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lundi 19 février 2018

Jacky Molard Quartet - Mycelium (Innacor/L'Autre Distribution)

Jacky Molard Quartet - Mycelium (Innacor/L'Autre Distribution)

Le violoniste, arrangeur et producteur artistique Jacky Molard, figure emblématique de la scène musicale bretonne de ces 30 dernières années, nous présente son nouvel opus intitulé Mycelium. Enregistré avec la formation qu'il fondait en 2006, quartet composé de la contrebassiste Hélène Labarrière, du saxophoniste Yannick Jory et de l'accordéoniste Janick Martin, ce troisième album aux sonorités celtiques ouvertes sur le monde, rassemble un casting d'invités d'envergure :  François Corneloup au baryton, Albert Marcoeur à la voix et aux percussions, Christophe Marguet  à la batterie, Serge Teyssot-Gay à la guitare et Jean-Michel Veillon aux flûtes. Ces derniers signent l'écriture de 5 des 7 compositions ici présentes, chapeautée bien sûr par le maître d'oeuvre, à qui l'on doit notamment le titre éponyme, aux allures de pièces musicale classique, "Mycélium".
Jacky fait voyager le folklore breton dans des contrées lointaines, à priori bien éloignées de ses racines celtes ("Bolom"). Des consonances orientales invitent ici l'Andalousie ou Afrique du Nord ("Adjihina", "Jabiru") et les passages hypnotiques aux airs tziganes évoquent ailleurs les Balkans ("Précautions d'Usage"). Le jazz, lui aussi, veut imposer son swing dans ce vibrant melting-pot sonore, "Triangle" en est une preuve éclatante.

lundi 27 février 2017

Feule Caracal - Feule Caracal (Buda Musique)

Feule Caracal - Feule Caracal (Buda Musique)


Les accordéonistes Christian Maës et Janick Martin, accompagnés du percussionniste Etienne Gruel, forment le projet Feule Caracal, un trio aventurier explorant les folklores d'une Europe en souffrance. Leur nouvel opus rassemble onze compositions et une reprise mêlant sonorités celtes, orientales et balkaniques dans un déferlement haletant et vrombissant de combinaisons harmoniques hypnotiques et de polyrythmies festives inspirées. La formation n'y repousse que les frontières géographiques, en effet Feule Caracal joint à ses instruments acoustiques diatoniques et membranophones (bendir, daf, tombak, riqq et darbuka), un brin d'effets électroniques outrepassant ainsi le cadre stricte de la musique traditionnelle...

vendredi 20 novembre 2015

Thierry Maillard – The Kingdom of Arwen (Naïve)


Thierry Maillard – The Kingdom of Arwen (Naïve)

Il y a des disques qui mettent l’eau à la bouche avant même de les avoir joué, The Kingdom of Arwen, dernier opus du pianiste Thierry Maillard, en fait partie avec son casting bluffant parmi lequel se dégagent quelques invités prestigieux aux couleurs musicales singulières : le guitariste Nguyên Lê, le percussionniste Minino Garay ou le joueur de doudouk Didier Malherbe.

Mais loin d’être arrivés au bout de nos surprises, lorsque Hiéroglyphes s’ouvre avec la cacophonie du Prague Concert Philharmonic qui s’échauffe, on entrevoit alors le projet chers au compositeur de rassembler dans 12 pièces épiques au lyrisme grandiloquent, un trio jazz et un orchestre symphonique. Certes le concept n’est pas nouveau, mais la particularité de ce dernier est d’y avoir adjoint une section d’instruments ethniques. Entouré de Dominique Di Piazza à la basse et de Yoann Schmidt à la batterie, l’arrangeur n’en n’est pas à son coup d’essai puisque l’an dernier il publiait The Alchemist, enregistré avec un Orchestre de Chambre et des musiciens appartenant à la sphère world music. 

En toute logique l’étape suivante devait être  son Kingdom of Arwen et qui d’autre que Jan Kucera aurait été plus à même de diriger l’orchestre ?

Ainsi jazz, musique classique et musique du monde s’entremêlent avec maestria dans une épopée fascinante dont les références sont aussi bien puisées chez Tolkien ou Franck Zappa (Zappa) que dans l’Antiquité grecque (The Legend of Sparta’s King) égyptienne (Sphynx Part.1 et Part.2) ou le folklore scandinave (Le Monde des Elfes).

Flûte chinoise, arménienne (doudouk) et irlandaise (whistle par Neil Gerstenberg), luth grec (baglama par Taylan Arikan) percussions, violoncelle (par Olivia Gay) et guitare électrique… Un ensemble qu’il faut accorder avec la rigueur d’un orchestre symphonique et la créativité d’une formation de jazz. Il s’avère que malgré tout ce petit monde à s’occuper, il manquait à Thierry un instrument plus organique, la voix céleste de Marta Klouckova s’imposa alors à lui dans Sphinx Part.1, qui nous emmène en Orient ou en terre Celte, difficile d’y accoler une étiquette.

jeudi 24 septembre 2015

Alan Stivell – Amzer (Seasons) (World Village/Harmonia Mundi)


Alan Stivell – Amzer (Seasons) (World Village/Harmonia Mundi)

A vrai dire, j’abordais l’écoute de ce disque à reculons… La musique celtique n’étant pas forcément ma panacée. Seulement voilà, le 24ième opus d’Alan Stivell intitulé Amzer ne se résume pas à cette classification, il s’agit d’une œuvre bien plus complexe aux ramifications multiples. Plongé dans un univers sonore organique et intimiste, l’auditeur se laisse rapidement séduire par les textures acoustiques et électroniques apaisantes plantées par le septuagénaire. Et c’est contemplatif et reposé qu’il entreprend son immersion dans un conte musical avant-folk aux reflets world, dédié aux poètes et à la Nature bienveillante, où le temps rythmé par les saisons se déploie sereinement, illustré par des bruissements expérimentaux, des chants d’oiseaux, des flûtes et des cordes enivrantes, des percussions discrètes et des voix comme suspendues en apesanteur. La poésie y tient une place prédominante, Alan rapproche pour la première fois sa culture bretonne, façonnée jadis dans les chants traditionnels gallois, irlandais et écossais, de la « zénitude » japonaise, 3 haïkus de printemps sont d’ailleurs récités en ouverture. Armé de sa harpe néo-celtique et toujours animé par le développement technologique, il s’interroge dans plusieurs langues et en utilisant des sons purs, archaïques et futuristes, sur le temps qui passe (Amzer en breton), sur l’évolution d’un monde semé de conflits et d’horreurs.