La jeune pépite du R&B français, Jasmïn, nous présente son premier EP baptisé Dive, un sublime effort écrit et produit par ses soins, qui fait mouche dès sa première écoute, dévoilant un univers sonore souful, éthéré et hypnotique, riche d'influences néo-soul, bass, pop, hip-hop et electronica. Interprétant ses propres textes dans un anglais parfait, la chanteuse a composé 4 de ses titres chez elle à Paris, puis les 2 autres à Los Angeles, où elle s'est également appuyée sur le savoir-faire de la légende Dave Pensado, ingénieur du son pour une floppée d'artistes majeurs tels que Jill Scott, Peaches, T-Pain, Mariah Carey, Macy Gray ou encore Chrisette Michelle. Celle qui a fait ses armes auprès de la formation electro-pop poitevine Jabberwocky, se lance en solo et son coup d'essai est une vraie réussite!
"MUSIC CREATES ORDER OUT OF CHAOS" (Yehudi Menuhin) hiko.events@gmail.com www.mixcloud.com/hikoevents
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jeudi 15 novembre 2018
Jasmïn - Dive EP (Autoproduction/Universal)
Jasmïn - Dive EP (Autoproduction/Universal)
La jeune pépite du R&B français, Jasmïn, nous présente son premier EP baptisé Dive, un sublime effort écrit et produit par ses soins, qui fait mouche dès sa première écoute, dévoilant un univers sonore souful, éthéré et hypnotique, riche d'influences néo-soul, bass, pop, hip-hop et electronica. Interprétant ses propres textes dans un anglais parfait, la chanteuse a composé 4 de ses titres chez elle à Paris, puis les 2 autres à Los Angeles, où elle s'est également appuyée sur le savoir-faire de la légende Dave Pensado, ingénieur du son pour une floppée d'artistes majeurs tels que Jill Scott, Peaches, T-Pain, Mariah Carey, Macy Gray ou encore Chrisette Michelle. Celle qui a fait ses armes auprès de la formation electro-pop poitevine Jabberwocky, se lance en solo et son coup d'essai est une vraie réussite!
La jeune pépite du R&B français, Jasmïn, nous présente son premier EP baptisé Dive, un sublime effort écrit et produit par ses soins, qui fait mouche dès sa première écoute, dévoilant un univers sonore souful, éthéré et hypnotique, riche d'influences néo-soul, bass, pop, hip-hop et electronica. Interprétant ses propres textes dans un anglais parfait, la chanteuse a composé 4 de ses titres chez elle à Paris, puis les 2 autres à Los Angeles, où elle s'est également appuyée sur le savoir-faire de la légende Dave Pensado, ingénieur du son pour une floppée d'artistes majeurs tels que Jill Scott, Peaches, T-Pain, Mariah Carey, Macy Gray ou encore Chrisette Michelle. Celle qui a fait ses armes auprès de la formation electro-pop poitevine Jabberwocky, se lance en solo et son coup d'essai est une vraie réussite!
mardi 25 septembre 2018
Ibrahim Maalouf - Levantine Symphony N°1 (Mi'ster Ibe/Universal Music France)
Ibrahim Maalouf - Levantine Symphony N°1 (Mi'ster Ibe/Universal Music France)
Certains le considèrent comme une superstar du jazz hexagonal et d'autres l'étiquettent comme artiste world... Quoiqu'il en soit, en une dizaine d'années, Ibrahim Maalouf a su s'inscrire durablement dans le paysage musical français. Avec 10 albums studio au compteur et 2 lives, quasiment tous parus sur son propre label Mi'ster Ibe, il œuvre depuis ses débuts pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental, cherchant également à travers son enseignement à réintégrer la pratique de l'improvisation, qui selon lui n'existe plus guère, depuis plus d'un siècle et demi, dans le système d'éducation musicale d'inspiration européenne.
Le trompettiste franco-libanais nous revient après son hommage à Dalida paru l'an passée, avec un nouveau projet bousculant une nouvelle fois les codes traditionnels. S'il s'illustre depuis 5 ans dans des registres aussi divers que le rock (Illusions 2013), le slam (Au Pays d'Alice 2014), la musique égyptienne (Kalthoum 2015, Myriad Road de Natacha Atlas 2015) la pop et l'électro (Red & Black Light 2015), collectionnant les collaborations plus prestigieuses les unes que les autres (20Syl, Julien Alour, Christophe Walemme, Ludovico Einaudi, Sting et j'en passe), c'est sur la musique symphonique qu'il jette cette fois ci son dévolu avec l'épique et lyrique Levantine Symphony N°1.
Composée au piano, comme un hommage aux cultures et aux pays du Levant (de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par le Liban) la partition aux multiples influences a été enregistrée avec son quartet d'acolytes (François Delporte à la guitare, Frank Woeste au Fender Rhodes et Stéphane Galland à la batterie) ainsi que les 60 membres du Paris Symphonic Orchestra, le chœur d'enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine et un ensemble de 5 trompettes microtonales.
S'y côtoient des ambiances cinématographiques inspirées et magistrales, évoluant au travers de combinaisons mélodiques singulières aux accents acoustiques et électriques, où se mêlent avec éclectisme des sonorités empreintes à la fois de musique classique, de jazz, de groove, d'Occident et d'Orient...
Un nouveau tour de force!
Certains le considèrent comme une superstar du jazz hexagonal et d'autres l'étiquettent comme artiste world... Quoiqu'il en soit, en une dizaine d'années, Ibrahim Maalouf a su s'inscrire durablement dans le paysage musical français. Avec 10 albums studio au compteur et 2 lives, quasiment tous parus sur son propre label Mi'ster Ibe, il œuvre depuis ses débuts pour le dialogue interculturel entre les mondes arabe et occidental, cherchant également à travers son enseignement à réintégrer la pratique de l'improvisation, qui selon lui n'existe plus guère, depuis plus d'un siècle et demi, dans le système d'éducation musicale d'inspiration européenne.
Le trompettiste franco-libanais nous revient après son hommage à Dalida paru l'an passée, avec un nouveau projet bousculant une nouvelle fois les codes traditionnels. S'il s'illustre depuis 5 ans dans des registres aussi divers que le rock (Illusions 2013), le slam (Au Pays d'Alice 2014), la musique égyptienne (Kalthoum 2015, Myriad Road de Natacha Atlas 2015) la pop et l'électro (Red & Black Light 2015), collectionnant les collaborations plus prestigieuses les unes que les autres (20Syl, Julien Alour, Christophe Walemme, Ludovico Einaudi, Sting et j'en passe), c'est sur la musique symphonique qu'il jette cette fois ci son dévolu avec l'épique et lyrique Levantine Symphony N°1.
Composée au piano, comme un hommage aux cultures et aux pays du Levant (de la Turquie au Moyen-Orient, en passant par le Liban) la partition aux multiples influences a été enregistrée avec son quartet d'acolytes (François Delporte à la guitare, Frank Woeste au Fender Rhodes et Stéphane Galland à la batterie) ainsi que les 60 membres du Paris Symphonic Orchestra, le chœur d'enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine et un ensemble de 5 trompettes microtonales.
S'y côtoient des ambiances cinématographiques inspirées et magistrales, évoluant au travers de combinaisons mélodiques singulières aux accents acoustiques et électriques, où se mêlent avec éclectisme des sonorités empreintes à la fois de musique classique, de jazz, de groove, d'Occident et d'Orient...
Un nouveau tour de force!
mercredi 9 mai 2018
Justin Nozuka - Run To Waters (Glassnote Records / Universal Music)
Justin Nozuka - Run To Waters (Glassnote Records / Universal Music)
Le jeune chanteur, auteur et compositeur canadien Justin Nozuka nous revient avec Run To Waters, nouvel opus aux effluves folk douces et mélancoliques, infusé d'une soul inspirée et magnétique. Musicien prodige à la voix d'or, attiré pendant son adolescence par les sonorités R'n'B des Boys II Men et de Michael Jackson, il tombe également en admiration pour les univers singuliers d'artistes tels que Ben Harper, Joni Mitchell, Marvin Gaye ou Lauryn Hill, qui l'inspirent à élaborer une musique mâtinée de rythmes pop contagieux, d'accents acoustiques funky et bluesy. Son EP High Tide, signant son retour après un break nécessaire et mérité, annonçait l'an dernier une évolution de son écriture et de son interprétation vers des ambiances plus calmes et contemplatives, inspirées par la folk des immenses Simon & Garfunkel, Neil Young et Ben Howard. Beaucoup plus organiques, intimistes et nostalgiques, les nouvelles chansons de Justin expriment avec nuances et fragilité des thèmes devenus essentiels à ses yeux : "la nature, la jeunesse, la spiritualité et la sincérité de l’expression". On notera, à la production, la présence de l'ingénieur du son et multi-instrumentiste, Chris Bond, atout précieux qui a largement contribué à la réalisation du disque.
Le jeune chanteur, auteur et compositeur canadien Justin Nozuka nous revient avec Run To Waters, nouvel opus aux effluves folk douces et mélancoliques, infusé d'une soul inspirée et magnétique. Musicien prodige à la voix d'or, attiré pendant son adolescence par les sonorités R'n'B des Boys II Men et de Michael Jackson, il tombe également en admiration pour les univers singuliers d'artistes tels que Ben Harper, Joni Mitchell, Marvin Gaye ou Lauryn Hill, qui l'inspirent à élaborer une musique mâtinée de rythmes pop contagieux, d'accents acoustiques funky et bluesy. Son EP High Tide, signant son retour après un break nécessaire et mérité, annonçait l'an dernier une évolution de son écriture et de son interprétation vers des ambiances plus calmes et contemplatives, inspirées par la folk des immenses Simon & Garfunkel, Neil Young et Ben Howard. Beaucoup plus organiques, intimistes et nostalgiques, les nouvelles chansons de Justin expriment avec nuances et fragilité des thèmes devenus essentiels à ses yeux : "la nature, la jeunesse, la spiritualité et la sincérité de l’expression". On notera, à la production, la présence de l'ingénieur du son et multi-instrumentiste, Chris Bond, atout précieux qui a largement contribué à la réalisation du disque.
lundi 12 juin 2017
Vieux Farka Touré - Samba (Six Degrees/Universal)
Vieux Farka Touré - Samba (Six Degrees/Universal)
Le bluesman malien Vieux Farka Touré, que nous évoquions lors de la parution en 2013 de son sublime Mon Pays, revenait le 23 Mai dernier avec un nouvel opus baptisé Samba. Fils de la légende Ali Farka Touré, le guitariste chanteur naissait il n'y a pas si longtemps (1981) à Niafunké, petite ville située sur le fleuve Niger, non loin de Tombouctou. Reliant le blues nord-américain à la culture mandingue, mêlant la modernité aux traditions ancestrales transmises de père en fils, de maîtres en disciples, Vieux est le trait d'union entre deux continents. Ayant développé son propre style, nourri d'influences occidentales et enraciné dans son Mali natal, le Hendrix du Sahara a su bâtir une signature musicale à part, faite de sonorités acoustiques raffinées et d'élans électriques puissants et fédérateurs. Bousculant les frontières tout en revendiquant l'héritage paternel, le musicien a voulu, dans ce dernier opus, restituer l'énergie et la chaleur du live, il a trouvé pour cela le concept américain des Woodstock Sessions, projet d'enregistrement d'albums dans les conditions d'un concert mais avec les moyens d'un studio. La captation s'est donc déroulée à Saugerties (dans l'état de New York) le 03 Octobre 2016 devant une cinquantaine de personnes.
En 10 compositions absolument envoutantes, Vieux Farka Touré s'impose une nouvelle fois en guitar-hero virtuose et généreux, animant un groove hypnotique qui se pare ici et là d'accents rock, gnawas, latins ou reggae. On notera d'ailleurs dans "Homafu Wawa", le clin d'œil au titre "I shot The Sheriff" de Bob Marley...
Le bluesman malien Vieux Farka Touré, que nous évoquions lors de la parution en 2013 de son sublime Mon Pays, revenait le 23 Mai dernier avec un nouvel opus baptisé Samba. Fils de la légende Ali Farka Touré, le guitariste chanteur naissait il n'y a pas si longtemps (1981) à Niafunké, petite ville située sur le fleuve Niger, non loin de Tombouctou. Reliant le blues nord-américain à la culture mandingue, mêlant la modernité aux traditions ancestrales transmises de père en fils, de maîtres en disciples, Vieux est le trait d'union entre deux continents. Ayant développé son propre style, nourri d'influences occidentales et enraciné dans son Mali natal, le Hendrix du Sahara a su bâtir une signature musicale à part, faite de sonorités acoustiques raffinées et d'élans électriques puissants et fédérateurs. Bousculant les frontières tout en revendiquant l'héritage paternel, le musicien a voulu, dans ce dernier opus, restituer l'énergie et la chaleur du live, il a trouvé pour cela le concept américain des Woodstock Sessions, projet d'enregistrement d'albums dans les conditions d'un concert mais avec les moyens d'un studio. La captation s'est donc déroulée à Saugerties (dans l'état de New York) le 03 Octobre 2016 devant une cinquantaine de personnes.
En 10 compositions absolument envoutantes, Vieux Farka Touré s'impose une nouvelle fois en guitar-hero virtuose et généreux, animant un groove hypnotique qui se pare ici et là d'accents rock, gnawas, latins ou reggae. On notera d'ailleurs dans "Homafu Wawa", le clin d'œil au titre "I shot The Sheriff" de Bob Marley...
mardi 6 octobre 2015
Natacha Atlas - Myriad Road (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Natacha Atlas - Myriad Road (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Le trompettiste hyper-productif Ibrahim Maalouf, qui nous offrait il y a peu ses deux derniers Kalthoum et Red & BlackLight nous invite à présent à redécouvrir une des divas orientales des plus emblématiques de ces dernières années, l'anglo-égyptienne Natacha Atlas. Bien loin des clichés orientalistes que la chanteuse a nourri pendant des années, le duo nous propose avec son sublime Myriad Road un album de jazz délicieusement teinté de reflets orientaux délicats et authentiques. Plus de la moitié de l'opus est interprétée en anglais, mais l'ensemble des 10 titres est pourtant habité de ces ondulations lascives et enivrantes propres au chant maqam, les envolées vocales de Natacha sont parfois reprises par la trompette micro-tonale d'Ibrahim dans un concert de swing élégant, métisse et entêtant.
On reconnait bien sûr l'écriture du musicien libanais, sa patte si sensuelle et inspirée est ici mise au service de la voix étonnante et puissante de l'ancienne égérie d'une scène electro/pop orientale qui ne lui permît finalement jamais de s'épanouir artistiquement. Le trompettiste a réuni pour l'occasion un quintet jazz pensé autour du batteur niçois André Ceccarelli et a convié des guests d'exception telles que le violoncelliste Vincent Ségal (Bumcello) et le tromboniste Robinson Khoury (Uptake).
Myriad Road est donc une renaissance, l'affirmation que Natacha Atlas est une artiste libre désormais extirpée du carcan dans lequel elle s'était enfermée depuis le début des années 90 avec l'ethno techno du fameux Transglobal Underground ou le trip-hop du producteur Nitin Sawhney, pionnier de la scène underground asiatique.
Le trompettiste hyper-productif Ibrahim Maalouf, qui nous offrait il y a peu ses deux derniers Kalthoum et Red & BlackLight nous invite à présent à redécouvrir une des divas orientales des plus emblématiques de ces dernières années, l'anglo-égyptienne Natacha Atlas. Bien loin des clichés orientalistes que la chanteuse a nourri pendant des années, le duo nous propose avec son sublime Myriad Road un album de jazz délicieusement teinté de reflets orientaux délicats et authentiques. Plus de la moitié de l'opus est interprétée en anglais, mais l'ensemble des 10 titres est pourtant habité de ces ondulations lascives et enivrantes propres au chant maqam, les envolées vocales de Natacha sont parfois reprises par la trompette micro-tonale d'Ibrahim dans un concert de swing élégant, métisse et entêtant.
On reconnait bien sûr l'écriture du musicien libanais, sa patte si sensuelle et inspirée est ici mise au service de la voix étonnante et puissante de l'ancienne égérie d'une scène electro/pop orientale qui ne lui permît finalement jamais de s'épanouir artistiquement. Le trompettiste a réuni pour l'occasion un quintet jazz pensé autour du batteur niçois André Ceccarelli et a convié des guests d'exception telles que le violoncelliste Vincent Ségal (Bumcello) et le tromboniste Robinson Khoury (Uptake).
Myriad Road est donc une renaissance, l'affirmation que Natacha Atlas est une artiste libre désormais extirpée du carcan dans lequel elle s'était enfermée depuis le début des années 90 avec l'ethno techno du fameux Transglobal Underground ou le trip-hop du producteur Nitin Sawhney, pionnier de la scène underground asiatique.
vendredi 4 septembre 2015
Ibrahim Maalouf - Kalthoum (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Ibrahim Maalouf - Kalthoum (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Second projet qu'Ibrahim Maalouf nous offre en cette rentrée 2015, Kalthoum reprend la volonté que le trompettiste a déjà développée dans son Red & Black Light de célébrer les femmes, notamment celles qui ont bouleversé le cours de l'histoire et dont l'influence artistique a eu un impact jusque dans nos vies actuelles. Qui d'autre que l'emblématique Oum Kalthoum, considérée à raison comme la plus grande voix du monde arabe, pourrait se vanter, 40 ans après sa disparition, de susciter toujours autant d'engouement et d'admiration?
En collaboration avec le pianiste d'origine allemande Franck Woeste et entouré du batteur Clarence Penn, du contrebassiste Larry Grenadier et du saxophoniste Mark Turner (que l'on écoutait en 2010 dans Suite... de Baptiste Trotignon), Ibrahim a choisi d'interpréter dans un jazz classieux et métissé l'une des œuvres majeures de la diva égyptienne datant de 1969 Alf Leila Wa Leila (Les Milles et une Nuit).
Enregistré à New York avec la même équipe qu'en 2011 sur l'album Wind (qui rendait hommage à Miles Davis), Kalthoum se compose comme la version originale d'une Introduction, qui d'emblée nous plonge dans un dialogue passionnant entre la tradition arabe séculaire, l'ivresse de ses joutes orientales et la sophistication élégante d'un jazz nord américain hérité des maîtres Monk, Davis et Coltrane...
C'est le pianiste qui ouvre le morceau, jouant avec douceur et légèreté une mélodie des plus touchantes, rapidement rejoint par le son puissant et précis du saxophone ténor de Marc et la trompette micro-tonale d'Ibrahim, ainsi que par Larry et Clarence qui élaborent une assise rythmique massive et tonitruante. Une approche majestueuse, expressive et grandiloquente!
Ouverture I et Ouverture II au format assez court sont suivis des Mouvements I à IV qui se déploient durant 15mn pour le plus long et sont organisés comme une succession de tableaux dont la mise en scène est ponctuée d'improvisations alambiquées bien sûr, de mélodies enivrantes souvent mélancoliques, d'harmonies et de rythmes complexes...
Nous percevons alors avec cette double actualité, Kalthoum et Red & Black Light, à quel point le langage d'Ibrahim Maalouf est riche et pluriel, profondément ancré dans la tradition et respectueux des sonorités qui ont bercé son enfance il s'imprègne et reste à l'écoute de ce foisonnement musical qui agite notre époque, essayant par tous les moyens d'en garder que le meilleur.
Second projet qu'Ibrahim Maalouf nous offre en cette rentrée 2015, Kalthoum reprend la volonté que le trompettiste a déjà développée dans son Red & Black Light de célébrer les femmes, notamment celles qui ont bouleversé le cours de l'histoire et dont l'influence artistique a eu un impact jusque dans nos vies actuelles. Qui d'autre que l'emblématique Oum Kalthoum, considérée à raison comme la plus grande voix du monde arabe, pourrait se vanter, 40 ans après sa disparition, de susciter toujours autant d'engouement et d'admiration?
En collaboration avec le pianiste d'origine allemande Franck Woeste et entouré du batteur Clarence Penn, du contrebassiste Larry Grenadier et du saxophoniste Mark Turner (que l'on écoutait en 2010 dans Suite... de Baptiste Trotignon), Ibrahim a choisi d'interpréter dans un jazz classieux et métissé l'une des œuvres majeures de la diva égyptienne datant de 1969 Alf Leila Wa Leila (Les Milles et une Nuit).
Enregistré à New York avec la même équipe qu'en 2011 sur l'album Wind (qui rendait hommage à Miles Davis), Kalthoum se compose comme la version originale d'une Introduction, qui d'emblée nous plonge dans un dialogue passionnant entre la tradition arabe séculaire, l'ivresse de ses joutes orientales et la sophistication élégante d'un jazz nord américain hérité des maîtres Monk, Davis et Coltrane...
C'est le pianiste qui ouvre le morceau, jouant avec douceur et légèreté une mélodie des plus touchantes, rapidement rejoint par le son puissant et précis du saxophone ténor de Marc et la trompette micro-tonale d'Ibrahim, ainsi que par Larry et Clarence qui élaborent une assise rythmique massive et tonitruante. Une approche majestueuse, expressive et grandiloquente!
Ouverture I et Ouverture II au format assez court sont suivis des Mouvements I à IV qui se déploient durant 15mn pour le plus long et sont organisés comme une succession de tableaux dont la mise en scène est ponctuée d'improvisations alambiquées bien sûr, de mélodies enivrantes souvent mélancoliques, d'harmonies et de rythmes complexes...
Nous percevons alors avec cette double actualité, Kalthoum et Red & Black Light, à quel point le langage d'Ibrahim Maalouf est riche et pluriel, profondément ancré dans la tradition et respectueux des sonorités qui ont bercé son enfance il s'imprègne et reste à l'écoute de ce foisonnement musical qui agite notre époque, essayant par tous les moyens d'en garder que le meilleur.
jeudi 3 septembre 2015
Ibrahim Maalouf - Red & Black Light (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Ibrahim Maalouf - Red & Black Light (Mi'ster Productions/Decca/Universal)
Il est des jours comme ça où l'on reçoit sans s'y attendre un précieux cadeau, en ouvrant ma boîte aux lettres par une belle fin d'après-midi d'Aout 2015 qu'elle ne fut pas ma surprise en déchirant une enveloppe et en découvrant les deux nouveaux albums de l'infatigable trompettiste d'origine libanaise Ibrahim Maalouf, qui rappelons-le a signé il y a peu la bande originale du film Yves Saint Laurent de Jalil Lespert.
En effet le virtuose de la trompette à quarts de ton nous offre pour cette rentrée Kalthoum et Red & Black Light, tous deux attendus dans les bacs le 25 septembre prochain et signés sur son propre label Mi'ster Productions. Ils succèdent au retentissant Illusions et à sa sublime collaboration avec Oxmo Puccino dans le concept-album Au Pays d'Alice inspiré par le roman de Lewis Carroll.
C'est par Red & Black Light, disque très orienté electro, jazz fusion et pop, que nous allons entamer notre immersion dans le nouveau décor que nous plante un musicien toujours plus créatif, aventurier et généreux. A l'origine de tous les titres, exception faite de Run The World (Girls) emprunté à la diva Beyoncé, Ibrahim a voulu rendre hommage à la femme d'aujourd'hui, à saluer l'influence qu'elle a sur sa musique. Entouré du guitariste François Delporte, du batteur Stéphane Galland et de l'immense Eric Legnini aux claviers, il opte pour une écriture rythmique et harmonique complexe rendue pourtant accessible grâce à ses arrangements pop aux reflets funk, rock et électroniques. Son jeu unique virevolte toujours entre ses deux cultures, faisant cohabiter et s'entremêler l'Orient et l'Occident.
L'ouverture du disque est éblouissante, avec son groove ravageur Free Spirit est introduit par une syncope funk des plus prenantes, sa mélodie pop accrocheuse si propre aux sonorités enivrantes du trompettiste nous emporte ensuite dans les méandres d'une odyssée jazz rock détonnante où la guitare de François Delporte s'exprime avec force et distorsion.
La puissance du guitariste est aussi mise à contribution dans Essentielles, qui déploie un motif à la trompette entêtant, se répétant pendant quasiment 3'42 et engendrant une de ces transes hypnotiques dont seul Ibrahim a le secret.
Goodnight Kiss commence comme une délicate berceuse interprétée au clavier, guitare puis batterie s'invitent et l'art de la polyrythmie et de l'improvisation que semble apprécier la formation révèlent alors leur splendeur et leur sophistication, faisant du titre l'un des plus jazzy de l'opus.
Avec Elephant's Tooth, le quartet ressuscite l'époque des Weather Report ou des sonorités jazz funk d'Herbie Hancock, la trompette micro-tonale assurant toujours la liaison entre accents électroniques et grains acoustiques, entre son hérité des US et tradition inspirée du Liban.
Le titre éponyme s'apparenterait presque à une ballade hard-rock, avec ses envolées lyriques de guitares et de synthés... Mais les pistons, encore une fois, brouillent les pistes et imposent le respect par la chaleur et la douceur du son qu'ils laissent échapper !
Escape entrelace des mélodies issues des Balkans à un beat lourd et percussif parcouru d'un groove massif, interrompue par une apothéose véloce et folle où tous les instruments se débrident en fanfare.
Improbable est un feu d'artifices, majestueux et exigeant il superpose toutes les strates et les influences qui constituent l'identité musicale d'Ibrahim, faite de jazz, de world music, d'electro, de pop, d'histoires présentes, passées et à venir...
En guise de clôture, le succès de Queen Bey (Beyoncé) Run The World (Girls) vient marteler aux esprits trop orthodoxes que même si tout n'est pas bon dans l'immense cohue pop, rien n'est à jeter et tout se récupère pourvu qu'on y mette son grain de sel...
Une belle surprise !
Il est des jours comme ça où l'on reçoit sans s'y attendre un précieux cadeau, en ouvrant ma boîte aux lettres par une belle fin d'après-midi d'Aout 2015 qu'elle ne fut pas ma surprise en déchirant une enveloppe et en découvrant les deux nouveaux albums de l'infatigable trompettiste d'origine libanaise Ibrahim Maalouf, qui rappelons-le a signé il y a peu la bande originale du film Yves Saint Laurent de Jalil Lespert.
En effet le virtuose de la trompette à quarts de ton nous offre pour cette rentrée Kalthoum et Red & Black Light, tous deux attendus dans les bacs le 25 septembre prochain et signés sur son propre label Mi'ster Productions. Ils succèdent au retentissant Illusions et à sa sublime collaboration avec Oxmo Puccino dans le concept-album Au Pays d'Alice inspiré par le roman de Lewis Carroll.
C'est par Red & Black Light, disque très orienté electro, jazz fusion et pop, que nous allons entamer notre immersion dans le nouveau décor que nous plante un musicien toujours plus créatif, aventurier et généreux. A l'origine de tous les titres, exception faite de Run The World (Girls) emprunté à la diva Beyoncé, Ibrahim a voulu rendre hommage à la femme d'aujourd'hui, à saluer l'influence qu'elle a sur sa musique. Entouré du guitariste François Delporte, du batteur Stéphane Galland et de l'immense Eric Legnini aux claviers, il opte pour une écriture rythmique et harmonique complexe rendue pourtant accessible grâce à ses arrangements pop aux reflets funk, rock et électroniques. Son jeu unique virevolte toujours entre ses deux cultures, faisant cohabiter et s'entremêler l'Orient et l'Occident.
L'ouverture du disque est éblouissante, avec son groove ravageur Free Spirit est introduit par une syncope funk des plus prenantes, sa mélodie pop accrocheuse si propre aux sonorités enivrantes du trompettiste nous emporte ensuite dans les méandres d'une odyssée jazz rock détonnante où la guitare de François Delporte s'exprime avec force et distorsion.
La puissance du guitariste est aussi mise à contribution dans Essentielles, qui déploie un motif à la trompette entêtant, se répétant pendant quasiment 3'42 et engendrant une de ces transes hypnotiques dont seul Ibrahim a le secret.
Goodnight Kiss commence comme une délicate berceuse interprétée au clavier, guitare puis batterie s'invitent et l'art de la polyrythmie et de l'improvisation que semble apprécier la formation révèlent alors leur splendeur et leur sophistication, faisant du titre l'un des plus jazzy de l'opus.
Avec Elephant's Tooth, le quartet ressuscite l'époque des Weather Report ou des sonorités jazz funk d'Herbie Hancock, la trompette micro-tonale assurant toujours la liaison entre accents électroniques et grains acoustiques, entre son hérité des US et tradition inspirée du Liban.
Le titre éponyme s'apparenterait presque à une ballade hard-rock, avec ses envolées lyriques de guitares et de synthés... Mais les pistons, encore une fois, brouillent les pistes et imposent le respect par la chaleur et la douceur du son qu'ils laissent échapper !
Escape entrelace des mélodies issues des Balkans à un beat lourd et percussif parcouru d'un groove massif, interrompue par une apothéose véloce et folle où tous les instruments se débrident en fanfare.
Improbable est un feu d'artifices, majestueux et exigeant il superpose toutes les strates et les influences qui constituent l'identité musicale d'Ibrahim, faite de jazz, de world music, d'electro, de pop, d'histoires présentes, passées et à venir...
En guise de clôture, le succès de Queen Bey (Beyoncé) Run The World (Girls) vient marteler aux esprits trop orthodoxes que même si tout n'est pas bon dans l'immense cohue pop, rien n'est à jeter et tout se récupère pourvu qu'on y mette son grain de sel...
Une belle surprise !
jeudi 26 mars 2015
Zomba Prison Project – I Have No Everything Here (Six Degrees/Universal)
Zomba
Prison Project – I Have No Everything Here (Six Degrees/Universal)
Projet singulier que celui d’aller enregistrer un album avec une soixantaine de détenus dans la seule
prison de haute sécurité du Malawi, république voisine du Mozambique située en Afrique
Australe. En effet Ian Brennan, producteur du groupe Tinariwen, a
offert à la population carcérale de Zomba
un formidable moyen d’expression, permettant en l’espace des 10 jours d’un mois
d’aout 2013, de retisser un lien social perdu entre hommes et femmes de la prison. Une certaine complicité est née, leur
permettant ainsi de s’accorder sur des mélodies et des textes personnels et poignants.
Agés entre 20 ans et 60 ans, pour la plupart condamnés à vie pour meurtre, vol,
sorcellerie ou homosexualité, tous témoignent
a capella ou accompagnés d’une guitare, d’une basse et d’une batterie
rudimentaire de leur quotidien, évoquant leurs colères, leurs solitudes, leurs
espoirs et leurs regrets. I Have No
Everything Here rassemble 20 titres touchants et dépouillés, où les
sonorités gospel, folks et blues flirtent avec les
folklores locaux comme le kwela. Le Zomba
Prison Project a déjà permis d’obtenir la libération de certains
prisonniers condamnés arbitrairement ou même pas encore jugés, les bénéfices
sont investis dans la défense de ces artistes d’un jour.
dimanche 25 janvier 2015
The Avener - The Wanderings Of The Avener (96 Music/Universal Music Division Capitol Music France)
The Avener
- The Wanderings Of The Avener (Universal Music Division Capitol Music France)
Auteur d’un track internationalement salué par un public
aficionado d’un son deep-house
délicat et gorgé de vibes pop, folk, soul, jazz, blues et rock, le français The Avener, nom de scène de Tristan Casara, publie son premier
disque intitulé The Wanderings Of The
Avener. Le niçois a fait ses premières armes de Dj au sein du High Club - appartenant au comique
Franck Dubosc - campant face à la Promenade des Anglais (…ça c’était pour la
petite anecdote !).
Le succès de son premier single Fade Out Lines (emprunté
au répertoire de Phoebe Killdeer and the Short Straws), s’inscrit dans la
continuité des productions en vogue de Wankelmut, Alle Farben, Fritz
Kalkbrenner, Claptone ou encore Route 94. À sa sortie il laissait déjà présager
un goût prononcé pour l’art du rework
raffiné et radieux.
La découverte de l’album ne nous déçoit pas puisqu’on y
retrouve les beats ouatés mid-tempo, les samples aux sonorités chaudes et les
lignes de basse lourdes et entrainantes qui avaient fait leurs preuves auprès
du dancefloor. The Avener vise
forcément l’efficacité et la bonne réception de ses ondes positives par un
large auditoire, cependant on ne peut que constater l’étendue d’une culture
musicale de bon goût, étoffée et variée, allant du blues roots de John Lee
Hooker (auquel il rend hommage dans son remix de It Serves You Right to Suffer ) au rock indie 90’s de Mazzy
Star (avec Fade Into You), en
passant par la folk des canadiennes
de The Be Good Tanyas (Waitin' Round to Die) ou la soul sensuelle d’Andy Bey (Celestial Blues).
Le jeune Tristan
a bien digéré l’impact d’artistes comme Moby
ou appartenant à la mouvance french
touch et leur rayonnement sur la scène électro actuelle, il accouche ainsi d’un
disque réussi, déclinant en 14 titres cohérents une recette bien éprouvée (certes,
mais au combien efficace) consistant en un
mélange habile de séquences électroniques, d’instruments, de voix naturelles et
d’accents acoustiques… Il projette d’ailleurs, pour de futurs
enregistrements, de faire intervenir plus de musiciens et moins de claviers,
histoire d’humaniser encore un peu plus sa vision de l’EDM !
mercredi 24 septembre 2014
Yuna – Nocturnal (Verve/Universal)
Yuna – Nocturnal (Verve/Universal)
Yuna est une
jeune chanteuse pop originaire de Malaisie,
elle publie sur Verve son nouvel
opus enregistré à Los Angeles baptisé Nocturnal.
Véritablement taillé pour inonder les ondes radio, l’album se compose de 11
titres efficaces et prenants, habités par la voix soul et sensuelle d’une artiste que l’on compare allègrement aux
stars internationales Feist et Adele. Alliant
les sonorités pop, electro, soul et R&B à son premier amour le folk, Yuna élabore
des mélodies enivrantes et scintillantes, n’hésitant pas à y faire sonner des
instruments traditionnels de son pays natal. Le résultat de cette fusion indie-pop/indie-soul
est séduisant et colle parfaitement à l’air du temps…
dimanche 1 septembre 2013
KASSE MADY DIABATE « Manden Djeli Kan » Universal Music Jazz France
KASSE MADY DIABATE - Manden Djeli Kan (Universal Music Jazz France)
Caste de griots mandingues appelés les « Djelis »,
la dynastie Diabaté appartient depuis
plus de 700 ans à cette famille gardienne des traditions maliennes. Kassé
Mady Diabaté est un de ces prophètes, son instrument est sa voix. Ayant
reçu en hommage à son arrière grand-père le nom de « Kassé Mady » -
pleure Mohamed – il sait traduire à la perfection l’émotion et les pulsions
d’un peuple par un chant libérateur qui allie la longue tradition classique
mandingue à la musique populaire. En 35 ans, il n’a jamais cessé de toucher son
auditoire et sans comprendre ni la langue, ni la culture, le profane se sent
lui aussi submergé par d’étranges frissons car la musicalité de cet art est
universelle. Dans ce dernier opus intitulé Manden Djeli Kan, les larmes ne
tardent pas à couler, les thèmes abordés par le griot se réfèrent en effet à
l’homme et à sa condition d’être sensible et mortel. Kassé Mady rend hommage,
avertie et conseille, puis il évoque les seins des jeunes filles…histoire de
confondre passé et présent dans un style pop arrangé avec des instruments
traditionnels tels que le balafon, le ngoni, le tama et autres percussions,
sans oublier la cora avec les frères Diabaté : Toumani et Madou. Une
citation remarquable de l’écrivain Amadou Ampaté Bah évoque l’importance de
cette transmission orale des traditions, des contes et de l’histoire africaine:
« En Afrique un vieillard qui meurt
c’est une bibliothèque qui brûle. »…A méditer…
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