Cassandra
Wilson - Coming Forth By Day

L’exercice n’a rien d’original, mais c’est la manière avec
laquelle la chanteuse native de Jackson dans le Mississippi a approché l’œuvre
de Lady Day qui fait de ce projet anticonformiste un disque
remarquable, bien éloigné du pathos mimétique auquel d’autres nous ont habitués.
Sa voix de contralto, son timbre profond et rauque apporte
une dimension toute particulière à cette célébration
audacieuse. Réactualisant des textes forts, elle laisse son égo de côté pour
revenir à la source-même de leur inspiration.
Cassandra sort des
sentiers balisés du jazz pur et
nous emmène dans un hommage qui n’est pas un vulgaire plagiat ne voulant
séduire que notre ouïe. Les standards deviennent méconnaissables, ils s’épaississent
et s’emplissent d’obscurité, de mélancolie, notamment grâce à l’empreinte impétueuse
et vibrante du producteur anglais Nick
Launey (Nick Cave, Arcade Fire, Yeah Yeah Yeahs, …), aux textures psyché-rock
des Bad Seeds (musiciens de Nick
Cave), aux sonorités blues du guitariste/producteur T Bone Burnett (Diana Kall, Elton John, Bob Dylan…) et aux
arrangements subtils pour cordes de Van
Dicke Parks (U2, Ry Cooder…).
Avec ses ballades aux
ambiances romantiques, orchestrales, tragiques, intimistes, nostalgiques ou
parfois même angoissantes Coming Forth
By Day, nous fait (re)découvrir presque 60 ans après sa disparition le répertoire
de la sulfureuse dame au camélia, tantôt paré de nuances folk psychédéliques ou
blues sensuelles, tantôt d’éclats pop
symphoniques ou jazz cinématiques.
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