vendredi 29 mai 2015

J-FELIX - PATIENCE FEAT. ABI FLYNN / LATE NIGHT SOS (Tru Thoughts Records)


J-FELIX  - PATIENCE FEAT. ABI FLYNN / LATE NIGHT SOS (Tru Thoughts Records)

Tru Thoughts n’en finit pas de nous émoustiller les tympans, après Werkha, Lost Midas, Alice Russell, Jonny Faith, DonPascal ou encore Magic DrumOrchestra, le label anglais basé à Brighton nous présente sa nouvelle signature J-Felix aka Joe F Newman, un chanteur et producteur multi-instrumentiste originaire de Bristol.

Si ses premières amours musicales sont à chercher du côté de la scène trip-hop, hip-hop US (Tribe Called Quest, De La Soul) et drum & bass, il jette sur le tard son dévolu sur les origines de ces sonorités urbaines et se plonge alors dans la black music des années 60, 70 et 80. Soul, jazz puis P-funk (Bootsy Collins) et boogie (Earth Wind & Fire…) habitent désormais ses productions racées, déjà sélectionnées par des pointures internationales telles que Dj Vadim ou Opolopo (à qui l’on doit un excellent remix de 1960 What ? du jazzman Gregory Porter).

J-Felix publie le single Patience Feat. Abi Flynn extrait de son premier opus à paraître courant juin 2015 et intitulé 101 Reasons. Dés l’ouverture du titre, un nuage d’accords plaqués sur le clavier d’un Fender Rhodes nous envoute l’esprit avant d’être plaquer au sol avec l’entrée en lice d’un groove massif mis en scène par une ligne de basse G-funk langoureuse et un beat hip-hop torride. La chanteuse Abi Flynn y dépose sa voix douce et gorgée de sensualité bientôt rejointe par une section cuivre aux interventions jazzy minimalistes et bien placées, façon The RH Factors de Roy Hargrove.

Le single double face A nous propose un second titre Last Night SOS - baptisé ainsi en hommage à la célèbre formation funk/R&B créée à la fin des 70’s, S.O.S. Band - dont la production qui fait écho à l’instru du hit The Message de Grandmaster Flash nous ramène avec délectation dans les prémices de l’air old school.

Bref deux titres explosifs et jouissifs qui ne laissent qu’entrevoir la qualité de ce que sera l’EP à venir et qui s'inscrit dans la continuité des sons que nous ont offerts récemment DAM funk et Snoop Dogg dans leur projet 7 Days Of Funck.
 
Ci dessous le titre éponyme de l'album à paraître 101 Reasons

Royce Wood Junior - The Ashen Tang (37 Adventures)


Royce Wood Junior - The Ashen Tang (37 Adventures)

Omar n’en finit pas de faire des émules outre-manche, en effet la scène néo soul britannique accouche d’un nouveau prince du groove nommé Royce Wood Junior. Aperçu aux manettes de l’excellent Mirrorwriting de Jamie Woon en 2011 (et aux guitares pendant la tournée), l’artiste multi-instrumentiste dévoile aujourd’hui son premier LP intitulé The Ashen Tang. En 2014, ses deux premiers EPs Rover et Tonight Matthew avaient déjà capté l’attention de la critique et du public, annonçant l’arrivée imminente d’un nouveau Jamie Liddle – rien que ça ! -  avec sa voix gorgée de soul et de velours, ses rythmiques granuleuses et asymétriques, ses synthés vintage obsédants, ses guitares saturées de rock’n’roll et ses lignes de basse contagieuses.

Sincèrement les 12 plages de l’album sont autant de claques, ou plutôt de crochets funky lancés au travers de nos figures tuméfiées affichant un sourire béat de satisfaction. 

L’artiste a assimilé le génie de ses deux héros Stevie Wonder et Prince, il a très vite compris qu’avec sa voix il devait assumer pleinement son statut de crooner et ne pas uniquement rester dans l’ombre avec les musiciens, confiné dans les studios d’enregistrement ou planté derrière l’écran de son ordinateur.  


C’est ainsi que dès l’intro Remembrance (Part I) l’artiste plante le décor, après 30 secondes d’une orchestration cinématique (ensemble de cordes et piano) il entame au chant une complainte monotone sur les rythmes d’une marche militaire syncopée, agrémentée de glitchs et autres accidents sonores puis survolée d’une nappe vaporeuse qui s’épaissit progressivement jusqu’à l’ouverture de la seconde piste, le majestueux Midnight.

Taillé pour le dancefloor, Midnight est la synthèse parfaite du son de Royce en mode up-tempo et glamour. Il y distille une énergie pop et electro-funk des plus chics à l’image du tube Baby I’m Yours du français Breakbot (Ed Banger).

Jodie déploie une soul profonde, intense et organique sur une assise rythmique désarticulée et brinquebalante, nous faisant songer à la rencontre du brulant D’Angelo et du producteur Flying Lotus.

Clanky Love est un clin d’œil aux 70’s, il fusionne les reflets soul d’autrefois à l’efficacité pop d’aujourd’hui, conduisant l’auditeur nostalgique à se trémousser langoureusement le sourire aux lèvres et les yeux entrouverts.

Honeydripper est la suite logique de Jodie, nous immergeant plus profondément dans une néo soul moite aux accents psychédéliques.

Avec le titre central Stand, l’artiste change légèrement les couleurs de sa palette optant pour une dominante plus pop  voire même piano rock à la Rufus Rainwright. En effet durant les 5 mn de cette ballade flamboyante, le chanteur nous berce tendrement avec sa voix éthérée, son arrangement de cordes envoutant et dramatique ainsi que son piano gavé de reverb. Le morceau nous rappelle l’immense succès mainstream A Full Of Stars de Coldplay

Poursuivant l’exploration de son penchant pop, Royce signe les très 80’s Bees et Nuther Bruther, proches des sonorités dance-pop-R&B de Stevie Wonder.

Nouvelle ballade cette fois-ci plus intimiste, à presque nous en tirer les larmes des yeux, le touchant Midas Palm (évoquant un amour perdu) étend son arpège à la guitare acoustique et sa ligne de basse sonnant comme le son d’un tuba étouffé sur plus de 4 mn où nous demeurons suspendus à la voix caressante du crooner aux airs mélancoliques de Chris Isaak.

Twiggin’ nous délivre un groove subaquatique accueillant le flow sensuel de Royce qui prend des allures de Prince dans les refrains au funk contagieux. Remembrance (Part II) complète et achève l’exploration techno et garage amorcée dans l’intro Remembrance (Part I), l’instru y est plus barrée mais aboutie après 2 mn au même texte extrait d’un poème de Sir Thomas Wyatt entonné, la encore, à la manière du Kid de Minneapolis.

Enfin pour clore cette véritable pépite, Stickin’ répand une electronica lyrique et sophistiquée comme sait si bien les faire James Blake

Royce Wood Junior publie une œuvre aboutie et censée, son approche singulière de la pop music passée au travers du crible des sons mythiques de Stax et Motown ainsi que d’une électro ouvrant les champs du possible, est d’une efficacité et d’une accessibilité déconcertante, frisant parfois la perfection.

mercredi 27 mai 2015

Francesca Belmonte – Anima (False Idols/!K7)


Francesca Belmonte – Anima (False Idols/!K7)

La sublime Francesca Belmonte collabore avec Tricky depuis maintenant plusieurs années (2009), ce dernier ne tarit d’ailleurs pas d’éloge à l’égard de sa protégée, première signature de son label False Idols. Le disque Anima nous dévoile une artiste qui se décrit elle même comme une chanteuse de blues alternatif, elle cite volontiers les figures emblématiques de Billie Holiday et Patti Smith comme influences majeures. La jeune anglaise mêle avec sensualité et élégance des sonorités pop, R&B, soul et électronica sans jamais trop quitter la pénombre qui habite ses mélodies hypnotiques. On devine ça et là, au gré de quelques rythmiques aux accents trip-hop l’empreinte laissée par son mentor, mais la variété des pistes esthétiques explorées dans le projet attestent d’une identité propre qui s’émancipe vers un ailleurs moins underground et plus accessible.

Si l’arpège à la guitare électrique de l’Intro évoque immanquablement le monument soul immortalisé par Otis Redding, I’ve Been Loving You Too Long, Hidding In The Rushes nous plongent dans les méandres d’une obscurité rythmée par des cuivres angoissants et une saccade R&B pesante dont le producteur Timbaland a le secret de fabrication (je pense notamment à son tube Give It To Me avec Nelly Furtado).

Le premier single Stole et son instrumentation construite d’échantillons analogiques bruitistes est à mon goût la perle de cet effort, Francesca y déploie un flow nonchalant et vibrant, sonnant comme la rencontre parfaite de Mike Skinner (The Streets) et Patti Smith, le trip-hop fricote avec les incantations roots, folk et blues, comme extraites d’un chant spirituel indien… C’est hybride, profond et prenant !

Keep Moving et Lying On The Moon nous ramènent sur les sentiers balisés d’une bass music matinée de glitch, de break beat et de R&B, des bourdonnements (musique drone) nous rappellent que nous sommes bien en territoire britannique… Les atmosphères y sont sombres voire assomantes, Tricky en personne toujours aussi envoutant y intervient en guest, susurrant son texte au côté de la voix cristalline et éthérée de la jeune femme.

Dès l’ouverture de Joker, c’est un changement complet de décors qui s’opère, Francesca nous maintient toujours en haleine dans sa sphère trip-hop mais nous bascule dans son hémisphère sud, plus chaud, lumineux et léger, où l’on retrouve les reflets jazzy de l’autre groupe historique de Bristol, Portishead.

Les ambiances enfumées de Massive Attack resurgissent dans Strange Beat, avec sa ligne de basse obsédante tandis que Brothers & Sisters nous immerge dans l’italo disco des Chromatics.

Anima se poursuit avec les délicieuses ballades Come Talk et Your Sons, le titre electro pop Daisy, le langoureux Driving, l’anguleux Fast et l’atmosphérique Are you avec sa rythmique jungle ralentie et étouffée…

Bref, en 15 titres riches et variés, Francesca Belmonte nous dépeint son petit monde musical polymorphe alimenté entre autre par le génie de son producteur Tricky, qui est actuellement en studio à Berlin pour l’enregistrement de son prochain disque en collaboration avec son ami d’enfance et partenaire dans le projet Wild Bunch, Dj Milo.


samedi 23 mai 2015

Pericopes+1 - These Human Beings (Alfa Music/Egea Distribution)


Pericopes+1 - These Human Beings (Alfa Music/Egea Distribution)

Originellement, Pericopes est un duo de jazz formé par deux compositeurs italiens, le pianiste Alessandro Sgobbio et le saxophoniste Emiliano Vernizzi. Armés d’une véritable panoplie de diplômes et de prix, les deux musiciens aux CV bien remplis écument depuis 2007 les scènes les plus prestigieuses d’Europe afin d’y partager avec un public enthousiaste leur approche singulière et moderne d’un jazz ouvert et sophistiqué. A Paris, ils entament en 2012 une collaboration symbiotique avec le batteur américain Nick Wight. Une tournée américaine organisée en 2014 donnera lieu au premier enregistrement studio de la toute jeune formation rebaptisée Pericopes+1. Fort des idées nouvelles et du groove puissant apportés par le new-yorkais, le trio va redéfinir les contours de son répertoire en l’agrémentant de sonorités plus avant-gardistes, en fusionnant à sa guise les traditions de l’ancien et du nouveau continent ou en accordant une large place à l’improvisation et à la mélodie. C’est ainsi que se dévoile These Human Beings, un espace d’exploration, de partage et d’échange où les ambiances post-rock, free jazz et nu jazz naissent de l’héritage afro-américain et des musiques classiques et folkloriques européennes. Entre effervescence et évanescence sonore, les artistes engagent un dialogue puis se répondent mutuellement, s'accompagnent ou s'opposent, s'accordent ou se désaccordent, se tendent des pièges ou des perches rythmiques et harmoniques... Bref ils jouent ensemble une musique cérébrale tout en conservant leur spontanéité et leur sensibilité...

A noter que le disque a été encensé par les légendes Enrico Rava et Dave Liebman...!

 

vendredi 22 mai 2015

Terakaft – Alone (World Village/Harmonia Mundi)


Terakaft – Alone (World Village/Harmonia Mundi)

Si la référence absolue du blues touareg, dit Assouf en tamacheq et qui signifie nostagie, demeure depuis 1992 le fameux groupe originaire du nord du Mali Tinariwen, une autre formation nommée Terakaft (la caravane) et y étant étroitement liée, pratique elle aussi ce métissage entre sonorités modernes (blues, rock), musique arabe et musique traditionnelle touareg. Mené par les guitaristes chanteurs et percussionnistes Diara et Sanou, Terakaft publie chez World Village son cinquième opus intitulé Alone. Les accents gnawa, mariés au son roots du bluesman Ali Farka Touré, aux percussions hypnotiques et à la distorsion des guitares électriques de nos deux guitar heores du Sahara, invitent l’auditoire à la transe et à la danse, tout en abordant la délicate question de la  situation géopolitique de leur région.

jeudi 21 mai 2015

Uptake - So Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)


Uptake - So Far So Good (Jazz Village/Harmonia Mundi)

Le tout jeune quartet lyonnais Uptake (lauréat en 2014 RéZZo Jazz Focal de Vienne) mené par le tromboniste Robinson Khoury (récemment sacré meilleur instrumentiste lors du Tremplin Jazz de la Défense) nous présente son premier opus intitulé So Far So Good et composé de 9 compositions inspirées des piliers de la nouvelle scène jazz américaine. Ils citent notamment les pianistes Robert Glasper et Jason Lindner ou le tromboniste de Philadelphie Eugène Eubanks. La fusion qu’a opérée Joe Zawinul avec le Weather Report n’est sans doute pas non plus étrangère à la construction de leur identité musicale, forgée autour d’un groove solide marqué par leurs influences rock, pop et hip-hop…

Autour de Robinson Khoury et de ses sonorités chaudes, rondes et amples (qu’il agrémente occasionnellement d’FXs), se dévoilent l’excellent claviériste Bastien Brison (qui a largement participé à l’écriture de l’album), le bassiste Pierre Gibbe et le batteur Paul Berne. Cette fine équipe distille un jazz frais, aéré et sensuel, sa virtuosité certaine n’a besoin d’aucune esbroufe pour toucher un auditoire captivé par des atmosphères épurées et changeantes, faites de transitions, de rebondissements et de soubresauts sans fioritures.

Awake, qui ouvre magistralement le disque, détermine d’emblée le niveau de jeu du quartet, ainsi que sa manière d’aborder un thème qui évolue graduellement. Ici, les 3 premières minutes mettent en avant l’écriture, le piano et le trombone, puis soudain la basse se fait plus insistante, le Fender Rhodes entre dans la danse et la batterie s’active, le jazz s’électrifie avec l’impro de Bastien au Wurlitzer, le swing devient groove et se déploie avec énergie jusqu’à une outro qui se dépouille petit à petit de son rythme, avant de finir par un échange intimiste piano/trombone.

Dans Mood les accords de Rhodes gavés de reverb sont rapidement rejoints par Robinson qui laisse un temps son trombone au profit du vocoder, la mélodie subtile, délicate et chargée d’émotions me rappelle alors celles du saxophoniste Casey Benjamin qu’il interprète dans le projet Urbanus de Stefon Harris & Blackout. Le titre est comme suspendu, flottant en apesanteur, le groove y est nébuleux et la basse, dodue et voluptueuse, omniprésente.

Nighthawk, parés de ses accents psychédéliques et de ses reflets hypnotiques, trompe son monde avec son air faussement calme, la basse semble se prélasser, le piano retient ses marteaux, la batterie ses coups et le trombone ne demande qu’à partir en vrille… ça bouillonne mais n’explose pas.

Bref So Far So Good est une belle entrée en matière pour ces tout jeunes musiciens rhodaniens, une découverte à ne pas manquer !

mercredi 20 mai 2015

Van Hunt - The Fun Rises, The Fun Sets (Godless Hotspot)

Van Hunt - The Fun Rises, The Fun Sets (Godless Hotspot)

Un bien bel effort que ce cinquième opus néo-soul (mais pas que !) intitulé The Fun Rises, The Fun Sets du crooner et multi-instrumentiste Van Hunt. Natif de Dayton, il se met à la musique dès l’âge de 7 ans, motivé par l’amitié nouant son père au batteur des mythiques Ohio Players… On comprend ainsi mieux d’où lui viennent ses sonorités sexy et psychédéliques héritées de la black music des années 70 !

A la fin des 90’s, après avoir envoyé ses démos hip-hop à quelques maisons de disques et rencontré plusieurs producteurs dont l’excellent Jermaine Dupri, le compositeur se fait remarquer en écrivant le titre Hopeless pour Dionne Farris (Arrested Development) et une partie de l’album Love In Stereo de Rahsann Patterson

Après Van Hunt (2004) et On The Jungle Floor (2006) parus chez Capitol Records, ses deux premiers albums plutôt bien accueillis par la critique, le musicien déchante en étant notamment affligé par l’avortement de son projet Popular qui devait sortir chez Blue Note Records en 2008. Excédé par l’industrie du disque, il s’en émancipe et fonde son propre label baptisé Godless Hotspot où paraîtront What Were You Hoping For ? en 2011 et The Fun Rises, The Fun Sets en 2015.

Influencé depuis ses débuts par des univers musicaux souvent aux antipodes, rock, folk et country d’un côté puis jazz, funk, soul et R&B de l’autre, Van Hunt distille avec brio l’héritage des icônes Iggy Pop, David Bowie, Neil Young et Curtis Mayfield, Thelonious Monk, Serge Giansbourg… Souvent comparé avec raison à Prince, il s’empare de tout un pan de la culture musicale américaine et la restitue dans une fusion proche de celle qu’opérait déjà dès la fin des 60’s Sly Stone et sa famille. Sa musique allie rythmiques R&B, mélodies contagieuses et psychédélisme, créant ainsi une identité pop/soul/rock hybride et débridée.

Dès l’ouverture avec le torride Vega (Stripes On), Van Hunt nous annonce la teneur de l’album en mêlant une instrumentation funk digne des JB’s à sa voix gémissante et caressante, qui rappellerait presque celle de Lenny Kravitz dans ses meilleures prestations.

Avec des morceaux comme Old Hat, (Let It) Soak (N) ou French For Cloud (Cstbu) c’est le génie de D’Angelo qui semble surgir de cette soul moite et tourmentée, aux accents organiques de gospel, de blues ou de jazz.

Dans Pedestal, si la guitare acoustique semble entamer une balade folk, c’est bel et bien dans un rock électrifié obsédant et saturé façon Jimi Hendrix que l’on pénètre un peu surpris mais rapidement conquis.

Teach Me A New Language nous replonge dans une soul cosmique et langoureuse où le groove nébuleux nous emmène rejoindre Curtis et sa voix délicate de ténor aigue.

She Stays With Me est dans la lignée des meilleures productions de Prince, avec une ligne de basse massive et ténébreuse, des synthés 80’s et une voix gavée de reverb…

Quant aux thèmes Headroom et If I Wanna Dance With You, il est quasiment question d’a cappella, le chanteur est juste accompagné par quelques accords pop joué au piano et nous offre deux slows, deux ballades lentes et aériennes que l’on s’attendrait à écouter dans une galette de R. Kelly !

Emotional Criminal et le titre de clôture The Fun Rises, The Fun Sets, sont conçues elles aussi comme deux ballades romantiques et sensuelles, aux ambiances pop profondes et un brin psychés mais qui, malgré leurs mélodies accrocheuses, ne capteront pas les ondes radio. Encore heureux !

Parlons pour finir de la bombe funky …Puddin’, prenant des airs d’Iggy Pop au chant, Van Hunt nous livre le titre le plus dansant et le plus joyeux du disque.

A l’instar du Black Messiah de D’Angelo paru il y a peu, The Fun Rises, The Fun Sets nous prouve que certains artistes surgis lors de l’explosion néo soul de la fin des années 90, sont parvenus à se renouveler en conservant leur singularité. Van Hunt ne fait aucun compromis, quitte à prendre des risques en s’aventurant dans des sonorités bien éloignées des standards.