Illum
Sphere – Ghosts Of Then And Now (Ninja Tune)
Ryan Hunn, alias Illum Sphere, est un Dj/producteur
anglais issu de la scène électronique de Manchester. Remarqué pour ses mixes
inattendus et hétéroclites ainsi que pour ses remixes inspirés et atypiques (notamment pour Radiohead), le musicien publie son premier long format chez Ninja Tune intitulé Ghosts Of Then And Now. Influencé par les
courants musicaux basés sur les sonorités glitch,
drum & bass et ambient, Illum Sphere déploie une identité electronica singulière transformant ses triturations et explorations
sonores en de subtiles atmosphères tantôt cinématiques et aériennes, tantôt
bouillonnantes et entraînantes. Toutes ses textures sonores sont habillées de
synthés enivrants, de voix fantomatiques enchanteresses (celles de ShadowBox et de Mai Nestor), de cordes majestueuses et de mélodies planantes. Aux
confluences du chill (« Liquesce »), de la house (« Near The End » et ses accents jazzy), du dubstep (« Lights Out/In Shinjuku »), de la jungle (« At Night »
magique !), de l’abstract hip-hop
(« Ra_light ») voire du R&B (« The Road » ou le sublime « Love Theme From Foreverness »), Ryan Humm nous livre un disque impressionnant et intelligent au groove envoutant et hypnotique…
Un délicieux parfum de Blaxploitation se dégage de ce titre somptueux et touchant publié par le label parisien PadBleM. Très influencé par le son soul des années 70, "For Real" rappelle les sonorités feutrées et sensuelles d'une époque où Curtis Mayfield sortait la BO culte du film Superfly.
Kanyor est un guitariste/chanteur originaire de la région Île de France, en choisissant la voix d'ange du mannequin Nicolas Ly (aux intonations proches d'un Jeff Buckley), il signe un véritable bijou empli de nostalgie et de mélancolie. Ses accents jazzy, sublimés par les cuivres, la contrebasse, les balais du batteur et la guitare Hagstrom, nous comblent d'une émotion rare...
Just Friends (Nicolas Jaar ft Sasha Spielberg) - Dont Tell Me
Issue de la collaboration du Dj/producteur new-yorkais Nicolas Jaar et de l'actrice/chanteuse Sasha Spielberg (fille de...), l'entité Just Friend nous propose une nouvelle pépite R&B mâtinée d'electronica intitulée "Don't Tell Me". On y retrouve la délicate et sensuelle Sasha chantant sur une production finement ciselée par un Nicolas passé maître en la matière. Entre ses beats ouatés et sa rythmique de guitare au groove assassin, le titre racole en progressant lentement vers une deep-house à la ligne de basse aguichante et hypnotique.
Une merveille....!
Après s’être aventuré dans divers projets collaboratifs
(Quantic Soul Orchestra, Ondatropica, The Combo Barbario ou encore Quantic
& Alice Russell, …), c’est la première fois depuis son dernier An Announcement to Answer paru en
2006 que Will Holland réapparaît
sous son alias Quantic. Installé durant
7 années entre Cali et Bogota en Colombie, il s’est imprégné des rythmes afro-caribéens
et s’est immergé dans l’héritage de la culture bantou.
Nous parlions il y a peu du premier single de ce nouvel opus
intitulé Magnetica et de la bonne
surprise que nous avions eu à retrouver dans ce « Duvido » hypnotique les penchants électro de Quantic.
Alimenté d’une bonne dose de currulao colombien
et de kuduro angolais, on découvrait
la chanteuse Pongo Love inondant ce titre d’une prestation vocale endiablée et
tranchante. Il est fort agréable de constater que tout Magnetica est basé sur ce principe qui fit la renommée du
producteur : un ingénieux mélange
de beats et de synthés savamment orchestrés avec des sonorités traditionnelles
issues du highlife nigérian, du merengue angolais ou du marimba colombien.
Alice Russell,
héroïne soul du label TruToughts, le
chanteur jamaïcain Shinehead, la chanteuse
colombienne Nidia Gongora, le groupe
ethio-soul de Sidney Dereb The
Ambassador, l’actrice et chanteuse brésilenne Thelma De Freitas et Anibal
Velasquez, chanteur et accordéoniste colombien, alimentent eux aussi avec
leurs spécifiés un album résolument
tourné vers les Suds, où les folklores se perpétuent et s’actualisent en s’orientant
vers le dancefloors, sous les doigts experts du touche-à-tout anglais.
Son Palenque – Afro Colombian Sound Modernizers (Palenque
Records/Vampisoul)
Son Palenque est
une formation afro-colombienne emblématique des années 80, fondée tout près de
Carthagène (citée portuaire ouverte sur la mer des Caraïbes au nord de la
Colombie) par le chanteur et compositeur
Justo Valdez. Lui et ses 6 musiciens sont issus d’un petit village nommé San Basilio de Palenque, renommé pour
sa langue et sa culture afro-hispanique unique dans le monde.
Deux labels spécialisés dans la réédition d’artistes
légendaires de la culture afro-latine, le franco-colombien Palenque Records et l’espagnol Vampisoul
sont à l’origine d’une première compilation de Son Palenque rassemblant 20 de leurs pépites exprimant le métissage des folklores d’Afrique centrale
et de la région bantoue (Congo, Angola, Cameroun) ainsi que colombiens (situés à l’intersection des traditions amérindiennes,
espagnoles et africaines. Rumba congolaise, cumbia, chalupa, bullerengue,
lumlalu, champeta criolla et autres rythmes hérités en partie des esclaves sont
mixés avec des arrangements modernes et
psychédéliques.
Si les années 90 et 2000 furent compliquées pour la
formation, le disque Ma Kamajan Ri Musika Ri Palengue marqua son grand retour en
2012 avec une tournée européenne triomphante. 30 ans après leurs débuts, Justo entouré du chanteur Panfilo Valdez et des percussionnistes Enrique Tejedor, Lucio Torres, Tomas Valdez,
Gustavo Alvarez et Alfredo Olmos réaffirment leurs statuts
de pionniers et de rénovateurs du son afro-colombien !
Son Palenque – Afro Colombian
Sound Modernizers est la meilleure des approches pour découvrir ou
redécouvrir cette musique vivante et festive.
Le label
londonien Soundway Records s’est spécialisé dans les rééditions de raretés d’Afrique de l’Ouest,
d’Amérique latine et même d’Asie, il se croise dans les bacs de son patron/DJ Miles Cleret des galettes afro-jazz,
afro-funk, afro-beat, latin jazz et autres pépites world !
Depuis deux ans, le label s’oriente aussi vers de jeunes productions prometteuses, la tête chercheuse est ainsi allée dénicher le projet afro funkIbibio Sound Machine, mené par la chanteuse anglo-nigériane Eno Willams.
Le Nigéria est dans les années 70-80 l’autre pays du funk et
du disco, des noms comme Mixed Grill ou Murphy Williams s’inspirent alors des
James Brown et autres Chic, y intégrant quelques accents locaux d’afro beat, de
juju ou de highlife… Cleret sortait d’ailleurs en 2008 une compilation dédiée à
ces sons : Nigeria Disco Funk
Special : The Sound Of The Underground Lagos Dancefloor .
Ibibio Sound Machine
confronte l’Afrique traditionnelle du peuple Ibibio à celle bouillonnante des
70’s, rajoutant au gré de sa vision contemporaine des éléments électro soul
psychédéliques, post punk, disco et parfois même gospel.
Eno s’est
inspirée des histoires que sa mère lui contait dans son enfance et a tenté,
avec ses trois producteurs, de bâtir une identité musicale plurielle et
positive que le guitariste ghanéen
Alfred ‘Kari’ Bannerman et le percussionniste brésilien Anselmo Netto ont parfait avec leurs
sonorités respectives.
Ce métissage miraculeux
a été plébiscité lors de la dernière édition des Trans Musicales de Rennes en décembre dernier, la chanteuse était
alors entourée de huit musiciens parmi lesquels on retrouvait ses trois fidèles
acolytes : le saxophoniste australien Max
Grunhard, les français Léon Brichard
bassiste Plan B et Benjamin Bouton
batteur de Dajla et Tribeqa.
La formation montpelliéraine bardée de cuivres et d’accents éthio-jazz hérités de l’immense Mulatu
Astatké publie son premier opus intitulé Araray.
Si les mélodies enivrantes gorgées de sonorités
orientales et les rythmiques envoutantes marquées d’une ligne de basse funky évoquent le groove hypnotique de l’Abyssinie des
années 70, Ethioda offre une vision
singulière et actualisée de cette musique d’improvisation. Arrangé avec quelques ingrédients reggae et psyché-jazz,
le son du sextet invite à la danse ou plutôt à la transe ! Le compositeur Daniel Moreau, aux claviers, a su
réunir une formation solide, avec à la basse Romain Delorme, Armel
Courrée aux saxophones alto et baryton, Pascal Bouvier au trombone, Julien
Grégoire à la batterie et Baptiste
Clerc à la guitare. Ethioda
vient rejoindre les parisiens d’Akalé Wubé comme les dignes représentants
français de cet « Ethiopian Jazz
Groove » (du nom de leur EP paru en mars 2011). Un premier extrait
intitulé « En Plein Dans Le
Nil » tourne déjà sur la toile tandis que le groupe commence à se
produire en live (invitant parfois le flutiste Magic Malik) pour la promo de
leur disque dont la sortie est prévue le 27 Mars !
Fred Wesley
& The New JB’s le 11/03/2014 Salle Grappelli Nice
Le 11 Mars dernier s’est tenu à la salle Grappelli du Cedac
de Cimiez un concert exceptionnel placé sous le signe du funk, celui de Fred Wesley & the New JB’s.
20h30, l’imposant bassiste Dwayne Dolphin entre en scène et le suivent l’excellent Bruce Cox à la batterie, l’efficace Reggie Ward à la guitare, le virtuose Peter Madsen aux claviers et enfin la
section cuivre, avec un saxophoniste aux allures du John Coffey de La Ligne Verte (dont le nom m’échappe mais
qui n’est ni Ernie Fields Jr, ni Pee Wee Ellis), accompagné du trompettiste Gary Winters, rayonnant et tout sourire,
puis de la légende, l’immense Fred
Wesley au trombone.
La formation a ouvert les hostilités avec une interprétation
à couper le souffle du succès d’Herbie Hancock de 1973 « Chameleon », se sont ensuite enchaînés les titres phares
du répertoire des JB’s que Papi Wesley a coécrit avec The Godfather Of Funk James Brown, dont « Damn Right I’m Somebody » de 1974 ou « Pass The Peas » de 1972. En
dehors du ton funky que l’artiste a toujours mâtiné d’éléments jazz, ce qui a
le plus capté l’attention du public c’est sans aucun doute la complicité et la
joie de vivre qui s’affichait sur scène, le chef d’orchestre plaisantait et taquinait
ses musiciens qui répondaient par des clins d’œil ou bien des éclats de rire. L’auditoire
n’est pas resté longtemps assis et lorsque le mythique « House Party » a résonné dans la petite salle Grappelli
ce fut l’embrasement !
Les superlatifs manquent pour décrire l’ambiance et l’énergie
qu’ont su créer Fred Wesley et ses New JB’s, ils nous prouvent que la
musique est atemporelle !
« Feras
Míticas » est le second opus de Garotas
Suecas, quintet brésilien fondé en 2005 et ancré à Sao Paulo.
Si « Escaldante
Banda » fut pensé et construit sur la route au gré de leurs
prestations live, ce dernier plus abouti dégage davantage de maturité. Moins
festif, « Feras Misticas »
est emprunt d’un son rock brésilien
mâtiné d’accents psychédéliques 60’s à la Mutantes et d’une soul aux sonorités vintage inspirée
du maître disparu, Tim Maia. Quelques
éléments electro et hip-hop viennent ponctuer une production cuisinée aux
petits oignons par l’anglais Nick
Graham-Smith. Nostalgique, intimiste, mélancolique et attachant, « Feras Miticas » participe
à cette tendance de la nouvelle scène alternative brésilienne à nous replonger dans
les 70’s, le Brésil était alors largement influencé par les courants musicaux
de leurs voisins nord-américains.
La banda se
compose du chanteur Guilherme Saldanha,
du guitariste Tomaz Paoliello, de la
claviériste Irina Bertolucci, du bassiste Fernando
Freire et du batteur Antonio
Paoliello. Ils sont rejoints pour l’occasion de Paulo Miklos, voix du célèbre groupe rock Titàs.
Un disque à découvrir en premier lieu avec « Bucolismo », une ballade
soul langoureuse et aérienne, suivi du magique « Pode Acontecer » et la voix enivrante d’Irina…
Lake Street
Dive – Bad Self Portraits (Signature Sounds/Differ-ant)
Nos 4 américains originaires de Boston et actuellement
installés à Brooklyn nous présentent leur troisième opus intitulé « Bad Self Portraits » où se mêlent entre autres
influences, la soul et le rock des années 60 et 70, les sonorités pop des 90’s et un soupçon de country. Ils mettent de côté les accents
jazzy présents sur leurs deux premiers efforts, faisant quelques clins d’œil au
blues et au gospel.
Lake Street Dive se
compose de la chanteuse Rachael Price,
du trompettiste/guitariste Mike
« McDuck » Olson, de la contrebassiste Bridget Kearney et du batteur Mike
Calabrese. Ils se sont rencontrés au Conservatoire de la Nouvelle
Angleterre à Boston en 2004.
Leur passion commune pour la soul de la Motown, le R&B de
Stax, le rock british des Beatles et le blugrass sudiste teinté de swing, accouche
en 2012 à l’occasion de la sortie de leur EP « Fun Machine » d’une sublime reprise jazz unplugged de « I Want You Back » des
Jackson 5, interprétée en public dans une rue de Brighton dans le
Massachusetts. 1 500 000 vues
sur Youtube plus tard, la magie demeure et la reconnaissance est au
rendez-vous, grâce notamment à leur participation en 2013 à la BO du film
« Inside Llewyn Davis » des frères Coen.
La voix de Rachael
Price est puissante et racée, son timbre se rapproche ici d’une Norah Jones
et là d’une Amy Winehouse. La jeune chanteuse est capable de briller sur un « Bad Self Portrait » punchy
aux saveurs soul/blues vintage et de
nous attendrir avec la douceur d’un « Better
Than » en forme de ballade
country mielleuse.
Avis aux amateurs de chansons pop sauce barbecue !
DopeGems a eu
l’idée de rejouer en live un funk
instrumental inspiré des 70’set de
la Blaxplotation que les Djs ou rappeurs old school et gangsta se sont
arrachés dans les années 90. Jusqu’à présent cet habile mélange de jazz et de soul se dealait sur vinyles ou cassettes…
Désormais ce quintet dirigé par le batteur et arrangeur Slikk Tim propulse cette musique devenue collector sur scène, à
grand renfort de vibraphone, guitares et claviers vintage. Semblant avoir été
choisi pour la BO d’un film de Tarantino, Necksnappin
nous plonge dans une atmosphère
sensuelle où le groove sucré et
la rondeur des lignes de basse
rappellent les courbes généreuses et magnifiques d’une Pam Grier
éternelle !
On les écoute ci-dessous dans une interprétation de "4 Minutes Of Truth" (ne figurant pas sur cet album)
Thug Entrancer
– Death After Life (Sofware Recordings)
À classer dans la rubrique Experimentalou Undergroundde l’étagère IDM (Intelligent Dance Music) de votre discothèque, cet opus semble
être brodé d’arpèges analogiques de Korg
MS20 et de triturations électroniques
bruitistes posés sur des enchaînements
progressifs de beats façonnés grâce à la légendaire TR-808, le tout prêtant
bien sûr allégeance au footwork, au Juke et autre sous genres acid house d’un Chicago des années 80 en
pleine ébullition (écouter les titres « Death
After Life V » et « Death
After Life VIII »).
C’est avec maestria que Ryan
McRyhew aka Thug Entrancer élabore quasiment
à la volée cet objet musical difficilement identifiable qui, malgré
ses abords rugueux et sombres, possède un énorme
potentiel dancefloor, affichant sur certaines plages comme « Death After Life VI » un groove lent mais saisissant et entraînant.
Thug Entrancer produit
donc un disque lourd et racé mais loin d’être indigeste, il retrace l’histoire
de la dance music made in Chicago
avec un petit supplément d’âme non négligeable !
Ancré à Brooklyn, le Dj/producteur slovène Gramatik nous présente son nouvel opus
baptisé « The Age Of Reason ».
Succédant à « #digitalfreedom »
et ses sonorités électroniques décoiffantes, il semble bien que l’artiste,
pourtant adepte d’un hip-hop instrumental cool, gorgé d’accents funk, jazz et soul
(« Beatz & Pieces Vol.1 »),
ait reçu de plein fouet la vague électrisante du dubstep. Nous ayant surpris avec « Expedition 44 », plutôt orienté house et minimal tech, c’est
avec davantage de maturité qu’il revient, parvenant avec ce dernier projet à
faire le lien entre ses premières amours, à savoir la black music, le beatmaking etle son live, et la puissance des beats
electro, des synthés ravageurs
et des lignes de basses décapantes.
Le tout est rehaussé d’une énergie blues/rock
plus que bienvenue, avec l’omni présence
des guitares électriques d’Eric
Krasno et d’Eskobars. Le
producteur new-yorkais inaugure un nouveau style nommé "Bluestep".
Un véritable obus lancé sur le dancefloor !
Gramatik est un
fervent défenseur de la liberté de production et d’accès à la musique, il
déclare d’ailleurs « freeing music
by making music free ». « The
Age Of Reason » est ainsi librement téléchargeable sur les plateformes SoundCloud et Bit Torrent Bundles !
Anthony Joseph
est originaire de Trinidad et vit en Grande-Bretagne depuis la fin des années
80. Poète, nouvelliste et musicien engagé, il fut très tôt touché par l’enseignement
de l’église Baptiste, les rythmes caribéens, le jazz et le Surréalisme. Après
le succès de son précédent « Rubber
Orchestras » paru en 2011, le londonien nous revient avec un cinquième
album studio élaboré en collaboration avec l’immense bassiste, chanteuse et
productrice Meshell Ndegeocello. « Time » fut enregistré à
Paris en à peine cinq jours et transpire d’admiration que l’artiste voue à son
père spirituel Gil Scott Heron
disparu il y a peu. En effet le slameur
y fait la part belle aux mots, à leur force et à leur impact plutôt qu’à leur
accord à la mélodie. Meshell
distille quant à elle des arrangements
classieux teintés d’accents jazzy, de hip-hop,
de rock, d’afro beat, de soul et de
funk.
La légende de la Drum & Bass des années 90 et 2000, Peshay, nous revient avec un nouvel EP
extrait de son dernier album « Generations »
paru sur le label Tru Thoughts. « Vanguard EP » nous présente
trois nouveaux titres aux sonorités bien éloignées de ses productions
précédentes. « Generation », « Vanguard »and « Bronx
Life » nous montrent un aperçu des nouvelles directions qu’emprunte
le Dj/producteur anglais, il oriente son répertoire
électro vers les contrées soul, funk, jazz et down tempo.
Susheela
Raman – Queen Between (World Village/Harmonia Mundi)
La chanteuse et compositrice anglaise d’origine indienne
publie son dernier opus intitulé « Queen
Between ». S’inspirant autant de la pop anglo-saxonne que de la musique
soufi et hindou, Susheela Raman
nous plonge dans son univers méditatif et charnel, alliant l’intensité des traditions musicales qawwali, baul et tamoul aux sonorités folk,
rock et psychédéliques. Sa voix
puissante et envoûtante nous accompagne sur les terres du Rajasthan, du Pakistan
et de l’Inde, épaulée par des musiciens et chanteurs traditionnels virtuoses. Le
producteur Sam Mills demeure une
fois de plus à ses côtés avec un autre habitué de marque, le violoncelliste de
Bumcello, Vincent Segall.
MLCD – The Smoke
Behind The Sound (At(h)ome/Wagram)
Le quintet belge
nous présente son dernier opus intitulé « The
Smoke Behind The Sound ». Véritable immersion dans son univers indie rock racé et subtil, la
formation ancrée à Liège nous revient avec des sonorités plus analogiques et des arrangements plus classiques. Les orchestrations symphoniques de
leur précédent « The Tragic Tale Of
A Genuis » laissent place aux synthès
vintage et aux ambiances pop oniriques
et nocturnes. My Little Cheap Dictaphone
(MLCD) alterne les tonalités, passant d’une douceur intimiste à une mélancolie
acidulée, le tout agrémenté de nuances psychédéliques et aériennes. Les rythmiques y
sont tantôt lentes et délicates tantôt vives et percussives… À noter que l’album
fut en partie enregistré à Abbey Road,
sous la houlette du producteur Luuk Cox !
Orquestra
Imperial – Fazendo As Pazes Com o Swing (Mais Um Discos/Differ-Ant)
Véritable merveille brésilienne, “Fazendo As Pazes Com o Swing” est un de ces disques rares et
précieux qui parviennent à mêler à la
perfection folklore et modernité d’un pays plein de contradictions. À l’heure
où seules les basses écrasantes du hip-hop hybride de Carol Conka parviennent à
traverser l’atlantique, il est bon de tenir entre ses oreilles les sonorités enivrantes
et délicates de la samba de gafieramatinée de MPB, de salsa, de boléro et d’influences
tropicalo-psychédéliques des 70’s. Le projet carioca, baptisé Orquestra Imperial par le claviériste/bassiste
Kassin (producteur de Vanessa Da
Mata) et le compositeur/percussionniste
Berna Ceppas, en est à son second essai et réunit une fois de plus une pléiade
d’artistes prestigieux dont Moreno
Veloso, Nina Becker, Thalmas Freitas, Wilson Das Neves…