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mardi 6 décembre 2016

Imperial Quartet - Grand Carnaval

Imperial Quartet - Grand Carnaval

La formation jazz Imperial Quartet nous offrait le 01 Décembre 2016 son 3° opus intitulé Grand Carnaval, un recueil festif et barré composé de 11 plages bigarrées où se mêlent sans pudeur énergie rock et free jazz, force d'impact popinfluences afrobeat et caribéennesreflets éthiojazz et accents des Balkans, musique classique et marche militaire...
Le quartet est l'un des projets de La Cie Impérial qui réunit des musiciens créateurs et improvisateurs très actifs de la nouvelle scène jazz française. Mené tambours battant par les saxophonistes Gérald Chevillon et Damien Sabatier (qui s'illustrent au travers des saxophones basse, ténor et soprano pour le premier, puis baryton, alto, sopranino et clarinette contralto pour le second) ainsi que par la section rythmique du batteur/percussionniste Antonin Leymarie et du bassiste Joachim Florent, Imperial Quartet élaborent de puissantes et tranchantes combinaisons orchestrales où mitonnent une richesse harmonique maîtrisée alliée à un goût certain pour l'inventivité et la prise de risque.
Un joyeux carnaval bariolé, où chaque protagoniste est complice, complétant, superposant, répondant et inspirant les propos de l'autre dans une cacophonie délurée, certes, mais parfois ponctuée de pause et de temps calmes.

mardi 20 septembre 2016

Léonore Boulanger - Feigen Feigen (Ana Ott/Le Saule/Cargo)

Léonore Boulanger - Feigen Feigen (Ana Ott/Le Saule/Cargo)

Située quelque part entre les compositeurs George Crumb et Mauricio Kagel puis les talentueux Camille et Matthieu Boogaert, la chanteuse française anticonformiste Léonore Boulanger déroule grace au label parisien Le Saule son délicieux et étrange Feigen Feigen, 3° opus d'une alchimiste du verbe et de la mélodie, d'une fine équilibriste se balançant sans jamais tomber entre musique expérimentale dépouillée et sonorités folk du monde. Sa voix douce, sensuelle et attachante nous fait digérer ces travers, ses textes savants et ses instrumentations désarticulées (parfois dissonantes) largement influencées par les musiques traditionnelles d'Afrique et d'Asie Centrale dévoilent ainsi leur beauté intrigante, fragile et hybride. Epaulée par les multi-instrumentistes Jean Daniel Botta (voix, guitare, piano harmonium, contrebasse, balafon et duduk) et Laurent Sériès (percussions, piano harmonium, balafon, kalimba...) elle bâtit au long des 12 chansons, un univers singulier et mystérieux qui cache sous son vernis intellectuel un charme certain et accessible.

mercredi 16 mars 2016

Colin Stetson – Sorow "A Reimagining of Gorecki's 3rd Symphony"


Colin Stetson – Sorow "A Reimagining of Gorecki's 3rd Symphony"

Le saxophoniste et multi-instrumentiste américain Colin Stetson, souvent investi dans des projets free jazz ou jazz d'avant-garde et dont le travail est largement influencé par les pionniers de la musique minimaliste Philip Glass, Steve Reich et Terry Riley, est notamment respecté pour sa technique et sa maîtrise de la respiration circulaire ainsi que reconnu pour ses prestigieuses collaborations, parmi lesquelles on compte Arcade Fire, Bon Iver et autres monstres sacrés de la scène rock tels que Lou Reed ou Tom Waits.

Le musicien protéiforme nous présente son nouvel opus baptisé Sorrow. Il s'agit d'un réarrangement ambitieux et inspiré de la 3ième Symphonie du compositeur polonais Henryk Gorecki, devenu depuis sa redécouverte et son édition en 1992, l'un des plus grands succès commerciaux de la musique classique.

Se tenant à la note près aux partitions originales, Colin a réimaginé l'orchestration des 3 mouvements de la Symphonie des Chants Plaintifs que Gorecki avait écrit en 1976 et qui rompait de par son tempo lent avec les formes classiques du genre. Conservant les cordes de violons et violoncelles (où s'illustrent Sarah Neufeld, sa talentueuse épouse, et Rebecca Foon) il s'offre les services du puissant batteur métaleux Greg Fox et d'une imposante section constituée de bois, de synthétiseurs et de guitares électriques. Le résultat sonne d'une manière singulière et forcément centrée sur ses instruments à hanches de prédilection, les repères de la musique classique sont bien sûr présents, mais se parent de reflets typés black metal et electro. L'orchestre composé de 12 artistes a enregistré Sorrow en 2015 à Brooklyn, on y note parmi les pointures citées plus haut, la présence vibrante au chant de la sœur de Colin, Megan Stetson diva mezzo-soprano…

mardi 15 mars 2016

Coronado - Au Pire, Un Bien (La Buissonne Label/Harmonia Mundi)

Coronado - Au Pire, Un Bien (La Buissonne Label/Harmonia Mundi)

Le guitariste Gilles Coronado, présent dans le dernier disque punk/jazz de la contrebassiste Sarah Murcia, Never Mind The Future, nous présente son nouveau projet solo intitulé Au Pire, Un Bien.

Entouré d'une formation plutôt dévergondée et répondant simplement au nom de Coronado, il élabore avec Franck Vaillant à la batterie, Antonin Rayon aux claviers et Matthieu Metzger au saxophone ténor, un univers musical tourmenté et pluriel parcouru de motifs mélodiques dissonants et de rythmiques complexes asymétriques qui s'entrechoquent et s'entrelacent, s'accompagnant pour mieux se repousser.

Sonorités jazz, rock et électro s'y télescopent dans une mise en scène théâtrale jalonnée de moments calmes et de passages explosifs. Si l'auditeur est décontenancé par ces changements brusques d'atmosphère, les musiciens s'en amusent et, armés d'un gros son, construisent savamment les larges plages instrumentales (dépassant pour la plupart les 7 minutes) d'un album résolument sophistiqué et en constante ébullition!

Mais si l'ensemble demeure expérimental et barré, il est un titre qui paraît de prime abord plus conventionnel avec son format radio de 3 minutes, il s'agit d'une chanson interprétée par le singulier Philippe Katerine, elle donne d'ailleurs son nom au disque. Ses reflets pop sont mis à mal par un montage surprenant en post-production, enregistrée plusieurs fois à des vitesse différentes, ses parties sont recollées laissant les écarts de tempo jouer les trouble-fête et souligner ainsi la liberté de ton et l'humour avec lesquels Coronado aime traiter.

lundi 22 février 2016

Sarah Murcia – Never Mind The Future (Ayler Records/Orkhestrâ)


Sarah Murcia – Never Mind The Future (Ayler Records/Orkhestrâ)

Lorsque le jazz se penche sur l’album précurseur de la déferlante punk-rock, cela donne un disque forcément abrasif et expérimental, aux accents free-jazz, rock, cabaret et no wave. Le sulfureux Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols, demeurant l’unique enregistrement studio des anglais Sex Pistols, est décortiqué et réinterprété par la contrebassiste Sarah Murcia entourée de Caroline. Fondée en 2001 avec le batteur Franck Vaillant, le saxophoniste Olivier Py et le guitariste Gilles Coronado, la formation invite le crooner/performeur Mark Tompkins (acteur, danseur, compositeur, chorégraphe et metteur en scène américain) et le pianiste parisien Benoît Belbecq. Baptisé Never Mind The Future, le cover reprend le ton provocateur, engagé et dissonant du projet original à la différence que le sextet joue, chante et improvise sans approximation et avec métier. Forcément plus raffinée, profonde et élégante, cette vision du classique antisocial et nihiliste de 1977 ne perd cependant rien en efficacité et en fraîcheur.  


vendredi 22 janvier 2016

Matmos - Ultimate Care II (Thrill Jockey Records)


Matmos - Ultimate Care II (Thrill Jockey Records)

Le grand public a entendu parler du duo electro-conceptuel de San Francisco Matmos  grâce à sa collaboration avec Björk sur les disques Vespertine en 2001 et Medulla en 2004. M.C. (Martin) Sschmidt et Drew Daniel nous présentent aujourd'hui leur 10° opus intitulé Ultimate Care II. La forme de cet album est peu conventionnelle, puisqu'il est construit entièrement avec les sons générés par une machine à laver Whirlpool Ultimate Care II. Une seule piste s'écoule durant 38 minutes restituant dans un certain ordre assemblé les bruits des différentes pièces de l'objet malmené, trituré ou frappé comme une percussion. Les artistes ont capté ces emprunts au réel, les ont échantillonnés, séquencés et modifiés pour obtenir un vocabulaire sonore, mélodique et rythmique qui se rapproche des expérimentations musicales concrètes et industrielles comme des genres électroniques du type drone, glitch ou house. On peut aussi y percevoir les influences du free-jazz, du krautrock ou du new-age… Malgré cette approche expérimentale, Ultimate Care II peut s'écouter sans être rebuté dès la première mesure, c'est peut-être là que réside tout l'intérêt de l'exercice !

vendredi 8 janvier 2016

Surnatural Orchestra – Ronde


Surnatural Orchestra – Ronde

Le Surnatural Orchestra est une fanfare (et qui dit fanfare dit esprit festif !) réunissant près d'une vingtaine de musiciens, une grosse machine à géométrie variable qui tourne depuis déjà 15 ans dans la sphère jazz, cultivant depuis lors un enthousiasme pour la fusion des codes musicaux, l'expérimentation et l'improvisation bien sûr. Aucun leader ne dirige véritablement le collectif, qui veut composer compose et soumet sa copie à l'ensemble, qui la joue, l'éprouve et l'adopte. Dans ce dernier opus de 7 titres baptisé Ronde par son directeur artistique Ferry Heijne (De Kift), les thèmes abordés explorent comme toujours les limites du jazz à travers différentes atmosphères comme celle, évidente, de la pop (ffff), mais aussi celle des folklores (Zmerisch), de la musique de film (Le Magicien) et de la musique classique (Reload et la valse Gallia) ou contemporaine (Megantereon). Pauvre Paris nous offre même un final rock'n'roll ardent et théâtral!

Une édition double-vinyle collector est tirée à 300 exemplaires et la version cd est livré sur un tourillon de bois pressé entre des disques de feutre, celui faisant office de couvercle est imprimé d'une sérigraphie de Camille Sauvage qui signe d'ailleurs tous les visuels du groupe ainsi que le scenario et le graphisme de son site internet.

Le Surnatural Orchestra a ainsi voulu renouer avec le statut d'objet que revêt une œuvre sonore enregistrée sur un support, prenant ainsi à contre pied la tendance actuelle de dématérialisation de la musique.
 
Ci-dessous une vidéo nous donnant une petite idée de ce qu'est le Surnatural Orchestra...


jeudi 7 janvier 2016

Sainkho Namtchylak - Like A Bird Or Spirit, Not A Face (Ponderosa/Harmonia Mundi)


Sainkho Namtchylak - Like A Bird Or Spirit, Not A Face (Ponderosa/Harmonia Mundi)

La chanteuse russe Sainkho Namtchylak est originaire de la République de Touva, une contrée située au nord de la Mongolie en Sibérie méridionale. Elle publie son nouveau projet intitulé Like A Bird Or Spirit, Not A Face enregistré avec les musiciens nord-africains et maliens de la célèbre formation Tinariwen. On retrouve ainsi l'incontournable Ian Brennan à la production d'un disque mêlant les sensibilités de deux folklores nomades, le Khöömei (chant diphonique issu de la tradition chamanique des steppes) et le blues touareg du Ténéré. Sainkho a toujours cherché à explorer et à confronter les cultures, elle n'a eu de cesse au cours de ses voyages et de ses collaborations d'expérimenter les techniques vocales des chants lamanistes de Sibérie avec la folk, le jazz, la musique classique, ethnique et contemporaine.

 
Tuva Blues - Extrait de l'album Stepmother City (2002)
 

mercredi 16 décembre 2015

Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)


Franck Vigroux – Radioland : Radio-Activity Revisited (The Leaf Label/Differ-Ant)

Célébrant le quarantième anniversaire du 5° album de Kaftwerk intitulé Radio-Activity, le compositeur français Franck Vigroux accompagné du pianiste anglais Matthew Bourne et de l'artiste plasticien du mouvement Antoine Schmitt nous propose Radioland, un projet annoncé comme une relecture audiovisuelle ou "une méditation" en forme d'hommage à l'œuvre des pionniers allemands de la musique électronique, paru originellement en 1975.

Entre bruissements synthétiques, bourdonnements, glitchs (Antenna), craquements, vocoder, échos, réverbes et autres FXs, les trois acolytes réinterprètent les motifs et les mélodies des titres originaux qui magnifiaient un nouvel univers sonore en formation, célébrant les ondes radiophoniques (Radioland, Airwaves, Intermission/News) et la radioactivité (Geiger Counter, Uranium, Radioactivity) dans l'ère post-nucléaire.

La formation déploie pour ce rework tout un arsenal analogique (des familles Korg, Moog et Roland) et une imagerie live (les visuels étant tous codés par Antoine et générés par ses propres programmes). L'atmosphère mélancolique et inquiétante de ce Radio-Activity Revisited frôlant parfois le trip-hop des premières heures, demeure fidèle à sa matrice (The Voice Of Energy), la modernité industrielle et technologique y est toujours illustrée de façon romantique mais cette fois-ci traitée dans "une esthétique jazz" enrichie d'une approche plus contemporaine et malgré notre époque saturée de sonorités électroniques, l'effet Kraftwerk détonne encore de par la clairvoyance de leurs innovations sonores, de leur rigueur percussive et de leurs ritournelles entêtantes.

mercredi 4 novembre 2015

Emilien Véret - Clarinettes Urbaines (Le Bruit Court)


Emilien Véret - Clarinettes Urbaines (Le Bruit Court)

Dans l’imaginaire collectif, la clarinette na pas forcément le même aura emblématique et impérieux que le saxophone, à part bien sûr lorsque c’est Stravinsky qui lui dédie des pièces ou bien Sidney Bechet, Benny Goodman et plus récemment David Krakauer ou Louis Sclavis qui la domptent. Cependant elle demeure aussi omniprésente dans la musique classique, que dans le jazz, le Klezmer,  les folklores d’Europe de l’est, de Turquie ou d’autres contrées.

Le jeune clarinettiste basé à Paris Emilien Véret  nous invite à pénétrer dans le vaste univers musical qu’il a bâti autour de cet instrument. Aussi bien inspiré par les métissages world de Yom ou Ibrahim Maalouf, que le jazz de Michel Portal ou le groove d’Electro Deluxe, il présente son premier projet solo intitulé Clarinettes Urbaines.

Voulant dépoussiérer l’image vieillissante de la clarinette et se détacher de ses répertoires un peu convenus, il s’attèle à explorer différentes pistes mêlant avec brio esprit des balkans et beats hip-hop dans Quartier Est, Run It Back (avec le MC AMZ en guest), beatbox, loop et mélodies pop dans Pop Wok ou La Ville, groove et funk dans l’excellent Know Your Name avec Nina Attal à la guitare/voix, musique moderne, FX et rythmique électro dans Hommage à C. Debussy, improvisation free et techno dans Le Panda Hirsute, voire trans dans Street Pipeau, folklore tzigane dans la reprise Les Yeux Noirs et ambiance romantique dans De Passage

Bref un effort réussi et séduisant pour un artiste aux multiples facettes, puisqu’en plus de jouer de la clarinette en Sib, de la clarinette basse et bambou, Emilien se mue en boîte à rythmes humaine manipulant samplers et boîtes à effets.

mercredi 28 octobre 2015

Fidel Fourneyron - High Fidelity (Umlaut Records)


Fidel Fourneyron - High Fidelity (Umlaut Records)

Le trombone a toujours été un instrument fascinant, de par son allure et sa mécanique, mais rarement mis en premier plan. On garde cependant en mémoire quelques noms illustres comme le jazzman J J Jonhson, l’immortel Fred Wesley des JB’s, plus récemment le suédois Nils Landgren ou le tout jeune Trombone Shorty, natif de la Nouvelle Orléans.

Fidel Fourneyron, originaire d’Albi dans le sud ouest de la France, nous présente son premier opus solo intitulé High Fidelity. Bien loin des sentiers battus par ses aînés, le tromboniste virtuose invite son auditoire à partager l’intimité qui le lie à son instrument, duquel il parvient à extirper des sonorités inédites et surprenantes. Passionné par les grands orchestres de swing et amateur de rumba cubaine, c’est véritablement dans les milieux du jazz moderne, de la musique improvisée et contemporaine qu’il se fait remarquer. High Fidelity n’a d’ailleurs rien à voir avec un disque de jazz au sens classique, c’est une suite de 9 titres pour trombone seul, où bruits, souffles, grincements, grognements, cris, murmures, monologues et répétitions entêtantes se succèdent, se chevauchent et se causent, laissant parfois échapper quelques phrasés familiers.

mercredi 23 septembre 2015

John Greaves – Verlaine Gisant (Signature/Harmonia Mundi)


John Greaves – Verlaine Gisant (Signature/Harmonia Mundi)

Le compositeur anglais installé en France depuis plus de 20 ans John Greaves, chanteur, bassiste et pianiste pionnier du rock avant-gardiste dans les années 70, clôt avec Verlaine Gisant, son triptyque consacré au poète maudit. Les textes qu’Emmanuel Tugny a écrits d’après l’œuvre de Gustave Le Rouge intitulée Les Derniers Jours de Paul Verlaine (1911), évoquent la lente agonie de Verlaine pris au piège de sa folie, de son génie et de sa déchéance. John et ses 11 musiciens les transforment en exquises chansons sophistiquées, imbibées de nostalgie, de mélancolie, de rage, de désespoir, de lucidité et d’exubérance. Le paysage sonore est bigarré, à l’ambiance d’opéra pop intimiste teinté de musique classique (Solo Alto) s’ajoutent des reflets punk, rock (Air de La Loire) et jazz (Merde). Théâtralisés par des compositions aussi bien douces et aériennes (La Poétesse) qu’acides et tranchantes (Autoportrait), les 13 titres sont servis par des voix hors norme. On note en effet aux côtés de John la présence d’Elise Caron et Jeanne Added (qui interprètent les femmes de la vie du poète) ainsi que Thomas de Pourquery (incarnant Verlaine).

lundi 15 juin 2015

Henri Tournier – Souffles du Monde (Accords Croisés/Harmonia Mundi)


Henri Tournier – Souffles du Monde (Accords Croisés/Harmonia Mundi)

(SORTIE PREVUE LE 22 SEPTEMBRE PROCHAIN)

Musicien français spécialiste de musique classique indienne et de musique contemporaine, Henri Tournier nous présente son dernier projet intitulé Souffles du monde. Armé de sa flûte traversière en bambou appelé flûte bansuri, le disciple du maître septuagénaire Hariprasad Chaurasia nous invite à participer à un voyage autour du monde et à travers le temps, mêlant d’une part les sonorités venues d’Inde, d’Orient, d’Asie et d’Occident, et bâtissant d’autre part un pont entre les traditions médiévales et les improvisations contemporaines.

L’artiste invite 10 chanteurs issus d’univers et d’horizons bien distincts, on y retrouve par exemple l’iranien Alireza Ghorbani (qui nous plongeait récemment dans l’ivresse du chant persan avec son disque Eperduement…), la tunisienne Dorsaf Hamdani (qui rapprochait dernièrement les textes des deux divas Barbara et Fairouz, assistée de son complice accordéoniste Daniel Mille) ou encore le mongol E. Dandarvaanchig et son chant diphonique. Que ce soit avec les pratiques vocales propres au Japon, à la France médiévale et contemporaine, à l’Afghanistan ou au Pakistan, le flûtiste a su élaborer de véritables dialogues entre voix et flûte, des connexions magiques misent en relief par une section rythmique polymorphe où se distinguent les empreintes sonores d’instruments folkloriques mythiques tels que la vièle, le koto, le luth, les tablas ou le dolak (percussion iranienne).

vendredi 3 avril 2015

Sylvaine Hélary – Printemps / Spring Roll (Ayler Records/Orkhestrâ)


Sylvaine Hélary – Printemps / Spring Roll (Ayler Records/Orkhestrâ)

La flutiste, chanteuse et compositrice Syvaine Hélary, entourée de sa formation de musiciens et performeurs Spring Roll (anciennement La Barbe) dans lequel figurent le pianiste Antonin Rayon, le vibraphoniste/percussionniste Syvain Lemêtre et le saxophoniste Hugues Mayot, nous présente sous la forme d’un double CD son projet de concert-spectacle Printemps, enregistré en septembre 2013 avec 10 musiciens sur scène et un recueil de 7 titres, baptisé du même nom que son quartet. A mi-chemin entre musique classique contemporaine et jazz, l’instrumentation peu commune alterne les moments minimalistes épurés voire intimistes dans Spring Roll, avec les orchestrations plus théâtrales de Printemps, agrémentées de textes, de dialogues, d’éléments bruitistes et visuels. Réservé aux initiés, ce live difficile d’accès revêt, outre sa référence à la saison qui annonce les beaux jours, une dimension évidemment plus politique avec le concours des textes et de la voix du blogger égyptien Aalam Wassef, militant très actif durant la révolte du Printemps Arabe.