Tropics – Rapture (Innovative Leisure/Because Music)
Le jeune producteur multi-instrumentiste et chanteur Chris Ward aka Tropics nous présente depuis Londres où il est installé depuis
2013, son second opus intitulé Rapture.
Il nous immerge, dès l’ouverture du mélancolique Blame, dans une soul lente
et aquatique, une complainte R&B
futuriste aux sonorités chill, gorgées de réverbes et
d’allusions jazz, electronica et ambient.
Entouré du guitariste Keith
Vaz et du batteur Morgan Hislop,
deux musiciens touche-à-tout avec
qui il tourne depuis 2 ans, Tropics s’est
adjoint l’expertise d’un batteur jazz nommé Gillian McLaughlin afin d’enlacer ses mélodies pop accrocheuses et raffinées avec des textures
instrumentales sensuelles rondement construites.
Si son précédent Parodia Flare (2007) posait les jalons
d’une musicalité et d‘une écriture à fleure de peau, sensible aux ambiances shoegazing et glo-fi, il manquait de clarté et Ward de confiance en lui. Les scènes écumées aux quatre coins du
Méxique, des US et de l’Europe l’ont sans doute conforté, sa voix délicate, cristalline et terriblement envoutante est
devenue la clé de voûte de ses compositions, touchant parfois du bout des mots
celle de Sade, Maxwell ou même George Michael !
S’il se dit influencé par les Beach Boys, Arthur Russell et
Max Roach, sa musique nous rappelle plutôt les travaux de Caribou et James Blake. Désormais
aussi bien à l’aise aux claviers et samplers qu’au micro, il élabore un timbre
qui se rapproche des harmonies vocales éthérées déployées chez ses confrères d’Innovative Leisure, notamment de Rhye et Nosaj Thing.
L’intime Rapture nous
expose, au fil de ses 11 ballades mélancoliques,
l’amour de son auteur pour la littérature américaine - avec par exemple un clin
d’œil à Francis Scott Fitzgerald dans
le titre Gloria (personnage central
du roman « Les Heureux et les Damnés ») - mais surtout le tumulte d’une
relation passionnelle qui a mal tournée. Chris
Ward les a composées chez lui, seul devant son piano, puis arrangées en
studio mettant en avant, avec le concours d’FX et de beats électroniques, la
fragilité et la friabilité du sentiment amoureux.
En bref, Tropics
nous gratifie d’un disque touchant et vibrant, efficace dès la première écoute !
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