Le magicien de la 6 cordes, Bireli Lagrène, nous revient via Naïve avec un nouvel opus intitulé Storyteller. C'est à chaque fois un événement lorsque le plus brillant disciple du taulier manouche Django Reinhart publie un disque, et qui plus est lorsqu'il est si bien accompagné. En effet s'illustre à ses côtés un tandem incontournable de la scène jazz internationale, formé par le batteur/percussionniste parisien Mino Cinélu et le contrebassiste américain Larry Grenadier, une nouvelle formule pour le guitariste alsacien. Ensemble ils interprètent 12 titres, dont plusieurs standards ("My One and Only Love", "Stella By Starlight", "On Green Dolphin Street"), comme jamais ils ne furent joués auparavant, avec une énergie rare et une virtuosité étincelante sans lourdeur aucune. Le jeu brillant de Biréli n'est jamais plus intuitif et expressif que lorsqu'il s'arme d'une guitare acoustique, les sonorités métalliques et cristallines des notes qu'il pince et son touché unique des plus précis, brille de mille feux avec une clarté qui parle à tous, y compris aux auditeurs non initiés.
S'éloignant un temps de ses propos fusion et gipsy, Lagrène revisite et réarrange dans Storyteller des thèmes fondamentaux qui ont jalonnés sa vie de musicien, reprenant par exemple le célèbre hymne soul de Bobby Hebb "Sunny" ou le sublime "Wave" d'Antonio Carlos Jobim, ici boosté aux stéroïdes et porté par un groove édifiant. Partenaire des plus grands, de Jaco Pastorius, John Mc Laughlin et Pat Metheny à Didier Lockwood, Richard Galliano et André Ceccarelli, le guitar hero s'amuse également à remodeler ses propres compositions, l'étincelante "One Take" (ouverture du disque) retiendra particulièrement notre attention, elle qui fut écrite en 2015 pour l'opus D-Stringz, dans lequel intervenaient les cadors Jean-Luc Ponty et Stanley Clarke.
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