazz Club, un second album constitué de 10 compositions écrites par les deux souffleurs mais pensées par l'ensemble du groupe. Déployant un charme fou, en partie grâce à l'acoustique intimiste du lieu de captation, mais surtout grâce à la maîtrise du son et du jeu de chacun de ses protagonistes, le projet Live at the Jacques Pelzer Jazz Club est un concentré de subtilité et d'efficacité, gorgé de réminiscences free, be-bop et hard-bop, éveillant en nous une douce nostalgie de la grande époque du jazz new-yorkais.
jeudi 1 mars 2018
Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)
Daniel Erdmann, Christophe Marguet Featuring Henri Texier & Claude Tchamitchian - Three Roads Home (Das Kapital Records/L'Autre Distribution)
Le saxophoniste allemand Daniel Erdmann, co-fondateur avec Edward Perraud et Hasse Poulsen de la formation Das Kapital, nous présente en collaboration avec son complice le batteur Christophe Marguet - également à affiche du récent For Travellers Only avec Sébastien Texier - un nouveau projet baptisé Three Roads Home, élaboré en partenariat avec deux invités de marque : les contrebassistes Claude Tchamitchian et Henri Texier - ce dernier sortant à peine des studios pour l'enregistrement de son dernier opus, Sand Woman.
Three Roads Home s'inscrit dans la continuité de leur précédent travail en duo Together, Together! paru en 2013. Il est conçu autour de 2 trios sax/contrebasse/batterie distincts, et un quartet sax/2 contrebasses/batterie.
Reflétant un jazz libre et sophistiqué, il aligne des sensibilités, des manières de jouer et d'improviser qui s'affirment, coexistent et interagissent, tout en se pliant aux exigences mélodiques et rythmiques des 12 compositions de l'opus. Ces dernières, écrites en majorité par notre tandem de leaders, forment un recueil qui bouscule l'auditeur au premier abord, créant sans cesse la surprise en lui offrant ici des moments suspendus absolument envoutants, comme peut en témoigner l'ouverture à la chaleur latine "A n'importe quel prix", et là, des rythmiques au swing plus soutenu, comme l'urgent "Ornette". Ailleurs, ce même auditeur est semé dans quelques entrelacs free : "Summer Colour" laisse hurler un saxophone incisif et pleurer une contrebasse déchirante, battue par un martèlement vigoureux.
Un thème n'échappera pas aux afficionados d'Henri Texier, "Don't buy ivory anymore" (extrait de l'album An Indian's Week sorti en 1996) impose en effet sa mélodie accrocheuse et hypnotique, laissant s'exprimer une batterie vibrante et tribale aux allures de tambours du Burundi.
"A n'importe quel prix" en écoute ICI
Le saxophoniste allemand Daniel Erdmann, co-fondateur avec Edward Perraud et Hasse Poulsen de la formation Das Kapital, nous présente en collaboration avec son complice le batteur Christophe Marguet - également à affiche du récent For Travellers Only avec Sébastien Texier - un nouveau projet baptisé Three Roads Home, élaboré en partenariat avec deux invités de marque : les contrebassistes Claude Tchamitchian et Henri Texier - ce dernier sortant à peine des studios pour l'enregistrement de son dernier opus, Sand Woman.
Three Roads Home s'inscrit dans la continuité de leur précédent travail en duo Together, Together! paru en 2013. Il est conçu autour de 2 trios sax/contrebasse/batterie distincts, et un quartet sax/2 contrebasses/batterie.
Reflétant un jazz libre et sophistiqué, il aligne des sensibilités, des manières de jouer et d'improviser qui s'affirment, coexistent et interagissent, tout en se pliant aux exigences mélodiques et rythmiques des 12 compositions de l'opus. Ces dernières, écrites en majorité par notre tandem de leaders, forment un recueil qui bouscule l'auditeur au premier abord, créant sans cesse la surprise en lui offrant ici des moments suspendus absolument envoutants, comme peut en témoigner l'ouverture à la chaleur latine "A n'importe quel prix", et là, des rythmiques au swing plus soutenu, comme l'urgent "Ornette". Ailleurs, ce même auditeur est semé dans quelques entrelacs free : "Summer Colour" laisse hurler un saxophone incisif et pleurer une contrebasse déchirante, battue par un martèlement vigoureux.
Un thème n'échappera pas aux afficionados d'Henri Texier, "Don't buy ivory anymore" (extrait de l'album An Indian's Week sorti en 1996) impose en effet sa mélodie accrocheuse et hypnotique, laissant s'exprimer une batterie vibrante et tribale aux allures de tambours du Burundi.
"A n'importe quel prix" en écoute ICI
mardi 2 janvier 2018
Wes Montgomery - In Paris : The Definitive ORTF Recording (Resonance Records/Bertus France)
Wes Montgomery - In Paris : The Definitive ORTF Recording (Resonance Records/Bertus France)
Il me tenait à cœur de commencer cette nouvelle année de chroniques musicales avec quelque chose de spécial et lorsque j'ai reçu à la mi-Décembre l'incroyable nouvelle de la sortie prochaine d'un live inédit du légendaire Wes Montgomery, j'ai immédiatement sollicité la générosité de Gilles Logan, qui bosse au marketing chez Bertus France, pour en avoir une copie... Quelques jours après je recevais le précieux In Paris : The Definitive ORTF Recording, présenté sobrement dans un format double CD deluxe, accompagné de son livret richement documenté de 32 pages. Ce dernier inclut des photos de Jean Pierre Leloir prises le soir du 27 Mars 1965 au Théâtre des Champs-Elysées (alors que le guitariste était de passage dans la capitale dans le cadre de son unique tournée européenne) accompagnées de remarquables écrits et de touchantes interviews que l'on doit, entre autres, à Zev Feldman, une des têtes pensantes du mythique label californien Resonance ou encore à Russel Malone, éminent guitariste s'étant notamment illustré auprès de Diana Krall et Harry Connick, Jr.
Sorti des archives de l'INA, où il fut précieusement conservé pendant plus d'un demi siècle, l'enregistrement du concert nous laisse (re)découvrir le touché inimitable de ce musicien hors paire sur des titres devenus de purs classiques de la guitare jazz, comme les compositions du maître lui-même, "Four on Six", "Jingles" et "Twisted Blues", ou ses interprétations magistrales des intemporels "Round Midnight" de Monk et "Impressions" de Coltrane.
Pour l'occasion, l'artiste autodidacte d'Indianapolis avait opté pour une formation familière qui jouait ensemble depuis déjà plusieurs mois. Ne voulant pas d'un all-star band tape-à-l'œil, il a préféré un groupe d'acolytes efficaces et complices... Et à l'écoute du concert, on ne peut que le remercier d'avoir imaginé cet accord parfait. Figuraient ainsi autour de lui le pianiste originaire de Memphis, Harold Mabern, seul membre du quartet encore en vie aujourd'hui, le contrebassiste basé à Philadelphie, Arthur Harper et le batteur de Kansas City, Jimmy Lovelace. Un invité de marque allait participer au casting sur 3 dates de cette tournée prestigieuse, dont celle qui nous importe, il s'agit du saxophoniste de Chicago Johnny Griffin, qui s'est par ailleurs illustré aux côtés de Thelonious Monk et Art Blakey! Ici, il apparaît dans les excellents "Full House" (autre composition marquante de Montgomery), "West Coast Blues" et dans la plus belle ballade jamais écrite, "Round Midnight", sublimée par un Wes charmeur et d'une grande classe, caressant ses cordes du bout de son pouce droit et s'amusant de sa main gauche avec ses développements en octave, si caractéristiques de sa signature rythmique et sonore.
Sans le rayonnement de l'immense impresario anglais Alan Bates, cette performance parisienne n'aurait jamais eu lieu. Wes ayant trop peur de l'avion, c'est aussi avec le soutien et la force de persuasion de son manager John Levy que la tournée put s'organiser et s'arrêter outre la Ville Lumière, à Londres, Madrid, Bruxelles, Lugano, San Remo et Rotterdam.
A travers 10 morceaux rares et intenses captés avec maestria, l'auditeur s'approche à pas de velours de la grâce rayonnante et du swing ravageur d'un artiste disparu trop tôt, qui a su mettre en place une science du jazz à la portée de tous, restituée avec magie par un son haute définition transféré directement des bandes analogiques originales...
De l'or en barre!
Il me tenait à cœur de commencer cette nouvelle année de chroniques musicales avec quelque chose de spécial et lorsque j'ai reçu à la mi-Décembre l'incroyable nouvelle de la sortie prochaine d'un live inédit du légendaire Wes Montgomery, j'ai immédiatement sollicité la générosité de Gilles Logan, qui bosse au marketing chez Bertus France, pour en avoir une copie... Quelques jours après je recevais le précieux In Paris : The Definitive ORTF Recording, présenté sobrement dans un format double CD deluxe, accompagné de son livret richement documenté de 32 pages. Ce dernier inclut des photos de Jean Pierre Leloir prises le soir du 27 Mars 1965 au Théâtre des Champs-Elysées (alors que le guitariste était de passage dans la capitale dans le cadre de son unique tournée européenne) accompagnées de remarquables écrits et de touchantes interviews que l'on doit, entre autres, à Zev Feldman, une des têtes pensantes du mythique label californien Resonance ou encore à Russel Malone, éminent guitariste s'étant notamment illustré auprès de Diana Krall et Harry Connick, Jr.
Sorti des archives de l'INA, où il fut précieusement conservé pendant plus d'un demi siècle, l'enregistrement du concert nous laisse (re)découvrir le touché inimitable de ce musicien hors paire sur des titres devenus de purs classiques de la guitare jazz, comme les compositions du maître lui-même, "Four on Six", "Jingles" et "Twisted Blues", ou ses interprétations magistrales des intemporels "Round Midnight" de Monk et "Impressions" de Coltrane.
Pour l'occasion, l'artiste autodidacte d'Indianapolis avait opté pour une formation familière qui jouait ensemble depuis déjà plusieurs mois. Ne voulant pas d'un all-star band tape-à-l'œil, il a préféré un groupe d'acolytes efficaces et complices... Et à l'écoute du concert, on ne peut que le remercier d'avoir imaginé cet accord parfait. Figuraient ainsi autour de lui le pianiste originaire de Memphis, Harold Mabern, seul membre du quartet encore en vie aujourd'hui, le contrebassiste basé à Philadelphie, Arthur Harper et le batteur de Kansas City, Jimmy Lovelace. Un invité de marque allait participer au casting sur 3 dates de cette tournée prestigieuse, dont celle qui nous importe, il s'agit du saxophoniste de Chicago Johnny Griffin, qui s'est par ailleurs illustré aux côtés de Thelonious Monk et Art Blakey! Ici, il apparaît dans les excellents "Full House" (autre composition marquante de Montgomery), "West Coast Blues" et dans la plus belle ballade jamais écrite, "Round Midnight", sublimée par un Wes charmeur et d'une grande classe, caressant ses cordes du bout de son pouce droit et s'amusant de sa main gauche avec ses développements en octave, si caractéristiques de sa signature rythmique et sonore.
Sans le rayonnement de l'immense impresario anglais Alan Bates, cette performance parisienne n'aurait jamais eu lieu. Wes ayant trop peur de l'avion, c'est aussi avec le soutien et la force de persuasion de son manager John Levy que la tournée put s'organiser et s'arrêter outre la Ville Lumière, à Londres, Madrid, Bruxelles, Lugano, San Remo et Rotterdam.
A travers 10 morceaux rares et intenses captés avec maestria, l'auditeur s'approche à pas de velours de la grâce rayonnante et du swing ravageur d'un artiste disparu trop tôt, qui a su mettre en place une science du jazz à la portée de tous, restituée avec magie par un son haute définition transféré directement des bandes analogiques originales...
De l'or en barre!
mercredi 20 décembre 2017
Yael Angel - Bop Writer (Pannonica/Inouie Distribution)
Yael Angel - Bop Writer (Pannonica/Inouie Distribution)
L'azuréenne Yael Angel nous présente via le label Pannonica son album Bop Writer, une célébration du swing et du bebop livrée par une voix singulière à la fois grave et pétillante, parfaitement en phase avec la tradition mais sachant s'en affranchir lorsque les conventions sont un frein à l'expressivité et à la créativité. Considérée comme l'une des vocalistes incontournables des Alpes-Maritimes, la chanteuse a choisi pour ce premier projet d'habiller de paroles quelques mélodies et improvisations légendaires jusque là uniquement servies par des instrumentistes. Elle se réapproprie ainsi les thèmes intemporels de Wayne Shorter, Miles Davis, Thelonious Monk ou encore Charles Mingus, les restituant non plus comme des standards du jazz mais comme de grandes chansons chargées d'une émotion nouvelle. Brillent à ses côtés 3 musiciens d'exception aux parcours plus que respectables: le pianiste Olivier Hutman, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Tony Rabeson.
L'azuréenne Yael Angel nous présente via le label Pannonica son album Bop Writer, une célébration du swing et du bebop livrée par une voix singulière à la fois grave et pétillante, parfaitement en phase avec la tradition mais sachant s'en affranchir lorsque les conventions sont un frein à l'expressivité et à la créativité. Considérée comme l'une des vocalistes incontournables des Alpes-Maritimes, la chanteuse a choisi pour ce premier projet d'habiller de paroles quelques mélodies et improvisations légendaires jusque là uniquement servies par des instrumentistes. Elle se réapproprie ainsi les thèmes intemporels de Wayne Shorter, Miles Davis, Thelonious Monk ou encore Charles Mingus, les restituant non plus comme des standards du jazz mais comme de grandes chansons chargées d'une émotion nouvelle. Brillent à ses côtés 3 musiciens d'exception aux parcours plus que respectables: le pianiste Olivier Hutman, le contrebassiste Yoni Zelnik et le batteur Tony Rabeson.
mercredi 18 octobre 2017
Hervé Sellin - Always Too Soon/Passerelles (Cristal Records/Sony Music)
Hervé Sellin - Always Too Soon/Passerelles (Cristal Records/Sony Music)
Enseignant engagé au CNSM de Paris et aux ateliers jazz de Sciences-Po, le pianiste, compositeur et arrangeur sexagénaire Hervé Sellin nous présente, chez Cristal Records, deux nouveaux projets captivants. Le premier, baptisé Passerelles, porte bien son titre puisqu'il tisse des liens étroits entre les univers de la musique classique et contemporaine, du jazz et de l'improvisation. Le second, Always Too Soon, est un vibrant hommage au saxophoniste légendaire, Phil Woods, il sonne comme une éloge à la tradition, au swing et à un be-bop encore vivace. Ces deux albums expriment parfaitement l'idée d'un jazz protéiforme que cultive le musicien depuis ses débuts, en effet ses études classiques à Paris dans la classe d'Aldo Ciccolini l'ont mené au jazz et à des rencontre musicales exceptionnelles. S'étant illustré auprès de figures emblématiques telles qu'Art Farmer, Chet Baker, Dizzy Gillespie, Clifford Jordan, Branford Marsalis, Dee Dee Bridgewater, Henri Texier ou encore Richard Galliano, il a accompagné durant plus de 15 ans le saxophoniste ténor Johnny Griffin, alias The Little Giant.
Dans ses deux opus, Hervé Sellin interprète avec la même passion les oeuvres des maîtres Robert Schumann ("Les Scènes d'Enfants"), Erik Satie ("3ième Gnossienne"), Claude Debussy ("Prélude à l'Après-Midi d'un Faune") et Henri Dutilleux ("Sonate") que les standards des monstres sacrés que sont Thelonious Monk ("Trinkle Tinkle"), Lennie Tristano ("Lennie's Pennies"), Tom Harrell ("Gratitude") ou Vernon Duke ("Autumn in New-York), s'entourant systématiquement de véritables pointures de la scène hexagonale, comme le saxophoniste Pierrick Pedron ou la pianiste Fanny Azzuro.
Incontournable!
Enseignant engagé au CNSM de Paris et aux ateliers jazz de Sciences-Po, le pianiste, compositeur et arrangeur sexagénaire Hervé Sellin nous présente, chez Cristal Records, deux nouveaux projets captivants. Le premier, baptisé Passerelles, porte bien son titre puisqu'il tisse des liens étroits entre les univers de la musique classique et contemporaine, du jazz et de l'improvisation. Le second, Always Too Soon, est un vibrant hommage au saxophoniste légendaire, Phil Woods, il sonne comme une éloge à la tradition, au swing et à un be-bop encore vivace. Ces deux albums expriment parfaitement l'idée d'un jazz protéiforme que cultive le musicien depuis ses débuts, en effet ses études classiques à Paris dans la classe d'Aldo Ciccolini l'ont mené au jazz et à des rencontre musicales exceptionnelles. S'étant illustré auprès de figures emblématiques telles qu'Art Farmer, Chet Baker, Dizzy Gillespie, Clifford Jordan, Branford Marsalis, Dee Dee Bridgewater, Henri Texier ou encore Richard Galliano, il a accompagné durant plus de 15 ans le saxophoniste ténor Johnny Griffin, alias The Little Giant.
Dans ses deux opus, Hervé Sellin interprète avec la même passion les oeuvres des maîtres Robert Schumann ("Les Scènes d'Enfants"), Erik Satie ("3ième Gnossienne"), Claude Debussy ("Prélude à l'Après-Midi d'un Faune") et Henri Dutilleux ("Sonate") que les standards des monstres sacrés que sont Thelonious Monk ("Trinkle Tinkle"), Lennie Tristano ("Lennie's Pennies"), Tom Harrell ("Gratitude") ou Vernon Duke ("Autumn in New-York), s'entourant systématiquement de véritables pointures de la scène hexagonale, comme le saxophoniste Pierrick Pedron ou la pianiste Fanny Azzuro.
Incontournable!
mercredi 25 janvier 2017
From The Heart - A Tribute To Oscar Peterson (Radioland/7 Arts)
From The Heart - A Tribute To Oscar Peterson (Radioland/7 Arts)
Le label 7 Arts nous présente un album-hommage au virtuose Oscar Peterson, prodige du piano originaire de Montréal, qui entra dans l'histoire du jazz américain au début des années 50. Sa dextérité, son goût pour la mélodie et son aise à improviser pousseront le Duke en personne à le sacrer "Maharaja du clavier". Largement impressionné par Art Tatum, il nourrira son jeu de gospel, de blues, de swing, de ragtime, de boogie-woogie, de be-bop, de hard-bop et de musique classique (notamment Chopin, Debussy et Bach), gagnant au fil des années le statut de maître du rythme et de l'harmonie. Oscar s'élèvera ainsi au rang de ses illustres contemporains avec qui il partagea d'ailleurs quelques scènes: Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Dizzy Gillespie, Count Basie, Nat King Cole, Louis Armstrong, Stan Getz ou encore Charlie Parker.
A la tête de plusieurs trio dont Ray Brown sera le contrebassiste 30 années durant, l'imposant jazzman est ici célébré par ses compatriotes dans un projet élégant baptisé From The Heart. Il fut demandé à six pianistes parmi les plus respectés du Canada, tous accompagnés de leur trio respectif, de livrer un titre orignal et une interprétation d'un standard ou d'une composition signée O.P. S'y côtoient ainsi à travers 12 morceaux inspirés les formations piano/basse/batterie des fameux Bill King, Danny Restivo, Mark Eisenman, Bernie Senensky, Don Thompson et Wray Downes.
Le label 7 Arts nous présente un album-hommage au virtuose Oscar Peterson, prodige du piano originaire de Montréal, qui entra dans l'histoire du jazz américain au début des années 50. Sa dextérité, son goût pour la mélodie et son aise à improviser pousseront le Duke en personne à le sacrer "Maharaja du clavier". Largement impressionné par Art Tatum, il nourrira son jeu de gospel, de blues, de swing, de ragtime, de boogie-woogie, de be-bop, de hard-bop et de musique classique (notamment Chopin, Debussy et Bach), gagnant au fil des années le statut de maître du rythme et de l'harmonie. Oscar s'élèvera ainsi au rang de ses illustres contemporains avec qui il partagea d'ailleurs quelques scènes: Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Dizzy Gillespie, Count Basie, Nat King Cole, Louis Armstrong, Stan Getz ou encore Charlie Parker.
A la tête de plusieurs trio dont Ray Brown sera le contrebassiste 30 années durant, l'imposant jazzman est ici célébré par ses compatriotes dans un projet élégant baptisé From The Heart. Il fut demandé à six pianistes parmi les plus respectés du Canada, tous accompagnés de leur trio respectif, de livrer un titre orignal et une interprétation d'un standard ou d'une composition signée O.P. S'y côtoient ainsi à travers 12 morceaux inspirés les formations piano/basse/batterie des fameux Bill King, Danny Restivo, Mark Eisenman, Bernie Senensky, Don Thompson et Wray Downes.
mardi 6 décembre 2016
Jobic Le Masson Trio + Steve Potts - Song (Enja Records/L'Autre Distribution)
Jobic Le Masson Trio + Steve Potts - Song (Enja Records/L'Autre Distribution)
Le très prestigieux label Enja publie le second opus baptisé Song du trio jazz de Jobic Le Masson, pianiste et compositeur émérite entouré de ses fidèles acolytes Peter Giron à la contrebasse et John Betsch à la batterie. Augmenté de l'impressionnant saxophoniste Steve Potts, le projet bien rodé exprime au travers de ses 11 titres, un jazz élégant, jouissif et profond, parcouru d'influences cool, be-bop et free, saluant au passage le génie des maîtres du genre T. Monk, D. Ellington, C. Taylor, M. Waldron et Steve Lacy, ainsi que l'héritage de l'immense précurseur E. Satie.
Rare et précieux, le pianiste remportait un franc succès en 2008 avec son premier Hill. L'étroite complicité nouée au fil des années avec ses musiciens lui font accoucher d'un nouveau projet tout aussi captivant où il signe 6 compositions. 3 autres sont écrites par l'invité Steve, Peter et John en ont une chacun à leur actif. Ces 4 individualités, ces 4 solistes forment un ensemble cohérent et soudé, à l'entente parfaite et réactive. Leurs thèmes sont accrocheurs, tant leur évidente musicalité s'inscrit d'emblée dans les esprits. Ils font de Song un disque au charme indéniable et accessible.
Le très prestigieux label Enja publie le second opus baptisé Song du trio jazz de Jobic Le Masson, pianiste et compositeur émérite entouré de ses fidèles acolytes Peter Giron à la contrebasse et John Betsch à la batterie. Augmenté de l'impressionnant saxophoniste Steve Potts, le projet bien rodé exprime au travers de ses 11 titres, un jazz élégant, jouissif et profond, parcouru d'influences cool, be-bop et free, saluant au passage le génie des maîtres du genre T. Monk, D. Ellington, C. Taylor, M. Waldron et Steve Lacy, ainsi que l'héritage de l'immense précurseur E. Satie.
Rare et précieux, le pianiste remportait un franc succès en 2008 avec son premier Hill. L'étroite complicité nouée au fil des années avec ses musiciens lui font accoucher d'un nouveau projet tout aussi captivant où il signe 6 compositions. 3 autres sont écrites par l'invité Steve, Peter et John en ont une chacun à leur actif. Ces 4 individualités, ces 4 solistes forment un ensemble cohérent et soudé, à l'entente parfaite et réactive. Leurs thèmes sont accrocheurs, tant leur évidente musicalité s'inscrit d'emblée dans les esprits. Ils font de Song un disque au charme indéniable et accessible.
mardi 8 novembre 2016
Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection (Strut/Differ-Ant)
Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection (Strut Records/Differ-Ant)
Sacré personnage que ce singulier jazzman américain échappé de Saturne pour prêcher la paix sur Terre sous les traits de la divinité égyptienne du soleil. Né en 1914 Herman Poole Blount à Birmingham Alabama, il se rebaptise Sun Ra et devient rapidement un des pionniers de l'esthétique afro-futuriste. Pianiste et claviériste engagé, pape du space-bop, prolifique et explorateur, aventurier mystique et touche à tout, sa longévité lui aura permis d'expérimenter tous les styles du jazz, allant du swing des big bands à l'improvisation free-jazz, en passant par le doo wop, le boogie woogie, la fusion et le hard-bop.
Rejoignant la ceinture d'astéroïdes entourant sa planète natale en 1993 à l'âge de 79 ans, l'artiste avant-gardiste aura laissé ici-bas une discographie impressionnante et un groupe de disciples dévoués rassemblés en un collectif nommé Arkestra.
L'excellent label Strut nous propose aujourd'hui une collection définitive des singles les plus rares du voyageur cosmique, couvrant la période de 1952 à 1991. Nous dressant le portrait d'un musicien, poète et philosophe atypique et haut perché, la compilation intitulée Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection se décline en 3 CDs et sera pressée en vinyle aux formats LP et 45 tours.
L'ouvrage exhaustif est dédié à des rééditions datant des 3 grandes périodes de Sun Ra, correspondantes aux 3 villes où il vécut: Chicago (1945-1951), New-York (1961-1968) et Philadelphia (1968-1993).
Flirtant avec le swing ("Medicine For A Nightmare"), il y mène au piano et aux claviers des big bands massifs dominés par des cuivres puissants et racés, s'illustrant auprès de son fidèle Arkestra mais aussi avec The Nu Sounds, The Cosmic Rays, The Qualities ou encore Yochanan (The Space Age Vocalist). Toujours bien entouré, Sun Ra s'intéresse aussi aux écoles be-bop et hard-bop (on notera sa collaboration avec la chanteuse Hattie Randolph dans le sublime "Round Midnight" de Monk ou avec le saxophoniste Pat Patrick dans "Orbitration In Blue"). Se dévoile enfin un univers plus expérimental et libéré de tous canons esthétiques, on entrevoit alors la phase la plus novatrice et révolutionnaire de sa carrière. Les sonorités deviennent plus tranchantes et torturées, l'usage des synthétiseurs devient plus marquée et les ambiances folles se font plus psychédéliques ("Cosmo Extensions", "Disco 2021"). Son jeu intègre les recherches du free-jazz et s'alimente d'idéologie afro-centrique, s'exprimant aussi bien en solo qu'en orchestre gigantesque, Sun Ra propulse ses prestations scéniques vers un spectacle total, autant sonore que visuel, avec ses danseuses, ses costumes de l'espace d'inspiration égyptienne, ses lights shows...
Strut nous donne un aperçu du lègue laissé par l'un des musiciens majeurs du 20ième siècle!
Sacré personnage que ce singulier jazzman américain échappé de Saturne pour prêcher la paix sur Terre sous les traits de la divinité égyptienne du soleil. Né en 1914 Herman Poole Blount à Birmingham Alabama, il se rebaptise Sun Ra et devient rapidement un des pionniers de l'esthétique afro-futuriste. Pianiste et claviériste engagé, pape du space-bop, prolifique et explorateur, aventurier mystique et touche à tout, sa longévité lui aura permis d'expérimenter tous les styles du jazz, allant du swing des big bands à l'improvisation free-jazz, en passant par le doo wop, le boogie woogie, la fusion et le hard-bop.
Rejoignant la ceinture d'astéroïdes entourant sa planète natale en 1993 à l'âge de 79 ans, l'artiste avant-gardiste aura laissé ici-bas une discographie impressionnante et un groupe de disciples dévoués rassemblés en un collectif nommé Arkestra.
L'excellent label Strut nous propose aujourd'hui une collection définitive des singles les plus rares du voyageur cosmique, couvrant la période de 1952 à 1991. Nous dressant le portrait d'un musicien, poète et philosophe atypique et haut perché, la compilation intitulée Sun Ra Singles: The Definitive 45s Collection se décline en 3 CDs et sera pressée en vinyle aux formats LP et 45 tours.
L'ouvrage exhaustif est dédié à des rééditions datant des 3 grandes périodes de Sun Ra, correspondantes aux 3 villes où il vécut: Chicago (1945-1951), New-York (1961-1968) et Philadelphia (1968-1993).
Flirtant avec le swing ("Medicine For A Nightmare"), il y mène au piano et aux claviers des big bands massifs dominés par des cuivres puissants et racés, s'illustrant auprès de son fidèle Arkestra mais aussi avec The Nu Sounds, The Cosmic Rays, The Qualities ou encore Yochanan (The Space Age Vocalist). Toujours bien entouré, Sun Ra s'intéresse aussi aux écoles be-bop et hard-bop (on notera sa collaboration avec la chanteuse Hattie Randolph dans le sublime "Round Midnight" de Monk ou avec le saxophoniste Pat Patrick dans "Orbitration In Blue"). Se dévoile enfin un univers plus expérimental et libéré de tous canons esthétiques, on entrevoit alors la phase la plus novatrice et révolutionnaire de sa carrière. Les sonorités deviennent plus tranchantes et torturées, l'usage des synthétiseurs devient plus marquée et les ambiances folles se font plus psychédéliques ("Cosmo Extensions", "Disco 2021"). Son jeu intègre les recherches du free-jazz et s'alimente d'idéologie afro-centrique, s'exprimant aussi bien en solo qu'en orchestre gigantesque, Sun Ra propulse ses prestations scéniques vers un spectacle total, autant sonore que visuel, avec ses danseuses, ses costumes de l'espace d'inspiration égyptienne, ses lights shows...
Strut nous donne un aperçu du lègue laissé par l'un des musiciens majeurs du 20ième siècle!
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