mercredi 24 janvier 2018

Sly5thAve - Shiznit feat. Jesse Fischer (Single) (Tru Thoughts)

Sly5thAve - Shiznit feat. Jesse Fischer (Single) (Tru Thoughts)

Le producteur, arrangeur et multi-instrumentiste Sly5thAve nous revenait le 06 Novembre dernier avec "Shiznit feat. Jesse Fischer", un nouvel extrait de son dernier opus The Invisible Man: An Orchestral Tribute To Dr. Dre. Quelques semaines plus tôt, le new-yorkais nous livrait  l'excellent "Let Me Ride" avec en guest la puissante diva soul de Los Angeles, Jimetta Rose. Il reprenait majestueusement, entouré d'un orchestre symphonique, un des titres phares de l'album mythique que produisait Dr. Dre en 2001, The Chronic.
Doté d'une ligne de basse mémorable empruntée à "Tha Shiznit" de Snoop Dogg, track extrait de son mythique Doggystyle paru en 1993, "Shiznit" déroule les arrangements accrocheurs et captivants d'une section de cuivres ronflante, rejointe par un ensemble à cordes vibrant et le moog joueur de Jesse Fischer, musicien avec qui Sly5thAve enregistrait en 2015 l'EP Vein Melter, un hommage au fameux disque Head Hunters qu'Herbie Hancock sortait en 1973.

mardi 23 janvier 2018

Grün Glas - Polyester/Poison (Single)

Grün Glas - Polyester/Poison (Single)

Le producteur originaire de Dublin,  Grün Glas, nous revient avec deux nouveaux titres "Polyester" et "Poison", une autoproduction qui fait suite à son précédent EP, Rust, paru en Juillet 2017. Combinant savamment sonorités électroniques et analogiques, l'artiste aujourd'hui basé à Berlin, y exprime à nouveau ses penchants technoïdes et ses inclinaisons pour les textures dubstep punchy aux reflets hip-hop et pop. Cependant, il élabore cette fois-ci des ambiances sonores plus lumineuses, voire même estivales, donnant à "Polyester" - un morceau qui lui couta 6 semaines de travail - des atours deep, disco et chill. "Poison" se dote quant à lui d'une efficacité breakbeat quasi immédiate et largement axée sur le dancefloor.

French 79 - The Year After EP (Alter-K)

French 79 - The Year After EP (Alter-K)

French 79 est le projet solo du producteur et multi-instrumentiste marseillais Simon Henner, figure emblématique de la scène electro-pop hexagonale, notamment reconnu pour ses activités au sein des formations Nasser, Husbands et Oh! Tiger Mountain, qu'il a lui-même fondées. Après un premier LP retentissant baptisé Olympic paru en 2016, le compositeur electro-compulsif se devait de souffler sa première bougie avec panache, c'est ainsi qu'il nous offrait l'an dernier The Year After, un EP composé de deux productions inédites, dont le titre éponyme à l'ambiance technoïde punchy et "Je parle Français", une délicate sucrerie electronica aux textures ambient mélancoliques et complexes, mais digestes... Une belle découverte.

Tru Thoughts 2017 (Tru Thoughts)

Tru Thoughts 2017 (Tru Thoughts)

Tru Thoughts publiait le 01 Décembre 2017, la dernière édition de sa série de compilations annuelles, rassemblant une sélection d'actualités marquantes que nous avons d'ailleurs relayées dans ce blog. Orchestrée par Robert Luis, Dj vénéré et co-fondateur du label de Brighton, cette nouvelle collection baptisée Tru Thoughts 2017 nous garantit une fois de plus de (re)découvrir ce qui s'est fait de mieux durant les 12 mois écoulés, et ce dans une large éventail de genres et de styles musicaux, allant du R&B et de la future soul au reggae et au dub, en passant par le jazz ou le grime. A travers 25 titres triés sur le volet, Robert Luis revient ainsi sur la fine fleur de sa maison de disques - qui a d'ailleurs fêté ses 18 ans d'indépendance en grande pompe lors de deux soirées au Brighton Dome et au Roundhouse - ainsi que sur leurs excellentes réalisations.
S'y côtoient les tracks emblématiques de Rhi, Moonchild, The Seshen, Wrongtom, Hidden Orchestra, Sly5thAve et Space Captain ou encore ceux d'Abi FlynnManu Delago, Kxngs, et Lakuta...
Un must-have pour tout amoureux de la musique!

Craig Sherrad - The Fader (Dnaut)

Craig Sherrad - The Fader (Dnaut)

Le 27 Octobre dernier, le musicien et performeur originaire de Détroit, Craig Sherrad, vétéran de la scène électro US, publiait sur son propre label Dnaut un 4ième EP au format vinyle, intitulé The Fader. Composé de 5 tracks, il illustre l'immense panel d'influences du producteur et son habileté à combiner les genres, les époques et les ambiances. Flirtant avec la techno dans le puissant "Move To The Cha", l'electro dans le désarticulé "Candee Stairs Intro Mix", la deep-house dans le prenant "Hey Sharc", l'electro funk dans l'haletant "Just Get" et la techno-funk typique de Détroit dans le titre éponyme, l'artiste impose sa marque de fabrique. Ayant opté, en tant que tête pensante de Dnaut, pour une exigence et une esthétique sans faille, Craig explore un tas de sonorités numériques alimentées par les courants hi tech-soulhip-hop, nu-disco ou encore minimal, et tente d'en extraire le meilleur...
Un condensé d'énergie positive visant à captiver et à fédérer un large public aux goûts tout de même assez pointus et underground.

lundi 22 janvier 2018

CamelPhat & Elderbrook - Cola 12” vinyl (Defected)

CamelPhat & Elderbrook - Cola 12” vinyl (Defected)

Pour son pressage au format vinyle, le titre phare de l'année 2017, "Cola", se pare d'un nouvel atour, en effet la version originale de CamelPhat & Elderbrook nous est présentée avec une suite de remixes que nous connaissons déjà, à savoir ceux livrés par Franky Rizzardo et Mousse T, mais elle se trouve également complétée par la version d'un producteur que nous apprécions bien depuis un certain temps, il s'agit du suisse Dario D'Attis, largement remarqué notamment grâce à son rework du classique "Don't Stop" de Soul Vision en 2016. Sa vision du hit entretient un sacré punch à la manière de celle de Franky, l'agrémentant d'éléments rythmiques et mélodiques aux effets techy grandioses et haletants.





CamelPhat & Elderbrook - Cola (Robin Schulz Remix)

CamelPhat & Elderbrook - Cola (Robin Schulz Remix)

Pour finir l'année 2017 en beauté, il fallait bien que la star internationale des platines Robin Schulz nous livre à son tour sa version du tube incontesté, "Cola", orchestré et interprété par une team de choc, composée du duo CamelPhat et du chanteur Elderbrook.
En effet le Dj allemand, adulé pour ses mixes et ses productions deep-house aux tonalités estivales et mainstream, participe à sa manière, au déluge de remixes qu'a déjà suscité le titre, on se souvient des contributions de Franky Rizzardo et Mousse T, ainsi que de celles de Simon Mills, Kenneth Bager et Elderbrook lui-même, présentées dans la collection "Cola (Chilled Mixes)". Robin Schulz intègre aux saveurs minimales d'origine sa propre signature musicale, retraçant les contours d'une mélodie fédératrice, rehaussant des vocaux déjà bien accrocheurs, et plongeant le tout dans une tambouille mêlant tendance big room et efficacité dance, parfaitement taillé au format radio.

Sorg & Napoleon Maddox - Checkin Us

Sorg & Napoleon Maddox - Checkin Us

Le producteur bisontin Sorg, alchimiste du rythme, acrobate de l'échantillonnage jazzy, équilibriste de l'electro et maître des claviers, publiait en Juin 2017 son EP Push, il nous revient en ce début d'année avec un nouveau projet, mené en collaboration avec le rappeur de Cincinnati, Napoleon Maddox. Les deux acolytes nous livraient déjà en 2014 un premier EP baptisé Ribbons & Razors, marquant les prémices d’une puissante alliance transatlantique, qui débouchait en 2016 sur Soon, leur second effort au format court.
Le MC, leader du groupe Iswhat?!, apparu aux côtés du saxophoniste et poète new-yorkais Roy Nathanson dans Sotto Voce, d’Archie Shepp dans Phat Jam, ou encore directeur artistique du spectacle hommage à Nina Simone, A Riot Called Nina, vient une fois de plus déposer son flow aiguisé, efficace et accrocheur sur des productions hip-hop raffinées, teintées d’électro et d'échantillons soul/funk. Mais aujourd'hui nos deux protagonistes montent d'un cran et se lancent dans l'aventure du LP, avec une galette de 11 titres intitulé Checkin Us, album qui sera dans les bacs à compter du 09 Mars prochain.
"Shark Men" est le premier single de l'opus, dévoilé en Décembre dernier il combine avec maestria ligne de basse assassine, flow incisif, claviers entêtants et samples de folklore réunionnais emprunté au chantre du maloya, Danyel Waro.


Quantic & Nidia Gongora - Ojos Vicheros (Single) (Tru Thoughts)

Quantic & Nidia Gongora - Ojos Vicheros (Single) (Tru Thoughts)


Will "Quantic" Holland et Nidia Góngora publiaient en Mai 2017 leur album Curao, nous offrant alors leur interprétation singulière aux élans mystiques des traditions musicales de la côte Pacifique colombienne. Fruit d'une subtile combinaison, mêlant la voix racée de la chanteuse originaire de Timbiquí, à la richesse des sonorités électroniques du producteur et multi-instrumentiste anglais, il marque la nouvelle étape d'une étroite collaboration qui a débutée en 2009 sur l'album Quantic & His Combo Barbaro."Ojos Vicheros", qui est sorti le 10 Novembre dernier, est le troisième extrait de l'opus et succède aux précédents singles "Amor En Francia" et "Que Me Duele", dont nous parlions ici. Ecrit par Nidia, cette chanson festive et gorgée de bonnes vibrations est dédiée à un des grands délices de sa région natale: la Viche, une eau-de-vie de canne à sucre. Le marimba joueur, interprété par Esteban Copete - petit-fils de Pe Petronio Álvarez, le légendaire compositeur du thème "Mi Buenaventura" - semble danser autour du chant et des chœurs passionnés d'une Gongora démultipliée, garante d'un folklore et d'une tradition orale unique.
"Ojos Vicheros" nous est livré avec un nouveau remix punchy d'Osage, producteur et vétéran de la scène club de Philadelphie, qui l'agrémente d'accents afro house et broken beat.



















vendredi 19 janvier 2018

Jono McCleery - Seeds Of A Dandelion (Counter Records)

Jono McCleery - Seeds Of A Dandelion (Counter Records)

Le prodige Jono McCleery, considéré à raison comme l'un des artistes folk britanniques les plus captivants du moment, nous revient sur Counter Records (sous-label de Ninja Tune) avec un quatrième effort alignant 12 titres émouvants et profonds, baptisé Seeds Of A Dandelion. C'est la première fois que le chanteur réunit exclusivement des reprises, une aventure périlleuse que cet orfèvre de la six cordes à la voix pure et gracieuse, a su mener avec maestria.

Si son précédent Pagodes, paru en 2015 sur If Music, était encore hanté par quelques réminiscences electronica comme dans les touchants "Since I" ou "Halfway", son dernier opus affiche des sonorités bien plus acoustiques et intimistes, où la guitare occupe un rôle moteur plus central que jamais. Les arrangements de Matt Kelly, toujours aussi mélodieux et hypnotiques, sont sublimés par les subtiles interventions du Iskra String Quartet, dont les fabuleuses orchestrations pour cordes planent en nappes nébuleuses et harmonieuses au dessus de thèmes entièrement repensés. 

A première vue, il semblerait y avoir un monde entre "God Bless The Child" - que Billie Holiday a écrit en 1939 avec Arthur Herzog, Jr - et "La Ritournelle" electro-pop de Sébastien Tellier, composée en 2004. On jugerait tout aussi incongru le rapprochement de l'hymne contestataire "The Old Man's Back Again", du chantre de la pop baroque des 60's, Scott Walker, et du tube planétaire "Halo" de la diva R&B, Beyoncé, pourtant voilà, le génie de Jono est de savoir concilier toutes ces influences et de les sublimer dans un univers singulier, introspectif et immersif, habité de sonorités moelleuses, gorgées de soul, d'effluves R&B, de folk, de rock prog et d'efficacité pop... Et il en va de même pour l'ensemble du disque, on retiendra d'ailleurs l'excellent "Gabriel" et son groove langoureux, du maître de la soul-electronica, Roy Davis Jr., un monument deep-house que McCleery accorde avec la fragile ballade "Morning Theft" de Jeff Buckley, un artiste qui, lui aussi, fut touché par la Grace!

Le fait d'avoir enregistré Seeds Of A Dandelion en 10 jours dans les studios Urchin à Hackney dans l'Est de Londres (lieu qui a notamment accueilli les projets de FKA Twigs, Bon Iver, Flume, Emile Sande, Django Django, Lucy Rose, Lianne La Havas, Bloc Party, Laura Marling, ...), indique la parfaite entente que Jono a su installer avec ses acolytes, des musiciens complices qu'il côtoie depuis déjà longtemps et qui l'ont aidé une nouvelle fois à matérialiser ses idées. Tim Rowkins (déjà présent dans Pagodes) a œuvré derrière les manettes, à la production ainsi qu'au mixage, Dan See (Jamie Woon, Nick Mulvey), Milo Fitzpatrick (Portico Quartet) et Steve Pringle (Michael Kiwanuka) respectivement à la batterie et aux percussions, à la basse, aux claviers et à l'orgue...

Une merveille de plus à mettre entre toutes les mains... La musique de Jono McCleery, maître d'un groove acoustique fédérateur, relève de l'intérêt général, elle procure des sensations étranges et nous plonge dans des états semblant nous soustraire au reste du monde, à la pesanteur et à la fuite du temps.



mercredi 17 janvier 2018

Jean-Claude's IF Music presents You Need This - A Journey Into Deep Jazz Vol. 2 (BBE Records)

Jean-Claude's IF Music presents You Need This - A Journey Into Deep Jazz Vol. 2 (BBE Records)

Depuis 40 ans, Jean-Claude Thompson, Dj, producteur et propriétaire du magasin de disques IF Music, fait figure de référence au sein de la vibrante et éclectique scène musicale londonienne. Depuis ses débuts dans le monde de la nuit à la fin des années 80 où il mixait sonorités house, hip-hop et techno, puis grâce à l'ascension fulgurante de son projet downtempo, future Jazz, deep House et drum'n'bass, The Amalgamation of Soundz (fondé en 1990 avec son acolyte Mark Harbottle), Jean-Claude n'a jamais cessé d'entretenir des relations étroites avec un public fidèle, curieux et amateur de sons raffinés. Son séjour au Jazz Lounge (petit club emblématique du Soho des 90's, situé au dernier étage de la célèbre enseigne Release The Groove) en tant que directeur n'a fait qu'amplifier sa popularité et asseoir son statut d'aventurier musical à l'esprit ouvert, pouvant enchainer avec goût des galettes jazz avec de la tech house, du folk avec du hip-hop... Ce n'est pas un hasard que les producteurs avant-gardistes de la dance music comme Pete Heller, LTJ Bukem, Kenny Dope et Tom Middleton aient fréquenté ce lieu incontournable.
Jean-Claude nous présente chez BBE Records sa toute dernière compilation intitulée Jean-Claude's IF Music presents You Need This - A Journey Into Deep Jazz Vol. 2, il s'agit là d'une collection d'obscures raretés ou de trésors cachés issus majoritairement des années 70, alignant 8 compositions jazz aux accents latin ("Abuela" de Billy Band Sextet), soulful ("Now Is The Time" de Dick Griffin), spiritual ("Pursuit" de Tina Marsh Creative Opportunity Orchestraet free ("Free Actions III Movimento" de Giorgio Gaslini).
S'adressant à tous, aussi bien aux connaisseurs qu'aux néophytes du genre, ce triple LP ravira les collectionneurs autant que les mélomanes en mal de nouveautés.

 

mardi 16 janvier 2018

DJ Andy Smith presents Reach Up - Disco Wonderland (BBE Records)

DJ Andy Smith presents Reach Up - Disco Wonderland (BBE Records)

Le DJ londonien Andy Smith, collaborateur de Portishead et The Prodigy, mais surtout reconnu depuis 1998 et son album The Document comme une véritable tête chercheuse aux idées larges et un collectionneur invétéré de galettes rarissimes, nous présentait fin 2017 sa compilation Reach Up - Disco Wonderland. Cette collection de 15 titres rassemblés dans un triple LP est inspirée du concept Reach Up, un collectif de Djs fondé en 2012, qui s'évertuait à recréer l'esprit et les ambiances des nuits new-yorkaises du temps des illustres clubs tels le Paradise Garage ou le fameux Studio 54.
DJ Andy Smith presents Reach Up - Disco Wonderland nous (re)plonge ainsi dans les fondations de la culture dance music, alignant quelques perles boogie, disco et proto house des années 80, passées à la postérité. Certaines d'entre elles auraient pu pourrir dans les archives poussiéreuses de l'histoire du disco si quelques grands manitous des platines, pionniers du hip-hop, n'étaient pas tombés dessus, "Get Up & Dance" de Freedom paru en 1979, en est l'exemple type. En effet c'est Grandmaster Flash & the Furious Five qui revisita le premier ce hit funk en puissance, lui faisant accéder au sommet des charts R&B de l'époque. Il est depuis devenu un standard du genre, figurant même au générique du film New Jack City, réalisé en 1991 par Mario Van Peebles, et dont la soundtrack est devenue culte...
Bref, avec ce florilège de sonorités, le label BBE Records confirme une fois de plus son statut de garant du patrimoine musical underground... Un must have!

Dalindèo - One More Devil (BBE Records)

Dalindèo - One More Devil (BBE Records)

En Octobre 2017, le sextet de jazz finlandais Dalindèo nous présentait via le label BBE Records son nouveau projet intitulé One More Devil. Il s'agit d'un Ep alignant 5 morceaux accrocheurs au swing fédérateur et vigoureux, mené par le maître d'oeuvre, Valtteri Laurell Pöyhönen, guitariste et pilier du groupe revendiquant ouvertement l'influence des orchestrations de Duke Ellington et de la touche surf rock de Dick Dale, véritable guitar hero des 60's.
A l'écoute du titre éponyme, la fraîcheur et l'énergie du live sont palpables. Déployant une fougue et une spontanéité communicative, la formation élabore un jazz aux reflets New Orleans idéalement taillé pour la swing dance mais aussi le cinéma, faisant à la fois un clin d'œil aux ambiances musicales du réalisateur Aki Kaurismäki, ainsi qu'à celles de l'emblématique Quentin Tarantino...
Avec One More Devil, qui succède aux précédents Kallio (2013) et Slavic Souls (2016) parus aussi sur BBE, Dalindèo annonce une nouvelle étape dans sa quête d'un jazz joueur, farceur et frénétique, gorgé de vibrations positives.

 
 

lundi 15 janvier 2018

Nina Attal & Jérémy Nattagh - Yesterday Was Hard On Us/Fragile (Natura'Live)

Nina Attal & Jérémy Nattagh - Yesterday Was Hard On Us/Fragile (Natura'Live)

C'est un projet bien singulier que nous propose de vivre la jeune chanteuse/guitariste Nina Attal et  son acolyte Jérémy Nattagh, multi-instrumentiste et joueur de hang, dont les sonorités si captivantes nous ont déjà été présentées avec maestria par le virtuose autrichien Manu Delago.

Ici, le concept est simple, l'association Natura'Live se lançait, voilà maintenant 3 ans, dans la réalisation de sessions d’enregistrement filmées dans des sites naturels exceptionnels, le tout en réunissant des conditions techniques optimales et éco-responsables. Après avoir investi différents lieux extraordinaires du Sud de la France comme les Gorges du Verdon (avec Pulsar Echoes), les Carrières de Lacoste (avec Alphaze) ou encore le Lac de Serre Ponçon (avec Electro Deluxe), les équipes de Natura'Live ont décidé en Septembre 2017 de prendre de la hauteur, embarquant en compagnie de Nina Attal et Jérémy Nattagh à bord d'une montgolfière, flottant au dessus du Parc de Lubéron.


Croisant à 200 mètres d'altitude et filmés à 360° avec travelling circulaire et drones, les deux artistes funambules y ont interprété les reprises de "Yesterday Was Hard On Us" (Fink) et de "Fragile" (Sting), deux chansons mélancoliques sublimées par la voix puissante et soulful de Nina, portée par les délicates percussions harmoniques du hang de Jérémy. Les sons du bruleur qui gonfle le ballon et le chant des oiseaux qui sifflent au loin, participent à amplifier les atours envoutants et immersifs de leur prestation live insolite.



The Library Archive-From The Vaults Of Cavendish Music (BBE Records)

The Library Archive-From The Vaults Of Cavendish Music (BBE Records)

BBE Records nous présente une nouvelle collection de raretés extraites du fameux catalogue de la société d'éditions et de productions musicales destinées aux professionnels de l'audiovisuel et des médias, Cavendish Music. Il s'agit peut-être d'un nom qui ne vous dit pas grand chose, mais qui se cache pourtant derrière les musiques de films emblématiques tels que Gravity, Mad Max ou encore Edge Of Tomorow, les génériques d'émissions TV cultes comme Top Gear entre autres bandes-son publicitaires... Bref un véritable empire qui a vu le jour en 1937 sous le nom de Boosey & Hawkes Recorded Music Library et qui a su depuis se hisser au rang du plus grand éditeur musical indépendant du Royaume Uni.
Lors de son âge d'or dans les années 60 et 70, la Library Music (qui n'est pas un genre, mais un monde musical parallèle où toutes les musiques sont représentées) a fourni, pour des compagnies comme Cavendish, Sonoton, De Woife, Amphonic ou encore Conroy, une quantité astronautique de titres instrumentaux conçus par des compositeurs de l'ombre, alimentant ainsi des banques de données analogiques précieuses, classées par thèmes ou ambiances, destinées à l’illustration sonore pour la radio, le cinéma et la télévision...
Inaccessible pour le grand public, ce n'est que tout récemment que certains DJs en quête du sample parfait, se sont penchés sur ce trésors bien gardé, donnant ainsi ses lettres de noblesse à une musique dite "fonctionnelle" de très bonne facture et témoin de son temps.

En 2014, le producteur hip-hop Mr Thing et le compositeur multi-instrumentiste Chris Read furent les premiers à être invités à explorer les archives de Cavendish Music, en tant que participants à Samplethon organisé par le célèbre site WhoSampled, évènement durant lequel des producteurs devaient imaginer, dans un contre-la-montre, de nouveaux titres à partir de matériaux échantillonnés.

Dans le cadre de leurs écoutes, les deux mélomanes britanniques ont découvert bon nombre d'enregistrements remarquables et hors du temps, faisant pour certains penser aux thèmes de Lalo Schifrin ou à des recherches hip-hop instrumentales avant même que n'existe le terme de beatmaker, et pour d'autres à des moments jazz, latin et funk raffinés et finement ouvragés.
Ces monuments de groove et de swing se devaient d'être partagés avec une plus large audience.
C'est précisément ce que nous proposent nos deux crate diggers dans un double LP baptisé The Library Archive - From The Vaults Of Cavendish Music, une compilation soignée aux sonorités 70's, rassemblant une myriade de joyaux pour la plupart composés par le chef d'orchestre canadien Dennis Farnon, figure emblématique de la library music.

Nous retiendrons le groove aphrodisiaque et cinématique de "Funkrund" orchestré en 1975 par The Cavendish Orchestra, un des multiples groupes à géométrie variable opérant sur commande au sein de Cavendish Music, à l'instar de The New Dance Orchestra, ensemble plus punchy et psyché nous offrant, entre autres interprétations instrumentales, l'excellent "Lady Killers"...

Un must have absolu!


 

jeudi 11 janvier 2018

Ty - A Work Of Heart (Jazz Re:Freshed)

Ty - A Work Of Heart (Jazz Re:Freshed)

Ty, figure emblématique de la scène hip-hop londonienne, nous revient avec A Work Of Heart, son cinquième opus à paraître début Mars sur Jazz Re:Freshed. S'appuyant sur un label militant fondé en 2003, qui se donne pour mission de promouvoir le jazz britannique indépendant sous toutes ses formes, le rappeur investi nous livre un disque engagé et sophistiqué à la production impeccable et homogène. Il marie avec maestria des samples aux saveurs soulful à des rythmiques old-school racées, animant le tout de puissantes lignes de basse au groove contagieux. En combinant ses talents de producteurs à des instrumentations live et en y posant son flow si singulier, véloce, tranchant et accrocheurTy élabore 14 titres forts, captivants et accessibles. Abordant les questions sociales ou sociétales qui font toujours débats aujourd'hui (la pauvreté, la dépression, l'anxiété et le racisme), le MC s'exprime aussi sur des thématiques plus personnelles comme ses souvenirs d'enfance passée dans le quartier de Brixton, s'aventurant même sur des sujets plus existentiels ou philosophiques comme le processus créatif ou le sens de la vie...

Epaulé par une collection d'invités plus prestigieux les uns que les autres, Durrty Goodz (rebaptisé Rootz), Tall Black Guy, Deborah Jordan, Wayne Francis de United Vibrations et le légendaire Umar Bin Hassan de The Last Poets, Ty nous offre un hip-hop apaisé et réfléchi, sans haine ni 'explicit lyrics', un son cool à la façon d'un g-funk inspiré, gorgé de sens, de profondeur et d'esprit.


mercredi 10 janvier 2018

Williams Brutus - L'Esthère (Garvery Drive Records)

Williams Brutus - L'Esthère (Garvery Drive Records)

Résidant en Bourgogne depuis son arrivée en France à l'âge de 5 ans, le musicien haïtien d'origine, Williams Brutus, nous présente son premier opus baptisé L'Estère, du nom de sa ville natale. Doté d'une voix feutrée, armé de sa guitare et de ses convictions, il nous présente un projet engagé et touchant à la production moderne et colorée, empreint de sonorités reggae mais aussi largement parcouru d'accents pop, world et soul. Convoquant dans son titre "Dilé" une kora envoutante et typée mandingue, il invite le rappeur américain Beat Assailant dans l'accrocheur "You Can't Stop The Rain" (nouveau single de l'album après le très jamaïcain "I Tried"), se frottant ainsi au hip-hop sur une production punchy efficace et funky Ailleurs, le chanteur nous parle d'amour comme dans la ballade "When I'm With You" et, plus loin, surprend son auditoire en reprenant le tube des années 80 "Girls Just Want to Have Fun" de Cyndi Lauper, interprété ici avec dynamisme et légèreté, dans une veine reggae-pop... A travers ce large éventail d'influences musicales, Williams Brutus entend ainsi exprimer sa double culture, issue à la fois des Caraïbes et de l'Europe, dans une optique de partage et d'ouverture.
L'Estère paraîtra le 02 Février prochain sur le label parisien Garvey Drive Records.



mardi 9 janvier 2018

Yuma - Ghbar Njoum (Poussière d'étoiles) (Innacor Records/L'Autre Distribution)

Yuma - Ghbar Njoum (Poussière d'étoiles) (Innacor Records/L'Autre Distribution)

Yuma, acteur incontournable de la nouvelle scène alternative tunisienne nous revient avec Ghbar Njoum (Poussière d'étoiles), un second opus aux ambiances indie-folk poétiques et accrocheuses. Le duo y déploie une soul acoustique intimiste, naviguant au carrefour d'influences diverses, allant du blues touareg aux sonorités néo-arabes actuelles, en passant bien sûr par les folklores traditionnels du pourtour méditerranéens.
Formé par la plasticienne et peintre Sabrine Jenhani (chant et compositions) et le cinéaste/musicien autodidacte Ramy Zoghlami (chant, guitare et compositions), Yuma s'est ici adjoint les services d'Antonin Volson et quelques autres instrumentistes bretons (percussions, contrebasse, violoncelle et alto), leur présence participer à l'ouverture du disque vers un univers singulier fait de fables et d'adages, habité de figures allégoriques, gorgé de mysticisme et de sorcellerie, de métaphores et de personnifications. De cette fusion habile et délicate qui s'opère ainsi entre la transmission orale d'antan et les formes musicales contemporaines, surgit un disque crépusculaire et minimaliste, animé par des mélodies envoutantes et curatives...
Très belle découverte!

Femi Kuti - One People One World (Partisan Records/Knitting Factory/Pias)

Femi Kuti - One People One World (Partisan Records/Knitting Factory/Pias)

La sortie d'un disque de Femi Kuti est toujours un évènement, en effet le fils du Black President incarne l'âme de l'afrobeat moderne, genre musical apparu au Nigéria dans les années 70 sous l'impulsion du tandem Fela/Tony Allen et qui s'est rapidement répandu dans toute l'Afrique, pour se démocratiser jusqu'à aujourd'hui dans le monde entier.
Sur son dixième opus baptisé One People One Worldle petit prince de l'afrobeat nous adresse un message d'espoir et de réconciliation, il nous lance un appel gorgé de sincérité et d'optimisme aux airs de plaidoyer pour l'unité mondiale. Accompagné de son mythique Positive Force, le porte parole de l'UNICEF pour la défense des droits des enfants revient tout naturellement aux racines africaines de la musique, ponctuant les 12 titres de son effort de délicieuses notes juju, reggae, soukous, highlife, jazz, funk, soul et R&B, mais aussi de saveurs latines envoutantes.
Les rythmiques effrénées parées de puissantes lignes de cuivres ont en grande partie été enregistrées à Lagos, ces orchestrations riches et jubilatoires accompagnent les visées politiques des textes pugnaces de Femi, mais pour la première fois elles servent aussi d'écrins à des chansons d'amour et à des célébrations festives de l'humanité. A coup de décharges électrisantes et up-tempo, One People One World propose un afrobeat plus exaltant que jamais, entraînant l'auditoire vers la piste de danse, l'interaction et le partage de vibrations positives.

lundi 8 janvier 2018

The Buttershakers - Sweet Rewards (Underdogs Records)

The Buttshakers - Sweet Rewards (Underdog Records)

La formation lyonnaise The Buttshakers nous présente via Underdog Records son nouvel opus baptisé Sweet Rewards, un diamant soul à l'état brut porté par la voix puissante et racée de la chanteuse américaine Ciara Thompson, diva au magnétisme et à la prestance féline, héritant de Saint-Louis une riche et profonde culture musicale allant du gospel au jazz, en passant bien sûr par le blues.
La musique explosive et sensuelle que nous délivre la formation originaire de la Croix-Rousse est une soul brulante, moite et rageuse, que l'on peut comparer à celle que nous offrait la regrettée Sharon Jones entourée de son mythique The Dap-Kings.
Univers 60's un brin déjanté et électrique, énergie rock corrosive et nervosité funk agitatrice sont au rendez-vous dans ce solide et contagieux Sweet Rewards, album fédérateur et entrainant flanqué ça et là de quelques accents éthio-jazz ("Movin On"), afrobeat ("Hypnotized"), country/folk ("Roll Miss Roll") et même punk ("Weak Ends"), des plus délectables.
A consommer sans modération...


jeudi 4 janvier 2018

Dirtmusic - Bu Bir Ruya (Glitterbeat/Differ-Ant)

Dirtmusic - Bu Bir Ruya (Glitterbeat/Differ-Ant)

Dirtmusic est un projet musical fusionnant les sonorités folk-rock et indie rock au blues et à la musique ethnique. Porté depuis ses débuts en 2007 par l'américain Chris Eckman des Walkabouts et l'australien Hugo Race (ex-Bad Seeds), il prit un tournant décisif l'année d'après lors d'une rencontre avec l'emblématique formation touareg Tamikrest au Festival In The Desert à Tombouctou. Aujourd'hui entourés du joueur de zaz Murat Ertel, issu du groupe psyché-rock turc Baba Zula, et du percussionniste Ümit Adakale, maître de la darbouka, ils publient leur 5ième opus intitulé Bu Bir Ruya. Ce dernier, enregistré à Istanbul avec le concours des chanteuses Gaye Su Akyol, star du rock turc, Brenna Mac Crimmon, canadienne spécialiste des musiques populaires turques Azerbaïdjan, et du joueur de yaybahar, Görkem Sen, nous livre des rythmiques racées et jubilatoires, des mélodies envoutantes et hypnotiques, habillées par des atmosphères nébuleuses sombres, saturées et angoissantes, faites de nappes électroacoustiques torturées et distordues, le tout ponctué d'un réalisme glaçant, d'une urgence vitale, d'une gravité et d'un engagement sans faille.

mercredi 3 janvier 2018

Raphaël Imbert - Music is my Hope (Jazz Village/Pias)

Raphaël Imbert - Music is my Hope (Jazz Village/Pias)

Nous ayant laissé en 2016 avec son sublime Music is my Home, où il partait explorer les racines du jazz dans le delta du Mississippi avec le concours de quelques figures emblématiques de la scène blues et New Orleans, le saxophoniste autodidacte Raphaël Imbert rempile avec un nouveau chapitre de ses aventures musicales humanistes outre-Atlantique, un nouvel opus généreux de 12 titres, intitulé Music is my Hope. Tissant toujours un lien de filiation entre les traditions blues, jazz, gospel et soul, le tout baigné dans une énergie rock vigoureuse, l'ethnomusicologue averti rassemble ici, dans une veine plus militante mais aussi plus intime, les incantations brulantes et jubilatoires du spiritual, les revendication profondes et urgentes des protest songs, ainsi que l'introspection poétique et la quête de réponses existentielles du folk...
Porté par les voix envoutantes d'Aurore Imbert, Marion Rampal, Manu Barthélémy et Big Ron Hunter, Music is my Hope nous est servi par un casting de musiciens de haut vol, on compte en effet autour de Raphaël, les instrumentistes virtuoses Pierre-François Blanchard aux claviers, Pierre Durand et Thomas Weirich aux guitares, puis Dominique Di Fraya à la batterie.

Music is my Hope est un disque riche et engagé, un voyage singulier nous remémorant les combats et les luttes emblématiques de Paul Rabeson (initiateur du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis qui s'est battu pour l'émancipation des peuples dans le monde entier), les textes révérés de Joni Mitchell (diva incorruptible du folk qui a su traduire avec magie ses réflexions sur la société et l'environnement, ainsi que ses sentiments à propos de l'amour, de la confusion, de la désillusion et de la joie) et la pensée militante de Pete Seeger (pionnier avec son acolyte Woody Guthrie de la musique folk).

mardi 2 janvier 2018

Wes Montgomery - In Paris : The Definitive ORTF Recording (Resonance Records/Bertus France)

Wes Montgomery - In Paris : The Definitive ORTF Recording (Resonance Records/Bertus France)


Il me tenait à cœur de commencer cette nouvelle année de chroniques musicales avec quelque chose de spécial et lorsque j'ai reçu à la mi-Décembre l'incroyable nouvelle de la sortie prochaine d'un live inédit du légendaire Wes Montgomery, j'ai immédiatement sollicité la générosité de Gilles Logan, qui bosse au marketing chez Bertus France, pour en avoir une copie... Quelques jours après je recevais le précieux In Paris : The Definitive ORTF Recording, présenté sobrement dans un format double CD deluxe, accompagné de son livret richement documenté de 32 pages. Ce dernier inclut des photos de Jean Pierre Leloir prises le soir du 27 Mars 1965 au Théâtre des Champs-Elysées (alors que le guitariste était de passage dans la capitale dans le cadre de son unique tournée européenne) accompagnées de remarquables écrits et de touchantes interviews que l'on doit, entre autres, à Zev Feldman, une des têtes pensantes du mythique label californien Resonance ou encore à Russel Malone, éminent guitariste s'étant notamment illustré auprès de Diana Krall et Harry Connick, Jr.

Sorti des archives de l'INA, où il fut précieusement conservé pendant plus d'un demi siècle, l'enregistrement du concert nous laisse (re)découvrir le touché inimitable de ce musicien hors paire sur des titres devenus de purs classiques de la guitare jazz, comme les compositions du maître lui-même, "Four on Six", "Jingles" et "Twisted Blues", ou ses interprétations magistrales des intemporels "Round Midnight" de Monk et "Impressions" de Coltrane.

Pour l'occasion, l'artiste autodidacte d'Indianapolis avait opté pour une formation familière qui jouait ensemble depuis déjà plusieurs mois. Ne voulant pas d'un all-star band tape-à-l'œil, il a préféré un groupe d'acolytes efficaces et complices... Et à l'écoute du concert, on ne peut que le remercier d'avoir imaginé cet accord parfait. Figuraient ainsi autour de lui le pianiste originaire de Memphis, Harold Mabern, seul membre du quartet encore en vie aujourd'hui, le contrebassiste basé à Philadelphie, Arthur Harper et le batteur de Kansas City, Jimmy Lovelace. Un invité de marque allait participer au casting sur 3 dates de cette tournée prestigieuse, dont celle qui nous importe, il s'agit du saxophoniste de Chicago Johnny Griffin, qui s'est par ailleurs illustré aux côtés de Thelonious Monk et Art Blakey! Ici, il apparaît dans les excellents "Full House" (autre composition marquante de Montgomery), "West Coast Blues" et dans la plus belle ballade jamais écrite, "Round Midnight", sublimée par un Wes charmeur et d'une grande classe, caressant ses cordes du bout de son pouce droit et s'amusant de sa main gauche avec ses développements en octave, si caractéristiques de sa signature rythmique et sonore.

Sans le rayonnement de l'immense impresario anglais Alan Bates, cette performance parisienne n'aurait jamais eu lieu. Wes ayant trop peur de l'avion, c'est aussi avec le soutien et la force de persuasion de son manager John Levy que la tournée put s'organiser et s'arrêter outre la Ville Lumière, à Londres, Madrid, Bruxelles, Lugano, San Remo et Rotterdam.

A travers 10 morceaux rares et intenses captés avec maestria, l'auditeur s'approche à pas de velours de la grâce rayonnante et du swing ravageur d'un artiste disparu trop tôt, qui a su mettre en place une science du jazz à la portée de tous, restituée avec magie par un son haute définition transféré directement des bandes analogiques originales...

De l'or en barre!