Affichage des articles dont le libellé est Trip-Hop. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Trip-Hop. Afficher tous les articles

jeudi 24 mars 2016

Edyth – Agua Verde EP (Fake Music)


Edyth – Agua Verde EP (Fake Music)

Le producteur d'origine soudanaise Edyth nous présente, grâce à l'entremise du label parisien Fake Music, son second EP baptisé Agua Verde. Clairement orienté bass music et dominé par des textures électroniques planantes et entêtantes, il succède à son excellent Bare I paru l'an dernier.

Le premier single intitulé "On My Way" annonce la couleur avec sa ligne de basse massive, ses nappes de synthés vaporeuses et ses accents drum plutôt down-tempo.

"Recycled Class" nous immerge dans l'univers franchement narcoleptique du beatmaker, plus sombre et profond que l'ouverture, la lenteur du titre a quelque chose de psychédélique, impression notamment renforcée par la succession obsédante de ses 4 accords de claviers et de samples vocaux réverbérés.

Toujours au ralenti, les sonorités latines et les couleurs estivales d'"Aguaverde" sont rassurantes, un petit arpège de guitare en toile de fond évoquant vaguement les rythmes chaloupés et délicats de la bossa nova nous mène tout droit vers les plages mythiques de Copacabana ou d'Ipanema.

Avec "Costa Blanca"  nous restons sous les tropiques mais le propos d'Edyth prend des allures d'abstract hip-hop façon Dj Krush ou bien de trip-hop jazzy et nébuleux teinté d'ambient

Pour faire court, son electronica nocturne est parfaitement bien taillée pour animer une session chill-out tardive en bord de mer !
 

vendredi 19 février 2016

Grand Pianoramax – Soundwave (Mental Groove Records/La Baleine)


Grand Pianoramax – Soundwave (Mental Groove Records/La Baleine)

Je découvrais le projet Grand Pianoramax lors de la sortie de son précédent Till There's Nothing Left 
chez Obliqsound, le trio mené par le claviériste genevois Léo Tardin publiait alors son 4° opus post-jazz fusionnant les sonorités trip-hop, art-rock et hip-hop. Dans ce nouvel effort plus lumineux et décontracté, baptisé Soundwave, le virtuose des claviers (Fender Rhodes, synthés analogiques) a voulu restituer le groove, l'énergie et la fraîcheur du live, semant ici et là quelques séduisants reflets 70's hérités des expérimentations jazz/funk d'Herbie Hancock ou de George Duke. Produit par le puissant batteur Dom Burkhalter et enregistré dans son studio zurichois, l'album se joue des codes et affiche dorénavant un lyrisme moins sombre, moins lisse et plus accessible… Une nouvelle approche un brin pop en somme, assurément plus « moelleuse et dansante » ! "No Doubt" résume assez bien cette nouvelle direction entreprise par le groupe avec son côté disco monté sur une rythmique inhabituelle à 7 temps. Le spoken-word de l'américain Black Craker se calle à merveille sur ces instrus sophistiquées hybrides, imposant son flow unique et vénéneux au sein de ce Cerbère suisse conçu voilà plus de 10 ans.




vendredi 15 janvier 2016

Joce Mienniel – Tilt (Drugstore Malone)


Joce Mienniel – Tilt (Drugstore Malone)

Parcouru d'ambiances trip-hop cinématiques aux reflets rock psyché, le dernier opus du flutiste Jocelyn Mienniel hypnotise l'auditeur, lui faisant arpenter un paysage urbain poussiéreux semé de larsens et de distorsions. Les textures de Tilt sont pesantes, sombres et saturées, Joce les tisse avec le concours du batteur et maître des FXs Sébastien Brun, du guitariste aux sonorités lancinantes Guillaume Magne et du claviériste Vincent Lafont. Les nappes de Fender Rhodes, lacérées par les accords tranchants de la guitare électrique, forment la toile de fond en lambeaux d'un disque abrasif, rythmé par des coups martelés quasi mécaniquement sur une batterie tapageuse. L'album se compose d'une ouverture, de 3 suites à 3 mouvements et d'un épilogue. S'y enchaînent des pièces électrisantes dessinant les contours d'un rock progressif se dévoilant au ralenti. Le charmeur de serpent explore les possibilités insondées et insoupçonnées de sa flute traversière, modulant son souffle ou écorchant ses notes avec quelques effets spéciaux.

mercredi 16 décembre 2015

Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)


Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)

Célébrant le quarantième anniversaire du 5° album de Kaftwerk intitulé Radio-Activity, le compositeur français Franck Vigroux accompagné du pianiste anglais Matthew Bourne et de l'artiste plasticien du mouvement Antoine Schmitt nous propose Radioland, un projet annoncé comme une relecture audiovisuelle ou "une méditation" en forme d'hommage à l'œuvre des pionniers allemands de la musique électronique, paru originellement en 1975.

Entre bruissements synthétiques, bourdonnements, glitchs (Antenna), craquements, vocoder, échos, réverbes et autres FXs, les trois acolytes réinterprètent les motifs et les mélodies des titres originaux qui magnifiaient un nouvel univers sonore en formation, célébrant les ondes radiophoniques (Radioland, Airwaves, Intermission/News) et la radioactivité (Geiger Counter, Uranium, Radioactivity) dans l'ère post-nucléaire.

La formation déploie pour ce rework tout un arsenal analogique (des familles Korg, Moog et Roland) et une imagerie live (les visuels étant tous codés par Antoine et générés par ses propres programmes). L'atmosphère mélancolique et inquiétante de ce Radio-Activity Revisited frôlant parfois le trip-hop des premières heures, demeure fidèle à sa matrice (The Voice Of Energy), la modernité industrielle et technologique y est toujours illustrée de façon romantique mais cette fois-ci traitée dans "une esthétique jazz" enrichie d'une approche plus contemporaine et malgré notre époque saturée de sonorités électroniques, l'effet Kraftwerk détonne encore de par la clairvoyance de leurs innovations sonores, de leur rigueur percussive et de leurs ritournelles entêtantes.

mercredi 27 mai 2015

Francesca Belmonte – Anima (False Idols/!K7)


Francesca Belmonte – Anima (False Idols/!K7)

La sublime Francesca Belmonte collabore avec Tricky depuis maintenant plusieurs années (2009), ce dernier ne tarit d’ailleurs pas d’éloge à l’égard de sa protégée, première signature de son label False Idols. Le disque Anima nous dévoile une artiste qui se décrit elle même comme une chanteuse de blues alternatif, elle cite volontiers les figures emblématiques de Billie Holiday et Patti Smith comme influences majeures. La jeune anglaise mêle avec sensualité et élégance des sonorités pop, R&B, soul et électronica sans jamais trop quitter la pénombre qui habite ses mélodies hypnotiques. On devine ça et là, au gré de quelques rythmiques aux accents trip-hop l’empreinte laissée par son mentor, mais la variété des pistes esthétiques explorées dans le projet attestent d’une identité propre qui s’émancipe vers un ailleurs moins underground et plus accessible.

Si l’arpège à la guitare électrique de l’Intro évoque immanquablement le monument soul immortalisé par Otis Redding, I’ve Been Loving You Too Long, Hidding In The Rushes nous plongent dans les méandres d’une obscurité rythmée par des cuivres angoissants et une saccade R&B pesante dont le producteur Timbaland a le secret de fabrication (je pense notamment à son tube Give It To Me avec Nelly Furtado).

Le premier single Stole et son instrumentation construite d’échantillons analogiques bruitistes est à mon goût la perle de cet effort, Francesca y déploie un flow nonchalant et vibrant, sonnant comme la rencontre parfaite de Mike Skinner (The Streets) et Patti Smith, le trip-hop fricote avec les incantations roots, folk et blues, comme extraites d’un chant spirituel indien… C’est hybride, profond et prenant !

Keep Moving et Lying On The Moon nous ramènent sur les sentiers balisés d’une bass music matinée de glitch, de break beat et de R&B, des bourdonnements (musique drone) nous rappellent que nous sommes bien en territoire britannique… Les atmosphères y sont sombres voire assomantes, Tricky en personne toujours aussi envoutant y intervient en guest, susurrant son texte au côté de la voix cristalline et éthérée de la jeune femme.

Dès l’ouverture de Joker, c’est un changement complet de décors qui s’opère, Francesca nous maintient toujours en haleine dans sa sphère trip-hop mais nous bascule dans son hémisphère sud, plus chaud, lumineux et léger, où l’on retrouve les reflets jazzy de l’autre groupe historique de Bristol, Portishead.

Les ambiances enfumées de Massive Attack resurgissent dans Strange Beat, avec sa ligne de basse obsédante tandis que Brothers & Sisters nous immerge dans l’italo disco des Chromatics.

Anima se poursuit avec les délicieuses ballades Come Talk et Your Sons, le titre electro pop Daisy, le langoureux Driving, l’anguleux Fast et l’atmosphérique Are you avec sa rythmique jungle ralentie et étouffée…

Bref, en 15 titres riches et variés, Francesca Belmonte nous dépeint son petit monde musical polymorphe alimenté entre autre par le génie de son producteur Tricky, qui est actuellement en studio à Berlin pour l’enregistrement de son prochain disque en collaboration avec son ami d’enfance et partenaire dans le projet Wild Bunch, Dj Milo.


mardi 12 mai 2015

Dfalt – Dfalt (Plug Research)


Dfalt – Dfalt (Plug Research)

Le peintre, producteur et multi-instrumentiste basé à New York Jason Drake nous revient sous l’identité de Dfalt avec un premier album éponyme succédant à l’EP Black Book paru en Avril dernier sur Plug Research (Amp Live, Bilal...). Connu comme étant l'artisan du projet electro/indie-rock Cassettes Won’t Listen où il s’est notamment illustré en remixant RJD2, Daft Punk, Aesop Rock ou Morcheeba, le co-fondateur du label Daylight Curfew nous présente ici ses orientations abstract hip-hop obsédantes qu'il distille dans des atmosphères vaporeuses et embrumées.

Dès son ouverture avec A Few Began To Smoke, Dfalt nous plonge dans la bande son crépusculaire d’un film imaginaire habité des craquements analogiques d’un vieux vinyle et d’autres reflets glitchs électroniques. Les synthés lointains se déploient en nappes fantomatiques voguant à travers un paysage désertique battu par le vent. La rythmique est dépouillée, un clap et une bass drum assommante s'y enchaînent lentement dans un dub presque asséché.

Avec School, Dfalt nous accompagne en territoire trip-hop, la basse gronde, les cordes flottent et le clavier entonne une ritournelle inquiétante, le tout étant ponctué de scratchs crasseux nostalgiques de l'époque old-school, qu'il réalise grâce à sa mythique Technics 1200.

Jason a grandi au son hip hop du milieu des années 90, il cite volontiers les noms de Public Enemy, J Dilla, RZA ou DJ Premier comme piliers fondateurs de sa passion pour le beatmaking,  passion renforcée par la puissance et les possibilités de sa MPC1000, instrument aujourd'hui vintage! Aphex Twin l'a aussi largement influencé, d'où peut être son goût prononcé pour les expérimentations ambient (Arrested Silence), les rythmiques bancales (We Use To Be Broken) et les ambiances electronica sombres.

Sunrise Soldier, qui pourrait être compilé par David Visan et Claude Challe dans une version 'face B' de leurs sélections Buddha Bar, confirme comme ailleurs dans l'album que si le down-tempo est une constante chez Dfalt elle se construit d'échantillons de batterie poussiéreux et d'FXs extirpés sous le torture de ses Korg Koass Pads.

Dans Light Bright Love Letters l'ancien directeur marketing du label hip-hop underground Definitive Jux Records (Run The Jewels) inclut des tonalités big beat voire pop, dans Fist 101 il flirte avec le grime et s'acoquine à un footwork décéléré dans Plastic Jungles et Bath Tub...

Bref, Jason Drake nous ballade dans les méandres des sous-genres electronica contemporains en s'inspirant aussi bien de la bass music anglaise et du trip hop des 90's que de la scène beat expérimentale de L.A. Il s'attèle, comme dans son travail graphique, à explorer les nuances et les distinctions entre le monde analogique, physique, palpable et son équivalent digital, numérique et virtuel.

ci dessous un extrait de son EP Take datant de Janvier 2014:

 
 

samedi 4 avril 2015

DJ Cam - Miami Vice (Inflamable Records)

DJ Cam - Miami Vice (Inflamable Records)



L'un des producteurs français les plus appréciés de la scène électronique depuis ses débuts dans l'abstract Hip-Hop avec Underground Vibes en 1994 et surtout The Beat Assassinated en 1998, nous revient, après son dernier LP sorti en 2011, avec la bande originale imaginaire de la série culte des années 80, Miami Vice oú Deux Flics à Miami.

Abreuvé des 5 saisons de nos deux super flics campés par Don Johnson (dans le rôle de Sonny Crockett) et Philip Michael Thomas (dans celui de Ricardo Tubbs), Laurent Daumail aka DJ Cam a choisi, 25 ans après, de composer sa propre vision musicale des aventures du duo plongé dans des intrigues de trafiques de drogue et de meurtres sordides, au centre d'un décors de rêve et sous un soleil rayonnant où seuls les palmiers et les silhouettes de sublimes déesses à moitié nues pouvaient leur offrir un peu d'ombre et de répit. 

Nous remémorant les 50 mn par épisode d'immersion oú plages de sable fin, bikinis et grosses sportives rythmaient les pérégrinations du couple de playboys, les beats et les nappes de Dj Cam font insidieusement leur office en proposant un road-trip gorgé de sensualité hip-hop instrumental, lignes de basse bien rondesboucles classieuses, scratchs bien placés, samples bien trouvés et influences G-funk old-school nous bercent délicieusement. Le spectres des Warren G. et Snoop Doggy Dog des 90's nous y accompagnent bien sûr, mais le beatmaker nourrit aussi son hommage de sonorités footwork, trap, dubstep, jazzy et deep house plus qu'appréciables.
Qui ne se souvient pas de son excellent projet house baptisé Soulshine paru en 2002, dont le titre Summer In Paris interprété par la chanteuse pop Anggun avait embrasé les ondes. C'est ce fameux single qui constitue d'ailleurs la seconde actualité de Dj Cam en ce début d'année 2015, avec sa réédition enrichie des remix de Pablo Valentino, Vect, Reflex, Nikitch et Lifelike.
 
La musique était omniprésente dans la série, alternant scènes d'action et longues séquences musicales défilant dans une ville de lumière et de paillettes qui est devenue la terre d'accueil de notre vétéran de la team de Bob Sinclar, à l'époque où feu le label Yellow Productions illuminait la french touch.
 
Tout n'était pas rose dans la vie de nos deux héros sapés de leurs costumes amples et filmés à la manière des pop-stars d'un clip vidéo, en effet malgré les couleurs rose flamant, vert citron oú bleu des Caraïbes du sud de la Floride, le cinéaste Michael Mann portait un intérêt tout particulier à l'humain, à ses travers, à ses angoisses et ses névroses. Cam y fait aussi allusion dans sa manière de construire ses textures, arborant souvent des reflets dark et mélancoliques, apportant gravité et épaisseur à l'image idylique souvent véhiculée par Miami Vice.

L'artiste produit un disque aux ambiances cinématiques que l'on découvrait déjà en 2011 - quoiqu'en un peu plus ensoleillées - avec le radieux Seven. Il invite au détour d'un sample au ralenti de l'hymne In The Air Tonight de Phil Collins, Earl Davis (aucune info sur lui à ce jour) et plus loin le pionnier du gangsta rap MC Eiht sur Music To Drive et Street Life, inondant de son flow à l'ancienne un Miami Vice plus que crédible dans son rôle de score pour - pourquoi pas - une prochaine adaptation au cinéma des aventures de Crockett et Tubbs.



 

vendredi 20 février 2015

Troyka – Ornithophobia (Naim Jazz/Bertus)


Troyka – Ornithophobia (Naim Jazz/Bertus)

Le trio londonien Troyka publie son 3° opus studio intitulé Ornithophobia. Mixé à Berlin par le bassiste/producteur suédois Petter Eldh, ce disque mêle habilement l’esprit créatif du jazz aux expérimentations sonores du post-rock en s’imprégnant du blues, des sonorités électroniques du trip-hop et des rythmiques alambiquées de l’abstract hip-hop. Constitué de Kit Downes aux claviers, Chris Montagne à la guitare/loops et Josh Blackmore à la batterie, Troyka nous livre un album aux atmosphères sombres, complexes mais envoutantes, alternant les moments planants et les passages plus incisifs, tracés au couteau par une guitare angoissante et les motifs polyrythmiques d'un batteur affuté. Inspiré d’une phobie de Chris pour les volatils, le groupe a composé 9 titres évoquant un Londres cauchemardesque habité d’oiseaux à taille humaine imaginés par l’artiste Naiel Ibarrola.

mercredi 22 octobre 2014

Mr Twin Sister – Mr Twin Sister (Twin Group/Modulor)


Mr Twin Sister – Mr Twin Sister (Twin Group/Modulor)

Véritable petit bijou sonore nous projetant, le temps de ses 37 mn, dans une nuit coquine éclairée par une boule à facettes et un stroboscope, ce second album au titre éponyme des américains de Twin Sister, rebaptisé Mr Twin Sister, abandonne les sonorités indie-pop du précédent In Heaven pour explorer de nouveaux univers musicaux faits d’instants ambient (Medford et Crime Scene), chill out (Sensitive), quiet storm (Rude Boy et Blush), cosmic house (In The House Of Yes), electro disco (Out Of The Dark) et dark techno (Twelve Angels)…

N’ayant pas connu le groupe avant leur renaissance sous l’entité Mr Twin Sister, je découvre sur le tard la mutation opérée par les 5 musiciens de Long Island depuis leur dernier effort paru en 2011. Orientés dream pop et psyché pop, la chanteuse Andréa Estella, le bassiste Gabe d’Amico, le claviériste Dav Gupta, le guitariste/chanteur Eric Cardona et le batteur Bryan Ujueta ont opté cette fois-ci pour une identité musicale plus aquatique et complexe, où le R&B nébuleux de Sade côtoie le trip-hop de Lana Del Rey sur fond d’électro au groove sensuel et hypnotique.

Une belle découverte !


 

jeudi 16 octobre 2014

Marina Quaisse – The Legend Of Sirena (Phonosaurus Records)


Marina Quaisse – The Legend Of Sirena (Phonosaurus Records)

La violoncelliste française Marina Quaisse a débuté sa carrière dans le répertoire classique, ayant fait ses armes en orchestre symphonique et orchestre de chambre. En 1999, elle s’investie au sein d’un projet trip-hop baptisé Aktarus qui ne durera pas, mais ses rencontres avec les producteurs Wax Tailor puis plus tard Mattic influenceront définitivement sa palette musicale. Intégrant les vibrations et la grâce de son instrument à des productions abstract hip-hop aquatiques et hypnotiques, la jeune compositrice nous offre enfin son premier opus intitulé The Legend Of Sirena, publié sur le label quebeco-franco-suisse Phonosaurus Records. Les beats soignés qui font penser ici aux productions de Dj Krush et là à celles de Dj Cam, servent d’écrin aux lamentations poétiques du violoncelle de Marina rejointe dans Dance With The Devil et Good Times par l’excellent rappeur Mattic. L’histoire commence un 8th of July, lors d’un embarquement (Boarding Time), le personnage principal est une sirène ensorceleuse voulant attirer un marin séduit au fond de la mer (The Torning Sound). The Legend Of Sirena nous raconte sa descente dans les profondeurs d’une eau calme et paisible (In a Peaceful Deep Water), un bref interlude amoureux et joueur cède ensuite sa place aux regrets et à la nostalgie d’une surface lumineuse et familière (Nostalgia) …

mardi 9 septembre 2014

Skalpel – Simple EP (Plug Audio Record/Kudos)


Skalpel – Simple EP (Plug Audio Record/Kudos)

Disparus des écrans radar depuis leur dernier Konfusion paru chez Ninja Tune en 2005, les deux dj/producteurs polonais Marcin Cichy et Igor Pudlo refont enfin surface pour le bonheur des aficionados de sonorités nu-jazz bien ficelées et des nostalgiques de l’air electro-jazz des 90’s et début 00’s, largement dominées par les Mr Scruff, Koop et autres Gabin.

Le duo Skalpel publie chez Plug Audio Record un nouvel EP de 5 titres intitulé Simple qui annonce le prochain album Transit prévu d’ici peu. On y retrouve les ingrédients qui firent leur succès à savoir une fusion délicate et bien dosée de beats électroniques et de cool jazz polonais des années 60 et 70. Les compositions sophistiquées de Skalpel expriment leur passion commune pour le hip-hop, l’IDM, la drum & bass, le jazz et le trip-hop… Le groove étant l’élément clé de leur musique, Marcin et Igor ont dû la faire évoluer en gardant cet univers qui leur est propre, et dompter ainsi les toutes dernières technologies pour parvenir enfin à se réinventer, à concevoir une musique hybride entre programmations d’instruments virtuels et art du sampling.

Bel effort qui nous fait attendre avec impatience un album déjà bouclé depuis plus d’un an et qui, selon les artistes, sera bien plus abouti que Simple

lundi 8 septembre 2014

Mono/Poly – Golden Skies (Brainfeeder/Pias)


Mono/Poly – Golden Skies (Brainfeeder/Pias)

Ambiances cosmiques et glitch, le LP de Mono / Poly alias Charles Dickerson intitulé Golden Skies regorge de ses sonorités galactiques extirpées d’un univers électronique abyssal. Repéré par Flying Lotus sur MySpace, le producteur nous offre 13 titres abstract hip-hop où samples, synthés, vocaux et beats nous projettent dans un monde musical singulier et bruitiste, parfois chill-out mais foncièrement avant-gardiste. Malgré les machines et les programmes, Golden Skies arbore ici et là quelques textures acoustiques bienveillantes et bienvenues comme la harpe délicate et scintillante de Rebekah Raff sur Transit To The Golden Planet. Empyrean, habité par la voix fantomatique de la chanteuse Mendee Ichikawa rappelle quant à lui les atmosphères aériennes du trip-hop de Bristol et Gamma, ovni de cet album semble être un clin d’œil à l’immense It’s Album Time de Todd Terje. Un artiste à suivre !

jeudi 10 juillet 2014

FaltyDL – In The Wild (Ninja Tune)


FaltyDL – In The Wild (Ninja Tune)

Drew Cyrus Lustman aka FaltyDL , jeune dj/producteur américain recueilli depuis peu par l’écurie anglaise Ninja Tune, publie son 4ième album intitulé In The Wild et réalisé en collaboration avec l’artiste plasticien Chris Shen. Remarqué aux côtés de James Blake et en première partie de Radiohead, FaltyDL nous présente 17 nouveaux titres inspirés, habités de jungle, de jazz, d’abstract hip-hop et d’electronica. Les ambiances qu’a su ciseler notre orfèvre démontrent une maîtrise absolue du beatmaking et affichent rapidement un certain penchant pour la bass music anglaise des années 90. Largement influencé par les monstres sacrés du jazz fusion des 70’s que sont Frank Zappa, Miles Davis ou Weather Report et par les productions avant-gardistes du bassiste Squarepusher, FaltyDL mixe avec poésie et délicatesse une série de rêveries atmosphériques ponctuées de boucles, de samples et de rythmiques prenant parfois des allures psychédéliques.  Dans le morceau Ahead The Ship Sleeps, l’écho de la trompette de Miles vient écrire une phrase sur un écrin jazzy où les réminiscences hip-hop se font doucement sentir, Do Me rappelle quant à lui les travaux warpiens de Fourtet tandis que le loop de piano de Some Jazz Shit nous replonge dans les langueurs synthétiques et downtempo du Bristol sound… Les frontières entre les genres sont bien minces pour Lustman qui se plaît à nous perdre dans les méandres de ses références musicales disséminées dans un imaginaire plutôt labyrinthique !
 

mercredi 30 avril 2014

Chet Faker – Built On Glass (Future Classic/Downtown Records)



Chet Faker – Built On Glass (Future Classic/Downtown Records)


 
 
L’australien Nicholas James Murphy alias Chet Faker (en hommage au trompettiste) sort son premier album intitulé Built On Glass. Après le bon accueil de Thinking In Textures, un EP paru en 2012 et le succès de sa reprise du titre « No Diggity » de Blackstreet en 2013, le chanteur impose enfin sa touche electronica down tempo et sensuelle en long format, nous laissant entrapercevoir ses influences piochées dans les répertoires de la Motown, de Bob Dylan, de la chill-out baléarique et bien sûr dans celui de son idole Chet Baker, qu’il admire notamment pour la délicatesse de ses mélodies et la fragilité de son chant hypnotique.

Au long de ses 13 titres, notre crooner barbu qui s’est notamment illustré en collaborant avec son célèbre compatriote Flume, nous présente sa soultronic métissée de trip-hop et de R&B, narrant des histoires d’amour, des chagrins et des blessures. Inconditionnel de Bill Withers, Marvin Gaye ou Al Green, Murphy mise sur sa voix sucrée et ses productions dépouillées pour atteindre une identité musicale délectable gavée d’un groove battu au ralenti et gorgée d’une soul dorée et aguichante !

mercredi 15 janvier 2014

Lund Quartet – Lund Quartet (Kartel/Harmonia Mundi)


Lund Quartet – Lund Quartet (Kartel/Harmonia Mundi)

Originaire de Bristol, capitale britannique du Trip-Hop, le Lund quartet arbore aussi bien les sonorités froides et dépressives héritées de son aïeul Portishead que l’amplitude planante et mélodique du jazz scandinave d’un Nils Petter Molvaer. Composé du pianiste Simon Adcock, du contrebassiste Rob Childs, du batteur Sam Muscat et du Dj/Producteur Jake Wittlin, la formation a su trouver un équilibre délicat et fragile entre le groove hypnotique d’une electronica down-tempo et l’exigence harmonique d’un jazz épuré. Les samples magiques, les effets idéalement dosés et les scratchs discrets du Mr platines œuvrent à créer une musique irrésistible et efficace, convoquant ici et là les mélanges electro/world du Gotan Project « Lonn » ou les travellings atmosphériques du Cinematic Orchestra « Tulipan ». Paru en 2011, ce premier album éponyme ne présage que de belles choses !
 
Lund Quartet - Lonn
 
Lund Quartet - Tulipan
 

mardi 3 septembre 2013

Little Dragon - Machine Dreams (Peacefrog/EMI Music)


Little Dragon - Machine Dreams (Peacefrog/EMI Music)

La formation electro-pop suédoise Little Dragon nous revient avec une Machine Dreams prometteuse et déjà encensée par la critique. Repérés lors de la sortie de leur premier disque au titre éponyme en 2007 qui était alors à classer entre Koop et Morcheeba, la chanteuse Yukimi Nagano et ses trois acolytes nous proposent aujourd'hui un son volontairement plus électronique et novateur, comme un reflet d'une humanité asservie par la technologie et de plus en plus dépendante des machines pour s'exprimer. Damon Albarn de Gorillaz, P Diddy ou encore Dj Shadow en sont fans ! Les accents cybernétiques et la froideur electro-aérienne venue des eighties entremêlés à la voix pétillante, profonde et mélancolique de la chanteuse évoquent parfois l'univers musical italo-disco déployé par le label new-yorkais Italian Do It Better, quant à la sophistication des nappes électroniques, elle rappelle ailleurs les motifs des synthés mythiques de Kraftwerk...Bref entre synthpop néo-retro, trip-hop remodelé et autres, Little Dragon parvient à se hisser parmi les formations les plus excitantes du moment.