mardi 14 octobre 2014

Jozef Dumoulin & The Red Hill Orchestra – Trust (Yolk Music/L’Autre Distributions)


Jozef Dumoulin & The Red Hill Orchestra – Trust (Yolk Music/L’Autre Distribution)
Remarqué pour ses interventions dans le Magic Malik Orchestra ou auprès des frères Belmondo, le claviériste jazz Jozef Dumoulin, « spécialiste du Fender Rhodes », publie chez Yolk Music son dernier projet mené en trio et nommé Trust. Le prodige belge, installé à Paris, embarque avec lui dans The Red Hill Orhestra les deux américains : Ellery Eskelin au saxophone ténor et Dan Weiss à la batterie. Tous trois mettent en scène des atmosphères sonores sombres et complexesle jazz se libère lors de sets d’improvisations psychédéliques et d’expérimentations aériennes. Trust est un recueil de 12 compositions nébuleuses et poétiques, articulées autour d’une seule et même idée, l’interaction entre différentes approches musicales, Ellery et ses embardées free jazz, Dan et ses influences puisées dans la musique indienne et la pratique des tablas.
 
 
 




 
 

lundi 13 octobre 2014

Hell’s Kitchen – Red Hot Land (Moi J’Connais Records/L’Autre Distribution)


Hell’s Kitchen – Red Hot Land (Moi J’Connais Records/L’Autre Distribution)

Crasseux et rongé jusqu’à la corde, le blues lancinant et dissonant des 3 petits suisses de Hell’s Kitchen sonne diablement juste ! Publiant leur cinquième disque intitulé Red Hot Land sur Moi J’Connais Records, les bluesmen helvètes à l’énergie punk nous proposent un retour aux sources de la musique aux trois accords, vers un essentiel brutal, abrasif et rugueux. Enregistré à l’ancienne et mitonné au whisky, le blues rural de Hell’s Kitchen trouble la vue et enfume l’esprit. La voix rauque de son leader Monney B, la « percuterie » écorchée de Taillefert C et la basse rondelette de Ryser C composent cette tambouille brûlante assaisonnée du piment de quelques complices dont Robin Girod au banjo, Charles Wicki à l’accordéon et Matt Verta-Ray à la guitare.

 
 

vendredi 10 octobre 2014

Gui Boratto – Abaporu (Kompakt)


Gui Boratto – Abaporu (Kompakt)

Délibérément taillé pour le dancefloor, Abaporu (qui se traduit « l’homme qui mange la chaire humaine » en indien Tupi Guarani), quatrième long format du Dj/producteur brésilien Gui Boratto, nous replonge dans les beats et les ambiances chaudes et raffinées qu’il présentait pour la première fois en 2007avec son sublime Chromophobia. Bien plus accessible que ses précédents projets, Abaporu froissera les puristes que le chouchou de l’écurie Kompakt avait conquis avec ses maxis aux sonorités minimal tech et acid house, mais ravira les amateurs de chill-out, de rythmiques pop impeccables et d’ambient ibérique solaire. Nourri de toutes les musiques électroniques actuelles et véritablement immergé dans la culture brésilienne (depuis son récent mariage), l’artiste a voulu rendre hommage au mouvement anthropophage, ce courant artistique brésilien issu du modernisme qui prônait au début du 20° siècle l’appropriation et l’imitation des cultures européennes.
 
Le nom et l’artwork de l’album sont eux-mêmes tirés d’une des peintures les plus importantes de l’art brésilien, datant 1928 elle symbolise avec son apparente naïveté l’âme d'un Brésil complexe, où le soleil et le culte du corps cohabitent avec la pauvreté et le travail forcé.

Se référant à ce chef d’œuvre et à l’ensemble des représentations engagées mais étranges, irréelles et imaginaires réalisées par la peintre Tarsila Do Amaral, artiste emblématique de ce cannibalisme culturel ‘Brésil/Europe’, ce disque serait un nouveau trait d’union entre Tom Jobim et Phonique, entre la mélancolie et l’euphorie, le folklore et la culture club.

Ce qui est certain, c’est que l’efficacité de morceaux tels que Please Don’t Take Me Home, Too Late et Let’s Get Started, avec leurs vocaux pop, leurs accents funky et leurs rythmiques deep house, fait mouche dès la première écoute. Les synthscapes, les nappes de claviers technoïdes et les lignes de basse aux tonalités plutôt sombres de Abaporu, Joker ou encore Palin Dromo évoquent quant à eux l’influence de la techno berlinoise

Gui Boratto une fois de plus ne déçoit pas même s’il surprend à vouloir séduire un plus large public!

jeudi 9 octobre 2014

Tosca – Outta Here (!K7)


Tosca – Outta Here ( !K7)

Le mythique duo viennois Tosca semble renouveler sa palette musicale en publiant via le label berlinois !K7 Records son dernier disque intitulé Outta Here. Richard Dorfmeister et Rupert Huber nous avaient habitué depuis leur association en 1994 à des ambiances laid back, downbeat et chill out, on se souvient en effet des opus Opéra, Suzuki ou dernièrement No Hassle et Odéon. Les autrichiens, largement influencés par John Lee Hooker, réorientent aujourd’hui leur projet vers des sonorités plus soul, acid jazz et bien sûr blues voire même country (Put It On) avec des rythmiques à la dynamique plus up-tempo. Les lignes de basse musclent le groove de titres comme Have Some Fun, My Sweet Monday ou Prysock, même si les ingrédients lounge qui ont fait le succès de Tosca demeurent, à l’instar de l’esprit dub de Happy Hour, trip-hop de Lone Ranger et ambient des interludes Schopsca et H.D.A.

À noter la participation exceptionnelle de Earl Zinger (un alias de Rob Gallagher à l’origine du groupe acid jazz Galliano) et Cath Coffey (des Stereo MCs), que l’on peut écouter sur le premier single Crazy Love.

mercredi 8 octobre 2014

Flying Lotus – You’re Dead ! (Warp Records)


Flying Lotus – You’re Dead ! (Warp Records)
Certains disques se laissent apprivoiser facilement, mais là avec You’re Dead !, ce n’est pas si évident ! En effet le beatmaker américain basé à L.A., Steven Ellison aka Flying Lotus, patron du label Brainfeeder, nous livre par l’entremise de la maison anglaise Warp une mouture sombre et mélancolique, complexe et puissante, sans concession aucune et libre de tous canons esthétiques. Considéré comme l’un des producteurs underground les plus en vue de la côte Ouest, FlyLo a fait les choses en grand avec des mois de teasing  intensif et l’invitation de guests plus que prestigieuses. Avant même sa sortie, le disque était déjà acclamé par une critique unanimement conquise.
You’re Dead ! est-il un disque de hip-hop ?
You’re Dead ! est-il un disque de jazz ?
Ce qui est certain c’est que Flying Lotus aka Captain Murphy nous offre 38 minutes intenses de psychédélisme, traversé par un tas d’influences, du free-cosmic-jazz barré et classieux servi par Herbie Hancock (Tesla) et Thundercat (bassiste/chanteur exubérant et génial régulièrement embarqué dans  les aventures de FlyLo) , à la drum & bass jazzy de l’excellent Never Catch MeKendrick Lamar déploie un flow époustouflant, en passant par la soul nébuleuse de Siren Song et Your Potential/The Beyond murmurées par Angel Deradoorian et Niki Randa, ou le hip-hop game boy de Dead Man’s Tetris éclairé par un Snoop Dogg inattendu dans ce genre de prestations.
La présence d’une team de musiciens prodiges et novateurs comme les batteurs Deantoni Parks, Justin Brown et Ronald Brunner, le saxophoniste jazz Kamasi Washington, le guitariste death metal Brendon Small, le violoniste/chef d’orchestre Miguel Atwood Ferguson, les claviéristes Brandon Coleman et Taylor Graves, renforce l’ampleur de cette fusion entre innovation musicale et virtuosité technique, qu’a voulu initier le producteur californien dans ce « pèlerinage transcendantal en territoire inconnu, au-delà de la vie ».
Steven, en parlant de son projet, affirme qu’il ne s’agit pas d’aborder le thème de la mort comme une fin mais plutôt comme un commencement, comme la célébration de nouvelles aventures. C’est ce moment de transition et de confusion. Ce n’est pas ‘hey tu es mort mais ‘hey tu es mort !’ », la nuance étant dans le point d’exclamation.
L’artwork est réalisé quant à lui par le graphiste japonais Shintaro Kago, réputé pour ses mangas réservés à des lecteurs avertis, où il traite de sujets grotesques à grand renfort de pornographie, de scatologie ou de déformation physique. L’artiste y déploie une série de dessins gores mais beaux où la mort, la nudité et la torture y sont présentées d’une manière crue et ultra violente (vivisections, éviscérations…) mais esthétique !
You’re Dead ! fera date dans la carrière de Flying Lotus autant que dans les anal de la musique électronique.   
 

 

GusGus – Mexico (Kompakt)


GusGus – Mexico (Kompakt)

Le collectif islandais GusGus composé de Birgir Thorarinsson, Daníel Ágúst, Högni Egilsson et Stephan Stephensen publie sur le mythique label allemand Kompakt son dernier opus flamboyant et envoutant intitulé Mexico. Gorgé de sensualité et de groove, de sonorités 80’s, 90’s, trans, deep et techno house, l’album est une ode électro-pop des plus efficaces et accrocheuses où les synthétiseurs mélancoliques, les percussions lancinantes et les voix aériennes présents sur Sustain, Crossfade ou This Is What You Get When You Mess With Love deviennent, sur des titres up-tempo comme  Another Life, Mexico ou Airwaves, plus entraînants, percutants et imparables.

Deux titres se distinguent de ce travail homogène et bien pensé : dans un premier temps il y a le superbe God-Application et sa rythmique break-beat à l’anglaise se dotant d’une voix soulful du plus bel effet, puis le morceau d’ouverture Obnoxiously Sexual, une perle disco orgasmique à en rendre jaloux Sébastien Tellier.

Mexico est une belle surprise en cette fin d’été qui semble ici s’éterniser…

Kompakt TOTAL 14 (Kompakt)


Kompakt TOTAL 14 (Kompakt)

Si les compilations du label allemand Kompakt ont pu décevoir à certains moments, la dernière mouture TOTAL 14ième du nom, redonne ses lettres de noblesse aux sélections annuelles de la maison de disques mythique et précurseur dans le milieu de la musique techno. Créée à Cologne par les 3 DJs Michael Mayer, Jürgen Paape et Wolfgang Voigt il y a plus de 20 ans, l’esthétique Kompakt a d’abord collé aux courants microhouse et minimal techno puis s’est ouverte aux sonorités pop et ambient.

TOTAL 14 est un double LP généreux de 25 titres parmi lesquels on trouve les productions de piliers de la scène électro tels que Michael Mayer en personne, le brésilien Gui Boratto, The Modernist ou Superpitcher (et son excellent Delta), ainsi que de nouvelles signatures comme Weval (et son sublime Something (Live)).

Confrontant les textures sonores robustes et percutantes de Justus Köhncke, Blondish ou Terranova avec les ambiances atmosphériques mélancoliques et deep de Dauwd ou DAMH, les têtes pensantes de Kompakt nous livrent un bien bel objet !

À noter la présence de l’enivrant This Is What You Get When You Mess With Love du collectif islandais GusGus, extrait de leur tout dernier disque Mexico.

jeudi 2 octobre 2014

Tru Thoughts 15th Anniversary (Tru Thoughts Recordings)


Tru Thoughts 15th Anniversary (Tru Thoughts Recordings)

Le label anglais basé à Brighton Tru Thoughts fête cette année ses 15 ans d’existence. Embrassant toutes les tendances musicales urbaines, on retrouve ses signatures dans les milieux hip-hop, funk, ambient, electro, jazz, soul, reggae, afrobeat ou encore latino. Devenu une véritable marque de fabrique omniprésente dans les festivals et sur les dancefloor avec des artistes tels Quantic, Bonobo ou encore Alice Russell, Ty, Titeknots ou bien Omar et Nostalgia 77, Tru Thoughts a su entretenir brillamment son indépendance et son attachement à la scène musicale underground.


Le coffret Tru Thoughts 15th Anniversary, qui ne sera disponible qu’en 500 exemplaires numérotés et griffés par le grapheur Aroe, se propose de présenter cette esthétique hétéroclite passée, présente et à venir en 3 disques 33t colorés et 2 CDs, accompagnés d’un livret bardé d’interviews et de photos.

Dans sa version basique, la compilation sort le 21 Octobre prochain sous la forme d’un double CD, avec au programme 31 titres sélectionnés avec soins par le co-fondateur Robert Luis et sa team, où sonorités acoustiques et électroniques, explorations et expérimentations, remixes et edits, succès éprouvés (de Bonobo ou Quantic) et futures (d’Harleighblu, Youngblood Brass Band ou Lost Midas)  se succèdent sans faute de goût.
 
 
 

Real World 25 – Coffret Anniversaire 3 CDs (Real World Records/Harmonia Mundi)


Real World 25 – Coffret Anniversaire 3 CDs (Real World Records/Harmonia Mundi)

Il suffit de parcourir succinctement la tracklist de ce sublime coffret 3 CDs pour se faire une idée du travail exceptionnel qu’accomplit depuis 25 ans le label anglais de Peter Gabriel. En effet, créé en 1989 dans le but de promouvoir les musiques du monde, Real World nous fait découvrir les sonorités, les artistes et les folklores issus des 5 continents. Du Pakistan avec Nusrat Fateh Ali Khan aux Etats-Unis avec Joseph Arthur, en passant par le Kenya, l’Ireland, la Colombie, la Chine, l’Inde ou encore l’Australie, Real World confère une visibilité internationale inespérée pour la carrière de nombreux artistes… Charlie Winston, Portico Quartet ou Geoffrey Oryema figurant, parmi d’autres, dans son impressionnant catalogue !

mercredi 1 octobre 2014

Elia Y Elizabeth – La Onda de Elia Y Elizabeth (Vampisoul/Differ-ant)


Elia Y Elizabeth – La Onda de Elia Y Elizabeth (Vampisoul/Differ-ant)

Vampisoul est un label espagnol spécialisé dans la réédition de raretés vintage, il nous plonge ici dans les sonorités 70’s du duo colombien Elia et Elizabeth Fleta, nous promenant entre soft-pop aux accents psychédéliques et tropical-funk aux réminiscences caribéennes. Les frangines originaires de Bogota connurent un succès fulgurant avec deux LP arrangés par le jazzman et star du petit écran Jimmy Salcedo, Elia Y Elizabeth paru en 1971 puis Alegria ! en 1973, parmi lesquels sont extraites les 16 perles de cette compilation. La Onda de Elia Y Elizabeth est gorgé de légèreté et de fraîcheur, nous rendant nostalgique d’une époque fertile et inventive.


 

mardi 30 septembre 2014

Aurelio – Landini (RealWorld/Harmonia Mundi)


Aurelio – Landini (RealWorld/Harmonia Mundi)

Garant de la culture Garifuna sur la côte caraïbe du Honduras, le chanteur/percussionniste/guitariste Aurelio Martinez nous présente son second disque intitulé Landini, dans lequel il revient en 12 titres aux sources des sonorités traditionnelles de son peuple. Le folklore Garifuna englobe les racines africaines, amazoniennes et caribéennes et se décline en plusieurs styles dont le paranda (teinté des rythmes latins et espagnols) qu'Aurelio illustre ici et qui est enseigné, joué et partagé à tous âges par l’ensemble de sa communauté. C’est Maria Martinez sa mère, qui l’initia dès l’enfance à cet art coloré où les guitares et les percussions prédominent, Aurelio y ajouta une touche de modernité respectueuse en le marquant indélébilement de sa voix touchante.

lundi 29 septembre 2014

Ricardo Lemvo & Makina Loca – La Rumba Soyo (Cumbancha/Pias)


Ricardo Lemvo & Makina Loca – La Rumba Soyo (Cumbancha/Pias)

On retrouve dès les premières notes, les premiers accords et les premières paroles du disque La Rumba Soyo, l’énergie et la chaleur afro-latine d’Africando avec qui  le chanteur zaïrois Ricardo Lemvo a d’ailleurs collaboré par le passé. Pionnier de ce mélange des cultures afro-cubaines (salsa, rumba, merengue) et panafricaines (soukous, semba, kizomba), l’artiste installé à Los Angeles a fondé dans les années 90 son impressionnante machine à danser Makina Loca composée de 12 musiciens enflammés et aguerris. Avec eux, Ricardo nous offre une célébration de la vie, de l’Afrique et de ses influences, avec ses sonorités racées à mi-chemin entre traditions et modernité.

Dorsaf Hamdani – Barbara Fairouz (Accords Croisés/Harmonia Mundi)


Dorsaf Hamdani – Barbara  Fairouz (Accords Croisés/Harmonia Mundi)

La célèbre chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani nous présente son nouveau projet intitulé Barbara – Fairouz. Habituée à élargir son spectre musical en explorant le répertoire des divas du chant arabe ou la poésie perse et en collaborant avec des musiciens d’exception issus du Maghreb, d’Iran ou d’Europe, Dorsaf a choisi ici de s’arrêter sur les voix emblématiques de deux femmes modernes, engagées, libres et anticonformistes, la française Barbara et la libanaise Fairouz. Assistée du subtil accordéoniste Daniel Mille à la direction musicale, la musicologue parvient à faire un trait d’union inattendu et bien vu entre deux destins, deux langues et deux traditions. La Solitude, Ce Matin-là ou Soleil Noir se dévoilent sobrement aux côtés d’Al Bint El Chalebeya et Zourouni, dans une suite d’arrangements touchants et dépouillés où violon, accordéon, percussions, oud et guitare évoquent un orient délicat et métis.

mercredi 24 septembre 2014

Chapelier Fou – Deltas (Ici, D’Ailleurs…/Differ-ant/Believe)


Chapelier Fou – Deltas (Ici, D’Ailleurs…/Differ-ant/Believe)

Louis Warynski aka Chapelier Fou m’avait conquis avec son précédent Invisible et l’univers electronica-acoustique qu’il avait su bâtir en fusionnant des éléments sonores piochés dans le répertoire de la musique classique avec des expérimentations électroniques et des mélodies pop. Dans Deltas et ses 10 titres envoûtants, le multi-instrumentiste messin nous replonge dans son monde onirique, donnant à ses textures électroniques une présence plus affirmée et à ses orchestrations une densité nourrie de 5 années de périples musicaux.  Tickilng Time est sans doute le bijou de cet album, un conte fantastique où un synthé délicat et des violons pincées installent l’auditeur dans un écrin soyeux, bercé par la voix douce et sensuelle de Gerald Kurdian.

Yuna – Nocturnal (Verve/Universal)


Yuna – Nocturnal (Verve/Universal)

Yuna est une jeune chanteuse pop originaire de Malaisie, elle publie sur Verve son nouvel opus enregistré à Los Angeles baptisé Nocturnal. Véritablement taillé pour inonder les ondes radio, l’album se compose de 11 titres efficaces et prenants, habités par la voix soul et sensuelle d’une artiste que l’on compare allègrement aux stars internationales Feist et Adele. Alliant les sonorités pop, electro, soul et R&B à son premier amour le folk, Yuna élabore des mélodies enivrantes et scintillantes, n’hésitant pas à y faire sonner des instruments traditionnels de son pays natal. Le résultat de cette fusion indie-pop/indie-soul est séduisant et colle parfaitement à l’air du temps…

mardi 23 septembre 2014

The Subs – Hologram (Lektroluv/N.E.W.S)


The Subs – Hologram (Lektroluv/N.E.W.S)

Le duo electro The Subs originaire de Belgique et basé à Londres publie son troisième LP intitulé Hologram. Jeroen De Pessemier aka David Newtron et Wiebe Loccufier aka Dj Tonic se sont rapprochés pour l’occasion du multi-instrumentiste Hadrien Lavogez pour amorcer un virage pop aux vibrations soul, laissant derrière eux un passif dance punk sombre et underground, percutant et assourdissant. Les influences de la house anglaise, du trip-hop, du dubstep et du hip-hop sont perceptibles tout au long des 12 titres de l’album dans lesquels on retrouve des invité(e)s exceptionnel(le)s comme Jay Brown (sœurette de VV Brown), les excentriques Colonel Abrams et Danny Greene, la divine Selah Sue ou encore l’immense Jean-Pierre Castaldi. The Subs se montre plus accessible que jamais, empruntant presque quelques accents mainstream à l’electropop FM,  tout en gardant sa touche singulière et expérimentale.


 

St. Paul & The Broken Bones – Half The City (Single Lock Records/Differ-ant)


St. Paul & The Broken Bones – Half The City (Single Lock Records/Differ-ant)

C’est une soul puissante et intemporelle que le sextet ancré en Alabama, St. Paul & The Broken Bones, nous présente dans un premier LP aux sonorités vintage intitulé Half The City. En 12 titres old school inspirés par les artisans d’un son racé, issu de la tradition des états du sud des USA dans les 60’s, la formation menée par le chanteur à la fabuleuse voix gospel/soul Paul Janeway nous invite à revivre les frissons qu’Otis Redding ou Al Green nous offraient en leur temps… Les mauvaises langues diront que le groupe se contente de singer les stars de la Motown et de Stax, mais laissons les parler et régalons nous de ces petits moments nostalgiques d’une époque glorieuse pour la black music.

 

jeudi 11 septembre 2014

Taylor McFerrin – Early Riser (Brainfeeder/Pias)


Taylor McFerrin – Early Riser (Brainfeeder/Pias)

Forcément, porter le nom d’une légende vivante doublée d’un novateur génial du jazz vocal ne doit pas être chose aisée, pourtant Taylor McFerrin, fils aîné du célèbre interprète du cultissime "Don’t Worry, Be Happy", brille et excelle dans ce premier LP qu’il nous livre grâce à l’entremise du label Brainfeeder.

Early Riser est un véritable bijou electro soul gorgé d’influences R&B, jazz et pop. Déjà repéré aux côtés du claviériste Amp Fiddler et du rappeur anglais Ty, le jeune multi-instrumentiste/Dj/chanteur/producteur et beatboxer basé à Brooklyn, sortait chez Ninja Tune en 2006 l’EP Broken Vibes et produisait en 2010 le titre "Love Conversations" du crooner José James. Flying Lotus le prend alors sous son aile et paraît en 2011 un second EP Place In My Heart, dont le titre éponyme, orienté electro pop, est présent sur l’album avec la sensuelle participation de sa collègue de label, RYAT.

Taylor distille avec maestria tout ce qui se fait de plus parlant et organique dans les musiques urbaines et électroniques depuis les années 50 jusqu’à nos jours.

Au détour du très nu soul "Florasia", digne des productions langoureuses de Vikter Duplaix, l’artiste nous ballade entre l’ambiance nu-jazz de "Postpartum", l’atmosphère abstract hip-hop de "Degrees Of Light", la rythmique broken beat de "The Antidote" (où le flow de Nai Palm des Hiatus Kaiyote nous ensorcelle), et la sophistication jazz des magnifiques "Already There" (Robert Glasper au keys et Thundercat à la basse !), "Invisible/Visible" (dans le lequel apparaissent les mythiques Bobby McFerrin et César Camargo Mariano, grand pianiste brésilien) et enfin "PLS DNT LSTN" (une déferlante cosmic-jazz-groove presque psychédélique). La chanteuse Emily King rejoint elle aussi ce casting parfait dans "Décisions", une complainte dubsteb qui nous rappellent les rapports intimes que Taylor McFerrin entretient avec la bass music londonienne.

Bref, comme beaucoup l’ont écrit, Early Riser est un disque, ou plutôt une expérience à mener par sa propre écoute, sans lecture ou interprétation extérieure. C'est une réelle découverte avec la promesse de moments musicaux intenses et profonds,

BRAVO ET MERCI TAYLOR MCFERRIN !

mercredi 10 septembre 2014

Lost Midas - Off The Course (Digital Single) (Tru Thoughts)

Le label anglais Tru Thoughts nous présente le second single de son protégé Jason Trikakis alias Lost Midas dont nous parlions ici lors de la parution de son subtil Head Games en Juin dernier, premier extrait de son debut album Off The Course.
On retrouve dans le titre éponyme, ce savant mélange de sonorités analogiques et digitales distillées dans une effluve mélodique pop rehaussée de beats abstract hip-hop, les synthés obsédants et lancinants servent quant à eux d'écrin délicat à une voix féminine fantomatique et sensuelle.

mardi 9 septembre 2014

Skalpel – Simple EP (Plug Audio Record/Kudos)


Skalpel – Simple EP (Plug Audio Record/Kudos)

Disparus des écrans radar depuis leur dernier Konfusion paru chez Ninja Tune en 2005, les deux dj/producteurs polonais Marcin Cichy et Igor Pudlo refont enfin surface pour le bonheur des aficionados de sonorités nu-jazz bien ficelées et des nostalgiques de l’air electro-jazz des 90’s et début 00’s, largement dominées par les Mr Scruff, Koop et autres Gabin.

Le duo Skalpel publie chez Plug Audio Record un nouvel EP de 5 titres intitulé Simple qui annonce le prochain album Transit prévu d’ici peu. On y retrouve les ingrédients qui firent leur succès à savoir une fusion délicate et bien dosée de beats électroniques et de cool jazz polonais des années 60 et 70. Les compositions sophistiquées de Skalpel expriment leur passion commune pour le hip-hop, l’IDM, la drum & bass, le jazz et le trip-hop… Le groove étant l’élément clé de leur musique, Marcin et Igor ont dû la faire évoluer en gardant cet univers qui leur est propre, et dompter ainsi les toutes dernières technologies pour parvenir enfin à se réinventer, à concevoir une musique hybride entre programmations d’instruments virtuels et art du sampling.

Bel effort qui nous fait attendre avec impatience un album déjà bouclé depuis plus d’un an et qui, selon les artistes, sera bien plus abouti que Simple

Napolian – Incursio (Software/Differ-ant)


Napolian – Incursio (Software/Differ-ant)

Le tout jeune beatmaker californien nommé Napolian nous offre via le label new-yorkais Software Recording Co. une collection de 15 titres instrumentaux où les beats électro, les samples et les synthés évoquent une sensibilité aux sonorités hip-hop West Coast sans pour autant ressembler aux productions conventionnelles du milieu utilisant trop souvent les sempiternels breaks old-school, jazzy ou funky… En effet, Ian Evans aka Napolian aka Gunsandsynths développe avec Incursio des ambiances musicales singulières autant sombres, brutales et syncopées que mélodieuses, délicates et enjouées. L’ensemble est d’ailleurs à prendre comme un laboratoire d’expérimentations sonores et rythmiques plutôt que comme un projet cohérent. Le hip-hop fricote avec une electronica tantôt chill sur des pistes comme Peace & Safety ou L O B B Y, tantôt agressive aux relents industriels avec Principalities ou THERM.G.