Le bluesman malien Vieux Farka Touré, que nous évoquions lors de la parution en 2013 de son sublime Mon Pays, revenait le 23 Mai dernier avec un nouvel opus baptisé Samba. Fils de la légende Ali Farka Touré, le guitariste chanteur naissait il n'y a pas si longtemps (1981) à Niafunké, petite ville située sur le fleuve Niger, non loin de Tombouctou. Reliant le blues nord-américain à la culture mandingue, mêlant la modernité aux traditions ancestrales transmises de père en fils, de maîtres en disciples, Vieux est le trait d'union entre deux continents. Ayant développé son propre style, nourri d'influences occidentales et enraciné dans son Mali natal, le Hendrix du Sahara a su bâtir une signature musicale à part, faite de sonorités acoustiques raffinées et d'élans électriques puissants et fédérateurs. Bousculant les frontières tout en revendiquant l'héritage paternel, le musicien a voulu, dans ce dernier opus, restituer l'énergie et la chaleur du live, il a trouvé pour cela le concept américain des Woodstock Sessions, projet d'enregistrement d'albums dans les conditions d'un concert mais avec les moyens d'un studio. La captation s'est donc déroulée à Saugerties (dans l'état de New York) le 03 Octobre 2016 devant une cinquantaine de personnes.
En 10 compositions absolument envoutantes, Vieux Farka Touré s'impose une nouvelle fois en guitar-hero virtuose et généreux, animant un groove hypnotique qui se pare ici et là d'accents rock, gnawas, latins ou reggae. On notera d'ailleurs dans "Homafu Wawa", le clin d'œil au titre "I shot The Sheriff" de Bob Marley...
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