Qui veut ressentir un frisson blues, celui bien roots et rugueux du delta du Mississippi, doit absolument pencher une oreille attentive sur le premier projet long format de King Biscuit, intitulé Well Well Well. Basé à Rouen, le guitariste parisien Sylvain Choinier y convie le violoniste Frédéric Jouhannet et nous offre 11 titres absolument explosifs et brulants. Gavé de larsens et de sonorités analogiques distordues King Biscuit délivre, avec une énergie folle, un son brut et captivant, façonné par un ensemble malmené de guitares acoustiques et de violons torturés. Les micros et mégaphones poussiéreux lâchent leur crachin vintage sur des rythmiques endiablées, battues des pieds sur des estrades amplifiées, agrémentées de quelques éléments de batterie disposés ça et là, parmi une ribambelle de câbles qui s'entremêlent. Baptisée 'indie blues', la musique du diable que cuisine King Biscuit est on ne peut plus rock, relevée par quelques pincées d'un grunge éraillé et crasseux.
Belle découverte.