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mercredi 5 avril 2017

Scarper - Warmer Squares (Plexus Records)

Scarper - Warmer Squares (Plexus Records)

Le producteur basé à Londres Steve Young alias Scarper publie sur le label anglais Plexus Records son premier opus long format baptisé Warmer Squares. Influencé par une pléiade d'artistes aux univers électroniques bien distincts allant d'Aphex Twin à Tangerine Dream, en passant par Mr Scruff, A Guy Called Gerald, Coldcut ou encore Nightmares on Wax, il nous présente un recueil de 11 titres colorés et sophistiqués, habité d'accents pop accrocheurs et parcouru de références un brin nostalgiques aux pionniers de l'electronica allemande comme Kraftwerk et britannique comme LFO, Autechre ou Luke Slater. Décrit comme un 'Jean-Michel Jarre des temps modernes' par BBC 6 Music, Scarper y est l'artisan de mélodies envoutantes et des plages comme "Green Song" ou "One For Alfie" ne me démentiront pas. Les atmosphères UK bass, breakbeat, chill-out, IDM et techno se croisent sans se froisser, quitte à parfois faire le grand écart comme entre "Bleepathon" et ses notes technoïdes, "Endess Fractals" et sa texture ambient, "Jitterbug Acid" et sa rythmique jungle ou encore l'excellent "Fellow Munk" et sa touche abstract R&B. Je retiendrai aussi le morceau "The Drift", particulièrement immersif et captivant grâce à ses nappes enivrantes, sa ligne de basse mordante et son beat deep-house viral.



mardi 21 mars 2017

Porter Ray - Watercolor (Sub Pop/Pias)

Porter Ray - Watercolor (Sub Pop/Pias)

Le rappeur de Seattle Porter Ray nous adressait le 10 Mars dernier via le label (habituellement orienté indie rock) Sub Pop son premier long format aux ambiances hip-hop sombres et atmosphériques intitulé Watercolor. Absolument brillant et particulièrement abouti, l'album qui devait initialement paraître en 2015, invite au respect arborant un flow cool et posé, authentique et sans artifice, allié à de subtiles productions immersives, aux sonorités électroniques ambient.
Pourtant marqué par une adolescence difficile où mort, violence et maladie l'ont accompagné sans répits et le poursuivent encore aujourd'hui, Porter accouche d'un disque clairement séduisant et accrocheur.

La tragédie, la douleur et la perte d'êtres chers ont agit sur lui comme un catalyseur créatif, le plongeant dans la description de récits tragiques mais colorés.
Il aborde la mort n'hésitant pas à rouvrir de vieilles blessures et regrette parfois qu'elle ne l'ait pas fauché lui plutôt que d'autres (son père des suites d'une maladie ou son frère à cause d'une balle perdue). Ses textes emplis de mélancolie et de souffrance regorgent de réalisme et de vécu, mais loin de plomber un ensemble cohérent, ils se diluent dans des instrumentations captivantes et intimistes où plane le spectre bienveillant de Jay Dilla et où s'entendent les influences de Lauryn HillNas, Mos Def, Talib Kweli, Q Tip ou Common. L'artiste approche l'auditoire avec ses belles mélodies puis le touche en plein cœur avec ses messages poignants, souvent en forme d'hommages à ses proches incarcérés ou décédés. Il nous offre un disque de rap se voulant être un classique du genre, dans l'esprit des mythiques Black on Both Sides, Illimatic ou Reasonable Doubt datant de l'âge d'or.
A découvrir d'urgence!

mercredi 15 mars 2017

AMJ Collective - Believe (Astar Artes Recordings/L'Autre Distribution)

AMJ Collective - Believe (Astar Artes Recordings/L'Autre Distribution)

Piloté depuis Bristol, AMJ Collective est un ensemble de musiciens issus d'horizons divers qui portent un regard frais et nouveau sur la musique reggae. Il est dirigé depuis sa fondation en 2010, par le batteur Andy Clarke, le bassiste Mark Spencer et le producteur John Hollis, tous trois ex-membres de Restriction, illustre formation des années 80 qui réinventait le sound system hérité des pionniers jamaïcains, débarqués au Royaume-Uni 20 ans plus tôt. Nos trois larrons contribuaient aussi à l'explosion du trip-hop au sein de projets tels que Portishead et Smith & Mighty... Autant dire qu'ils ont écrit tout un pan de l'histoire musicale de Bristol de ces 30 dernières années.

Outre ces légendes vivantes, le collectif se dote aussi des pointures Rob Smith au mixage, injectant sa signature dub aphrodisiaque, Maria Del Mar Hollis aux chœurs et Camilo Menjura à la guitare.
Enrichi d'un quatuor à cordes et de quelques percussionnistes, AMJ Collective publiera courant Avril son second album intitulé Believe, digne successeur de Sky Blue Love paru l'an dernier. Invitant pour ne citer qu'eux, le trompettiste cubain Michel Padron, le guitariste gallois Owen Shiers et la chanteuse colombienne Oriana Melissa, il nous offre 8 titres envoutants aux saveurs dub et ambient, idéalement dosés en notes roots et chill.


vendredi 3 février 2017

Erzats - Meian (Jarring Effects)

Erzats - Meian (Jarring Effects)

Voilà un très beau petit bijou folk, teinté de reflets orchestraux ("Along") et électroniques ("Blow My Dream"), habité de textes tantôt scandés façon b-boy ("Don't Make Me Hide") ou spoken word ("Hakki"), tantôt murmurés voire susurrés ("A Day") à un auditoire ensorcelé... Les ambiances electronica s'y succèdent et s'y entremêlent avec sensualité, se dévoilant dans une suite d'instrumentations envoutantes aux tonalités japonisantes, pop, glitch, abstract hip-hop et ambient. Subaquatiques, organiques ou stratosphériques, les 11 titres de Meian méritent une écoute attentive. Il s'agit du 3ième opus de la formation lyonnaise à géométrie variable Erzats, menée aujourd'hui par le guitariste/compositeur et interprète Takeshi Yoshimura (un nouveau venu) accompagné de l'ingénieure du son, productrice et depuis peu chanteuse, Céline Frezza (qui fondait Erzatz il y a maintenant 10 ans). Le duo est entouré du producteur historique Aku Fen (membre du groupe dub HighTone), qui gère les arrangements, ainsi que du rappeur M.Sayyid (ex du crew new-yorkais Antipop Consortium). Ce dernier effort apparaît plus minimaliste, barré et underground que les précédents, affichant tout de même ces fameuses notes de guitare folk rassurantes et intimistes, qui trouveront surement un écho favorable chez les amateurs de Timber Timbre.


jeudi 5 janvier 2017

Invaders - Carnival Of Sounds (II Monstro/L'Autre Distribution)

Invaders - Carnival Of Sounds (Il Monstro/L'Autre Distribution)

Inspirés par le film d'épouvante américain de Herk HarveyCarnival Of Souls, sorti en salle en 1962 avec dans le rôle principal l'actrice Candace Hilligoss, le batteur Nicolas Courret et le claviériste David Euverte publient Carnival Of Sounds, un album sombre et abyssal en forme de bande-son imaginaire retro-futuriste renouant avec la tradition des oeuvres crépusculaires et angoissantes de John Carpenter. Mêlant sonorités analogiques et musique électronique, Invaders élabore des ambiances cinématiques aux nuances trip-hop ("Hey Johnny, Who's The Doll?"), pop rock ("Carnival Of ounds (Main Title)"), ambient ("Shivers In The Emporium") et cosmic disco ("Mary-Go-Round"), alternant tour à tour les textures subaquatiques, planantes et brumeuses hantées de synthés fantomatiques captivants.

 
Extrait du film Carnival Of Souls:

mercredi 30 novembre 2016

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Letherette - Last Night On The Planet (Ninja Tune)

Le duo anglais Letherette présentait en 2013 son premier opus éponyme sur l'excellent label Ninja Tune, nous découvrions alors une identité musicale versatile, penchant d'un côté vers l'electro surpuissante des Daft Punk et Cassius puis de l'autre vers un hip hop underground tel que sait si bien nous le servir l'exigeante écurie Stone Throw Records. 

Le tandem composé d'Andy et de Rich, nous revient enfin avec un nouvel opus baptisé Last Night On The Planet, second album très attendu où l'on retrouve 10 titres homogènes d'excellente facture, parcourus d'influences abstract hip-hop, glitch-hop, electronica, ambient, deep house et R&B. La touche de Letherette a largement gagné en maturité, en dextérité et en profondeur, l'usage de sonorités analogiques renforce le groove chaud au grain vintage que les producteurs élaborent aussi bien dans des ambiances up-tempo dansantes ("Dog Brush", "Wootera") et moelleuses("Frugaloo", "Soulette") que dans des atmosphères lounge plus abyssales ("Bad Sign"), glauques et hypnotiques ("Rubu"). Le hip-hop est bel et bien présent, sous-jacent dans la plupart des prods, qu'il soit jazzy comme dans "Momma" ou plus expérimental comme dans "Rich & Dan".

Le premier single intitulé "Shanel" exprime quant à lui, avec sa rythmique funky et son synthé basse boogie, les références au disco et au R&B des années 80 que la formation apprécie particulièrement. On notera la participations des rappeurs Rejjie Snow et Pyramid Vritra (de Stone Throw), ainsi que celle du couple planant: Jed & Lucia.
Une réussite!

mercredi 2 novembre 2016

Evy Jane - Breaking (King Deluxe)

Evy Jane - Breaking (King Deluxe)

 Le projet R&B minimaliste et expérimental, Evy Jane, publie sur le label canadien King Deluxe son premier long format intitulé Breaking. Basé à Vancouver, le duo est dirigé par la sublime Evelyne Jane Mason, chanteuse à la voix sensuelle et hypnotique. Elle est accompagnée du Dj/producteur Jeremiah Klein avec qui elle sortait en 2014 chez Ninja Tune un premier EP baptisé Closer, qui posait alors les jalons d'une musique électronique underground parcourue d'accents pop et néo soul mâtinés d'UK bass et d'ambient aux textures vaporeuses et élégantes. Tirant ses influences aussi bien du hip-hop que des textes de Léonard Cohen ou Joni Mitchell, Evy aime jouer avec les mots en les faisant planer sur les productions rêveuses et atmosphériques de son collaborateur de longue date, artisan d'un beat réverbéré et aquatique.
Les 10 titres de Breaking s'immiscent ainsi avec bienveillance dans notre casque et s'invite dans notre imaginaire, prenant des allures de 'rainstorm music' comme la décrit l'intéressée, une bande-son sur mesure pour marcher seul sous la pluie et broyer du noir...


mercredi 19 octobre 2016

Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)

Sarathy Korwar - Day To Day (Ninja Tune/Pias)


Une très belle découverte que ce premier opus paru en juillet 2016 du percussionniste, batteur et producteur américain Sarathy Korwar. D'origine indienne, il est issu de la communauté Sidi, descendante de populations d'Afrique de l'Est déplacées majoritairement entre le XV° et le XVII° siècle. Aujourd'hui installé à Londres avec une solide formation à la programmation et aux tablas - acquise auprès des maîtres Shri Rajeev Devasthali et Pandit Sanju Sahai - il ambitionne de marier ses 2 cultures, adaptant sa technique à la batterie occidentale: folklore indien, jazz et musique électronique communiquent ainsi dans un langage sophistiqué, élégant et poétique.

Imaginé pendant un périple dans la région rurale de Gujarat, suivi de séances aux Studios Dawn à Pune, Day To Day a été réalisé à partir d'enregistrements captés auprès de La Troupe Sidi de Ratanpur. Cette dernière dispose de cinq batteurs dont les polyrythmies reflètent son héritage africain, contrairement aux batteurs indiens traditionnels qui jouent à l’unisson. Leurs tours de chants hypnotiques (mélange de traditions bantu, gnawa et soufi) et leurs percussions répétitives constituent ainsi la substance, la matière première du disque que l'artiste enrichie ensuite de sonorités plus occidentales, glanées auprès des recherches free et cosmic jazz d'Alice Coltrane, de sessions avec la nouvelle scène jazz londonienne et nourries de rencontres musicales décisives, Karl Berger et Ingrid Sertso, Cara Stacey (Kit Records) ou encore Arun Gosh.


A la batterie, aux tablas et à la programmation, Sarathy s'entoure pour l'occasion du précieux saxophoniste Shabaka Hutchings (Sons of Kemet), du claviériste Al Mac Sween, des italiens Giuliano Modareli à la guitare et Domenico Angarano à la basse. Ensemble ils élaborent de sublimes textures sonores tantôt ambient ("Eyes Closed") et chill ("Dreaming"), tantôt jazz-rock ("Bhajan", "Indefinite Leave to Remain") aux accents free ("Mawra"), afro ("Bismillah"), astral ("Hail"), psychédéliques et organiques ("Lost Parade").
Un voyage initiatique au départ de l'Inde et à destination de l'Afrique, avec escales aux Etats-Unis et en Europe.

A noter que le projet est le fruit d'une collaboration entre le label Ninja Tune et la Fondation Steve Reid parrainée par Gilles Peterson, Four Tet, Floating Points, Emanative et Koreless.

lundi 10 octobre 2016

Dardust - Birth (Metatron/Music First)

Dardust - Birth (Metatron/Music First)

Assez souvent, les artistes ont du mal à parler de leurs oeuvres car trop impliqués, mais parfois quelques mots suffisent pour en dire long sur leur démarche. Le pianiste, compositeur et producteur italien Dario Faini alias Dardust a très bien su nous faire entrevoir son univers musical avec cette petite phrase: "Dans mes rêves, j'ai rencontré Satie et je l'ai emmené au Berghain". Tout est dit, l'artiste y exprime son désir de rapprocher la musique électronique (le Berghain étant le temple de la techno berlinoise depuis 2004) et néoclassique (qu'Erik Satie marqua de son sceau avec, notamment, son fameux ballet Parade créé en 1917).

Réalisé en collaboration avec l'arrangeur Vanni Casagrande, ce second opus intitulé Birth a été enregistré à Reykjavik aux Studios Sundlaugin. Il réunie sonorités pop ("Take The Crown"), big beat ("The Wolf") et ambient ("À Morgun") dans un jeu envoutant où piano réverbéré, synthés acides et tranchants, effets de saturation, échantillons vocaux ou bruitistes et rythmiques de synthèse s'entremêlent aux textures magiques et lyriques d'un ensemble à cordes classique. Ce projet instrumental est le second volet d'un triptyque qui prenait forme en 2015 à Berlin avec le disque 7 et qui s'achèvera à Londres avec le troisième opus attendu en 2017.

Ses 10 pistes sont autant de paysages sonores aux atmosphères changeantes et à la météo instable. Intimistes et vibrantes ("Slow Is The True New Loud", "Birth") comme sait si bien les construire son compatriote Ludovico Einaudi, elles se révèlent ailleurs plus mouvementées et tumultueuses, battues par les bourrasques electro-indus épiques et du crachin glitch parasitant ("Bardaginn", "Gran Final"). Comme le calme vient après la tempête, "Naeturflug" clôt avec douceur une épopée étrange et sombre peuplée d'êtres hybrides parfois monstrueux, un peu comme Dardust finalement...
Dario tire en effet son nom d'artiste de la fusion entre l'extravagant Ziggy Stardust (un temps double de David Bowie) et des tandems Dust Brothers (le premier étant un duo de producteurs américains et le second formé par deux anglais ayant troqués Dust par Chemical en 1995).

jeudi 23 juin 2016

Roisin Murphy - Take Her Up To Monto (Play It Again Sam/Pias)

Roisin Murphy - Take Her Up To Monto (Play It Again Sam/Pias)

La chanteuse irlandaise Roisin Murphy est une figure incontournable de la scène électro depuis son fameux duo nommé Moloko formé en 1995 avec son ex-compagnon Dj Mark Brydon. Leur titre phare "Sing It Back" enflamme d'ailleurs toujours les dancefloors.

Amorçant sa carrière solo en 2005 après avoir collaboré avec Handsome Modeling School ou Boris Dluglosh, elle devient la muse du génial Matthew Herbert qui produit son premier Ruby Blue, album très bien accueilli par la critique mais assez peu vendu. Suivront Overpowered en 2007 et Hairless Toys en 2015, précédé de l'EP Mi Senti (recueil de 6 classiques de la chanson italienne) qui marqua une renaissance de l'artiste, disparue des écrans radar depuis 8 ans.

Le 8 juillet prochain paraîtra son dernier Take Her Up To Monto, un disque inventif bourré de fraîcheur et parcouru d'influences italo-disco ("Mastermind"), cabaret ("Pretty Garden"), pop ("Ten Miles High"), electronica ("Romantic Comedy") et même bossa ("Lip Service"), prenant ici des airs de berceuse ("Whatever") ou d'ambient UK bass ("Nervous Sleep") et là de ballade folk cosmique et magique ("Sitting And Counting").

Epaulée par son complice de longue date, le claviériste, compositeur et arrangeur anglais Eddie Stevens, la diva installée à Londres se livre et se réinvente, développant une esthétique musicale singulière, parfois expérimentale mais terriblement accrocheuse, habitée de nappes de synthés hypnotiques et réverbérées, de rythmiques syncopées, de mélodies désarticulées chargées d'émotions et d'une voix unique, souple et malléable qu'elle pousse avec une grande maîtrise dans les graves autant que dans les aigus.

L'album tout entier est une bénédiction, mais un titre se dégage tout de même de cette excellence, il s'agit de "Thoughts Wasted", une pépite qui rassemble à elle seule tout le spectre sonore de Murphy, fragilité, mélancolie, énergie, sophistication, efficacité et rigueur s'entremêlent dans une chanson délicieuse au groove suave et prenant.

Bravo!

mercredi 18 mai 2016

Brodka – Clashes (Play It Again Sam/Pias)


Brodka – Clashes (Play It Again Sam/Pias)

La popstar polonaise Monika Brodka, qui vit sa carrière décoller à 16 ans en remportant une émission de télé-crochet, publie chez Play It Again Sam son quatrième opus baptisé Clashes. Interprété en anglais, le disque fut enregistré entre la Pologne et Los Angeles sous la direction de Noah Georgeson (Adam Green, Cat Le Bon, …). Nous offrant une musique hybride, mêlant ballades rock atmosphériques, orchestrations pop majestueuses et sonorités folk mystiques, la chanteuse avoue être autant influencée par l'avant-garde new-yorkaise d'Arto Lindsay que par les explorations électroniques de Bjork ou l'indie rock de PJ Harvey.

Elle rédige des textes abstraits lui permettant d'aborder des thèmes communs (amour, désir, liberté…) tout en s'éloignant des clichés et compose puis arrange des combinaisons instrumentales insolites et contrastées, rapprochant par exemple un orgue d'église et une kalimbra ou une guitare saturée et un oboa… L'artiste, à la voix émouvante, a d'ailleurs choisi un terme plutôt évocateur pour ce dernier effort, en effet 'clash' laisserait présager d'un conflit ou d'une rupture brutale, mais il en est rien, tout s'accorde à merveille dans un écrin musical somptueux, constituant un voyage captivant et audacieux (pour reprendre les mots de la revue de presse).


vendredi 29 avril 2016

Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tunes)


Ash Koosha - I Aka I (Ninja Tune)
L'écurie anglaise Ninja Tunes nous présente le dernier obus sonore du producteur iranien Ash Koosha. Installé à Londres après s'être fait emprisonner pour avoir donné un concert de rock dans son pays natal, cet as de l'échantillonnage maltraite, étire, découpe et déforme un tas de samples dans des compositions électroniques expérimentales et barrées, répondant pourtant à des structures rythmiques et mélodiques inspirées par la musique classique, aussi bien perse qu'occidentale.


Les expérimentations electronica d'Aphex Twin et la violence sonique du post-rock de Mogwai ne sont pas étrangères au travail du beatmaker, qui avoue aussi avoir été touché par les ambiances trip-hop de Portishead et Massive Attack. Mais davantage intéressé par la fréquence et la présence physique et visuelle du son, il va traiter son vaste répertoire d'échantillons comme un tas d'objets qu'il doit assembler et articuler dans un certain ordre, c'est alors qu'entre en jeu la rigueur acquise lors de ses classes au Conservatoire de Téhéran, histoire de donner un sens musical à cette débauche de bruits, de notes et de matières audibles.

Ce second opus intitulé I Aka I succède à GUUD paru en juin 2015 et qu'il façonna en écoutant les maîtres Vivaldi, Wagner et Chopin. L'artiste y remplaça les instruments traditionnels que sont le piano, les violons, violoncelles et cuivres par des glitchs et autres sons inconnus ou méconnaissables. A l'instar d'un alchimiste, il désassemble, mélange puis réassemble. Hip hop, rythmes jamaïcains, pop et folklores se frottent aux breakbeat, dubstep, ambient et autres musiques électroacoustiques un peu à la manière des héros du genre comme Prefuse 73 ou Fourtet. Si des titres down-tempo comme "Eluded", "Buitiful" et "Growl" s'écoutent assez facilement avec leurs mélodies plus ou moins discernables et leurs nappes de synthés atmosphériques réconfortantes, il en est tout autrement avec les ambiances post-apocalyptiques et dissonantes ou les rythmiques fragmentées, fulgurantes et saturées de "Ote", "In Line", "Fool Moon" ou "Too Many" (où l'on devine en filigrane la "Sonate au Clair de Lune" de Beethoven). On notera les influences manifestes du Moyen-Orient, qui transparaissent au travers de quelques bribes mélodiques dans "Shah", "Mudafossil" ou "Make It Fast"

Ash Koosha accouche d'un disque détonnant, un objet sonore non-identifiable qui se laisse approcher difficilement! Peut-être sa vision musicale d'un Cubisme expressionniste?

jeudi 24 mars 2016

Edyth – Agua Verde EP (Fake Music)


Edyth – Agua Verde EP (Fake Music)

Le producteur d'origine soudanaise Edyth nous présente, grâce à l'entremise du label parisien Fake Music, son second EP baptisé Agua Verde. Clairement orienté bass music et dominé par des textures électroniques planantes et entêtantes, il succède à son excellent Bare I paru l'an dernier.

Le premier single intitulé "On My Way" annonce la couleur avec sa ligne de basse massive, ses nappes de synthés vaporeuses et ses accents drum plutôt down-tempo.

"Recycled Class" nous immerge dans l'univers franchement narcoleptique du beatmaker, plus sombre et profond que l'ouverture, la lenteur du titre a quelque chose de psychédélique, impression notamment renforcée par la succession obsédante de ses 4 accords de claviers et de samples vocaux réverbérés.

Toujours au ralenti, les sonorités latines et les couleurs estivales d'"Aguaverde" sont rassurantes, un petit arpège de guitare en toile de fond évoquant vaguement les rythmes chaloupés et délicats de la bossa nova nous mène tout droit vers les plages mythiques de Copacabana ou d'Ipanema.

Avec "Costa Blanca"  nous restons sous les tropiques mais le propos d'Edyth prend des allures d'abstract hip-hop façon Dj Krush ou bien de trip-hop jazzy et nébuleux teinté d'ambient

Pour faire court, son electronica nocturne est parfaitement bien taillée pour animer une session chill-out tardive en bord de mer !
 

mercredi 17 février 2016

Around The World With… The (Hypothetical) Prophets (InFiné/Differ-Ant/Idol)


Around The World With… The (Hypothetical) Prophets (InFiné/Differ-Ant/Idol)

Paru originellement en 1982, le concept-album "Around The World With… The (Hypothetical) Prophets", œuvre oubliée de la scène new-wave hexagonale underground, est réédité aujourd'hui par InFiné, remettant en lumière l'œuvre minimaliste du pionnier des synthétiseurs Bernard Szajner (inventeur de la harpe laser). Le plasticien, scénographe et musicien français signait alors avec l'anglais Karel Beer, un projet singulier refusant tout étiquetage, où la technique du cut-up se frottait à un tas d'influences musicales allant de la synth pop à la noise en passant par l'indus, la cold-wave et le krautrock.

Parcouru de voix robotisées, de glitchs, d'annonces radio ou de bulletins météo détournés, le duo accouche d'un disque mystérieux, éphémère et anonyme (Joseph Weil et Norman D. Landing sont leurs noms d'emprunt), d'une fiction inspirée par le concert de protestation No Nukes organisé au Madison Square Garden suite à l'incident nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie.

Voulant nous faire croire à un brulot parvenu sous le manteau depuis un bloc soviétique amorçant son déclin, "Around The World With… The (Hypothetical) Prophets" donne l'illusion d'être le manifeste d'un peuple effrayé par les risques d'une catastrophe qui surgirait dans une de ses propres centrales (un trait d'humour prémonitoire puisqu'en 1986 le cœur d'un des réacteurs de Tchernobyl entrait en fusion conduisant à l'un des accidents atomiques majeurs enregistrés à ce jour).

La frontière séparant la dérision de l'engagement social et politique est mince chez nos deux bidouilleurs amateurs de synthés, de boites à rythmes et d'échantillonneurs. Alors leur opus n’est-il qu’une blague ?

Pas forcément, car le titre "Wallenberg" par exemple narre l'histoire de ce diplomate suédois accusé d'être à la solde des USA puis arrêté et envoyé par les russes au goulag alors qu'il avait sauvé un grand nombre de juif de la déportation à Auschwitz. Dans "Back To Siberia", « Dmitri, le narrateur russe, nomme tous les goulags (officiels et officieux) entre Moscou et Vladivostok et dans "Fast Food", Bernard et Karel illustrent la prolifération soudaine de la restauration rapide à Paris…

vendredi 22 janvier 2016

Goldmund – Sometimes (Western Vinyl)

Goldmund – Sometimes (Western Vinyl)

Le compositeur et multi-instrumentiste américain Keith Kenniff alias Goldmund nous présente son nouveau projet baptisé Sometimes. Ce disque tendre et touchant se compose de 17 plages ambient plutôt courtes, au cours desquelles le producteur élabore de subtiles nappes musicales postclassiques où des mélodies dépouillées et interprétées sur un piano réverbéré s'évaporent dans des brouillards électroniques aux sonorités organiques. Moins acoustique qu'une pièce de Ludovico Einaudi, Sometimes déploie cette même force évocatrice d'images. L'auditeur, happé par ces textures immatérielles, erre dans un espace aux contours flous et habité de mélancolie. Malgré que la lumière y soit faible voire quasi absente, il est guidé par quelques notes délicates suspendues comme en apesanteur et quelques emprunts sonores familiers (la pluie, un courant d'eau qui ruisselle, une brise dans les feuillages ou encore quelques échos indiscernables…). Le seul ingrédient qui pourrait s'apparenter à un élément rythmique est le bruit a demi étouffé que font les doigts de Keith en martelant les touches de son instrument, ces petits riens presque inaudibles font la qualité indéniable de ce disque d'hiver aux allures de bande-son invitant à la rêverie et au repos.
A noter l'intervention du maître japonais Ryuichi Sakamoto sur le titre A World I Give dont les premières notes nous rappellent étrangement l'illustre Love Theme de Spartacus, devenu depuis la sortie du film de Stanley Kubrick en 1960 le standard de jazz par excellence.

mercredi 16 décembre 2015

Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)


Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)

Célébrant le quarantième anniversaire du 5° album de Kaftwerk intitulé Radio-Activity, le compositeur français Franck Vigroux accompagné du pianiste anglais Matthew Bourne et de l'artiste plasticien du mouvement Antoine Schmitt nous propose Radioland, un projet annoncé comme une relecture audiovisuelle ou "une méditation" en forme d'hommage à l'œuvre des pionniers allemands de la musique électronique, paru originellement en 1975.

Entre bruissements synthétiques, bourdonnements, glitchs (Antenna), craquements, vocoder, échos, réverbes et autres FXs, les trois acolytes réinterprètent les motifs et les mélodies des titres originaux qui magnifiaient un nouvel univers sonore en formation, célébrant les ondes radiophoniques (Radioland, Airwaves, Intermission/News) et la radioactivité (Geiger Counter, Uranium, Radioactivity) dans l'ère post-nucléaire.

La formation déploie pour ce rework tout un arsenal analogique (des familles Korg, Moog et Roland) et une imagerie live (les visuels étant tous codés par Antoine et générés par ses propres programmes). L'atmosphère mélancolique et inquiétante de ce Radio-Activity Revisited frôlant parfois le trip-hop des premières heures, demeure fidèle à sa matrice (The Voice Of Energy), la modernité industrielle et technologique y est toujours illustrée de façon romantique mais cette fois-ci traitée dans "une esthétique jazz" enrichie d'une approche plus contemporaine et malgré notre époque saturée de sonorités électroniques, l'effet Kraftwerk détonne encore de par la clairvoyance de leurs innovations sonores, de leur rigueur percussive et de leurs ritournelles entêtantes.

jeudi 29 octobre 2015

Get The Blessing – Astronautilus (Naim Jazz/Modulor)


Get The Blessing – Astronautilus (Naim Jazz/Modulor)

Dédié au saxophoniste précurseur du free jazz Ornette Coleman, disparu en juin dernier à New York, Astronautilus est le 5° opus de la section rythmique de Portishead, Get The Blessing. Composé depuis ses débuts en 2000 du saxophoniste Jake Mucmurpchie, du trompettiste Pete Judge, du batteur Clive Deamer et du bassiste Jim Barr, le quartet post-jazz de Bristol nous offre 9 titres sombres aux ambiances punk tendues et électriques. Les sonorités cuivrées désarticulées, distordues et renforcées d’FX noisy sont soutenues par des lignes de basse massives et des beats tranchants et crasseux. Si l’improvisation y occupe une place importante, Astronautilus combine habilement les rythmiques marquées aux atmosphères cinématiques et embrumées, habitées de mélodies lancinantes parfois accrocheuses et d’autres fois dissonantes et complexes. Get The Blessing évolue aux frontières du jazz, se frottant à l’ambient, au post-rock, à l’electro et à la musique de film.

mardi 21 juillet 2015

Armel Dupas – Upriver (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Armel Dupas – Upriver (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le jeune pianiste nantais Armel Dupas nous offre son très intime Up River, où il résume avec élégance et nostalgie ses 10 dernières années de recherches, de tâtonnements, de découvertes et d’inspirations. Attaché aux sonorités imparfaites du Legnica (piano droit polonais) de son enfance, l’artiste y joue un jazz cinématique résolument contemporain, alimenté d’éléments et de traitements sonores électroniques subtils (orchestrés par son arrangeur Mathieu Penot) ainsi qu’imprégné d’une culture classique bien française (on pense à Erik Satie ou Maurice Ravel).

Rejoignant en 2011 la formation de la chanteuse Sandra Nkaké à l’occasion de sa tournée pour l’album Nothing For Granted, il intègre en 2014, entre autres projets, le prestigieux Sky Dancers Quintet du contrebassiste Henri Texier et de là se voit programmé dans les salles et les festivals comptant parmi les plus illustres de la sphère jazz.

Egalement très actif dans le milieu du cinéma, il compose pour Michel Gondry ou Arnaud Desplechin… Cette capacité à plonger son auditoire dans des paysages imaginaires à grand renfort d’un son minimaliste captivant s’exprime dans Up River à travers 11 pièces pour piano arborant comme le dit Texier un « jazz figuratif » gorgé d’émotions et de délicatesse. Armel nous ballade ainsi dans un espace électro-acoustique où se côtoient pop, ambient, chanson, puis jazz et musique classique bien sûr.

On remarquera dans un Aujourd’hui Il a Plu vibrant et touchant, la présence de la chanteuse Chloé Cailleton et de la saxophoniste alto Lisa Cat-Berro!

mardi 12 mai 2015

Dfalt – Dfalt (Plug Research)


Dfalt – Dfalt (Plug Research)

Le peintre, producteur et multi-instrumentiste basé à New York Jason Drake nous revient sous l’identité de Dfalt avec un premier album éponyme succédant à l’EP Black Book paru en Avril dernier sur Plug Research (Amp Live, Bilal...). Connu comme étant l'artisan du projet electro/indie-rock Cassettes Won’t Listen où il s’est notamment illustré en remixant RJD2, Daft Punk, Aesop Rock ou Morcheeba, le co-fondateur du label Daylight Curfew nous présente ici ses orientations abstract hip-hop obsédantes qu'il distille dans des atmosphères vaporeuses et embrumées.

Dès son ouverture avec A Few Began To Smoke, Dfalt nous plonge dans la bande son crépusculaire d’un film imaginaire habité des craquements analogiques d’un vieux vinyle et d’autres reflets glitchs électroniques. Les synthés lointains se déploient en nappes fantomatiques voguant à travers un paysage désertique battu par le vent. La rythmique est dépouillée, un clap et une bass drum assommante s'y enchaînent lentement dans un dub presque asséché.

Avec School, Dfalt nous accompagne en territoire trip-hop, la basse gronde, les cordes flottent et le clavier entonne une ritournelle inquiétante, le tout étant ponctué de scratchs crasseux nostalgiques de l'époque old-school, qu'il réalise grâce à sa mythique Technics 1200.

Jason a grandi au son hip hop du milieu des années 90, il cite volontiers les noms de Public Enemy, J Dilla, RZA ou DJ Premier comme piliers fondateurs de sa passion pour le beatmaking,  passion renforcée par la puissance et les possibilités de sa MPC1000, instrument aujourd'hui vintage! Aphex Twin l'a aussi largement influencé, d'où peut être son goût prononcé pour les expérimentations ambient (Arrested Silence), les rythmiques bancales (We Use To Be Broken) et les ambiances electronica sombres.

Sunrise Soldier, qui pourrait être compilé par David Visan et Claude Challe dans une version 'face B' de leurs sélections Buddha Bar, confirme comme ailleurs dans l'album que si le down-tempo est une constante chez Dfalt elle se construit d'échantillons de batterie poussiéreux et d'FXs extirpés sous le torture de ses Korg Koass Pads.

Dans Light Bright Love Letters l'ancien directeur marketing du label hip-hop underground Definitive Jux Records (Run The Jewels) inclut des tonalités big beat voire pop, dans Fist 101 il flirte avec le grime et s'acoquine à un footwork décéléré dans Plastic Jungles et Bath Tub...

Bref, Jason Drake nous ballade dans les méandres des sous-genres electronica contemporains en s'inspirant aussi bien de la bass music anglaise et du trip hop des 90's que de la scène beat expérimentale de L.A. Il s'attèle, comme dans son travail graphique, à explorer les nuances et les distinctions entre le monde analogique, physique, palpable et son équivalent digital, numérique et virtuel.

ci dessous un extrait de son EP Take datant de Janvier 2014:

 
 

mercredi 29 avril 2015

Tropics – Rapture (Innovative Leisure/Because Music)


Tropics – Rapture (Innovative Leisure/Because Music)

Le jeune producteur multi-instrumentiste et chanteur Chris Ward aka Tropics nous présente depuis Londres où il est installé depuis 2013, son second opus intitulé Rapture. Il nous immerge, dès l’ouverture du mélancolique Blame, dans une soul lente et aquatique, une complainte R&B futuriste aux sonorités chill, gorgées de réverbes et d’allusions jazz, electronica et ambient.

Entouré du guitariste Keith Vaz et du batteur Morgan Hislop, deux musiciens touche-à-tout avec qui il tourne depuis 2 ans, Tropics s’est adjoint l’expertise d’un batteur jazz nommé Gillian McLaughlin afin d’enlacer ses mélodies pop accrocheuses et raffinées avec des textures instrumentales sensuelles rondement construites.

Si son précédent Parodia Flare (2007) posait les jalons d’une musicalité et d‘une écriture à fleure de peau, sensible aux ambiances shoegazing et glo-fi, il manquait de clarté et Ward de confiance en lui. Les scènes écumées aux quatre coins du Méxique, des US et de l’Europe l’ont sans doute conforté, sa voix délicate, cristalline et terriblement envoutante est devenue la clé de voûte de ses compositions, touchant parfois du bout des mots celle de Sade, Maxwell ou même George Michael !

S’il se dit influencé par les Beach Boys, Arthur Russell et Max Roach, sa musique nous rappelle plutôt les travaux de Caribou et James Blake. Désormais aussi bien à l’aise aux claviers et samplers qu’au micro, il élabore un timbre qui se rapproche des harmonies vocales éthérées déployées chez ses confrères d’Innovative Leisure, notamment de Rhye et Nosaj Thing.

L’intime Rapture nous expose, au fil de ses 11 ballades mélancoliques, l’amour de son auteur pour la littérature américaine - avec par exemple un clin d’œil à Francis Scott Fitzgerald dans le titre Gloria (personnage central du roman « Les Heureux et les Damnés ») - mais surtout le tumulte d’une relation passionnelle qui a mal tournée. Chris Ward les a composées chez lui, seul devant son piano, puis arrangées en studio mettant en avant, avec le concours d’FX et de beats électroniques, la fragilité et la friabilité du sentiment amoureux.

En bref, Tropics nous gratifie d’un disque touchant et vibrant, efficace dès la première écoute !