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mardi 13 octobre 2020

Charlier/Sourisse Multiquarium Big Band - Remembering Jaco (Naïve/Believe)

Charlier/Sourisse Multiquarium Big Band - Remembering Jaco (Naïve/Believe) 


Bireli Lagrène, entouré par l'excellent Multiquarium Big Band des deux complices André Charlier (batterie) et Benoît Sourisse (piano/orgue Hammond), troque ses guitares pour une basse électrique fretless et s'invite sur des titres emblématiques qui ont jalonné la carrière malheureusement trop courte de l'immense Jaco Pastorius, prodige du groove tragiquement disparu il y a 30 ans. Soliste virtuose, talent que Bireli partage avec lui - pilier du jazz-rock qui a contribué à inspirer toute une génération de musiciens, que ce soit au sein du fameux Weather Report, avec Pat Matheny ou auprès de Joni Mitchell, Jaco demeure une référence absolue, un artiste visionnaire qui a redéfinie le rôle de la basse et développé une approche nouvelle de l'instrument, explorant toutes ses ressources, tant rythmiques que mélodiques et harmoniques.

Remembering Jaco est donc un disque hommage, et quel hommage! Le guitariste alsacien qui a enregistré Heavy'n Jazz et participé à deux tournées européennes en 1986 avec le bassiste américain donne une ampleur encore inégalée à des compositions devenues des standards du jazz contemporain comme "Palladium", "Three Views of a Secret" ou "Teen Town". En effet, avec ce formidable big band piloté par Charlier/Sourisse et qui rassemble la crème de la scène jazz hexagonale (Pierre Drevet, Erick Poirier, Stéphane Chausse, Lucas St-Criq et bien d'autres), Bireli a brillamment su restituer la fougue, le génie ainsi que le sens inné du rythme et de la mélodie qui animaient jadis le bass-hero indomptable. Faisant sonner sa basse comme son mentor, Lagrène a enfin trouvé une manière d'exprimer en public une passion qu'il nourrit en secret depuis toujours... 

Redoutable!




vendredi 6 septembre 2019

Stéphane Belmondo et Sylvain Luc - 2.0 (Naïve/Believe)

Stéphane Belmondo et Sylvain Luc - 2.0 (Naïve/Believe)

Quel plaisir de retrouver en duo les acolytes Stéphane Belmondo et Sylvain Luc, deux super héros de la scène jazz hexagonale au parcours musical plus qu'impressionnant. L'intimiste 2.0 - qui paraîtra chez Naïve le 18 Octobre prochain - est le second opus des complices virtuoses qui publiaient en 1999 leur premier effort baptisé Ameskeri, un projet au succès retentissant initié après une jam session mémorable donnée au Baiser Salé, véritable institution parisienne. 20 ans après, l'énergie, le synergie, l'élégance et le plaisir de jouer ensemble sont toujours au rendez-vous. Si Ameskeri était complètement acoustique et improvisé, ce nouveau recueil de ballades l'est moins, il rassemble en effet six compositions du guitariste et 3 du trompettiste, deux reprises ainsi que trois pièces basées sur l'improvisation. Sylvain y branche sa guitare, recourant avec la maestria et la retenue qu'on lui connait, à des effets toujours bien venus.
Nous retiendrons, entre autres, les interprétations délectables du touchant "A Ribbon In The Sky" de Stevie Wonder et du poignant "Mort d'un Pourri", thème écrit par Philippe Sarde en 1977 pour le film de Georges Lautner. Stéphane y troque son bugle pour un accordéon... Un hommage vibrant à Marcel Azzola qui avait à l'époque immortalisé cette mélodie.


mercredi 12 décembre 2018

Bireli Lagrène - Storyteller (Naïve/Believe)

Bireli Lagrène - Storyteller (Naïve/Believe)

Le magicien de la 6 cordes, Bireli Lagrène, nous revient via Naïve avec un nouvel opus intitulé Storyteller. C'est à chaque fois un événement lorsque le plus brillant disciple du taulier manouche Django Reinhart publie un disque, et qui plus est lorsqu'il est si bien accompagné. En effet s'illustre à ses côtés un tandem incontournable de la scène jazz internationale, formé par le batteur/percussionniste parisien Mino Cinélu et le contrebassiste américain Larry Grenadier, une nouvelle formule pour le guitariste alsacien. Ensemble ils interprètent 12 titres, dont plusieurs standards ("My One and Only Love", "Stella By Starlight", "On Green Dolphin Street"), comme jamais ils ne furent joués auparavant, avec une énergie rare et une virtuosité étincelante sans lourdeur aucune. Le jeu brillant de Biréli n'est jamais plus intuitif et expressif que lorsqu'il s'arme d'une guitare acoustique, les sonorités métalliques et cristallines des notes qu'il pince et son touché unique des plus précis, brille de mille feux avec une clarté qui parle à tous, y compris aux auditeurs non initiés.
S'éloignant un temps de ses propos fusion et gipsy, Lagrène revisite et réarrange dans Storyteller des thèmes fondamentaux qui ont jalonnés sa vie de musicien, reprenant par exemple le célèbre hymne soul de Bobby Hebb "Sunny" ou le sublime "Wave" d'Antonio Carlos Jobim, ici boosté aux stéroïdes et porté par un groove édifiant. Partenaire des plus grands, de Jaco Pastorius, John Mc Laughlin et Pat Metheny à Didier Lockwood, Richard Galliano et André Ceccarelli, le guitar hero s'amuse également à remodeler ses propres compositions, l'étincelante "One Take" (ouverture du disque) retiendra particulièrement notre attention, elle qui fut écrite en 2015 pour l'opus D-Stringz, dans lequel intervenaient les cadors Jean-Luc Ponty et Stanley Clarke.



vendredi 23 février 2018

Omri Mor - It's About Time! (Naïve)

Omri Mor - It's About Time! (Naïve)
 
Le prodige israélien Omri Mor débute le piano à sept ans. Il étudie la musique classique et le jazz à l'Académie de musique et de danse de Jérusalem. Très tôt attiré par différents styles de musique, il se plonge à 14 ans dans l'apprentissage des sonorités arabo-andalouses et du chaâbi algérien, enseignée par le joueur de oud Nino "Elmaghribi" Biton. Se produisant aux côtés de musiciens majeurs des scènes jazz israélienne (Omer Avital, Eli Degibri, ...) et internationale (Jimmy Cobb, John Zorn, Gregory Hutchinson, ...) Omri se démarque par son jeu versatile et florissant, riche d'influences musicales multiples parfaitement maîtrisées, penchant autant vers l'orient, que vers l'occident ou les cultures afro-latines.
Repéré par l'immense contrebassiste Avishaï Cohen qui l'engage pour tourner avec lui en trio à travers l'Europe et le monde, il publiera le 30 Mars prochain son premier opus, It's About Time!, sous la direction d'un autre monstre sacré du world jazz, le batteur et percussionniste algérien Karim Ziad. Alignant 9 titres dont 7 compositions, le disque rassemble un casting de haut vol, on retrouve en effet son mentor, Avishaï à la contrebasse, remplacé sur deux morceaux par Michel Alibo à la basse électrique, son directeur artistique, Karim Ziad, à la batterie puis Donald Kontomanou qui prend son relai dans le vibrant "Dawn", et enfin M'aalem Abdelkbir Merchan au chant, dans le festif et hypnotique "Marrakech".
It's About Time! est une célébration sophistiquée et captivante du métissage et du télescopage des cultures., un carrefour où se mêlent les rythmes du monde et se cultivent la liberté, l'art du swing et le sens de groove.

jeudi 19 octobre 2017

René Urtreger & Agnès Desarthe - Premier Rendez-Vous (Naïve/Musicast)

René Urtreger & Agnès Desarthe - Premier Rendez-Vous (Naïve/Musicast)

L'immense pianiste René Urtreger, véritable légende dans les milieux du jazz et de la variété, publie à 83 ans son Premier Rendez-Vous, album de 13 thèmes somptueux et raffinés, élaboré en collaboration avec la romancière/musicienne Agnès Desarthe et enregistré près de Paris (au Studio Sextan - La Fonderie à Malakoff) avec la saxophoniste Géraldine Laurent, le contrebassiste Pierre Boussaguet, le batteur Simon Goubert et le violoniste Alexis Lograda.
S'étant illustré auprès des plus grands artistes de la scène jazz internationale, Jay Jay Johnson, Stan Getz, Zoot Sims, Stéphane Grappelli, Bobby Jaspar, René Thomas, Lionel Hampton, Chet Baker ou encire Lester Young, il enregistrait en 1957 la musique du film Ascenseur pour l’Echafaud avec Miles Davis, Barney Wilen, Pierre Michelot (il formera avec lui et Daniel Humair le trio HUM) et Kenny Clarke. En 1960, Le Roi René (titre du livre qu'Agnès lui a consacré en 2016) fit partie de l'orchestre de Claude François, il travailla aussi avec Serge Gainsbourg et Sacha Distel, composant par ailleurs des musiques de film pour Claude Berri...
Ce monstre sacré hors norme, considéré à raison comme un maître du be-bop, a souhaité graver sur disque sa rencontre avec l'écrivaine qui l'a côtoyé des mois durant afin d'élaborer l'un des meilleurs ouvrages littéraires écrits sur un jazzman. Egalement chanteuse, Agnès Desarthe s'est donc laissée convaincre par le vieux lion et ensemble, ou en quintet, ils interprètent des standards intemporels comme "The Man I Love" des frères Gershwin, "Body And Soul" immortalisé jadis par Ella Fitzgerald ou Billie Holyday, ou encore "Premier Rendez-Vous" (titre éponyme de l'album), énorme succès de la jeune Danielle Darrieux (1941) disparue à l'âge de 100 ans ce 18 Octobre 2017. Parfaitement à l'aise dans la langue de Shakespeare comme dans celle de Molière, la diva trop modeste ne fait pas que pousser la chansonnette, elle récite aussi, simplement et sobrement, ses propres textes sur des instrumentations dépouillées, nous retiendrons le sulfureux "La Géante" ou le tendre "La Douche en Plein Air"...
Vibrant et attachant!

vendredi 20 novembre 2015

Thierry Maillard – The Kingdom of Arwen (Naïve)


Thierry Maillard – The Kingdom of Arwen (Naïve)

Il y a des disques qui mettent l’eau à la bouche avant même de les avoir joué, The Kingdom of Arwen, dernier opus du pianiste Thierry Maillard, en fait partie avec son casting bluffant parmi lequel se dégagent quelques invités prestigieux aux couleurs musicales singulières : le guitariste Nguyên Lê, le percussionniste Minino Garay ou le joueur de doudouk Didier Malherbe.

Mais loin d’être arrivés au bout de nos surprises, lorsque Hiéroglyphes s’ouvre avec la cacophonie du Prague Concert Philharmonic qui s’échauffe, on entrevoit alors le projet chers au compositeur de rassembler dans 12 pièces épiques au lyrisme grandiloquent, un trio jazz et un orchestre symphonique. Certes le concept n’est pas nouveau, mais la particularité de ce dernier est d’y avoir adjoint une section d’instruments ethniques. Entouré de Dominique Di Piazza à la basse et de Yoann Schmidt à la batterie, l’arrangeur n’en n’est pas à son coup d’essai puisque l’an dernier il publiait The Alchemist, enregistré avec un Orchestre de Chambre et des musiciens appartenant à la sphère world music. 

En toute logique l’étape suivante devait être  son Kingdom of Arwen et qui d’autre que Jan Kucera aurait été plus à même de diriger l’orchestre ?

Ainsi jazz, musique classique et musique du monde s’entremêlent avec maestria dans une épopée fascinante dont les références sont aussi bien puisées chez Tolkien ou Franck Zappa (Zappa) que dans l’Antiquité grecque (The Legend of Sparta’s King) égyptienne (Sphynx Part.1 et Part.2) ou le folklore scandinave (Le Monde des Elfes).

Flûte chinoise, arménienne (doudouk) et irlandaise (whistle par Neil Gerstenberg), luth grec (baglama par Taylan Arikan) percussions, violoncelle (par Olivia Gay) et guitare électrique… Un ensemble qu’il faut accorder avec la rigueur d’un orchestre symphonique et la créativité d’une formation de jazz. Il s’avère que malgré tout ce petit monde à s’occuper, il manquait à Thierry un instrument plus organique, la voix céleste de Marta Klouckova s’imposa alors à lui dans Sphinx Part.1, qui nous emmène en Orient ou en terre Celte, difficile d’y accoler une étiquette.

jeudi 19 novembre 2015

Olivier Bogé – Expanded Places (Naïve)

Olivier Bogé – Expanded Places (Naïve)
Le multi-instrumentiste français Olivier Bogé nous offre son troisième opus baptisé Expanded Places. Pianiste converti au saxophone depuis la fin de son adolescence, il affiche un certain nombre de collaborations prestigieuses avec des acteurs majeurs de la scène jazz contemporaine dont la dernière en date avec l’arménien Tigran Hamasyan dans The World Begins Today.
Nous livrant un jazz cinématique très aérien et aéré, le musicien trentenaire a pris soin de composer 9 titres aux reflets impressionnistes qui malgré leurs ambiances respectives se complètent et s’harmonisent. Accompagné de Nicolas Moreaux à la contrebasse et de Karl Jannuska à la batterie, il forme un trio équilibré et vigoureux aussi bien à l’aise dans des variations rythmées au lyrisme puissant (Beyond The Valley Of Fears) que dans des flâneries au tempo lent et aux mélodies plus intimistes parfois baignées d’une douce mélancolie (What People Say). La formation est enrichie des participations discrètes mais essentielles  de Guillaume Bégni au cor et de Manon Ponsot au violoncelle.
Olivier y a enregistré toutes les parties de saxophone, mais aussi de piano, de fender rhodes et de guitare (remarquable dans le radieux The Fairy & The Beard Man), il se mue même parfois en choriste comme dans l’ouverture Red Petals Disorder, morceau qui annonce d’emblée la teneur de l’album, mêlant au jazz les sonorités envoutantes et métalliques de la folk et les combinaisons orchestrales et majestueuses de la musique classique (je pense à certains travaux de Keith Jarrett ou de Brad Mehldau).
A l’image des noms qu’il a donnés à ses pistes, l’artiste nous invite à un voyage hors du temps, le long d’une route où défilent de vastes panoramas à la beauté touchante et hypnotique. Expanded Places s’immisce alors dans nos esprits à la manière de la bande originale d’un film imaginaire, dont sa mise en scène serait déterminée par l’auditeur.
Sublime coup de coeur !
 



 

lundi 9 mars 2015

Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)



Yilian Canizares – Invocacion (Naïve)

La toute jeune violoniste et chanteuse installée en Suisse Yilian Canizares nous présente son second opus intitulé Invocacion. Originaire de la Havane, elle allie avec fougue et passion les folklores afro-cubains au jazz moderne, y intégrant quelques accents de musique classique et des éléments de la culture Yoruba. Elle élabore au violon un swing dont le lyrisme nous ramène irrémédiablement vers celui de notre modèle absolu Stéphane Grapelli, un petit faible pour la France qu’elle manifeste d’ailleurs en reprenant un air immortalisé par Edith Piaf, Non Je Ne Regrette Rien. Sa voix puissante et délicate à la fois, effleure de sublimes ballades aériennes et ensorceleuses comme Breoni Abebe Osun et Toi Mon Amour ou accompagne les ambiances brulantes aux rythmes plus soutenus de titres comme Mapucha ou Laïla, dans lequel ses vocalises prennent la forme d’un scat presque guerrier doublé par un jeu virtuose et incisif au violon. Entourée de ses trois comparses - Daniel Stawinski au piano, David Brito à la basse et contrebasse, Cyril Regamey à la batterie et aux percussions - avec qui elle partage la scène et les studios, Yilian forme le quartet Ochumare (du nom de Ochun, orisha des eaux et rivières, déesse de la beauté dans la santeria) qu’elle agrémente en toute fin d’Invocacion, par l’invitation de la poétesse à la vibe hip-hop/jazz Akua Naru, sur un Iya Mi envoutant teinté d’un groove urbain auréolé de volutes caribéennes.

Belle découverte !