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vendredi 22 janvier 2016

Space Captain – In Memory (Tru Thoughts)


Space Captain – In Memory (Tru Thoughts)

C'est en juin dernier, grâce à l'entremise du label anglais Tru Thoughts que nous découvrions Space Captain, le collectif basé à Brooklyn nous livrait alors son excellent single Easier/Remedy. Poursuivant son incursion dans les sonorités hip-hop, R&B et electro, la formation menée par le producteur Alex Pyle et la chanteuse Maralisa Simmons-Cook publie 5 nouveaux titres dans un EP baptisé In Memory.

Si l'ouverture Screams baigne l'auditeur une nappe de réverbes laissant à peine échapper le chant d'une sirène, Landing/Up In The Hills nous immerge quant à lui dans une production instrumentale lorgnant sur un abstract hip-hop tourmenté par des glitchs, qui se mue en une ode cosmic soul éthérée habitée par la délicieuse voix de Maralisa. Cosmos poursuit notre aventure spatiale avec ses sonorités jazzy jusqu'à ce que naisse une rythmique hip-hop construite selon les préceptes édictés par le grand J. Dilla. Still est à considérer comme l'introduction du titre phare de l'EP à savoir Two, Maralisa y déploie les atouts d'une voix sensuelle et profondément soul tandis qu'Alex élabore une instrumentation dominée par les accords d'une guitare lancinante, le tempo est lent, l'atmosphère y est vaporeuse et des plus enivrantes jusqu'à ce qu'elle se brouille et se sature d'ondes électriques… On s'attendrait presque à voir surgir Fly Lo au détour de ces expérimentations soniques torturées.

mercredi 16 décembre 2015

Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)


Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)

Célébrant le quarantième anniversaire du 5° album de Kaftwerk intitulé Radio-Activity, le compositeur français Franck Vigroux accompagné du pianiste anglais Matthew Bourne et de l'artiste plasticien du mouvement Antoine Schmitt nous propose Radioland, un projet annoncé comme une relecture audiovisuelle ou "une méditation" en forme d'hommage à l'œuvre des pionniers allemands de la musique électronique, paru originellement en 1975.

Entre bruissements synthétiques, bourdonnements, glitchs (Antenna), craquements, vocoder, échos, réverbes et autres FXs, les trois acolytes réinterprètent les motifs et les mélodies des titres originaux qui magnifiaient un nouvel univers sonore en formation, célébrant les ondes radiophoniques (Radioland, Airwaves, Intermission/News) et la radioactivité (Geiger Counter, Uranium, Radioactivity) dans l'ère post-nucléaire.

La formation déploie pour ce rework tout un arsenal analogique (des familles Korg, Moog et Roland) et une imagerie live (les visuels étant tous codés par Antoine et générés par ses propres programmes). L'atmosphère mélancolique et inquiétante de ce Radio-Activity Revisited frôlant parfois le trip-hop des premières heures, demeure fidèle à sa matrice (The Voice Of Energy), la modernité industrielle et technologique y est toujours illustrée de façon romantique mais cette fois-ci traitée dans "une esthétique jazz" enrichie d'une approche plus contemporaine et malgré notre époque saturée de sonorités électroniques, l'effet Kraftwerk détonne encore de par la clairvoyance de leurs innovations sonores, de leur rigueur percussive et de leurs ritournelles entêtantes.

jeudi 24 septembre 2015

Alan Stivell – Amzer (Seasons) (World Village/Harmonia Mundi)


Alan Stivell – Amzer (Seasons) (World Village/Harmonia Mundi)

A vrai dire, j’abordais l’écoute de ce disque à reculons… La musique celtique n’étant pas forcément ma panacée. Seulement voilà, le 24ième opus d’Alan Stivell intitulé Amzer ne se résume pas à cette classification, il s’agit d’une œuvre bien plus complexe aux ramifications multiples. Plongé dans un univers sonore organique et intimiste, l’auditeur se laisse rapidement séduire par les textures acoustiques et électroniques apaisantes plantées par le septuagénaire. Et c’est contemplatif et reposé qu’il entreprend son immersion dans un conte musical avant-folk aux reflets world, dédié aux poètes et à la Nature bienveillante, où le temps rythmé par les saisons se déploie sereinement, illustré par des bruissements expérimentaux, des chants d’oiseaux, des flûtes et des cordes enivrantes, des percussions discrètes et des voix comme suspendues en apesanteur. La poésie y tient une place prédominante, Alan rapproche pour la première fois sa culture bretonne, façonnée jadis dans les chants traditionnels gallois, irlandais et écossais, de la « zénitude » japonaise, 3 haïkus de printemps sont d’ailleurs récités en ouverture. Armé de sa harpe néo-celtique et toujours animé par le développement technologique, il s’interroge dans plusieurs langues et en utilisant des sons purs, archaïques et futuristes, sur le temps qui passe (Amzer en breton), sur l’évolution d’un monde semé de conflits et d’horreurs.  

vendredi 29 mai 2015

Royce Wood Junior - The Ashen Tang (37 Adventures)


Royce Wood Junior - The Ashen Tang (37 Adventures)

Omar n’en finit pas de faire des émules outre-manche, en effet la scène néo soul britannique accouche d’un nouveau prince du groove nommé Royce Wood Junior. Aperçu aux manettes de l’excellent Mirrorwriting de Jamie Woon en 2011 (et aux guitares pendant la tournée), l’artiste multi-instrumentiste dévoile aujourd’hui son premier LP intitulé The Ashen Tang. En 2014, ses deux premiers EPs Rover et Tonight Matthew avaient déjà capté l’attention de la critique et du public, annonçant l’arrivée imminente d’un nouveau Jamie Liddle – rien que ça ! -  avec sa voix gorgée de soul et de velours, ses rythmiques granuleuses et asymétriques, ses synthés vintage obsédants, ses guitares saturées de rock’n’roll et ses lignes de basse contagieuses.

Sincèrement les 12 plages de l’album sont autant de claques, ou plutôt de crochets funky lancés au travers de nos figures tuméfiées affichant un sourire béat de satisfaction. 

L’artiste a assimilé le génie de ses deux héros Stevie Wonder et Prince, il a très vite compris qu’avec sa voix il devait assumer pleinement son statut de crooner et ne pas uniquement rester dans l’ombre avec les musiciens, confiné dans les studios d’enregistrement ou planté derrière l’écran de son ordinateur.  


C’est ainsi que dès l’intro Remembrance (Part I) l’artiste plante le décor, après 30 secondes d’une orchestration cinématique (ensemble de cordes et piano) il entame au chant une complainte monotone sur les rythmes d’une marche militaire syncopée, agrémentée de glitchs et autres accidents sonores puis survolée d’une nappe vaporeuse qui s’épaissit progressivement jusqu’à l’ouverture de la seconde piste, le majestueux Midnight.

Taillé pour le dancefloor, Midnight est la synthèse parfaite du son de Royce en mode up-tempo et glamour. Il y distille une énergie pop et electro-funk des plus chics à l’image du tube Baby I’m Yours du français Breakbot (Ed Banger).

Jodie déploie une soul profonde, intense et organique sur une assise rythmique désarticulée et brinquebalante, nous faisant songer à la rencontre du brulant D’Angelo et du producteur Flying Lotus.

Clanky Love est un clin d’œil aux 70’s, il fusionne les reflets soul d’autrefois à l’efficacité pop d’aujourd’hui, conduisant l’auditeur nostalgique à se trémousser langoureusement le sourire aux lèvres et les yeux entrouverts.

Honeydripper est la suite logique de Jodie, nous immergeant plus profondément dans une néo soul moite aux accents psychédéliques.

Avec le titre central Stand, l’artiste change légèrement les couleurs de sa palette optant pour une dominante plus pop  voire même piano rock à la Rufus Rainwright. En effet durant les 5 mn de cette ballade flamboyante, le chanteur nous berce tendrement avec sa voix éthérée, son arrangement de cordes envoutant et dramatique ainsi que son piano gavé de reverb. Le morceau nous rappelle l’immense succès mainstream A Full Of Stars de Coldplay

Poursuivant l’exploration de son penchant pop, Royce signe les très 80’s Bees et Nuther Bruther, proches des sonorités dance-pop-R&B de Stevie Wonder.

Nouvelle ballade cette fois-ci plus intimiste, à presque nous en tirer les larmes des yeux, le touchant Midas Palm (évoquant un amour perdu) étend son arpège à la guitare acoustique et sa ligne de basse sonnant comme le son d’un tuba étouffé sur plus de 4 mn où nous demeurons suspendus à la voix caressante du crooner aux airs mélancoliques de Chris Isaak.

Twiggin’ nous délivre un groove subaquatique accueillant le flow sensuel de Royce qui prend des allures de Prince dans les refrains au funk contagieux. Remembrance (Part II) complète et achève l’exploration techno et garage amorcée dans l’intro Remembrance (Part I), l’instru y est plus barrée mais aboutie après 2 mn au même texte extrait d’un poème de Sir Thomas Wyatt entonné, la encore, à la manière du Kid de Minneapolis.

Enfin pour clore cette véritable pépite, Stickin’ répand une electronica lyrique et sophistiquée comme sait si bien les faire James Blake

Royce Wood Junior publie une œuvre aboutie et censée, son approche singulière de la pop music passée au travers du crible des sons mythiques de Stax et Motown ainsi que d’une électro ouvrant les champs du possible, est d’une efficacité et d’une accessibilité déconcertante, frisant parfois la perfection.

lundi 20 avril 2015

Damian Lazarus & The Ancient Moons - Message From The Other Side (Crosstown Rebels/!K7)


Damian Lazarus & The Ancient Moons - Message From The Other Side (Crosstown Rebels/!K7)

Le DJ/producteur anglais Damian Lazarus a débuté sa carrière musicale comme journaliste pour le magazine de mode Dazed & Confused. Il devient ensuite la tête chercheuse de nouveaux talents pour la maison de disque City Rockers, qui plus tard sera racheté par l’empire Ministry Of Sound. Voulant gagner son indépendance et se consacrer à sa propre musique, il fonde en 2003 le label Crosstown Rebels (chez qui ont signé des références comme Jamie Jones, Seth Troxler ou Maceo Plex…).

Devenu un pilier visionnaire de la scène house londonienne avec une volonté affirmée de proposer des productions électroniques underground de qualité, il mixe dans les plus prestigieux clubs du monde et apparait aux manettes de célèbres compilations dont Rebel Futurism en 2004 et 2005 ou Fabric 54 en 2010.

C’est l’immense label allemand Get Physical créé par M.A.N.D.Y., DJ T et Booka Shade qui lance ses premiers projets perso dont Smoke The Monster Out en 2009, son premier long format. Sa palette musicale se base sur un tas d’influences, aussi bien à chercher du côté de Bjork et Photek que de Neil Diamond ou Jeff Buckley, elle s’enrichie constamment de folklores et de rythmes empruntés aux musiques du monde.

Enregistré entre LA, Londres et Mexico avec le concours de The Ancient Moons (projet composé du producteur James Ford des Simian Mobile Disco et d’invités prestigieux parmi lesquels on compte le percussionniste égyptien Hossam Ramzi, le pianiste jazz américain ELEW aka Eric Lewis, le contrebassiste Andy Waterworth, le joueur de sitar Sidartha Siliceo et le guitariste mozambicain Neco Novellas), son second album Message From The Other Side allie subtilement la house music  aux sonorités ethniques voire mystiques issues d’Afrique, d’Extrême Orient et du Moyen Orient. Comme l’a fait Nitin Sawhney dans son Beyond Skin par exemple, Damian élève une musique faite pour enflammer le dancefloor vers un ailleurs spirituel envoutant, que l’on parvient à toucher du bout des doigts grâce à des titres comme Lovers Eyes (Mohe Pi Ki Najariya) mêlant beats deep-house et chants hypnotiques soufis du Pakistan (Fareed Ayaz, Abu Muhammad et Hamza Akram). L’artiste nous plonge dans un état de transe délectable, s’approchant parfois des productions électro/yoruba de l’excellent Osunlade. Message From The Other Side et Sacred Dance Of The Demon (aux accents guinéens) sont faits de ce bois, sublimant une Afrique aux mille facettes.

Vermillon est le premier single de cet album plus que recommandable. Déjà remixé par Agoria, Deniz Kurtel et Jamie Jones, il est programmé dans les sets de pointures telles que Sam Divine (Defected Records) ou Pete Tong (BBC Radio 1)… Véritable pépite deep house au groove tribal, à la mélodie accrocheuse et aux ritournelles obsessionnelles, il est porté par la voix soul de l’incroyable guitariste, chanteur et compositeur natif de LA Moses Sumney (présent aussi sur l’épique Tangled Wed) , qui inonde de sensualité un track étincelant, annonçant une saison estivale prometteuse pour Lazarus. Les percussions ne nous laissent pas d’autre choix que de se laisser emporter par leur rythme premier, nous connectant à l’essence même de la danse, ce reflexe où le corps exprime vivement nos émotions, cherchant à communiquer, à fusionner...

Autre temps fort, le très soulful We Will Return, reprenant la recette deep éprouvée dans Vermillon avec Ali Love en guest.

Message From The Other Side fait parti de ses disques révélations, vibrants et excitants, qui se prêtent à toutes les écoutes…



vendredi 17 avril 2015

Young Fathers - White Men Are Black Men Too (Big Dada)


Young Fathers - White Men Are Black Men Too (Big Dada)

Le trio écossais Young Fathers publiait début 2014 leur précédent Dead, un album répertorié hip-hop mais bel et bien considéré comme un objet avant-gardiste, alternatif, avant-pop aux accents punk, urbains et psychédéliques !

Ils remettent le couvert avec White Men Are Black Men Too qui fut enregistré à Berlin et dont les influences sont à chercher du côté de la formation newyorkaise TV On The Radio pour son rock expérimental hérité du krautrock, du projet The Streets de l’anglais Mike Skinner pour son rap teinté d’UKG et d’Arcade Fire pour sa pop baroque matinée de d’indie rock.

Toujours bruyante, stimulante et fédératrice, la musique de Young Fathers aborde ici la question du racisme, considéré comme un concept dépassé, futile et consternant. Les mélodies, même pop, demeurent parfois dissonantes voire brouillonnes et le propos, toujours engagé, se veut percutant, n’hésitant pas à trancher dans le vif… Le hip-hop se dilue au profit d’un son hybride débridé, inclassable et vivace…

jeudi 16 avril 2015

Portico – Living Fields (Ninja Tune/Pias)


Portico – Living Fields (Ninja Tune/Pias)

Portico Quartet n’est plus… Vive Portico ! Si les 4 londoniens exploraient les limites du jazz, enjambant parfois allègrement les lignes le séparant de l’électro et de la pop – on se souvient de leurprécédent album éponyme paru chez RealWorld en 2012 – le pas est désormais radicalement franchi avec Living Fields, premier opus depuis leur passage chez Ninja Tune.

Keir Vine, le claviériste et joueur de hang qui remplaçait l’un des membres fondateurs du groupe Nick Mulvey a quitté le projet en 2013, donnant l’impulsion nécessaire au trio restant, composé du saxophoniste Jack Wyllie, du batteur Duncan Bellamy et du bassiste Milo Fitzpatrick, pour se renouveler voire pour se réinventer. C’est ainsi que Portico a redéfini sa musique en la structurant davantage, en donnant à la voix une importance primordiale et en y intégrant pleinement la composante électronique, que ce soit dans le processus d’enregistrement comme dans le traitement des textures sonores.

Living Fields porte bien son nom, ses 9 pistes sont autant d’écrins instrumentaux aux mélodies mélancoliques et aux ambiances planantes, dédiés à accueillir les chants envoutants de Joe Newman (du groupe Alt-J), Jamie Woon et Jono McCleery. Gorgé d’échos, de reverbes, de nappes vaporeuses, d’arpèges hypnotiques et des grondements d’une basse lointaine, le disque est ponctué de beats lourds délivrés avec parcimonie et lenteur via des programmes et des enregistrements live, ses atmosphères nous font immanquablement penser aux géniaux James Blake, SBTRKT ou Radiohead.   
Portico, en s’éloignant du futur-jazz de ses débuts, s’oriente vers une certaine vision hallucinée et céleste de la pop, il se forge ainsi une nouvelle identité en en bousculant les codes. Bien que ses expérimentations ambient et electronica rappellent encore ses travaux du temps du Quartet, on notera la disparition des improvisations et des solos aux dépends du déploiement des lyrics et de l’élaboration d’ambiances fantomatiques instables, intimistes et sombres. Portico conçoit une bass music fascinante et typiquement anglaise, un univers post-dubstep désintégré et éthéré, nous préparant à un après Living Fields.


lundi 23 février 2015

Laura Perrudin – Impressions (L’Autre Distribution)


Laura Perrudin – Impressions (L’Autre Distribution)

Une enfance bercée par le jazz, un double cursus en harpe celtique et en harpe classique (à pédale) au Conservatoire, un grand appétit pour la pop, l’électro, la soul, le hip-hop et une curiosité infinie pour les nouvelles technologies. La jeune harpiste bretonne Laura Perrudin nous livre son premier opus solo intitulé Impressions, somme de son parcours sinueux et de ses goûts éclectiques. La harpe n’étant pas un instrument taillé pour le jazz elle n’a souvent joué qu’un rôle mineur et décoratif dans les orchestres (avec le principe du glissando), avant d’atteindre un statut plus noble avec le rock et la pop, parfois électrifiée et couplée à des machines. Laura s’est donc associée au luthier Philippe Volant pour se forger une harpe celtique à cordes alignées entièrement chromatique, plus adéquate aux évolutions harmoniques du jazz contemporain. Impressions rassemble 13 compositions dont les textes, qu’elle chante avec douceur et sensualité, sont extraits des œuvres d’illustres auteurs anglais et américains (Shakespeare, O. Wilde, E.A. Poe, J. Joyce…). L’artiste y exploite le plus largement les possibilités que lui offre ce nouvel instrument qu’elle allie à la puissance de ses machines, créant ainsi une fusion subtil entre sonorités acoustiques du monde « réel et palpable » - organiques et humaines – et textures électroniques du « monde sonore parallèle ou virtuel » « ouvrant des horizons de découvertes infinis ». Impressions nous évoque donc à la fois un univers électro jazz sophistiqué teinté d’accents celtiques et des ambiances folk/pop façon Norah Jones, gracieuses et enivrantes. Laura Perrudin y a tout conçu, voix, percussions, harpe et programmations, jusqu’à la post-production… Un travail abouti et bourré de bonnes idées, une technique pointue et exigeante, une sensibilité inspirée et délicate.

Sonnet VII, qui explore les couleurs nu soul, est pour moi le titre le plus marquant. J’ai l’impression d’y retrouver le groove et la voix  d’Esperanza Spalding ayant troqué sa contrebasse pour une harpe celtique !






vendredi 16 janvier 2015

Wang Li – Past . Present . Future (Zaman Prod/Buda Musique)


Wang Li – Past . Present . Future (Zaman Prod/Buda Musique)

 
 

Il est des projets musicaux qui, au premier abord, semblent bien éloignés de ce que l’on considère, la plupart du temps, comme chose musicale. Past . Present . Future, du musicien basé à Paris Wang Li, est un de ces projets aux accents expérimentaux qui surprend et repousse pour finalement happer l’auditeur au gré de ses explorations méditatives entre tradition et avant-garde… En effet, ce spécialiste de la guimbarde chinoise et de la flûte à calebasse nous plonge dans un espace sonore aux frontières floues, les ambiances y sont sombres et mystérieuses, parasitées par des effets électroniques diaphoniques aux résonnances à la fois intimistes et hypnotiques. La musique de Wang Li rappelle parfois celle des aborigènes australiens et leurs didgiridoo, mais évoque aussi la diphonie des chants tibétains… Les pulsations sourdes et amplifiées émises par les vibrations de la guimbarde dans la bouche de l’artiste engendrent même des beats métallisés proches de ceux de certaines productions électro minimal.


mardi 2 décembre 2014

Wildbirds & Peacedrums – Rhythm (The Leaf Label/Differ-Ant)



Wildbirds & Peacedrums – Rhythm (The Leaf Label/Differ-Ant)


 
 
Wildbirds & Peacedrums, duo suédois sulfureux composé de la chanteuse Mariam Wallentin et de son mari le batteur Andreas Werliin, nous livre son nouvel opus minimaliste et percussif intitulé Rhythm. Jazz, blues, rock, pop expérimentale… Difficile de classer leur musique ! Voulant faire écho aux caractères rugueux et sauvages du monde chaotique qui nous entoure, Rhythm reprend certains aspects du code établi au début des années 80 par The Creatures (Siouxie et Budgie) ou Patti Smith, assemblant, parfois de manière tribale, brutale, sombre et déviante, une voix puissante et affirmée aux rythmes tranchants et dénudés.